“J’ai souvent l’impression que pour la plupart des gens, l’anorexie est bien plus grave que la boulimie… Lorsque l’on parle de troubles alimentaires, l’anorexie est “la” maladie, celle qui choque, celle qui fait peur…Après quelques réflexions, je me suis dit que si l’anorexie était présente dans les média, contrairement à la boulimie, c’est parce que les conséquences physiques de la maladie sont vraiment choquantes ; tandis qu’une personne boulimique pourra sembler normale, manger, peut-être plus que la moyenne.
Quand j’étais petite, il y avait énormément de reportages sur l’anorexie, mais pas tant que ça sur la boulimie. Et je dois avouer que je trouvaisça cool, d’être anorexique, je me disais que plus tard il faudrait que j’essaie, parce que ces filles étaient quand même hors du commun.
Après avoir passé quelques années à me laisser couler par des problèmes alimentaires, je me rends compte que ma vision de petite fille était celle d’une écervelée.
Une… Deux… Trois… Quatre. Quatre années passée à me détruire via ces troubles qui ne se voient pas. A 18 ans, je viens de passer quatre ans de ma vie à la gâcher. Soudain la pudeur m’assaille, la honte aussi peut-être, vais-je oser écrire ce texte, cette confession ?
Quand j’étais au collège, j’étais la plus mince, et cela me permettait de me définir en tant que personne. Tout le monde cherche à être unique, et bien moi, cette caractéristique était ma marque de fabrique, ma grande fierté.
Lorsque je suis entrée au lycée, mon corps a commencé à changer… Trois kilos de plus, des seins, un peu plus de fesses… Il me fut très dur d’avoir à admettre que je devenais un personne lambda, que je n’étais plus “la plus mince”… Ces trois kilos pris en l’espace de quelques mois furent déclencheurs de ce mal qui me rongea jusqu’à présent : la boulimie.
Manger, manger, manger ; je me rappelle de ce jour d’avril, peut-être le 27 ou le 28. Je rentrais d’un apéritif, j’avais l’estomac lourd et une terrible honte d’avoir autant mangé ; j’écoutais Lucy in the sky with diamonds et me sentais prête. L’esprit froid, j’ai attendu la fin de la chanson, puis je l’ai remise, tournant le volume au maximum, et me suis dirigée vers la salle de bain ; me suis agenouillée devant la cuvette des WC et ai – enfin – vomi. Lorsque je me suis relevée, une étrange euphorie s’était emparée de moi : j’avais réussi ! Puis quelques minutse après, je me suis mise à pleurer et me suis couchée, vidée, des larmes plein les yeux.
Je me suis vite rendu compte que le fait de vomir me permettait de contrôler mes émotions ; et qu’après l’avoir fait, j’étais certes très fatiguée et triste, mais aussi apaisée, vidée de toutes ces pensées pesantes qui m’assaillaient en temps normal.
Au début, je m’accordais le droit de vomir une fois par semaine ; mais au bout de quelques mois, les pulsions s’intensifièrent et je ne pus plus les contrôler. J’étais vraimetn stressée, et je commencais à me sentir immonde, vraiment très mal dans mon corps. Je ne peux pas dire “dans ma peau”, parce que c’était réellement physique : je ne dormais plus, ne pensais qu’au fait que j’étais vraiment grosse et que la graisse était partout sur mon ventre, mes cuisses, mon dos, je la sentais circulerautour de moi, me narguer toutes les nuits.
C’est à ce moment-la que j’ai commencé à ne plus manger. Après calcul, j’ai ingéré entre 700 et 900 calories par jour pendant un peu plus de trois mois. Avoir faim, c’est une souffrance tellement moindre que celle engendrée par le fait de sentir la graisse et d’essayer de se l’arracher… Mes ongles sont devenus bleus par manque de nourriture, je tremblais de froid sans arrêt, j’étais épuisée au moindre effort. Paradoxalement, cette courte période de ma vie a été celle où j’ai le mieux réussi scolairement. J’avais dans les 116 de moyenne, faisais 5 à 6 heures de sport par semaine, avais pas mal d’amis… Tous mes efforts pour petre parfaite furent d’ailleurs récompensés le jour où une camarade de classe me dit que j’étais “un peu la fille que tout le monde aimerait être, qui réussit partout, est sportive, fait de la musique et est cultivée”.
Oui, seulement, même si je ne m’en rendais pas compte à l’époque, je devais vraiment être très malheureuse…
En fin de première j’ai réussi à me stabiliser pendant un ou deux mois, puis ai ensuite repris mon droit à vomir une fois par semaine. Mais après quelques ennuis sentimentaux qui me laissèrent pantelante et amaigrie, je repris le chemin des toilettes.
