Je viens de terminer Le choix de Sophie, de William Styron. Ca manquait à ma culture, ce bouquin semble être un monument de la littérature.
Je crois que c’est ça qui m’a le plus foutu le bourdon : cette fille qui se fait écraser toute sa courte vie, et qui limite en redemande, j’ai trouvé ça complètement déprimant.
207 commentaires
Ce livre, excellent au demeurant, m’a causé plus de cauchemars que tous les Stephen King réunis. Un film existe qui a du sortir dans les années 80 quand j’étais étudiante.
Ah? J’ai adoré moi! Je ne me suis pas du tout ennuyé. J’en ai redemandé même, le pavé n’était pas assez gros. :D
pas lu, mais vu le film avec Meryl Streep… évidemment, ça ne peut pas se comparer, mais je ne me suis pas ennuyée. En revanche, ça m’a traumatisé pendant des années… peut-être encore maintenant. Ce choix… impensable….
J’aime beaucoup tout cela.
C’est vrai que “les ailes du désir” comportent quelques longueurs, mais ce genre de film se regarde dans des conditions tout à fait différentes des daubes qu’on nous sert à tour de mégaramas. C’est le genre de film qu’il faut regarder l’après-midi, avec le cerveau en forme, et pas complètement épuisée par une journée de labeur (là, on est prête pour les navets M6). Il faut se dire aussi que le cinéma est complètement formaté, au niveau développement d’intrigue et autre, et que dès qu’un film ne se conforme pas à ces schémas il perd beaucoup de public. Après, c’est une question de formation intellectuelle et de goût personnel… Lorsque j’ai vu pour la première fois “les ailes du désir”, je devais avoir 15 ans, et les premiers mots du poème de Peter Handke sont restés gravés dans ma mémoire et ont informé ma perception du monde. :)
Comme Sophie-alice, j’ai vu le film, j’en suis sortie traumatisée, et j’ai fait des cauchemars les deux nuits suivantes.
J’avais déjà mes enfants (une fille et un garçon en plus) quand je l’ai vu à la télé, et j’ai fini en larmes.
Alors le livre, je sais pas si je pourrais…
En revanche, j’ai adoré les ailes du désir, mais je me suis d’abord emmerdée à mort puis finalement endormie en regardant Mort à Venise qui est considéré comme un très grand film (j’en baille encore, rien que d’y penser, tiens).
Moi non plus, je ne l’ai pas lu mais j’ai vu le film qui m’a également marquée.
Comment ne pas l’être d’ailleurs… un choix pareil à faire…
Je m’étais toujours dit que j’allais lire ce livre, je n’y pensais plus. Il faut dire que j’ai une telle quantité de bouquins dans ma pile de livre en attente !
D’ailleurs, j’y ai rajouté il y a peu “Les Bienveillantes”. Mais, toujours dans la même période, je voudrais lire “Les enfants de la liberté” de Marc Lévy aussi, qui est plus là le point de vue des résistants, dont l’histoire d’un point de vue personnel est similaire en plusieurs points à ce qu’a vécu ma famille, et qui plus est se passe dans ma ville, Toulouse.
Pas lu… et ça ne m’attire pas plus que ça… en ce moment je lis Darwinia, de Robert Charles Wilson, je l’ai presque fini!
Après je m’attaquerais au dernier tome des Chroniques de San Francisco qui vient de sortir ;-)
Pas lu, l’ambiance à l’air étouffante…
Mademoiselle.
Je ne l’ai pas lu non plus et franchement, ça ne m’attire pas. L’histoire aurait même tendance à me filer des cauchemars rien que d’y penser…
J’ai toujours été dubitative lorque l’on présente un livre ou un film comme un chef-d’oeuvre. Surtout si on n’est pas du même avis. Cela voudrait dire qu’on n’a pas compris l’essentiel ? Ou tout simplement qu’on n’a pas la même sensibilité…
Tout ça me laisse perplexe.
Je ne l’ai pas lu mais étrangement ton récit me donne envie de me pencher dessus.
Tu n’as pas aimé, j’ai envie de me faire une opinion!
Pas lu, mais j’ai vu les Ailes du désir et je me suis profondément ennuyée.
Quant à moi, je relativise profondément la notion de chef d’oeuvre… Pour moi, Star Wars en est un, tout comme Les Enfants du Paradis. Ce sont mes chefs d’oeuvre à moi, quoi.
C’est pour ça que j’ai arrêté de lire Télérama il y a dix ans: j’en avais assez de lire les trucs qu’il fallait lire, ou de voir les machins qu’il fallait voir. Maintenant je vais voir un film ou je lis un livre parce-que j’en ai envie.
Je ne l’ai pas lu et là tu ne m’en donnes pas envie!rires.
Finalement je retourne avec joie à mon bouquin de Jacques Salomé,c’est de la psychologie mais ça fait réfléchir et ça donne la pêche.
Du même avis que toi et Deborah: c’est un peu chiant les Ailes du Désir hein?
Le choix de Sophie, j’avais vu le film, puis le livre, puis revu le film encore… ça m’avait beaucoup marqué et j’avais trouvé le film excellent.
Quel jeu d’acteurs sublime… enfin Meryl Streep, comme d’habitude…
Pas lu, je lis le bienveillantes! En parlant de truc chiant je passe pas les 10 premières pages de la lettre écarlate. Pourtant il parait que c’est un monument.
Surement que je suis trop fatiguée le soir mais moi j’aime bien les films légers ou les bouquins qui ne me font pas pleurer ;-)
Je me demande même si je ne serai pas un peu “bébète” parce que par exemple les prix littéraires et autres palmes d’or en général ça me fait … suer !! ;-p
J’ai vu le film quand j’étais étudiante en cinéma dans le cadre d’un cours sur la Shoah, j’ai fait un exposé sur le traitement hollywoodien de l’Holocauste avec La Liste de Schindler et Le Choix de Sophie. Bien sûr je n’ai pas oublié la scène du “choix” mais j’avais été surtout frappée par le fait que la majorité du film se déroule après la guerre (d’ailleurs le héros c’est Peter MacNichol, le John Cage d’Ally McBeal, tout jeune dans le film !). Finalement les camps et le drame n’étaient pas si importants dans l’histoire, bien sûr c’est un secret que Meryl Streep garde enfoui et qui influence sa vie, mais je sais pas, cette étonnante construction narrative donnait moins d’importance au “choix”. Mais c’est assez symptômatique de la manière dont les Américains abordent la Shoah, sous un angle individuel.
Je suis une dévoreuse de livre mais j’évite ceux dont je sais par avance que je vais sortir traumatisée (parfois je ne le sais pas et donc ça arrive quand-même ;-) )
Donc, pas lu les Bienveillantes, pas lu le Choix de Sophie, et au vu de ceci, pas du tout l’intention de le faire.
Forcément, avec mon prénom, on m’a déjà offert plusieurs fois le livre… Je ne l’ai lu qu’une fois il y a fort longtemps, l’écriture est superbe, ça avait beaucoup marqué mon esprit d’adolescente insouciante.
Comme toi, Hélène, Les Bienveillantes n’ont pas eu du tout le même effet. C’est même horrible à dire car, bien qu’il soit très dur et violent, il m’a laissé de marbre. Je crois tout simplement que je ne suis jamais rentré dedans et que je ne me suis jamais “identifiée” aux personnages…
Par contre, je n’ai pas vu le film avec Meryl Streep que j’adore, je vais réparer ce manque prochainement !
Houla! Je ne peux pas à la fois mettre des commentaires pertinents sur le traitement de la dépression à Yin & Yang et lire le Choix de Sophie, pour résumer ma place de lectrice de ton blog! ;o))))
Je me suis fait une règle de ne pas lire certains textes tant que je n’étais pas assez armée pour les supporter. J’ignore si je serais jamais prête pour celui-là. Dommage pour Styron, mais je me préserve. (Dommage pour Shoah de Lanzmann, etc)
C’est pas indifférence aux camps de la mort, c’est surplus de dossiers perso sur le sujet, n’est-ce pas ;o)
L’ennui que tu as ressenti peut être une façon de te protéger si ça aurait pu te bouleverser.
Sinon, on (mon mec de l’époque) m’avait emmenée voir le film au moment de la sortie. Je l’ai trouvé magnifique mais j’étais bien mal à l’aise, m’attendant à des trucs qui n’étaient pas dedans.
Commencé mais pas terminé, loin s’en faut…
Il faut dire que je voulais le lire pour des raisons professionnelles plus que par envie (tout comme les Bienveillantes d’ailleurs – il faut que j’aille lire ce que tu en dis quand j’aurais un peu plus de temps), et que ça n’a pas été suffisant pour me faire supporter l’ennui. Et la gêne. C’est d’ailleurs tout ce dont je me souviens, de cette sensation de gêne. Il y a trop longtemps que j’ai fait cette tentative pour me souvenir des raisons précise qui m’ont fait cesser ma lecture… En tout cas ce n’est pas son sujet, mais sans doute plutôt la façon dont il est traité.
Cela étant, il me semble que la notion de « chefs d’œuvre » ne signifie pas que l’œuvre en question doive ou puisse être appréciée par tous. Elle est le fruit d’un consensus entre « spécialistes » (critiques, chercheurs…) dont on peut reconnaitre l’expérience et l’expertise et dont on peut s’inspirer de l’avis pour orienter ses propres choix (cela vaut pour la littérature, le cinéma, mais aussi pour la peinture, la musique, la bande dessinée…).
Je pense que se confronter à des chefs d’œuvre (à condition qu’ils ne se limitent pas à la culture occidentale) est une bonne manière de fonder ses propres goûts, et de mieux se connaitre, à condition d’accepter qu’ils peuvent ne pas tous nous plaire ou nous parler, et de ne pas s’en sentir dévalorisé.
Pas lu.
Pas aimé Les Ailes… et je ne trouve pas que ce soit un chef d’oeuvre (certainement le moins bon Wenders non?), mais à côté de l’Homme Atlantique (Duras) ou de Othon (Straub et Huillet), c’est carrément haletant… ;)
Coralie, c’est intéressant ce que tu dis, on a tendance à se focaliser sur le sujet apparent d’un film alors que son traitement narratif dit en fait autre chose, si on l’analyse…. Mais concernant cet angle individuel, n’est-ce pas le fait de toute fiction? Chez Costa-Gavras pour rester dans du cinéma “historique” ou, sur le sujet, chez Benigni (La vie est belle) ou Pontecorvo (Kapo) l’accès au récit passe par un destin individualisé, le collectif faisant figurant…. et ce ne sont pas des américains.
En parlant de Kapo, dont Le choix de Sophie (le film) est proche sous certains aspect (et justement ce côté “tire-larmes”) Rivette (“De l’abjection”) puis Daney (“Le travelling de Kapo”) faisaient plutôt la partition entre des films qui respectent le réel comme document, et ne visent ni sa reconstruction “à point de vue” ni sa dramatisation à outrance, et des films qui distinguent fond et forme en maintenant la “bonne forme” (jolie, lisse) là où il s’agit pourtant de montrer l’horreur.
En parlant de soit-disant grands films gonflants, c’est Lars von Trier qui me fait cet effet-là moi. J’ai pas envie de m’endormir, mais de casser ma téloche (ou l’écran, ça dépend où je me trouve…). En tous cas pour Breaking the waves et Dancer in the Dark…
Au lycée, nous avons étudié en anglais la fameuse scène du “choix”, et cela m’a réellement choqué à l’époque… alors j’ai soigneusement évité ce bouquin plus tard; en revanche j’ai lu il y a pal mal d’année La Liste de Schindler et je vous le recommande, même si le film est (pour une fois ) assez fidèle au roman. (J’ai presque tout le temps été déçu par les adaptations au ciné …)
oups, au fait pour moi , mon chef d’oeuvre c’est Voyage au bout de la nuit…
Ce que vous dites est très intéressant, notamment sur la notion de chefs-d’oeuvre, sur laquelle vous avez évidemment raison (et moi aussi j’ai arrêté de lier Télérama, snob comme un pot de chambre).