En milieu et fin de terminale, il m’arrivait de vomir quate à cinq fois par jour pour combler un vide que je n’arrivais bien sûr pas à remplir… La maladie s’était réellement emparée de moi. Je me voyais arrêter de vomir lorsque je j’aurais des enfants, et c’était devenu un “mode de vie”, partie intégrante de mon quotidien. L’esprit a la faculté étonannte d’éclipser ce qui fait trop mal, trop souvent. J’ai arrêté de compter les jours, les nombres de fois où je me mettais deux doigts dans la gorge et un poing dans l’estoma. Avec le temps, mes techniques se sont affinées, mes gestes sont devenus plus précis. Vomir, vomir, vomir, vomir au restau, vomir dans les fêtes, vomir partout, vomir. Je faisais tout pour cacher mon mal, jusqu’à le faire dans un sac poubelle dans ma chambre, pour que mes parents ne se doutent de rien.
A qui la faute ? Certainement pas la leur, la mienne sûrement, mais je sais à présent que je ne dois pas me sentir coupable.
Ce n’est que lorsque que j’ai décidé de faire le ménage dans ma vie que j’ai réussi à reprendre peu à peu le dessus sur moi-même. Je me suis alors rendu compte que la boulimie est un cercle vicieux : vomir nous réconforte mais nous plonge aussi dans un endroit très triste et malsain ; mais plus on tente de quitter cet endroit, plus on vomit… Il aura fallu plus de trois années pour que je me rende compte que j’étais malade, et une de plus pour arriver à reprendre le contrôle. Le cheminement n’a bien sûr pas été facile… Je n’ai pas décidé que j’allais soigner mon trouble alimentaire, plutôt que j’allais me soigner, moi. Il m’a fallu apprendre à accepter que l’on ne peut pas être parfait, et surtout que ce n’est pas grave de ne pas l’être, pour enfin me refaire un peu confiance et arriver à régler mes problèmes, grâce à l’écriture… Je ne suis pas allée voir de psychologue, j’ai juste écrit, réfléchi à mon comportement et à ce qu’il laissait transparaître de moi.
Je n’aurais de toute façon jamais accepté que quelqu’un qui n’a jamais vécu une expérience de ce genre me donne des leçons inutiles. Il m’était insupportable de me faire dicter ma conduite par des gens (bien intentionnés) qui tentaient de me faire prendre conscience de ma maladie ; je pense que la personne malade doit accepter d’elle-même sa maladie et le fait qu’elle doit se faire soigner ; le fait de dire à une telle personne qu’elle doit se faire soigner la renvoie à son imperfection et la fait se repleir sur elle-même…
Quatre ans et une confession, que j’écris pour accepter une fois de plus ma maladie, et peut-être aider les personnes qui souffrent comem j’ai pu souffrir et qui la liront. Cela fait maintenant six mois que je n’ai pas vomi – un exploit pour moi. Un environnement sain, un petit ami formidable qui me laisse me sentir à ma place, et surtout une envie folle de dire adieu une dernière fois à ma compagne ignoble, la boulimie.
Signé : Cath”
130 commentaires
magnifique témoignage.
je suis moi même boulimique depuis des années, avec des phases de “répit” et des pics, en ce moment, c’est un pic…………..
l’anorexie aussi, à 15 ans.
j’ai 31 ans, et je ne me sors pas de ces problemes alimentaires qui ne sont que les reflets de troubles bien plus profonds, que j’ai presque réussi à élucider, après des années de réflexion, sans psy non plus.
Chere Cath, je te souhaite de te sortir absolument de cette merde de boulimie, si tu aidée par l’amour de ton chéri, c’est en très bonne voie.
chere Hélène, merci d’avoir posté ce témoignage qui fait que je me sens comprise aussi.
Il a du t’en falloir du courage pour t’en sortir seule :/ C’est vrai que l’on parle moins de la boulimie, je ne sais pas trop pourquoi, parce que les effets sont dangereux aussi.
Merci pour témoignage.
J’ai fait de l’anorexie physique je suis rentrée au collège (ce n’était pas une volonté de maigrir, je n’arrivais plus a manger a causes de douleurs au ventre) et a cause de ça, j’ai aussi été la plus mince très longtemps, j’avais perdu une dizaine de kilos en un mois, et pas moyen de les reprendre après. Moi je l’ai plutôt très mal vécu d’être différente, et de prendre du poids et des formes quand j’ai pris la pilule, ça a plutôt été un grand soulagement.
“Il m’a fallu apprendre à accepter que l’on ne peut pas être parfait, et surtout que ce n’est pas grave de ne pas l’être”
C’est tout à fait cela: ce n’est pas grave de ne pas être parfait.
Poursuis bien ton petit bonhomme de chemin, Cath !!
Quel courage, Cath, quelle force pour arriver à t’en sortir toute seule!
Je suis vraiment d’accord quand tu dis qu’on ne peut rien faire tant qu’on n’a pas pris conscience de son problème et décidé de se soigner, c’est le cas pour toutes les maladies mentales; et c’est vraiment dur parce qu’on peut rester sourd des années aux remarques des “gens bien intentionnés”.
J’espère que tu vas arriver à tenir le cap et que tu pourras laisser tout ça derrière toi pour toujours.
On parle peu de la boulimie, c’est vrai, une maladie psychique, déjà, pour beaucoup ça n’est pas une maladie (il suffit de demander à un dépressif combien de fois on lui dit de se secouer et de faire un effort), alors si en plus ça ne se voit pas…
Bravo de t’en être sortie, merci de nous confier ce témoignage.
Merci beaucoup de ton témoignage et bravo d’avoir eu le courage de parler. Ton message m’a beaucoup touchée certainement aussi parce que je m’y suis renconnue.
J’ai longtemps valsé avec les deux (anorexie et boulimie), depuis que je suis toute petite, la première fois que j’ai “arrêté” de manger, j’avais 7 ans. A 13 ans, j’ai été fasciné par “Le pavillon des enfants fous” de Valérie Valère que je relisais régulièrement. Les troubles du comportement alimentaire me fascinaient. Maman était prof et une élève de son lycée, anorexique depuis longtemps en est morte. Cela m’a beaucoup marquée. C’est pourtant la même année que je me suis fait vomir pour la toute première fois, j’avais 13 ans. Et puis une pause de 7 ans, sans rien.
Ca a recommencé en fac, je mangeais très peu, ai perdu beaucoup de poids. J’aimais sentir mes côtes, ne plus avoir de formes, rentrer dans des vêtements 2 tailles en dessous de la mienne. Je me sentais forte et j’avais l’impression de contrôler mon corps et ce que j’ingurgitais. Cette sensation de contrôle me plaisait, je planais. Je savais très bien ce que je faisais, j’avais lu tellement de bouquins sur le sujet.
Et puis, ca a dérapé et j’ai (re)commencé à me faire vomir. Cherchant en vain une sensation gustative que je ne retrouvais pas et vomissant pour me purifier. J’ai appelé à l’aide au moment où j’ai senti que la situation m’échappait complètement et que je ne contrôlais plus rien parce que tout à coup, j’ai eu vraiment très peur.
Un an après, rebelote (boulimie) mais bien plus modérée et puis depuis 5 ans, c’est fini. J’ai rencontré qqn, suis devenue maman et ai appris à regarder mon corps autrement. Pourtant, cela reste enfoui en moi, j’ai (simplement) réussi à l’apprivoiser.
Je te souhaite de pouvoir laisser derrière toi ces sombres années, définitivement et d’être infiniment heureuse. Je me permets de t’embrasser.
Tout d’abord désolée de signer sous Anonyme mais j’avoue ne pas assumer, pas encore. Merci de votre compréhension (et de la tienne Hélène) car c’est la première fois que j’ose en parler…
Je me reconnais tellement dans ton texte. Je suis plus agée que toi et 12 ans de boulimie derrière moi. Contrairement à toi, je n’ai jamais été mince, plutôt “potelée” et terriblement complexée.
Je me souviens de la première fois que j’ai vomi, de la sensation d’apaisement, voire d’euphorie, suivie d’une énorme culpabilité. Je me souviens de devoir planifier les crises, d’user de stratagèmes pour ne pas se faire prendre, de toujours devoir se cacher, parce que la boulimie, contrairement à l’anorexie, c’est sale. J’aurais rêvé être anorexique (je sais que c’est horrible de dire ça et je sais que les anorexiques souffrent aussi beaucoup) pour avoir cette force de caractère qui me permette de résister à la tentation de manger.
Pendant 10 ans, j’ai essayé de m’en sortir seule et je n’y suis pas arrivée. Je suis allée donc voir une nutrionniste sous le couvert de vouloir mincir. C’est une jeune femme de grande écoute, qui vite compris mon problème et m’a dirigée vers une collège psy avec laquelle elle travaille. J’ai été un peu réticente au début (comme toi c’était prendre conscience de sa maladie et en parler à une personne qui n'”yconnait rien”), mais elle m’a laissé entendre que si elle était devenue psy spécialisée dans les troubles alimentaires, c’est aussi parce qu’elle était passée par là et qu’elle en avait guéri. Et là ça m’a libérée, car j’avais en face de moi quelqu’un qui me comprenait et ne me jugeait pas.
Depuis 1 an, je vais beaucoup mieux. J’apprends beaucoup sur moi, je réapprends à manger, à écouter mes sensations de faim et de satiété, à ne plus finir mes assiettes quand je n’ai plus faim (terrible héritage de mon éducation), à manger de nouveau des aliments tabous sans culpabiliser.
C’est long, mais c’est gratifiant. Je n’ai pas fait de crises depuis plus de 6 mois ! Il me reste encore à gérer les repas trop copieux et l’abondance de nourriture (apéro, cocktails), mais je sais que je suis sur la bonne voie. Je commence à me plaire (même si je n’ai pas perdu 1 gramme !), à avoir un regard doux et apaisé sur mon corps et à enfin me sentir bien… Quelle délivrance !