Mademoiselle tu as trouvé le mot juste : l’atmosphère de ce bouquin est étouffante, c’est tout à fait ça. On étouffe dans la relation sado-maso que vit cette pauvre fille, surtout.
Et quand même, apr moments j’avais envie de lui ocller de claques, poru la sortir un peu de son masochisme.
Je n’ai pas vraiment eu pitié d’elle, elle est trop loin de moi dans sa psychologuie (et dans son vécu, oeuf corse) pour que je m’identifie.
Moi c’est ça qui m’a le plus marquée, la partie à Auscwhitz-Birkenau ne m’a pas plus touchée que ça, quand au fameux choix, je dois dire que j’y suiis peu sensible, me foutant des gamins comme de l’an 40 ;-))
D’ailleurs j’ai un peu trouvé qu’on nous arnaquait, avec ce titre : tout le bouquin parle de tellement d’autes choses que ce choix, qui occupe peut-être 10 lignes…
Et sosyl ce que tu dis à propos des Bienveillantes ne me semble absolument pas affreux, perso j’ai adoré et trouvé ça absolument passionannt, alors tu vois, on est loin de l’horreur et de l’empathie (la guerre n’a pas touchée am famille à aucun niveau, ça joue, évidemment).
lili si tu commences à parler comme un psy de base (si tu t’ennuies c’est une résistance à l’émotion, etc), je crois qu’on va pas être copines ;-)
“Le choix de Sophie ” m’est très vite tombé des mains, je n’ai pas du tout réussi à accrocher … et je n’ai pas envie de lire “les bienveillantes” dont je sais d’avance que le sujet me sapera le moral…
Pour moi, au palmarès des livres chiants, je mettrais “les liaisons dangereuses” et “la Princesse de Clèves” ; les personnages y sont trop abstraits, les descriptions quasi-inexistantes, c’est l’anti Bovary … quand je pense qu’on les fait étudier au lycée !
Et je plussoie avec Oliviachanteuse pour Jacques Salomé .
Le “chef d’oeuvre” que je n’arrive pas à terminer c’est “A la recherche du Temps Perdu” de Proust. Pourtant, à chaque fois que je le recommence (je m’obstine) j’adore le premier chapitre, sublimissime, je persévère au deuxième, pas mal du tout, au troisième ça va toujours… dès le quatrième je m’embête et hop au cinquième je m’arrête à chaque fois!
Les “ailes du désir” méritent une salle obscure, un grand écran… et une sensibilité à la beauté glauque de ce Berlin de Wenders. Moi j’adore ce film, que j’ai eu la chance de voir sur grand écran avec une copie magnifique. Si j’avais du l’apréhender sur une télé… j’aurais abdiqué et trouvé très chiant aussi.
Le dernier film du genre (qui peut ne s’apprécier vraiment que sur GRAND ECRAN et pas à la télé) c’est “L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford”, une merveille, un fabuleux coup de coeur… par contre, si je l’avais vu la première fois à la télé, je serais passée à côté!
Les conditions dans lesquelles on appréhende un bien culturel pas forcément “facile d’accès” sont primordiales je pense. Non seulement la qualités “physiques” du bien (grand écran, bonne copie pour un film, bonne édition / traduction pour un film) mais aussi notre humeur, notre état de fatigue, etc… sans compter notre “préparation”. Certains livres/films m’ont longtemps paru obscures… et j’ai fini par “être à point” pour comprendre leur force et leur “chefdoeuvritude” :-)
funambuline ben évidemment que je l’ai vu au cinoche, les Ailes, quand même ;-)) Bonne copie, bonne salle, VO oeuf corse… et je me suis endormie, pour la seule fois de ma vie au cinéma ;-))
Alors je n’ai pas lu “le choix de Sophie”, et je ne sais pas de quoi ça parle, même si le titre quand même me dit quelque chose ; du coup depuis tout à l’heure, j’essaie de deviner à travers vos comm des bribes de l’histoire, et je dois dire que vous êtes assez fortes pour ne rien dévoiler ;-)
Sinon, à propos de chef-d’oeuvre chiants, on a tous les nôtres, mais je distinguerais quand même les “vrais” (authentifiés par le temps, le nombre de lecteurs/spectateurs), des délires snobissimes qu’on tente régulièrement de nous faire passer pour tels.
Juste pour Turquoise (pas forum, pas taper) : c’est marrant mais pour moi c’est juste le contraire : je trouve souvent nos compères romanciers du XIX ème indigestes comme une blanquette trop grasse, alors que “Les liaisons dangereuses” et “La princesse de Clèves”, que j’ai lus ado, m’ont emballée ; et à postériori, je dirais que c’est justement parce que la quasi-absence de description et de contexte historique les rend intemporels, et qu’ ils parlent plus directement à l’âme.
J’adoooore La Princesse de Clèves, je l’ai lu plusieurs fois.
Proust c’est mon idole à moi, j’ai fait mes 2 mémoires de fac sur La Recherche.
En ce moment, je me débats avec le collier de la reine de Dumas.J’aime bien l’histoire mais ça me semble un peu longuet parfois…
Et je n’ai pas réussi à finir Si c’est un homme. Pas parce que ça me barbe mais je trouve ça trop “violent” bien que ça ne le soit pas. Me dire que ce n’est pas une fiction me mets dans l’angoisse la plus absolue…
Moi aussi la notion de “ce qu’il faut avoir vu/lu/entendu etc…” me gonfle assez, pour les chefs-d’oeuvre ou non d’ailleurs.
“comment Cissou, tu n’as toujours pas vu les ch’tits ? mais c’est pas croyable !”
“ben non, à la base, ça me branche pas plus que ça, alors… je le verrai peut-être à la télé ou sur DVD”
“Mais tu te rends pas compte, il a fait plus que Titanic !”
“Ah ben j’ai pas vu Titanic non plus, d’ailleurs !”
La notion de chef-d’oeuvre est éminament subjective mais cependant il est indéniable que même si une oeuvre n’est pas à notre gout, on ne peut ignorer sa qualité de création.
après, chacun met ce qu’il veut dans la notion de chef-d’oeuvre.
Pour moi, j’ai plutôt tendance à parler de chef-d’oeuvre quand il y a un réel parti pris artistique et/ou intellectuel. Après, on est touché ou pas mais déjà, une oeuvre qui secoue un peu le cocotier a tendance à me parler plus et à m’intéresser. Bon après, on peut s’ennuyer ferme c’est sûr, même avec un parti pris qui me branche au départ.
Finalement, moi, ça m’énerve plus d’être décue par un truc “grand public” qui se révèle insipide qu’une oeuvre moins accessible.
Et dans les exemples chefs-d’oeuvre que j’ai pas du tout aimé, pour moi c’est “Dancing and the dark” (moi aussi j’ai voulu taper la télé quand je l’ai vu…) , autre exemple, “Underground” aussi.
J’ai essayé de le lire, mais je n’ai pas pu le terminer. Je n’ai pas réussi à accrocher avec l’histoire. J’ai trouvé l’écriture trop bavarde.
Enfin bref, j’ai trouvé ça très chiant.
Je le regrette un peu car je sais que c’est une oeuvre très appréciée et connue. Mais bon, le droit de ne pas finir un livre (ou de ne pas aimer, je ne me souviens plus) fait partie des 10 “droits imprescriptibles du lecteur” d’après Daniel Pennac!
C’est intéressant de relire des “chefs d’oeuvre” qui vous avaient barbés à l’adolescence et de s’apercevoir qu’avec la maturité on les perçoit mieux – c’est ce qui m’est arrivé avec “Mme Bovary”, qui est maintenant un de mes romans préférés alors que je n’y avais rien compris à quinze ans …
@ Porteverte : les blanquettes trop grasses, mmmm, j’adore ! comme le saucisson et le nutella … et je me laisse emporter à fond par Hugo, Dumas, Zola, tous ces auteurs qui écrivent “charnu” ; mais c’est une question de goûts perso, bien sûr ..
Pour “le choix de Sophie”, je crois qu’un petit coup de Wikipedia te mettrait au parfum – je n’ai pas vérifié, mais c’est une vraie mine de renseignements ..
Tout à fait d’accord avec Porteverte. Les Liaisons Dangereuses c’est d’une beauté incroyable. Un bijou de construction, un diamant d’écriture, une analyse passionnante de l’âme humaine et des moeurs du XVIII. Rien à voir avec le puritain XIXè et ses pesanteurs en tout genre. Même si Madame Bovary reste une oeuvre magnifique.
Mais de toute façon, au risque d’en faire hurler certaines, pour moi, L’Auteur c’est François Mauriac.
@ Lariska : oui, c’est vrai ! Pennac affirme dans son bouquin qui s’appelle “Comme un roman” que le lecteur a le droit de ne pas finir un livre si ça le barbe !!
Et ben, tiens, plutôt 2 fois qu’une ! Même si à la base, ça ne me plaît pas de ne pas finir un livre, je ne sais pas pourquoi…
Pas lu, M’dame. Je fuis les prix Goncourts, Fémina et autre, et je me méfie toujours un peu des “classiques”, des “chefs-d’oeuvre” et autres “incontournables” déclarés comme tels par les instances “officielles” (j’adore ton expression concernant Télérama).
Les Liaisons dangereuses, je n’avais pas accroché la première fois, mais j’ai retenté le coup après avoir le film (la version avec John Malkovich): là, je n’ai pas pu décrocher avant la fin, tellement ca m’a plu!
@ Nicole: j’espère que tu ne seras pas décue par le dernier des “Chroniques”, moi je l’ai trouvé plutôt bof. Tu nous diras ce que tu en as pensé?
J’adore les 10 droits du lecteur de Pennac, l’une de vous l’aurait sous les yeux pour nous les reciter? Je me souviens du “droit au bovarysme” mais je ne me souviens plus de ce que ça veut dire…
Ai trouvé:
Le droit de ne pas lire.
Le droit de sauter des pages.
Le droit de ne pas finir un livre.
Le droit de relire.
Le droit de lire n’importe quoi.
Le droit au bovarysme (maladie textuellement transmissible)
Le droit de lire n’importe où.
Le droit de grappiller.
Le droit de lire à haute voix.
Le droit de nous taire.
Apparemment ce qu’Hélène dit du livre rejoint ce que j’ai retenu du film, le titre survend “le choix” qui n’a pas tant d’importance que ça dans l’histoire.
@ Glop, ça pose justement le problème du traitement fictionnel de la Shoah, est-ce toujours trahir ? Est-ce que seul le documentaire convient ? Les spécialistes de la question n’ont pas vraiment aimé La vie est belle, par exemple, parce qu’ils sont mal à l’aise avec une dimension “comique”. Moi j’ai adoré ce film, mais bon…
Au delà de la question du destin individuel, le problème du traitement hollywoodien, c’est le besoin qu’il y ait un héros. Et non-juif pour la Liste de Schindler ce qui ne plaît pas du tout aux spécialistes (oui, ils sont pointilleux :-p).
Sinon je plussoie avec vous toutes pour dire “halte à la dictature de ce qu’il est de bon ton d’aimer selon Télérama et consorts” :-) Perso je me suis ennuyée devant In the mood for love et Million dollar baby alors que je suis bon public !