Cath,
merci de ce texte et felicitations pour la marque des 6 mois.
Bonjour,
En effet, quel courage dont tu as fait preuve ! Et quelle maturité !
Je suis trés intriguée par le rapport à l’autre dans ce type de maladie, je trouve que tu en parles très bien. Je suis particulièrement intriguée par les rapports familiaux, et toute la complexité qu’une telle maladie entraine. Apparemment, tu as réussi ä dissimuler cette maladie à tes parents, ce qui a du ètre d’autant plus difficile (Tu as réellement du te retrouver seule face à toi-même !)
En tout cas, je te souhaite vraiment une bonne continuation, le meilleur est à venir.
En espérant sincérement que tu laisses tout ceci derrière toi et à jamais !
“Vomir, vomir, vomir, vomir au restau, vomir dans les fêtes, vomir partout, vomir. Je faisais tout pour cacher mon mal, jusqu’à le faire dans un sac poubelle dans ma chambre, pour que mes parents ne se doutent de rien.”
Quelle terrible expérience. Décrite sans fard. Parce que derrière l’extrême volonté, le bonheur de planer, la satisfaction de se contrôler, etc., qui peuvent presque “donner envie” (cf. Anonyme) il y a l’atroce réalité : vomir dans un sac poubelle et le planquer dans sa chambre.
Bonne chance à toi dans ce combat.
Je m’y retrouve totalement ! Le pire dans mon cas, c’est que ma mère s’en était rendue compte. Quand j’ai eu envie de changer, d’arrêter de vomir sans arrêt, et que je suis allée lui parler pour lui dire, elle m’a simplement dit qu’elle le savait, qu’elle s’en était renndue compte. J’ai été très déçue de voir que malgré ça, elle n’avait rien essayé de faire. Elle m’a répondu que si j’avais été maigre et malade, elle aurait fait quelque chose mais qu’en l’occurence j’étais en bonne santé.
J’ai essayé de lui démontrer comme c’était stupide … en vain.
Cette année j’ai perdu plus de 10 kg, très vite. Je suis tombée à un peu moins de 55kg pour 1m72 – taille mannequin ! sauf que je ressemblais plus à un sac d’os qu’à un top model. Là elle s’est inquiètée. Mais pour moi, le problème ne commence pas là avec ces 10 kg, il a commencé avant quand je me faisais vomir, quand j’avais quinze ans, soit il y a quatre ans de ça. Mais elle refuse de voir ça comme un réel problème. Elle considère l’anorexie comme une maladie grave et la boulimie, au mieux comme un caprice de gosse.
Je ne sais pas si je vais mieux ; en ce moment, oui. Je grignote, je mange sainement parfois avec des écarts, rien que du banal. Je ne suis pas exemplaire mais ça va. C’est plus tard que ça pourrait être moins bien – dès que quelque chose va de travers, mon alimentation en prend un coup.
Cath, ton message m’émeut beaucoup.
N’ayant jamais eu de “trouble alimentaire”, je ne peux absolument pas estimer la souffrance que tu as ressenti pendant si longtemps. Par contre, je peux te souhaiter une belle et riche vie!!!
J’admire ta force, vraiment!!! Bonne continuation!
Cath tu as fait un chemin immense, toute seule, c’est assez incroyable de voir tout ce que tu as compris sur toi, tout ce que tu as admis même quand c’est difficile…
Et tu verras, ce vide, on apprend à le combler en partie, et à accepter qu’une partie reste vide, petit à petit :)
Quant aux psy, ils ne sont pas là pour te donner des conseils sur quelque chose qu’ils n’ont pas vécu. Ils sont là en fait pour t’aider dans le chemin qui est à faire, que tu as déjà fait, ils ne sont que des facilitateurs et ne peuvent que t’aider à réfléchir et te poser les bonnes questions, ils n’apportent pas de réponse toute faite mais t’aident à entendre ta voix à toi !
Il n’y a aucune obligation à consulter, c’est sur, mais pour beaucoup cela rend le chemin moins douloureux, moins destructif.
Bon courage en tous cas, et bonne route, tu es sur la bonne voie :))
Merci pour ton témoignange c’est une vrai prise de conscience
Courage et continues dans cette voie
Je voudrais qu’on se méfie de l’expression “s’en sortir tout seul”.
Le mal-être, le mésamour de soi, ont des racines extrèmement profondes. On peut s’illusionner longtemps, en constatant qu’on est parvenu à éliminer des symptômes (que parfois on est seule à connaître, comme dans ton cas, Cath) et en estimant qu’on s’aime “assez bien” soi-même. Il faut s’aimer tout court. Et d’un très grand amour.
J’ai 35 ans, et malgré une conscience aigüe, toute jeune, (toute enfant, en fait) que “ça n’allait pas”, une certaine qualité d’écoute de moi-même, une longue (et chère;) psychanalyse, différents traitements psychiatriques, des gros problèmes exitentieles et de santé étudiés de près et dépassés,
je me rends compte aujourd’hui combien l’amour de soi (et donc des autres, et tout est dans cette articulation) est un travail de tous les jours, et combien de racines contre lesquelles on trébuche à longueur de temps méritent d’être observées, et soignées.
Six mois, Cath, c’est déjà une très grande victoire, vraiment bravo, c’est une preuve tangible pour toi que tu es dotée d’une force de vie dont nous avons tous besoin, et que nous avons tous en nous. Tu es tombée dessus, quel succès!!
Tout cela est excellent pour ton moral comme pour ton corps, et cela va continuer.
Je voudrais juste m’assurer que tu restes bien vigilante, et ouverte, à ce qui pourrait venir de tes tréfonds, des choses qui peuvent parfois sembler bien sombres et illisibles d’abord,
ces choses inconscientes contre lesquelles on luttes tous, chacun à notre façon,
des machins qui surgissent et nous font souvent croire que finalement, on est “retombé”.
Non. Cette vision peut t’être épargnée si tu prends conscience, tout en restant bien dans l’amour de toi-même, de tes fragilités. Et franchement, quand on se fait aider, c’est bien plus facile. Parfois, la lutte avec soi-même est très dure, et il ne faut pas (du moins, je le crois), mettre de point d’honneur absolu à “s’en sortir par soi-même” (je ne dis pas par là que ce soit ton cas).
Quelques semaines de rendez-vous avec un bon psy, bien choisi, bien intentionné et efficace, sur un sujet particulier, et hop on y voit plus clair, et on s’aime mieux! Le temps des longues analyses est révolu.
Je me trompe peut-être, mais je ne vois plus personne de “malade” autour de moi (ou dans la glace :-), je ne vois plus que les symptômes de choses profondes, ancrées en nous pour différentes raison. Cette chose profonde principale, c’est le besoin d’amour. D’amour de soi pour soi, d’amour de l’autre, des autres, besoin de donner de l’amour. Les symptômes sont aussi différents que nous sommes nombreux, et sont souvent fonction de notre histoire et de notre culture. Il est toujours bon de se pencher dessus, quend on a un doute qui surgit, plutôt que de croire (à tort) que les vieux démons qu’on a toujours connu en soi sont de retour, ce qui est très très décourageant lorsqu’on croyait avoir dépassé certianes difficultés.
Pardon pour ce commentaire très long, et surtout entendez bien ce que je veux dire: non pas ‘il ne faut pas crier victoire” (ce serait faux, et monstrueux!) , mais bien “il faut entrer dans la vigilence à soi-même, et la bienveillance”, et je crois vraiment que c’est une oeuvre à remettre sur l’établi tous les jours. Hop, un coup de rabot par-ci, Hop, je ponce par-là, et hop encore un peu d’huile de lin sur cette partie.
L’être merveilleux que nous sommes se soigne et s’écoute tous les jours de notre vie. Soins du coprs, temple de notre âme; soins de notre être profond; soins du visage, et tutti quanti. Pour soi ET l’autre.
J’aime beaucoup ton commentaire, siamoise cramoisie, qui a beaucoup de résonnances en moi, surtuot en ce moment … donc juset pour ça merci :)
Sur le texte du jour, première chose : je l’ai trouvé extrêmement bien écrit. Ensuite, je peux dire uqe j’ai eu la “chance” de ne jamais connaître ce genre de troubles alimentaires. Par contre, une (ancienne) amie a traversé (traverse encore ?) des phases auto-destructrices dont j’espère qu’elle s’extirpera au plus vite.
Merci de ce témoignage, très joli, très fort. Tiens bon dans l’aventure de ta vie, Cath ! :)
Hello !
tout d’abord, je tiens à te féliciter pour ton combat. Je n’ai jamais eu de troubles alimentaires, mais je sais (enfin, façon de parler), que c’est très dur de s’en sortir. Alors je te souhaite tout le bonheur du monde (c’est un peu la seule chose que je puisse faire)!
magnifique témoignage et je suis de ton avis sur le fait d’aller consulter un psy : comment quelqu’un qui ne vit pas ce que vous vivez peut se prétendre vous aider sous prétexte qu’il a fait des études pour, qu’il a lu des cas similaires dans des bouquins .
Il y a 2 ans j’ai eu une “passade” (sans parler de boulimie) où lorsque je rentrais du lycée je me goinfrais de tout ce que je pouvais trouver dans le frigo puis me faisais vomir pour éviter la corvée abdos/fessiers. C’était pas tous les jours et le sentiment que je ressentais, une certaine honte mélangée à de la satisfaction, m’a vite fait arrêter.
beaucoup de courage en tout cas et merci pour ton récit car en effet je trouve aussi que l’on parle plus de l’anorexie, or l’information est une arme de combat de ce genre de maladie.