Le bovarysme c’est vivre par procuration avec les héros et héroïnes de fiction, c’est attendre de vivre des choses aussi palpitantes dans la vraie vie et se désespérer de la banalité de cette même vraie vie :-)
Yes, I’m a bovarist girl ;-)
Merci coralie marie :-)
Coralie Marie c’est tout à fait ça, le choix est survendu ;-)
Je n’apprécie pas non plus la critique bas de gamme de Télérama; ces journalistes (à part un ou deux) n’ont aucune culture et ne font que participer à un système mercantile qui relègue réflexion et art au second rang. Ainsi ils vont crier au miracle absolu à cause de 2-3 mises en abymes dans des long-métrages de Cannes, mais ne savent pas qu’Alain Resnais a déjà fait tout ce que les cinéastes actuels refont péniblement en ayant l’air d’avoir trouvé la pierre philosophale… c’est tout à fait lamentable. De plus, je ne sais pas si vous avez déjà eu entre les mains un dossier de presse, mais c’est hallucinant: tout y est expliqué de A à Z, les gens qui les écrivent donnent même des références afin d’inscrire leur produit dans une histoire du cinéma… c’est dire s’il est “facile” de pondre une critique de film lorsqu’on est journaliste: on reçoit tous les éléments à recracher en kit. Et pourtant, les trois quarts d’entre eux ne savent même pas lire leur dossier de presses… C’est dire.
On en revient toujours au même : chacun ses goûts, ses sensibilités!
Et non à la dictature du bien-pensé, bien-lu!
Pour ma part, étant dévoreuse de livres par excellence, cela fait qques temps que je ne m’oblige pas à lire “ce qu’il faut-absolument-lire-sinon-t’es-une-gourdasse”..
Et j’alterne aussi bien des livres historiques, des romans, des nouvelles (j’adore ce genre), que des choses plus légères (genre Bridget Jones)!
En fait je crois qu’on lit des livres suivant l’humeur du moment, et ce qui est bien!
Quand le moral est en berne, je lis des choses plus légères, pas prises de tête…
Par contre, quand je sens que la pêche est là, je m’oriente vers des choses plus ardues, comme des bouquins de psycho..parce que je sais qu’à ce moment là, je vais “resister moralement”, et que cette lecture me sera profitable…
Et je plussoie des deux mains pour les livres de Jacques Salomé, qui a réussi, pour moi, à “dédramatiser” le coté psychologique des choses, avec des mots simples…
Je suis exactement comme toi Véro, j’alterne à mort ente les bouquins “sérieux” et les livres d’horreur et fatastiques ;-)
@ Funambuline: c’est depuis que j’ai découvert ces 10 droits que je ne me force plus à terminer les bouquins qui m’emmerdent, même quand tout le monde les trouve géniaux!
Bovarysme en gros c’est le droit de fantasmer sa vie, non? J’ai pas lu Mme Bovary, pas ma tasse de thé (en littérature, je suis très contemporaine, sauf pour Jane Austen)
J’ai adoré le Choix de Sophie, livre et film que j’avais lu et vu à leur sortie long time ago.
Mais depuis qu j’ai des enfants, je ne supporte plus ces thèmes même s’ils sont très bien traités dans des fictions.
J’ai refusé Les Bienveillantes, je ne pourrais plus voir La Liste de Schindler, Le Pianiste
Alors que Les Disparus de Mendelsohn paru en 2007 qui raconte une enquête à propos du réel de la disparition d’une famille juive en Ukraine est un CHEF d’OEUVRE , de délicatesse de tendresse, c’est écrit avec un style superbe et c’est aussi passionant qu’un bon polar.
Roh ou il faut pas se forcer à lire un truc qui emmerde, la vie est bien trop courte pour perdre du temps sur des bouquins emmerdants ;-)
C’est rigolo, le choix de Sophie c’est un concept en psychanalyse pour decrire un dilemme tellement atroce qu’il est a priori impossible de choisir entre les deux issues…
C’est un passage du livre, si j’ai bien compris ? Je pensais pas que c’etait inclus dans un bouquin… C’est la vie de cette femme avant (ou apres ?)
Ca m’intrigue tiens, et ca me donne envie de le lire :)
Je suis aussi une dévoreuse,et je ne lis que ce qui me tente.
Si au bout de 50 pages je m’emm…, je laisse tomber, il y tant de livres que je n’aurai pas le temps de lire que je refuse de perdre mon temps.
Une Libraire super m’a dit un jour qu’elle de dépassait pas les 50 pages si elle n’aimait pas.
Ca m’a déculpabilisée….
Dans mes bras Hélene, et Bonjour
Je vois tout à fait ce que tu veux dire. Moi, c’est les films de Bergman qui me font le même effet, je sais qu’ils sont considérés comme des chefs-d’œuvre, mais je n’arrive pas à tenir 20 minutes devant ! Je les trouve d’un sinistre… Tous ces personnages qui s’analysent ou qui dépriment dans la grisaille, avec cette lenteur soporifique dans les plans et les dialogues… Quant « au choix de Sophie », j’ai vu le film que j’ai trouvé très beau et bouleversant, je n’ai pas eu le courage d’attaquer le livre dont on m’a toujours dit qu’il foutait le bourdon…
Juste quelques mots sur ce que je refuse de lire/voir, comme Nono. J’ai refusé de lire les Bienveillantes. Comme la Route (le Mac Cormack): trois lignes lues à l’arrache dans une librairie m’ont suffi. J’ai failli sortir au bout d’une heure à la projection du Pianiste: en fait, je me suis aperçue en voyant la Liste de Schindler, que ces types de sujets ne sont pas du cinéma, ou de la fiction: j’y vois ce qui est réellement arrivé (en un mot, la Shoah). Et c’est insoutenable! De la même façon je sais que je ne peux pas voir de fiction sur le génocide au Rwanda. No way.
Je comprends Deboarh, de nombreuses personnes réagissent comme toi.
Baboux, et Kaurismaki ?? Ahhhhhhhhhhhhhhhhh !! L’horreur !!! Surchiantissiiiiiiiiiiiiiiime !! ;-))
nono bonjour ;-)
Diripouf je peux te le prêter, si tu veux ;-)
Hello,
Si je peux me permettre un commentaire légèrement hors sujet : le film “le choix de Sophie” m’évoque un autre film sublime avec la sublime Meryl Streep : “Out of Africa”!
Il est repassé récemment en hommage à son metteur en scène DCD -(Sydney Pollack je crois?). J’ai sangloté hystériquement, mais avec délectation en le regardant, au grand étonnement de mon impassible compagnon!
En revanche, je pense qu’il ne faut pas non plus tomber dans l’excès inverse et rejeter en bloc tout ce qui aurait obtenu une bonne critique “intello”, une palme d’or, etc…
On n’est jamais à l’abris d’une bonne surprise…
Moi les Goncourts et aures, me branchent pas plus que ça ne règle générale, sauf que parfois ça met en lumière des oeuvres qui ne l’auraient pas été sinon.
Donc je veux lire “Les bienveillantes” parce que le sujet m’interesse, et de toute façon, Goncourt ou pas, on en a tellement parlé, que j’aurait connu son existence, le fait qu’il ait eu le Goncourt ne change pas mon avis.
En revanche, le fait de découvrir un livre parce qu’il a eu le Goncourt, je vais pas forcément le lire ou non. C’est quand même avant tout si le sujet m’interresse qui va faire la différence.
C’est pareil pour les palmes d’or. Je ne regrette pas d’avoir vu par exemple “Secrets et Mensonges”, “La leçon de Piano”… qui sont des chefs-d’oeuvres à mes jeux etc, des fims qui seraient surement restés bien plus confidentiels s’ils n’avaient pas eu la récompense !
Je n’ai ni lu ni vu, juste entendu parler…
Mais je plussoie Cissou : pour moi aussi, le chef-d’oeuvre, c’est ce dont on reconnaît la haute qualité artistique, que nos goûts s’y rencontrent ou non.
Après, on choisit quand même ce qu’on lit selon ses goûts, évidemment – sauf si on est vraiment snob, ou totalement perdu (comme ces gens qui n’ont absolument que des classiques dans leur bibliothèque, comme s’ils avaient peur du reste…).
Eve-lune !!! Coucou !!! Rah moi aussi ça me fait sangloter comme une folle, Out of Africa ! ;-)
Cissou je suis d’accord, dire “je ne lirai pas ce bouquin parce qu’il a eu le Goncourt”, ça serait tomber dans l’excès inverse ;-)
guessemma je plussoie aussi : “le chef-d’oeuvre, c’est ce dont on reconnaît la haute qualité artistique, que nos goûts s’y rencontrent ou non.”
La première fois que j’ai entendu parler de ce livre, ma prof de latin de collège l’avait entre les mains, m’a raconté son histoire, et nerveusement… j’ai explosé de rire (oui, j’ai des réactions nerveuses indécentes). Du coup, pendant un temps, je me disais “oh il faudrait que je le lise quand même”. Et puis un jour dans une librairie, jai lu la quatrième de couverture et les premières pages et ça m’a semblé… mensonger, ce qu’on m’en avait dit. Alors je ne l’ai toujours pas lu, mais ce que tu en as pensé ne m’étonne pas.
Quant aux chefs d’oeuvre, je me suis toujours demandé comment et qui décidait ce qui en était un ou pas. Et j’avoue ne pas trop aimer qu’on décide pour moi, hm…
Quant aux indices de ladite qualité artistique, pour moi c’est la sensation d’être face à quelque chose de nouveau – pas parce que le sujet n’a jamais été abordé bien sûr, mais parce que les choses sont présentées de telle façon que c’est plus beau, plus frappant que dans la masse des autres bouquins, que je sens une sorte de dimension inconnue – comme devant une très bonne photo, qui montre un objet pourtant très familier sous un jour nouveau.
@ Mlle Crapaud : il est clair que la critique et / ou le public “bâtissent” les chefs-d’oeuvre, selon des “grilles de lecture” qui, en plus, peuvent varier, notamment selon les époques. Mais dans pas mal de cas, à la lecture, on sent qu’il y a quand même quelque chose qui le justifie – mais évidemment, il arrive que ceux qui choisissent se trompent parfois !
Certains enfants estiment mal, ou ne savent pas (même s’il le savent) ce que les guerres ont fait vivre à leur parents. scuse me, pour ce long préambule…..
Etant une trés petite enfant pendant la guerre de 40, j’ai absorbé l’angoisse de m”es parents et de l’entourage ; plus mon père en soldat que je n’avait pas reconnu.
J’en ai gardé une fragilité.
C’est pour cela que je veux pas lire “les bienveillantes”.
Jeune adulte, mon fïancé est mort dans les dernières années de la guerre d’Algérie
(Rempilant ainsi la peur de l’abandon)
Mon “mari” lui aussi a fait la guerre d’Algérie, à la fin également. Il y a vu des choses qui l’ont rendu malade.
Quand à mon père, il avait perdu son propre père à l’age de 15 ans, pendant la guerre de 1914.
ça laisse des traces tout ça.
guessemma : Oh oui bien sûr, en plus je ne critique pas les critiques, enfin les bons, les doux, ceux qui arrivent à être plus ou moins objectifs, à reconnaitre qualités et défauts (pas trop dans Télérama mais plutôt dans le Magazine Littéraire par exemple).
C’est marrant d’ailleurs, à propos d'”erreurs” de ce genre, j’ai entendu à la radio il y a quelque temps qu’on avait réédité un bouquin qui passait pour un chef-d’oeuvre il y a deux siècles, et que toute la critique trouve atterrant maintenant.