Courageux témoignage et courageux combat contre cette maladie. C’est bien d’en parler, ça libère et ça peut faire avancer les choses.
Cath………………. Toutes mes pensées t’accompagne sur ton chemin vers la guérison.
Lire ce texte, lire ton histoire, lire ta soufrance et ton combat me renvoie à ma pire angoisse du moment, ce qui me ronge, me secoue, me révolte et m’abat en meme temps………. Ma petite soeur de 10 ans de moins est anorexique, 17 ans, 1.75m, moins de 45 kg aujourd’hui. – 20 kg en 1.5 ans…
Comme toi elle est belle, brillante, spirituelle, sportive, elle a plein d’amis (trop ?)… Et elle se détruit, anorexie, boulimie, c’est finalement la meme chose, Il y a l’anorexie de controle, l’anorexie de compulsion, la boulimie, l’hyperphagie, l’orthorexie… (Oui je commence à m’y connaitre à force de me documenter ;-) sourire triste)… Des expressions d’une meme compulsion destructrice qui envahi tout.
Je donnerais tout, toute mon energie, tout ce qu’il me reste pour qu’elle sorte de là. Si je pouvais la porter sur mes épaules un bout de chemin le temps qu’elle ai l’energie de repartir, je la porterai, j’y jetterai toutes mes forces si il le faut. Si je pouvais sacrifier un des mes reins, un bras, ma collection de pinceaux (hunour noir bien sur… ;-)), pour la sortir de là je le ferais. Je ne peux rien et elle ne me demandera pas d’aide car c’est aussi une facette de l’anorexie… et ça me ronge et me révolte car je l’aime.
Je vais te dire les mots de la grande soeur car quelques “paroles” de ton texte ont résonné en moi. Des mots d’encouragement qui sont parfois tellement dificiles à prononcer lorsqu’il s’agit d’un proche, car cette carapace et ce repli que tu évoque sont si réel. Et que pour nous l’entourage tenter d’en parler trop souvent nous donne l’impression de réduire la persone à un ado malade, ce qu’elle de mérite pas, personne ne mérite ça, pas assez souvent de fermer les yeux sur une réalité.
Peut etre est ce déplacé, peut etre pas, ces mots je vais les tourner 7 fois au dessu de mon clavier avant de poster, peut etre vais je tout de meme etre maladroite… mais ces mots sont ceux de quelqu’un qui aime.
D’abord je voudrais te dire qu’on n’est pas ercevelée lorsque l’on est petite fille, on est justement une petite fille, sans maturité émotionelle c’est le propre de l’enfance. Ne soit pas critique envers ça, on s’est absolument tous dit à un moment ou un autre devant la télé que certaines situations dramatiques sont “cool”. ça fait partie de la construction de l’enfant, tu n’étais pas ecervelée tu étais une petite fille.
Ensuite ton refus d’une thérapie, tu fais le choix respectable de t’en sortir en faisant un travail sur toi meme seule… C’est un travail dificile qui demande beaucoup d’energie, je le sais. Je voudrais juste reprendre tes mots:
“Je n’aurais de toute façon jamais accepté que quelqu’un qui n’a jamais vécu une expérience de ce genre me donne des leçons inutiles”.
Je voudrais te dire avec toute la douceur dont je suis capable qu’un psy ne donne pas de leçons, c’est un médecin qui accompagne un chemin de travail sur soi et soigne une maladie, une maladie qui comme une autre a ses spécialistes. Et ce n’est pas faire preuve de faiblesse que de consulter le médecin adapté à une maladie donnée, et j’en sais là aussi quelque chose. Ce n’est pas faire preuve de faiblesse que d’avoir recours quelques temps à une béquille chimique pour avancer, pour calmer ce cerveau qui s’emballe parfois tout seul et qui détruit. (Oui le cerveau s’emballe parfois tout seul, sans que quoique ce soit conscient ou inconcient vienne interférer là dedans. Le cerveau c’est aussi un paquet de produits chimiques plus ou moins bien controlés à certains moments de la vie…) C’est juste l’une des façons possible de se soigner…
J’ai surtout envie de dire que personne, absolument personne, jamais ne t’aimera moins ou plus parce que tu es ou pas parfaite.
Ce n’est pas parce qu’elle est belle, brillante, spirituelle, sportive, et qu’elle a plein d’amis que nous l’aimons, c’est parce qu’elle est elle. Un tout, un caractère, des défauts, des faiblesses, des qualités, des forces…
Personne jamais ne peut controler sa vie tout le temps, c’est juste définitivement impossible et le chemin pour le comprendre est pavé d’embuches. Tu as déjà fait une grande partie de ce chemin, c’est admirable !!
Je te souhaite le meilleur pour la suite, toute la force dont je suis capable t’accompagne sur ce trajet vers une vie heureuse.
Magalie18, je ne suis pas tout à fait d’accord avec ton regard sur le travail du psychologue. Ce dernier ne prétend en aucun cas avoir la vérité absolue, et le propre du métier est d’essayer d’adapter la thérapie au patient en face de lui.