@ Mlle Crapaud : je suis tout à fait d’accord avec toi dans le sens où il ne faut pas prendre tout ce que dit la critique pour argent comptant – et surtout, c’est dommage de ne pas savoir s’en détacher pour aller aussi vers ce qui nous fait envie – je connais pas mal de gens qui ne lisent que ce qui est conseillé, c’est un vrai complexe !! : – ))
J’ai vu le film à sa sortie, il m’avait bouleversée, mais je crois, après coup, que le jeu de Méryl Streep y était pour beaucoup. J’ai essayé de lire le livre après, j’ai moins accroché, limite je n’ai pas compris de la même façon.
Côté livre illisible pour moi, c’est aussi Proust, je suis revenue dessus à plusieurs périodes de ma vie, mais je n’y arrive pas
Pour moi aussi, le cinéma de Bergman reste hermétique, et en règle général tous les films où le réalisateur semble se regarder le nombril, en faisant de l’esthétisme à tout prix.
@ asiachat (je papote comme une folle aujourd’hui…) : Proust, j’ai littéralement adoré ! Je ne l’ai lu que tout récemment (premier tome de la Recherche). Mais c’est vrai que son style, avec toutes ces parenthèses, ces phrases interminables, c’est pas forcément du gâteau !
Horreur, à propos de la Shoah : en troisième, j’ai fait un échange franco-allemand, et on nous a emmené visiter un camp… On a dû s’asseoir dans la chambre à gaz pour y regarder un film sur le nazisme. Je me protège beaucoup moi aussi, et je trouve ce genre d’initiatives franchement désinvoltes, surtout avec des élèves de quinze ans…
Mouniou, votre commentaire me touche énormément. On sous-estime les traces et les stigmates du passé dans nos propres vies. Et c’est souvent la littérature ou le cinéma qui nous permettent de les identifier…
Entièrement d’accord avec Guessema!!!
Ce genre d’initiative me paraît… artificiel.
Eve-Lune, Hélène, pareil pour moi avec “Out of Africa”.
C’est un de mes films préférés, et je sanglote aussi à chaque fois, (et je crois même que c’est de pire en pire, je commence de plus en plus tôt, comme si j’anticipais les scène qui m’émeuvent…)
Et ce qui est marrant, si je peux dire, c’est qu’en règle générale, je ne suis pas trop films sentimentaux, comme quoi !
J’avais voulu le voir il y a très longtemps pour les paysages d’Afrique (à une lointaine époque où moi aussi je rêvais de vivre dans une ferme en Afrique, influencée par Daktary sûrement…).
guessemma c’est atroce ce truc !!! Les gens ne sont pas bien, ma parole, on fait pas ça à de gosses de 15 ans !! Je suis scandalisée !!
Deborah c’est très intéressant ce que tu dis, et je pense qu’un des prochains O toi lectrice devrait énormément te parler ;-)
Cissou je suis comme toi ! Les films sentimentaux m’ennuient à mourir (moi ce que j’aime ce sont les tyrannosaures et les zombise), mais celui-là es vrament magnifique.
@ Deborah (vais-je enfin me taire ? ; – ) ) : oui, en plus ! Alors que je crois que c’est une démarche, d’aller vers ce genre de choses, il faut y être prêt – alors à quinze ans !
@ Hélène : je me demande toujours comment nos profs ont pu avoir cette idée, en effet !
guessemma : c’est dommage de ne lire que “les grands noms” ou “les grands titres”. Mais chacun son approche de la lecture, en fait, je crois. Je sais que moi j’aime flaner dans des rayons de librairie et rencontrer par hasard un livre, connu ou non. Mais du coup, je n’ai toujours pas lu “Le Rouge et le Noir” ni “Les Liaisons dangereuses”, et parfois j’en développe un certain complexe ^^
Mouniou : il est très touchant ce commentaire…
Oh Hélène, L’Homme sans passé de Kaurismaki n’est pas chiantissime, oui je sais, les goûts et les couleurs :-)
Ben non, te tais pas si tu as envie de discuter guessemma, on est là pour ça !
Ca suffit de tout le temps faire profil bas, toutes (genre pardon pour mon commentaire trop long, pardon d’avoir posté deux fois…) : vous avez le droit d’exister autant que vous voulez, allez-y bon sang !! ;-)
(du moment que ça ne tourne pas au forum, oeuf corse ;-)
Raaah, Mlle Crapaud, quelle idée de complexer pour ça !! Ca te rend moins aimable ? Moins gentille avec tes proches ? Moins intelligente ? Non, alors zou, ça suffit les complexes qui tiennent pas debout !! ;-)
Coralie Marie si si, je parlais bein de L’Homme sans passé ;-)))
Je suis entièrement d’accord avec ce que dit Deborah également !
Je suis convaincue que les livres qui me sont cultes, ne le sont pas par hasard, mais parce que en plus de leurs qualités, elles résonnent en moi de façon particulière à cause de ce qu’on vécu les familles de mes parents.
honte à moi, je ne l’ai pas lu et ne sais même pas de quoi ce livre parle….
en revanche, je comprends très très bien ton sentiment….les auteurs russes me font le même effet ! et pourtant, je sais la valeur de Dostoievski par exemple.
Impossible d’aller au delà de 150 pages. Idem Tolstoi.
Et Dieu sait que ça me ferait du bien, d’élargir ma culture littéraire, c’est même le minimum requis en ce qui me concerne….
Quant aux Ailes du Désir, vu en VO de surcroit, j’ai trouvé ça intenable et mortel.
Faut s’y faire, certaines oeuvres nous échappent ou nous rebutent.
@ Mlle Crapaud : je complexe aussi ! Je ne devrais pas, j’ai quand même lu pas mal de choses et j’ai ce que j’appelle une vraie bibliothèque, avec des livres que j’aime vraiment, dont je peux citer des paragraphes entiers et dont je suis absolument convaincue de la valeur (des grands noms, et des petits aussi), mais n’empêche… C’est bête, quand même…
@ Hélène : merci ! (cela dit, si jamais je sors du sujet, n’hésite pas à me le dire !!)
@ guessema…je peux te dire, en tant qu’enseignante, que ce que tu racontes, je le comprends très très bien.
Mais tu sais comme moi qu’on baigne dans une culture du devoir de mémoire exacerbé, de la repentance un peu à toutes les sauces, qu’on part du principe parfois que c’est un devoir absolu …d’où ce que tu racontes.
A lire sur cette question le remarquable essai de Finkielkraut Le Juif Imaginaire, très éclairant sur ce concept de devoir de mémoire et culture du souvenir.
Mais vous êtes barges les girls, de complexer pour des broutilles pareilles ??? Ahhhhhhhhh, mais vous allez me faire le plaisir de lire en vitesse mon dernier petit bouquin, et que ça saute, et de ne plus jamais vous prendre le chou avec des rien du tout pareils !!! ;-))
Melle Crapaud, je fais la même chose !
Je me promène dans les rayons et des fois j’achète des livres juste parce que le titre me plait bien.
Et justement, c’est le cas de celui que je suis en train de lire ! Le titre m’avais fait rire quand je l’ai vu “Francis et les chats sauvages”, et vu que c’est une intrigue un peu à suspense, comme j’aime bien et bien je l’ai pris !
Il s’avère que, sans être le polar du siècle c’est plaisant à lire et très original (le Francis en question est un chat et c’est lui qui mène l’enquète…) !
Et je trouve qu’on a une grande jubilation quand on fait des découvertes comme ça !
@ emmanuelle h : merci pour la référence, je prends note !
Et c’est vrai que, surtout en ce moment, ce type de choses, c’est à la “mode” (si je peux employer un terme aussi léger à propos de choses aussi graves).
@ Hélène : question culpabilité, mon cas est à peu près désespéré ! ; – ))
et vous parliez de Out of Africa, un de mes films préférés, que je regarde entre autres raisons pour avoir le plaisir de pleurer, de sangloter….et en général, je pleure très vite, alors même que ce n’est pas encore triste, car j’anticipe et que ça me serre la gorge !
mon mari aussi est un peu interloqué…ça doit être un truc de fille, cette histoire !!
et pour rebondir sur ton comm Hélène, je ne culpabilise pas du tout de ne pas aimer les auteurs russes, ni les japonais d’ailleurs ! je me dis juste que je dois passer à côté d’oeuvres majeures, mais bon….quand on n’aime pas les huitres, on se force pas sous prétexte que c’est super côté et que tout le monde s’en régale !!!
En revanche, en ce qui me concerne, je n’ai aucun complexe à ignorer nombre de “grandes oeuvres” !
Par exemple, les grands romans du 19ème : raaaaah (cri d’horreur) pour moi !
J’ai lu péniblement quelques Zola, Balzac et autres pour le lycée, et vu le très mauvais souvenir que j’en garde, je risque pas de m’y remettre (en tout cas pour le moment, on est jamais à l’abris de rien lol).
Non, sans rire, je crois que ce forcer, en culture, c’est ce qu’il y a de pire.
C’est sûr, ça permet de faire des découvertes qu’on aurait pas faite sinon mais bon ça enlève un peu le côté aventure et puis c’est important d’être le propre acteur de sa culture et non pas subir, ça fait une sorte d’auto-valorisation, de fierté d’avoir fait ses propres découvertes !
Comment ça, on parle de chef d’oeuvres littéraires et personne n’a encore cité Combescot??? Je suis outrée ;-)
Et les Palmes d’Or peuvent être marrantes des fois: “Pulp Fiction” l’a bien reçue… On se demande ce qui leur est passé par la tête, ce jour là! (je précise que je suis étonnée dans le bon sens du terme!)
C’est vrai que longtemps, quand on me disait “chef d’oeuvre” je pensais “ennuyeux à mourir”, et puis j’ai ouvert “Belle du seigneur”, que j’ai trouvé chiantissime au début mais comme je n’avais pas lu les 10 préceptes de Pennac (merci funambuline!), je me suis accrochée, et après l’avoir terminé je me suis aperçue que des passages entiers étaient gravés dans ma mémoire, ainsi que des sensations ressenties par l’héroïne (je pense toujours à sa fameuse robe voilière!!!), et je me suis dit que ça devait être ça finalement un chef d’oeuvre: un livre qui vous fait ressentir des choses comme si on les avait vraiment vécues…
Bon, sur ce je vais retourner lire une nouvelle du disque monde de Pratchett ;-)
Ah Belle du Seigneur, quel roman magnifique….mais c’est vrai que comme le disait un de mes profs de prépa à propos de Proust, “le texte résiste”…tu parles d’un euphémisme !!!
quant aux 10 principes de Pennac, j’adore ! la lecture doit être un plaisir !!!
Hélène ton article m’inspire énormément !!!
Oui ,lu il y a pas mal d’années maintenant et je me souviens parfois avoir sauté quelques pages…
J’avais aussi eu l’impression d’une “arnaque” sur le titre, le livre ne parlant que très peu, dans mon souvenir, du choix proprement dit.
J’ai également vu le film, sauf les 10 dernières minutes qui manquaient sur le dvd qu’on m’avait prété. La haine, j’étais verte !!
Par contre, je vais aller voir ce qu’est “les ailes du désir”, je ne connais pas.
@ Cissou : tout à fait d’accord pour e côté aventure : je n’ai rien lu d’Aragon, mais j’ai découvert toute seule Elsa Triolet et je l’idolâtre…
@coxynel : j’ai aussi adoré “Belle du Seigneur” ! C’est génial, ce thème de l’état amoureux initial que les héros s’évertuent à tenter de maintenir coûte que coûte, même si c’est le pire des leurres…
guessemma: ne ris pas, mais je continue à soutenir mordicus à mon chéri que ce qu’il nous faut pour résoudre tous nos problèmes, c’est une salle de bains rien qu’à moi, bien éloignée de la sienne!
@coxynell : la chute du roman ne t’en a pas dissuadée ?? ; – )
Je ne lui ai pas parlé de la chute, à mon chéri ;-)
Je confirme, je viens de trouver un article sur Wikipedia pour ceux, qui comme moi, n’avaient aucune idée de ce que ce choix pouvait bien etre.. ;)
Je ne pense pas etre la seule: http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Choix_de_Sophie_%28roman%29 –
Par contre attention parce que TOUTE l’histoire est revelée, si y’en a qui comptent lire le livre et ne veulent pas connaitre l’histoire, ne cliquez surtout pas sur ce lien!!!
Mon chez d’oeuvre a moi, mon livre doudou, c’est La Bougainvilliée… J’adore sans reserve.
je viens d’aller sur wikipedia voir de quoi parle ce livre….mais c’est atroce ! rien que le résumé m’a traumatisée.
j’en suis littéralement retournée !
Ah tu vois c’est marrant emmanuelle, ça fait pas du tout la même chose selon les gens, moi le coup du choix m’a laissée aboslument froide ;-)) (parce que j’ai pas d’enfants, oeuf corse ;-)
Mais c’est aussi parce qu’il y a tellement autre chose, le livre est tellement une autre histoire que juste ce détail spectaculaire sur lequel il est vendu… C’est si facile de vendre sur du spectaculaire…
Vous pensez que les livres nous parlent parce qu’ils évoquent quelque chose de profond en nous ?
Tiens, c’est un truc auquel je n’avais jamais réfléchi…
J’adore Proust, Tolstoï, Aragon (son Aurélien est un pur chef-d’oeuvre) et pour moi la littérature du XIX est la meilleure (ou presque).
Je me demande ce que ça peut vouloir dire.
Quant au fait de mettre des lycéens dans une chambre à gaz pour regarder un film sur le nazisme, des fois, je me demnde si les gens ont tout leur esprit…
@ coxynell : il va donc tomber de trèèèèèèèès haut ?? ; – )))
Sinon, à propos de Mme Bovary dont vous parliez plus haut, pour moi c’est le cas typique du bouquin que je reconnais comme une Oeuvre, mais que je n’aime pas du tout – j’ai compris pourquoi suite à une remarque d’une fille qui ne l’avait pas aimé non plus : je sens une grande distance entre l’auteur et son héroïne, un regard froid, critique, presque ironique. Du coup, je ne me laisse pas aller à m’identifier à ‘héroïne, parce que j’aurais l’impression de subir alors moi aussi ce regard…
Alors que la plupart du temps, j’ai l’impression que les auteurs “adhèrent” à leurs héros, même les pires… Je m’identifie mieux au pédophile de “Lolita” qu’à Mme Bovary, c’est dire si cette adhésion est importante !
mais alors qu’apporte ce détail au livre ?
là il y a une question que je me pose vraiment . N’est-elle pas le “détail” qui donne tout son sens au roman, qui justifie sa construction et l’éclaire ?
parce qu’en littéraire habituée à analyser les textes, je ne peux croire qu’avec difficulté que finalement, le livre soit autre chose que ce qui lui donne son nom.
Je sais pas si je suis claire, là !
j’ai un exemple précis. J’ai vu il y a quelques années un film de Louis Malle, le souffle au coeur peut-être, qui narre la relation très particulière entre une mère et son fils, qui finit par une scène d’inceste. Bon.
Film qui met mal à l’aise. Quand on le voit des années après, on sait dès le départ comment il s’achève et on sent bien que toute la construction du film est orientée vers cette scène, toute la progression dramatique suit un crescendo, d’où l’atmosphère paticulière etc.
Et pof, je lis une critique il y a peu disant que ce film à sa sortie a bcp choqué ( ben oui, années 70), mais à tort, car on se braque sur une petite scène de 3 minutes, qui survient à la toute fin.
Et c’est là que ce ne suit pas d’accord, car elle est le point d’orgue justifiant toute la construction de l’oeuvre.
D’où mon interrogation concernant le choix de sophie.
Chais pas si c’est clair, cette histoire….mais vraiment, ça m’interpelle !
Je viens moi aussi de lire le résumé du “Choix de Sophie”. C’est bien le sujet le plus horrible que j’ai jamais vu.
Il me semble que tout ça (ce qui est chef d’oeuvre, ce qui ne l’est pas) c’est en effet une question de qualité, soit, mais aussi une question de notoriété.
Il doit y en avoir des tas, de potentiels chefs d’oeuvre oubliés dans des tiroirs… ou qui juste ne sont pas sortis au bon moment, ou au bon endroit.
Mais la notoriété ne suffit pas à faire un chef d’oeuvre, bien sûr…
J’ai adoré le Choix de Sophie, le bouquin, d’abord, et le film ensuite…
J’ai à peine survolé les commentaires, mais je m’étonne que plusieurs personnes considèrent qu’il y a arnaque sur le titre… Il me semble à moi que ce bouquin ne parle QUE du choix de Sophie. A chaque ligne, du début à la fin.
J’ai un peu de mal à l’expliquer, mais pour moi c’est comme si cette femme avait la même image devant les yeux depuis des années, au premier plan, en technicolor, et que le reste de sa vie se déroule en arrière plan, en tons pastel , et n’ait au fond qu’une importance très secondaire, et donc une incidence minimale sur son comportement.
Bon, il y a longtemps que je l’ai lu/vu, faudrait peut être que j’y revienne, je n’en garde que cette impression.
(sinon, j’ai adoré aussi les Ailes du Désir… :o)
Ah, Coxynell, les bouquins déjantés de Terry Pratchett, quel délice !
En tant que prof de français, j’ai fait réfléchir mes élèves sur la “charte du lecteur” de Pennac dont on a parlé plus haut, ça les a agréablement surpris qu’un prof leur dise que si un livre ne leur plaisait pas, ils n’avaient qu’à le laisser tomber ! mais si la lecture devient une corvée, quel intérêt ?
Il y a un film qui m’a fait pleurer presqu’autant que “Out of Africa” , c’est “la route de Madison” … et pour moi, le chef d’oeuvre absolu c’est ” la Partie de Campagne ” de Jean Renoir, d’après Maupassant .
Je n’ai pas lu ce livre et je viens d’aller voir le lien wikipedia…Là comme çà, çà m’a fait froid dans le dos…
je me sens très inculte dès que vous parlez de littérature les filles…
Va ptet falloir que je m’y (re)mette…
C’est marrant, guessema, que tu penses ça de Bovary : je l’ai toujours pensé aussi, tout en m’interdisant de le dire, parce que Flaubert avait justement prétendu le contraire (“Madame Bovary, c’est moi”, aurait-il dit)
Ah la Route de Madison, une déchirure ce film, et que de larmes… Mais c’est ça qui est bon :-)
@ porteverte : oui, c’est vrai, j’ai lu ça aussi, et je n’arrive toujours pas à y croire ! – peut-être que Faubert se considérait froidement ???
Ah ben pas lu non plus, mais rien que la couv’ et le titre ne m’inspirent pas (oui c’est important pour choisir dans une librairie).
Mais faut dire que mes livres préférés sont un peu “spéciaux” : La conjuration des imbéciles (une oeuvre publiée seulement presque vingt ans après l’écriture et dix après le suicide de l’auteur, mais qui a eu le Pulitzer de suite pour aller dans le sens de cejema), Pérec, Truman Capote, Montherlant…
ET puis évidemment qu’il y a des livres qu’on n’arrive pas à finir ou à aimer et heureusement, d’ailleurs ! Je ne vois pas pourquoi se forcer à ingurgiter des bouquins juste pour se cultiver ou être au courant.
Perso, Sarraute, les russes du XIXe, j’ai vite laissé tomber, de même que je n’ai vu que quelques films en entier dans ma vie, parce que c’est un medium qui m’ennuie rapidement.
@ guessema : je crois que Flaubert était un mec froid ;-)))
Hélène, ton com 25 : ;o))))
je n’arrives pas à penser que cette histoire suscite autre chose que de l’horreur ou de l’épouvante alors je cherche comment ça peut barber
qu’est-ce que tu veux : tu demandes, je cherche, je suis une bonne copine ;o)
@ porteverte : frigide, même ! ou bien il se détestait…
@Guessemma : ne pas oublier que Flaubert étudiait à fond ses personnages et faisait tout pour se mettre dans leur peau ; dans le cas de Mme Bovary, une jeune provinciale crédule et nunuche, il a dû faire d’énormes efforts – et quand il écrit cette phrase, il souligne aussi malicieusement la part “féminine” de sa personnalité …
emmanuelle h si bien sûr, ce choix conditionne la mentalité de victime masochiste de l’héroïne, mais pas seulmeent, son éducation l’avait de toute façon déjà complètement écrasée, ça n’a fait que terminer le boulot, en quelque sorte.
Je ne sais plus qui a dit que l’écriture était bavarde, j’y ai réfléchi, c’est exactement ça. Remaquable, mais bavarde. Phrases interminables, ambiance je m’écoute parler, un peu.
ok, merci de m’éclairer !
je ne lirai pas ce livre, je me sens trop impressionnable et pas maso pour deux sous – surtout en ce moment !!!
mais j’aime comprendre ! et là c’est fait !
@ Guessemma et Porteverte : Flaubert, frigide ? moi je le vois au contraire passionné, s’emballant – lisez “Salammbô” – et en même temps doté d’un esprit critique très aigu qui le fait s’observer lui-même d’un oeil impitoyable …
@ Turquoise : je n’en doute pas, mais je ne ressens pas un instant cette proximité quand je le lis… Je sens vraiment que son regard, très très documenté, certes, est totalement distant. Il connaît peut-être à fond sa Bovary, mais j’ai pas vraiment l’impression qu’il s’y identifie pour autant.
OUI, mais il ne faut pas oublier que la littérature du XIX c’était une étude quasi scientifique de la société. C’est surtout vrai pour les naturalistes comme Zola, mais ça avait commencé avec Flaubert…
Il ne faut pas oubler que Zola a écrit en en-tête des Rougon-Macqart “histoire naturelle et sociale d’une famille sous le second empire”.
D’où le côté froid et quasi journalistique que l’on peut retrouver dans les bouquins de cette époque. On y trouve toujours le détachement de l’auteur pour ses personnages.
Il est là pour les étudier pas pour s’y identifier.
+ je crois que cette “froideur”, ça vient peut-être du fait que tout ce qu’il écrit est très travaillé, extrêmement contrôlé.
@ guessemma, porteverte: autant je partage votre avis sur Mme Bovary, autant je me demande comment un mec qui ecrit un truc aussi chiant que Mme Bovary peut egalement ecrire un chef d’oeuvre de sensualité comme Salambo…
Sinon, je viens de me rappeler au autre “chef d’oeuvre”, “Au Bonheur des Dames” de Zola, deja l’histoire se passe dans un grand magasin ;) et les descriptions de tissus, de couleurs, de vetements sont incroyables. J’ai lu ce bouquin en 4eme, j’avais une prof de Francais un peu barrée, mais c’est resté un eblouissement pour moi! :)
Par contre cette meme prof nous avait obligé a lire la peau de chagrin… je n’ai jamais ouvert un Balzac apres ca et de repenser au bouquin me donne des hauts le coeur.