Il n’y a pas une réponse pour l’anorexie, ni une réponse pour la boulimie. Il y a autant de pistes que de personnes atteintes.
A mon avis, le psychologue t’aide à te poser certaines questions, mais n’essaye en aucun cas de te donner LA réponse !
J’essaye de défendre un métier que je ne connais pas forcément, mais l’idée que je m’en fais est celle-ci. J’espère que tu ne vois aucune méchanceté dans mon commentaire magalie18 ;-).
Je réagissais juste sur le fait que les psychologues sont finalement moins des moralisateurs que des supports de réflexion (oups, peut-être est-ce mal formulé…).
Très émouvante et très lucide. Comme je te comprends!!!
Dès que quelque chose n’allait pas, je me jetais sur la nourriture(enfin le bouffe).
Comme toi l’homme de ma vie m’a beaucoup soutenue…
Je te souhaite une vie pleine de bonheurs aussi petits soient-ils.
Te fais pleins de bisous.
Magali18 : Psychologue et psychiatre ne sont pas la même chose (sans évoquer les psychanalystes et psychothérapeutes pour lesquels il me semble qu’il n’y a pas d’études/diplômes spécifiques), n’oublions pas les que les psychiatres sont des médecins spécialisés en psychiatrie avec tout ce que ça veut dire, études,… Ils ne sont pas plus charlatans que les dentistes… Une spécialité médicale qui s’occupe d’un type de maladies, les maladies de l’esprit.
Je connais moins le parcours des psychologues, il me semble que c’est 5 ans de fac.
Faire le choix de s’en sortir seul est très difficile, très courageux, demande certainement beaucoup de force de caractère et d’amour de ton entourage.
Siamoise cramoisie a raison, ne baisse pas les armes, bon courage pour la suite.
Bon courage aussi à Sophie202.
@Siamoise… C’est exactement ça…
“personne, absolument personne, jamais ne t’aimera moins ou plus parce que tu es ou pas parfaite” : sophie202 cette phrase est un choc et une révélation pour moi. Ca fait 38 ans que je crois qu’il faut être parfaite pour être aimée…
Vous savez le pire… c’est un peu à coté du sujet du jour, mais ce texte a fait remonter en moi un souvenir révoltant du we… Je suis allée faire les soldes avec elle. Les gens qui ne la connaissent pas (vendeuse ça j’ai entendu de mes oreilles, et elle m’a raconté, une fois meme un passant) lui disent qu’elle devrait etre manequin (elle a un visage à tomber c’est vrai). Mais 45 kg pour 1.75 m !!!!! Les gens ont de la merde dans les yeux ou quoi !!!?? C’est quoi cette société qui complimente des gens visiblement malade ???!!!
Le psy (quelle que soit sa formation) ne donne pas de réponse unique et encore moins ne livre de solution sur un plateau d’argent. C’est un travail à deux, et surtout un vrai travail sur soi. Et quand je dis travail, ce n’est pas un vain mot !
Bien sur j’aurais aimé m’en sortir seule, rien qu’en écrivant et en réfléchissant, comme tu as réussi à le faire Cath (bravo je t’admire !). Mais je n’y suis pas arrivée et accepter sa maladie c’est aussi accepter de se faire aider. Je ne regrette pas mon choix d’avoir consulté car ça m’a permis de débloquer pleins de verrous et je me sens maintenant plus forte pour faire face à d’autres obstacles qui viendront sur ma route et m’en sortir à ce moment-là, seule.
POur rebondir sur la phrase de sophie 202, la perfection est tellement subjective en plus! comment pouvons nous croire etre parfait, je l’ai jamais cru, l’Homme est un composé de chose tellement changeante au grès de sa propre histoire!
Qui put se pretendre parfait? Personne, car on peut l’etre pour certains et pas du tout pour quelqu’un d’autre.
personnellement je prefere les gens entiers et non pas demi ecrémé pour cette raison, car une personne entiere c’est quelqu’un qui n’est pas parfait justement.
je ne sais pas si tout est clair mais bon j’aurais essayé d’expliquer ma pensée.
ben oui Hélène moi aussi… c’est encré en moi.
Mais ma soeur est malade, elle se détruit, elle nous détruit (ma famille sombre à un point que vous ne pouvez imaginer), c’est terrible à dire mais d’un coté on lui en veut, et on s’en veut pour ça.