Comme quoi, je ne sais plus qui parlait de sensiblité.. Je pense que chaque individu s’approprie l’oeuvre en fonction de ses experiences et de son passé, du coup le chef d’oeuvre de quelqu’un ne sera pas forcement le chef d’oeuvre d’un autre..
@ Cécile de Brest : en effet, mais avec Zola, par exemple dans “Nana”, je n’ai pas du tout la même sensation de distance. Flaubert a ce truc de particulier, que pas mal de gens ressentent, en tout cas dans mon entourage, donc ce n’est pas totalement personnel, comme ressenti.
@Turquoise, dans mes bras!! Je partage ton admiration pour Salammbo! (et m’excuse pour les fautes d’orthographe :)
@ Tiger Lily : mais c’est bien sûr, il était schizophrène, ça explique cette double face !
Hélène : c’est un complexe bien mineur, j’aime ce que j’ai lu et je sais pourquoi j’y suis allée, je n’ai aucun problème grave de conscience à ce niveau-là ^^ Mais je suis une personne étrange : quasiment 0 complexe physique et une infinité de complexes intellectuels ! :p
Ce que j’ai particulièrement aimé chez Mme Bovary, c’était justement cette distance auteur/héroïne. Je la trouve tellement tarte, Emma -_- Et en même temps on ne peut pas s’empêcher de ressentir certaines choses aussi fort que si elles devaient nous arriver à nous. Ce qui m’a manqué au contraire, c’était un peu de vie.
Pas lu pas vu, mais rien que le sujet me freine, indépendamment de la qualité – ou non – de l’écriture. La maternité me rend ces choses insoutenables.
“Les Ailes du désir” j’ai vu, j’ai dormi, j’ai revu, j’ai adoré ;-)) du coup je m’étais fait une série de Wenders première période.
“In the mood for love”, les Kaurismäki, j’adooore.
Donc j’aimerais les films chiants ?
Proust aussi, je m’y suis mise tard mais quel régal ! il ne me reste plus que… 7, 8 tomes ;-)
Ah “La Conjuration des imbéciles” (John Kennedy Toole, en 10/18 je crois), futile tranquille, j’adhère.
NB – HS – j’ai réussi aujourd’hui un outer-v + liner au fard (gris) du tonnerre !!
Flaubert aussi était schizo ??? Je croyais qu’il n’y avait que Maupassant qui était fada ;-))
Je sais pas :s Je crois qu’ils avaient tous un grain quelque part ;)
Mlle Crapaud ben non c’est souvent comme ça : moi j’ai une infinité de complexes physiques, et zéro complexe intellectuel ;-)))
A toutes : les grands artistes sont généralement complètement fêlés, je vous rappelle ;-))
Ca me fait un peu penser a Alice Ferney ce que tu decris du livre, Helene…
Vous connaissez ? “La conversation amoureuse” est le plus connu mais pas le meilleur…
Sinon dans le genre ecriture magnifique (et pas chiant pour un kopek pour le coup!) il y a Nancy Huston, une tres tres grande dame…
Sinon j’adhere a mort sur La conjuration des imbeciles, le livre le plus jouissivement caustique qui existe :)
Hélène : je disais l’inverse, justement ! ;-P
Diripouf : oh, tu connais Nancy Huston ! J’ai lu “Dolce Agonia” et j’ai vraiment aimé ! Je connais peu de gens qui connaissent…
Boui, j’ai lu un livre de Nancy Huston, c’était vachement bien mais j’ai jamais eu envie d’en lire d’autres… je trouve ça un peu chiant aussi, par certains aspects… Pas assez de tyrannosaures, sans doute ;-)))
Ah pardon Mlle Crapud, je suis à l’Ouest ;-)
Moi aussi Hélène, et d’ailleurs c’est marrant : quand je me sens mal fringuée, mal maquillée, grosse et moche, ou bien quand une de vous dit : “ah oui, faire ça, c’est la honte”, et qu’il s’agit justement d’un truc que je fais, je voudrais me cacher dans un trou de souris.
Et au contraire, je revendique tous mes choix de pensée, alors que certains d’entre eux font bien rigoler ceux qui ne les partagent pas ; mais là, ça ne me gêne pas.
Reflet d’une éducation qui a toujours nié l’aspect physique et valorisé l’aspect intellectuel ?
Ou lucidité sur mes véritables lacune ;-) (pardon, on n’est pas dans “psycho de comptoir”, aujourd’hui)
lacunes, pardon
ah, le temps que je poste ;-) c’était pour le comm 129
“Reflet d’une éducation qui a toujours nié l’aspect physique et valorisé l’aspect intellectuel ?” : Haaaaaaaaaaaaaaaaaaannnnn !!!!!!!!!!!!!!! Mais c’est bien sûr !! porteverte, dans mes bras ! ;-)
@ Cécile de Brest : je lirai Salambo, puis je poserai le diagnostic ! ; – )
Argh, elle n’aime pas Nancy Huston, SACRILEGE ! :))))
Mlle Crapaud, si tu as aime Dolce Agonia tu adoreras encore plus les autres, je trouve que c’est un des moins reussis (enfin, il faut raison garder hein, c’est de la tres bonne litterature quand meme…)
Cantiques des plaines est sublime, ainsi que Lignes de faille… Lignes de Faille c’est vraiment un chef d’oeuvre, c’est ecrit depuis les yeux des enfants, tout d’abord le petit dernier ne en 2007, puis son papa quand il etait enfant, puis son propre pere… Et on decouvre ainsi doucement l’origine des failles en question, les disputes qui ne s’expliquent pas au debut se peuplent tout a coup de passif enorme…
C’est ni gnan gnan ni ecrit avec les “mots” d’un enfant, et c’est completement scotchant. Je l’ai meme relu a l’envers une fois termine pour tout bien recomprendre, ben c’est vraiment….. parfait :)
Zola, Hugo, Balzac, moi je lis ça aussi facilement que des polars, avec délectation, plusieurs fois, ça coule tout seul, sans un moment d’ennui.
Sarraulte, Michel Butor (L’Emploi du Temps est le bouquin qui m’en a fait le plus perdre!), Flaubert, Proust, m’endorment (pour rester polie).
Tous sont considérés comme des “classiques” comme des auteurs à chefs d’oeuvre… cette qualification me laisse froide… quoique, me serais-je lancée dans du Zola sans y être obligée? Je ne crois pas. Mais je n’aurais non plus pas perdu mon temps avec cette horreur de l”Emploi du Temps”… et pourtant, une de mes meilleures amies avec qui nous partageons énormément de discussions sur la littérature a littéralement A-DO-RE ce livre.
Bref, je crois que ça n’a pas vraiment d’importance de savoir si c’est un classique, c’est intéressant car les livres “que tous le monde a lu” permettent une base de discussion sur les auteurs / livres moins connus, mais au fond ça n’a pas grande importance que notre bouquin préféré soit considéré comme un classique ou non, me disais-je hier matin.
Depuis, mon auteur préféré (Jean-Christophe Rufin) a été nommé à l’Académie Française… et va donc devenir de plus en plus un classique… et ben je suis super fière de l’avoir “découvert” avant “tout le monde”… Enfin bon, ça me fait le même effet quand “Elle” ou Hélène parle d’un truc que je maîtrise déjà :-))))))))
Merci Diripouf ! Je manquais de lectures ces temps ci et du coup relisais Harry Potter. Mais juste une question : ‘ya pas trop de déchirements, ce n’est pas trop dramatique quand même ?
Je m’excuse (c’est peut-être inutile, mais…) : je me relis et j’ai l’impression que j’ergote, j’espère que mes propos sur Flaubert ne sont pas trop vifs…
Ah moi aussi alors il faut que je lise Salambo pour tenter d’aimer ce brave Gustave ;-)
Et puis sinon, Huston, ça me gave grave ; en plus elle habite dans mon coin, et on la voit à toutes les manifestations genre salon du livre de salle des fêtes, et les gens se pâment et moi j’y arrive pas (ben ouais, on a aussi nos petits snobismes, en bas-berry ;-)
Je connais une fille qui a été élevée dans la valorisation exclusive de l’aspect physique, au contraire ; elle ne lit jamais rien , mais est obsédée par sa silhouette et bassine tout le monde à propos de sa “cellulite ” totalement imaginaire, c’est d’un chiant !
Mlle crapaud : pas a mon gout, je trouve qu’il y a toujours de l’espoir, une porte de sortie :) C’est jamais desespere en tout cas, ni tragique. Dramatique, si, probablement, mais comme la vie quoi :)
Dire que j’ai été élevée dans la valorisation des deux… Que vais-je devenir ???? ; – )
J’ai été élevée dans une famille où l’aspect intellectuel est privilégié et c’est pour ça que je me suis toujours sentie extremement bête :/ L’impression de jamais être à la hauteur, quoi.
@ Funambuline : d’accord avec toi sur absolument tout (y compris Rufin) ; par contre, même si tu n’aimes pas Sarraute, je te conseille “Enfance”, si tu ne l’a pas lu (son autobiographie).
Je l’ai lue en même temps que celle de Beauvoir, pour les besoins de mon boulot, et j’ai beaucoup aimé, bien plus que les “Mémoires d’une jeune fille rangée”.
Porteverte : rooooooh, quelle chance ! Je l’ai vue une fois a Grenoble, elle lisait des extraits de Ombilic des limbes avec un accompagnement musical (a la viole) c’etait superbe !
Vous avez bien de la chance de la voir tous les samedis, non mais :))
C’était la réponse au comm 36, j’ai toujours un métro de retard, désolée ..
@Guessemma ( comm 42) oui, je trouve tes propos sur mon cher Gustave inadmissibles, je suis archi-choquée … non, je rigole, bien sûr … ce n’est pas parce qu’on n’a pas la même façon d’apprécier un livre qu’on va se battre en duel ;-)
@ Turquoise : mercii ! en fait je trouve que c’est très difficile, par écrit, d’affirmer son opinion en faisant passer que l’on ne conteste pas pour autant celle de l’autre, et je n’avais pas l’impressions d’avoir tellement réussi à le faire, là…. Je suis profondément paranoïaque et coupable, cela dit !
Bon, bon, je note Enfance et Salmbo pour apprivoiser Sarraulte et Flaubert… je les feuilleterai en librairie, mais (dixit Pennac) j’ai le DROIT de ne pas aimer :-)))
(Hélène va m’épingler, là, c’est sûr ! ; – )))
Bon et moi de mon côté je vais essayer de feuilleter un autre Nancy Huston, peut-être que cette fois j’accrocherai…
Porteverte, si je peux me permettre, essaye Lignes de faille, c’est a mes yeux le meilleur :)
Bonne lecture !
Bien sûr tu peux te permettre, demain c’est expédition librairie (y’en a une qui vient d’ouvrir dans mon bled, il faut qu’on les aide un peu), je suis sûre qu’ils l’ont ;-)
@ porteverte: si tu n’as pas encore lu “Le léopard sur le garrot”, jettes-toi dessus lors de ton expédition… c’est du grand Rufin d’aventure… même si cette fois-ci, ce sont les siennes (jusqu’au consulat) :-)
Je profite de ce billet pour vous remercier, je n’ai pas noté les noms, mais à la suite du billet d’Hélène sur Stephen King j’ai profité d’un voyage en France pour dévaliser la Fnac, et j’ai découvert Vargas, Murakami, l’auteur des tribulations de cet indien qui devient milliardaire en participant à un quiz (oublié son nom, et le bouquin est resté en France), et j’ai encore un bouquin de Grisham et Jim Harrison à lire.
Et puis bien sur j’ai emprunté Simetière et Salem à ma soeur, et j’ai adoré, même si le style a peu vieilli (les dialogues surtout), ce type a une imagination féroce.
Merci à toutes donc.
“ce type a une imagination féroce” : yesss, c’est tellement vrai !! Tu me donnes envie de relire Simetierre tiens, double plus good (hiii, je vais encore mourir de peur ;-)))
Je pense aussi qu’il y a un âge pour apprécier certains auteurs, voire certains sujets. On n’a pas les mêmes ressentis à tous les âges, ni la même sensiblité d’ailleurs. Ce qui peut nous faire passer “à côté” de tel ou tel auteur. J’avoue que Zola ou Stendhal je trouvais ça un peu “raide” au collège. Maintenant c’est différent. Comme Proust que j’ai mis des années à aborder.
Parfois il m’arrive de laisser un livre en stand-by parce que je n’accroche pas et d’y revenir,
des années après parfois. Question d’état d’esprit peut-être aussi. Certains sujets t’interpellent, te touchent ou t’indifférent, peut-être faut-il avoir la disponibilité de l’esprit qui va avec ?
Bien d’accord avec toi Capucine. Je me souviens d’avoir lu Les enfants terribles de Cocteau à 13 ans, et je dois dire que ce livre m’avait laissée perplexe.
Je l’ai relu adulte, et là j’ai adoré, cette fois-ci j’étais prête.
Dans l’autre sens j’ai aimé à la folie certains bouquins quand j’étais ado, et j’ai été parfois déçue en les relisant plus tard, la magie n’opérait plus (pas pour tous heureusement).
@ Funambuline (156) : celui-là, il est réservé pour moi dès qu’il revient à la bibliothèque. Je peux pas tout dépenser en bouquins, je fais des économies pour dévaliser MAC quand je vais venir 15 jours à Paris en Août ;-)
@TigerLily : aaaaahhhhhhh moi aussi je voue un culte au Bonheur des dames :-) Et moi aussi je ne supporte pas Balzac. J’ai voulu me forcer à lire un de ses bouquins, ça m’a limite rendue dépressive en quelques jours, tellement j’étais mal à me forcer !! J’en ai lu d’autres (un autre ?) ensuite pour la fac, et au secours quoi, pour moi c’est l’antithèse de Zola, aucune vie dans l’écriture. Je suis toujours étonnée qu’on les assimile !
Et la Conversation amoureuse, j’ai beaucoup aimé :-)
@ porteverte: Bon, si c’est pour MAC, ça va :-))))
Rhô, Balzac, Le Père Goriot, La Peau de chagrin, Rastignac, etc… je lui voue un culte, je relis très souvent, j’avais adoré, ai passé mon bac en français sur “le Père Goriot” avec la note maximale, j’étais tellement emballée par ses descriptions que j’ai décortiquées. Je suis triste pour vous que vous ne soyiez pas touchée par lui!
(Je le dis sans me moquer ni second degré, mais dans un vrai soucis de pouvoir partager… en espérant que ça ne soit pas pris mal!)
Aaah le bonheur des dames, il est tout écorné ici :-)
Et Germinal est gondolé de larmes (oui je relis souvent les livres que j’aime et puis je pleure toujours aux mêmes endroits).
Dans le genre chef d’oeuvre pas toujours apprécié il y a “Belle du Seigneur” (voui avec des majuscules) je l’ai lu en trois jours, dans une période de cafard, ça donnait juste envie de se lancer par la fenêtre :-)) c’est déprimant au possible mais qu’est-ce que ça résonne juste…
Et je suis d’accord avec celles qui parlent de l’état d’esprit, j’ai pleuré sur un bouquin que je trouvais très léger et que je lisais habituellement pour me détendre et là crac… C’est à n’y rien comprendre !
A propos de physique ou intello, ça varie aussi selon chacun… Par exemple Bergman, je trouve ça très “physique”, le plaisir qu’on y prend…. Monika, c’est physique, c’est d’ailleurs pour ça que ça a marché et que la Nouvelle Vague s’en est inspirée… La caricature du plan hyper long et chiant ne correspond qu’à quelques passages de quelques films, et c’est un cinéaste hyper attentif au corps, aux sensations et aux émotions.
Kaurismaki a quand même fait le film le plus drôle du monde: Leningrad cow-boys go America…
@Coralie-Marie: l’option n’est pas vraiment documentaire ou fiction, comme le prouve bien Resnais avec Hiroshima mon amour… qui est une fiction, mais trouée, qui ne suture pas l’horreur avec du récit bien lisse, qui pose la question du regard et de l’historiographie. Rivette parlait du recadrage à la fin du travelling dans Kapo: donc pas du fait que Kapo soit une fiction, mais de la déchirure entre fond et forme quand Pontecorvo choisit de recadrer son plan de manière à inscrire soigneusement dans le haut du cadre la main d’Emmanuelle Riva dont le personnage vient de se suicider en se jetant sur les barbelés électrifiés (de la même manière qu’il aurait recadré n’importe quoi pour équilibrer son image: c’est un plan “cosmétique” qui pose problème, d’où “le travelling est une affaire de morale”, dixit JLG).
Dans La liste de Schindler, ce qui est insupportable, c’est la séquence révisionniste des douches. Spielberg dit que c’était trop affreux, qu’il n’a pas eu le coeur de faire une séquence avec du gaz. Eh bien il n’avait qu’à faire une ellipse, parce que des tas de types ont tout a fait eu le coeur d’envoyer du gaz, dans les camps, et pas de l’eau comme dans le film.
Je rebondis sur le comm de Tiger Lily (121) : c’est vraiment rigolo car autant j’ai adoré Mme Bovary, autant j’ai trouvé Salambôô m’est tombé des mains tellement je l’ai trouvé … chiant.
Pour celles qui trouvent Flaubert froid et ironique, je pense aussi que c’est en grande partie lié à son écriture. L’écriture de Flaubert est très travaillée et extrêmement condensée, lapidaire, surtout dans Mme Bovary. Je n’ai plus les passages en tête, mais tout va très très vite. Ca donne quelque chose d’une puissance incroyable, mais c’est aussi terriblement cruel, et je comprends que cela puisse gêner.
Cela dit moi j’avais senti que la critique était surtout pour le milieu, l’entourage de Mme Bovary et pas pour elle-même?
Bon je ne sais pas si c’est très clair ce que je viens d’écrire…
La scène de la douche dans la Liste de Schindler quand on l’analyse un peu est en plus très esthétisé par rapport aux femmes, et surtout érotisé, ces femmes qui attendent ce jaillissement… Ca m’a carrément choquée quand je l’ai réalisé !!
Chic, une discussion littéraire ! quelque chose de rarement présent sur les blogs de ces messieurs…
pas lu le Choix de Sophie, j’ai des enfants, çà ne me dit rien.
Je vois que vous êtes nombreuses à adorer Out of Africa, moi aussi, mais personne n’a lu La lettre africaine ? ni les “lettres d’Afrique” envoyées par Karen Blixen à sa famille ? c’est un de mes auteurs favoris, j’étais déçue quand je me suis aperçu que j’avais lu tous ses livres.
vos réflexions à toutes sur ce qu’est un chef-d’oeuvre sont très intéressantes, cela m’a rappelé les cours de latin, où les profs ne comprenaient pas qu’on puisse préférer Ovide à Virgile…
Rhhha ouiiiii Leningrad Cowboys, c’est… euh… de l’humour finlandais :-D hi-la-rant. Mais j’aime aussi les Kaurismäki tristes ;-)
@Diripouf : si tu aimes les histoires à rebours, jette-toi sur “La Flèche de temps” de Martin Amis (si tu le trouves..), en plein dans le sujet de la seconde guerre mondiale, d’ailleurs.
De Flaubert, v. le délicieux et acide Dictionnaire des idées reçues (chez Mille et une nuits).
Zola, ce qui le rend tellement attachant, je trouve, c’est sa générosité – intellectuelle, bien sûr, mais aussi dans son écriture ; c’est un torrent qui emporte tout sur son passage … c’est d’autant plus touchant qu’il menait une vie tranquille de petit-bourgeois dans sa maison de Médan ( que je vous conseille de visiter, on a l’impression qu’il vient juste de quitter sa table de travail …)
Balzac, il y a des romans que j’ai adorés : “les Illusions perdues”, “splendeurs et misères des courtisanes” , mais d’autres tellement alourdis de descriptions que c’en devient indigeste . Il faut dire qu’à notre époque, on n’a plus envie de se taper ces longs pavés descriptifs … Les lecteurs du XIXème les avalaient sans broncher parce qu’ils n’avaient pas l’habitude de zapper comme nous le faisons .
pour ma part, du XIX°s, le siècle du roman, je retiens surtout Stendhal…les autres Balzac, Flaubert, Zola sont des grands bien sûr, mais pour moi Stendhal, celui de la Chartreuse de Parme, est le plus attachant et le plus beau !!
@Turquoise
et puis aussi pour Balzac ses romans paraissaient en feuilletons dans des revues, il fallait bien pondre les pages régulièrement même si l’inspiration n’était pas toujours au rendez-vous (enfin, c’est ce que j’imagine).
A lire les posts, on se rend compte qu’il y a beaucoup de dissonances dans les goûts, mais que la culture littéraire est bel et bien présente (encore présente) dans ce pays qui est le nôtre! et cela, c’est formidable.
Je vous garantis que si vous regardez le niveau culturel d’autres pays, comme les USA par exemple, vous constaterez une extraordinaire pauvreté de la culture gloable (je ne parle pas d’une infime fraction de gens cultivés et ouverts sur le monde), fermée à la variété et qui épouse uniquement les médias populaires (c’est la culture du blockbuster, et lorsque vous êtes nez-nez avec elle ça vous colle des frissons…).
Donc, vive la France, y’a pas à dire…. au moins chez nous les noms de rue portent des noms de grands individus, ce n’est pas rien (et c’est quand même plus stimulant que des numéros…. ). Just my op.
@Lariska
Ah, oui, on ne devrait jamais oublier les conditions dns lesquelles ces pauvres feuilletonnistes devaient pondre leur copie – et être payé à la ligne, ça n’incitait vraiment pas à écrire sec et ramassé … d’où les descriptions interminables de Balzac, qui ne nous fait pas grâce d’une petite cuillère !
Mais, si je ne me trompe, Dumas écrivait aussi en feuilleton … et avec lui, ça galope !
Contessa : vers chez moi y’a des “rue du truc” ou “rue du chut” ^^
@ Contessa : c’est que chez Hélène, nous sommes justement cette infime fraction de personnes cultivées et ouvertes dont tu parles – et modestes, en plus, et bien maquillées par dessus le marché !
Turquoise: évidemment. ;)
Melle Crapaud, oui, mais la poésie de “rue du truc” est infinie, et le mot truc en lui-même mérite une dissertation, donc, c’est toujours admirable. ;)
Turquoise : Balzac, lui, écrivait tout lui même…contrairement à Dumas qui avait un nègre, qui lui même en avait un aussi….ça explique pas mal de choses, en terme de construction d’une oeuvre !
A y est je suis revenue de mon entretien…
Et je voulais ajouter une chose, autant Mme Bovary je l’ai lu de moi-meme, trouvé dans la bibliotheque parentale et j’ai détester, autant Salammbô j’ai été obligée de le lire et j’ai absolument A-DO-RE :) Comme quoi ca depend.
@ Emmanuelle h – Ah la Chartreuse de Parme, un délice. Le Rouge et le Noir, je n’ai jamais reussi a passer le premier chapitre :s
eh oui TigerLily, le style de ces deux oeuvres est radicalement différent : le rouge et le noir est une oeuvre sèche, alors que la chartreuse est dans l’expansion sentimentale.
Ce qui explique sans doute pourquoi j’ai bien aimé le Rouge et le Noir et detesté la Chartreuse (pas pu finir). Je dois être du genre à aimer les oeuvres sèches, ça ne m’étonne pas de moi;))
Tiens à propos de littérature, ce matin dans le sujet du bac de français de 1ère L, il y avait un extrait de Kandura (L’Immortalité), j’ai pensé à toutes les lectrices de MBDF qui en avaient parlé un jour et qui m’avaient donné envie de le découvrir!
Voilà maintenant j’ai très envie de lire “Le Choix de Sophie” (qui s’appelle comme moi, en plus). Mais j’attends cet été pour lire “à tête reposée” (quelqu’un en a parlé au dessus). Je trouve ça primordial: j’ai commencé Proust il y a un mois, j’ai été emballée (limite je riais de soulagement de trouver ça si “accessible”!), mais bon, lire Proust le soir quand on a passé la journée à travailler… Ca s’embrouille trop.
Sinon je plussoie pour le Bonheur des Dames, j’adore ce livre! L’Assomoir aussi, j’ai trouvé ça tellement … fiou, frappant. Même si la plupart des gens ont tendance à généraliser “Haha, l’Assomoir, c’est assomant, haha”. Je dirai que c’est un peu comme “la première impression”: il ne faut pas toujours se fier à nos préjugés sur un livre (don’t judge a book by its cover comme disent les anglo-saxons!)
@Emmanuelle H … tu as raison, bien sûr … mais je trouve Dumas si sympa que j’imagine qu’il se servait de ses “nègres” comme nous de Google, pour rassembler la doc . Après, c’est lui qui rédigeait . On a d’ailleurs des traces de ce procédé dans ses brouillons .
Quant à Zola, il allait bel et bien au charbon – c’est le cas de le dire pour “Germinal” ; ses carnets d’enquêtes sont passionnants …
Emiiiiiile, je t’aiiiiime !
@ contessa: c’est d’autant plus dommage que la littérature américaine est riche, je n’arrête pas d’être émerveillée par ce que je découvre de ce côté là; et il y a tellement de blogs littéraires américains fantastiques (je les lis pour savoir quels livres commander sur amazon) que ça me donnait l’impression que la littérature était quand-même plus répandue que ça.
@Mlle crapaud : un “truc ” au moyen-âge, c’était une hauteur, une petite colline ; voilà pourquoi tu le retrouves dans des noms de personnes ou de lieux …
La littérature US est fantastique, tout comme les campus universitaires et autres lieux de culture sont fantastiques aux USA (quand le ricain veut, il est béton côté intello – cf Côte Est et la Californie). Mais ceci est tout à fait minoritaire aux yeux des millions de gens qui n’ont jamais ouvert un livre et se contentent d’absorber la bouillie CNN.
Euh pardon, je répondais @ Turquoise.
Euh ben encore pardon, je m’aperçois qu’en fait je répondais à Lullaby, mais que j’étais encore sous le choc de la révélation apportée par Turquoise. Je comprends maintenant l’usage géographique du mot “truc”. (!)
ah…le choix de sophie… un livre que j’avais lu il y a un an pour préparer le concours de la résistance! dur dur de s’y mettre, le style m’a semblé très particulier. Mais l’histoire est tellement bien…et une chose m’a marquée, l’idée que le temps n’était pas le même pour tous et qu’alors qu’aujourd’hui nous sommes devant nos pc à discuter d’un bon livre, il se peut que pour quelqu’un d’autre les mêmes secondes aient une allure de torture…c’est ce passage sur la réfléxion sur le temps qui m’avait le plus marqué. (je ne sais pas si quelqu’un en avait déjà parlé, pas envie de me taper 188 comments^^)
@( nouvelle?) Cath
C’est exactement l’ une des idées directrices de la “Recherche du temps perdu “…
A celles que ce livre a découragées : n’essayez pas de le lire d’une seule traite ; après tout, il a été écrit sur vingt ans … lisez-le dans l’ordre de parution, en alternant d’autres romans, et vous verrez, ça passera tout seul . Le problème avec ce pauvre Môrcel, c’est qu’il fait peur, on se sent découragé d’avance et c’est bien dommage …
J’ai découvert Meryl Streep en voyant ce film à mon adolescence. Elle jouait très bien. Je la trouvais d’une douceur et d’une fragilité qui la rendaient terriblement belle. J’ai voulu alors lire le livre et je l’ai emprunté à la bibliothèque. J’ai été déçue car je pensais qu’il allait m’apporter autant de frissons que le film.Je me suis ennuyée pourtant j’ai bien cherché à persévérer. Finalement je me suis dit que ce sera pour une autre fois et je ne l’ai jusqu’ à présent jamais lu.
Turquoise : Oh c’est joli, en effet ! Merci beaucoup, de cette indication. Quand j’étais petite, cette avenue du Truc m’intriguait et me faisait glousser ^^
@ tu l’as aussi sous une autre forme : le Turc … mais inutile de chercher un Turc, c’est juste une déformation …
L’étymologie, j’aime presque autant que les fards à paupières !
ah et puis, truc c’est en occitan et donc pas seulement utilisé au Moyen Age et ça peut aussi donner “truquet” comme diminutif.
J’ai lu le résumé sur Wikipédia, sur ce livre présenté sur ce post ; je ne crois pas que ce soit “mon truc”, malgré des lectures fort variées.
Je plussoie, comme vous dites, au com 121 De Tigerlily. Par hasard j’ai lu, (ou relu), récemment “Au bonheur des dames” de Zola. ça m’a passionnée ! !
L’auteur avec ce livre ouvrait, si je peux dire, “la société de consommation”.
Je ne plussoie pas – (vous l’avez inventé ce mot, ou il existe ?) – au gout pour Kaurismaki.
J’ai vu assez peu de film de lui…..mais justement parce que je le trouvais trop chiant avec ses décors minimalisme. ça sent le misérabilisme. Le chiantissime peut quelquefois s’accrocher à certaines basques de gens du nord.
Dernièrement vu “Nouvelle donne” de Joachim Trier. Visuellement trés beau, le rythme, les séquences : innovants même, et…chiant, quoi (enfin pour moi).
Par contre j’adore – oui, à peu prés – Kusturica : braque, vivant en diable, baroque ! !!!!!
J’en aime la musique aussi.
Dans les livres, je fais assez confiance aux prix “Pullizer”. Qui sont des œuvres de qualités!
Mais je n’en ai lu que deux.
Bonsoir chères girls.
(nouvelle?)cath sois la bienvenue !
Mouniou ah ouiiiii Kusturica !!! J’adore !!!
Sinon le verbe plussoyer n’a pas été inventé ici, mais je ne sais où sur internet ;-)
@ Turquoise : j’ai lu le premier tome de la “Recherche” et je n’ai qu’une envie : m’enfiler tous les oooooooooooootres… c’est bizarre, je m’attendais à avoir beaucoup de mal, puis non – mais c’est vrai que durant les premières dizaines de pages, j’ai dû m’accrocher ! En fait j’ai été énormément touchée par l’effort de Proust pour saisir des émotions particulières et les rendre dans leur complexité (c’est pas le genre à lancer “amour” ou “peur” et à passer son chemin !), chaque description de sentiment m’a fascinée…
Mais ma préférée, c’est Colette : je connais par coeur “Dialogues de bêtes”, c’est l’un de mes chefs-d’oeuvre ! Et cet humour qu’elle a !
Ah mais il ne faut pas avoir peur de Marcel, le pauvre !!! Il avait bien peur de tout le monde lui ! A vivre enfermé dans sa chambre…
C’est vrai qu’il a une réputation d’auteur difficile, mais les histoires qu’il raconte sont pourtant universelles, amour, jalousie, relations sociétales et j’en passe.
Ce qui en fait la difficulté c’est le style, des phrases très longues, des tirets, des parenthèses, quand on arrive au bout de la phrase, on ne sait plus où elle commençait ni de quoi elle parlait au début.
Mais c’est ce qui fait le charme de Proust. Incomparable, inimitable, on le reconnaît au premier coup d’oeil. Et avec ça, il a un grand humour le bonhomme.
Ah, je suis intarissable sur Proust, c’esy ma Bible à moi.
Et je plussoie à mort, si on se sent découragée, il faut faire des pauses entre les 7 tomes de la Recherche. Croyez-moi, on n’en meurt pas, je l’ai lu 3 fois in extenso pour mon DEA et je suis toujours là. Un peu dégénérée des fois, mais je ne suis pas sûre que ce soit de la faute de Marcel !!! ;-)
Par contre, je le trouve inadaptable au cinéma, j’ai vu 2 fims tirés de la Recherche, terriblement ennuyeux, ils ne donnent pas envie de connaître l’oeuvre.
@Cécile: ah, oui, les adaptations de Proust jusqu’à présent ont toujours été ratées, même celle de Raul Ruiz … c’est à chaque lecteur de se faire son cinéma perso !
@Guessemma : Colette, je l’ai découverte à quinze ans et je ne l’ai plus jamais lâchée … il me semble qu’elle doit être tout indiquée en cas de déprime, car elle a l’art de décrire d’une façon originale les choses de la vie les plus infimes, c’est une façon de vous raccrocher au réel en douceur sans jamais donner de leçons… et puis, comme tu le dis, quel humour ! et en plus, son style est tellement original qu’il est totalement hors-mode et n’a pas pris une ride …
@ Turquoise : un jour mon mec, à qui je l’ai fait lire, m’a envoyé une citation de ses Dialogues, “Tout le bien et tout le mal me viennent d’elle. Elle est le tourment aigu et le sûr refuge”…
j’ai lu ce bouquin il y a 2 ans.
je l’ai lu après avoir vu simplement l’extrait du film où Sophie soit choisir entre ses 2 enfants dans le train qui va en camp de concentration.
toute la lecture du bouquin a été soutendue par ce passage là, par cette abomination là; j’ai dévoré le bouquin!
Vous parliez, mesdames, un peu plus haut, de rues du truc, etc…
Près de chez moi, oh, il faut que je vous dise par ce que c’est totalement idiot et que ça me fait éclater de rire à chaque fois que j’y pense. Il y a la Rue Duc. Sur le panneau de la rue, un jour, il m’est venu l’envie d’ajouter un T et un O.
Vous ne pouvez pas savoir comment je suis pliée de rire !!! je me roule sur mon lit, les pieds en l’air. :-))))))))
Entre Proust et Colette, je me pose-là ! :-))))))))))))
Oui bon ça va siamoise, tu n’es pas obligée de poster sous tous les billets 8 fois par jour… ;-)
A part mes petites misères rigolesques, je peux vous raconter aussi que j’ai lu Le choix de Sophie, et que je m’en souviens presque comme si je l’avais refermé hier soir. Ce livre est comme gravé depuis dans mes entrailles. Livre qui mets des mots réfléchis sur des terreurs personnelles. J’ai aussi hurlé de rire aux déconvenues de ce pauvre Stingo (la valise et la saga nordique, ses histoires mal assumées de sessque, le pauvre…)
Je ne réalise que maintenant la portée des mots que j’emploie: j’ai lu ce livre après m’être faite opérée des entrailles, justement. bah tiens.
Hi Hélène, juste pour te dire que je t’ai tagguée pour un questionnaire sur la lecture, si tu as le courage :-)
Ah, je vais voir ça Coralie Marie ;-)