On lui en veut mais on l’aime tout autant, ni plus ni moins, on l’aime… Point barre. On l’aime car elle est pour nous une belle personne, probablement pas pour tout le monde mais ça, nous, ceux qui l’aiment, on s’en fout royalement… Si c’est vrai pour elle, ça doit etre vrai pour moi non?? Aussi ötrange que ça puisse paraitre la voir malade m’aide à progresser dans la perception de soi. Mon dieux c’est absolument horrible à dire mais c’est vrai…
Cette phrase de sophie202 m’est aussi un grand choc. D’autant qu’elle est très vraie, mais je crois assez dure à accepter… la perfection, l’amour de sio…. c’est dur de montrer ses faiblesses et d’accepter de l’aide, quelque soit le mal qui nous ronge, qu’il soit profond, visible ou pas…
Je prefere poster sous couvert d’anonymat pour le sujet, même si je sais que tu peux Helene savoir qui je suis avec l’IP! :-)
Merci tout d’abord Cath pour ce texte Ô combien touchant!
Je sais que je suis borderline comme on dit, ayant un soucis d’acceptation de mon image. Je connais l’apaisement après avoir vomit, ou vomir pour calmer et enfin pouvoir dormir…. je sais excactement ou appuyer pour me retourner l’estomac sans mettre les doigts dans la bouche… ca en dit long en fait, en l’ecrivant je m’en rend compte……
Je ne le fais pas souvent mais je sais que s’il m’arrive un évenement majeur je pourrais, si je ne suis pas accompagnée a ce moment la, tomber du mauvais coté. Car il m’est plaisant aussi d’entrevoir des os ca et la, de sentir le muscle et le voir se dessiner plus fortement….
Je crois que je vais imprimer ce texte et les commentaires et les relire à l’occasion.
Cath, merci pour ce beau texte qui m’a profondément émue.
Je suis également très touchée par certains commentaires (et du coup, je n’ai pas grand chose à dire!), si ce n’est que je suis tout à fait d’accord avec Sophie202 (je pense fort à ta petite soeur Sophie) et Esme.
Personnellement, je trouve que ce sont tous nos petits défauts (voire nos gros défauts) qui nous rendent attachants et font de nous ce que nous sommes: des individus.
Personne n’est parfait bien sur Esme ;-)
Mais les boulimiques sont enfermées dans une quête éperdue de reconnaissance… Le regard de l’autre est tellement important (parce que je le rappelle, cette maladie est vécue comme honteuse) que tout est fait pour accéder à une perfection (vaine).
Donc on fait tout pour être parfaite et se faire aimer des autres. Aider, écouter (au risque de s’oublier), être LA personne sur laquelle on peut compter…
J’ai encore du mal à montrer mes “mauvais” côtés par peur que l’on m’aime moins. Mais j’y travaille ;-)
Anonyme2, c’est beaucoup trop long de fouiller dans la liste des IP, je ne le fais jamais (seul le mail me permet de vous identifier), tu resteras donc anonyme pour de bon ;-)
Delphinoid, Anonyme, ce que vous dites l’une et l’autre fait écho chez moi : comme Anonyme je ne pense pas qu’on puisse m’aimer avec mes défauts (et j’ai du mal à aimer les autres avec les leurs ;-))
Merci pour ton témoignage Cath, je trouve intéressant que tu nous décrives ton ex-quotidien, cela permet de vraiment prendre conscience de l’emprise de cette maladie, c’est très instructif…
L’alimentation est quelque chose de tellement délicat, je pense qu’on est beaucoup à être plus ou moins fragiles par rapport à ça.
Même en lisant la phrase de Sophie202, je n’arrive pas à y croire…
Bravo et merci pour ce texte magnifique, très touchant, tu es tellement fine et intelligente, bravo pour avoir réussi à sortir de cette maladie seule. Tous mes encouragements pour la suite !!!
Beaucoup de courage pour toi Cath,
Et à vous toutes aussi! Le billet autant que les commentaires sont très touchants
pour ma part, j’étais boulimique à neuf ans. je planquais des trucs dans ma chambre, c’était le rayon bahlsen de chez monop caché sous mes jouets. ça a duré des années et ça s’est transformé par la suite et come souvent en anorexie. en fait je m’étais betement persuadée qu’ en grossissant je prendrais plus de place dans le coeur des gens ( ça c’est l’interpretation d’aujourd’hui à cet age la je pensais simplement avoir tres faim) et comme ça marchait moyen j’ ai maigri ( trop ) a l’ adolescence. je salue au passage toutes celles a qui s’est arrivé et j’embrasse toutes celles qui se battent encore aujourd’hui contre ça, sachant combien il est delicat de s’en sortir. ( meme par la suite, une fois sauvée, on compte les calories quand on mange on devient mathematicienne avec cette saloperie ) bisous
Je suis hyper touchée par ce que vous dites, toutes … Je voulais juste le dire, parce que la richesse, la force et la beauté qui se dégagent du texte, des commentaires, de ce qui est dit et de ce qui est suggéré, c’est tout simplement magnifique.
Je suis d’accord avec toi Mlle Crapaud, tout ça est drôlement émouvant, je vous remercie les filles, pour ce que vous partagez ici.
Cath, merci pour ton témoignage. A sa lecture, je suis au bord de la nausée car je mesure quel enfer cette maladie représente mais je me réjouis de l’issue positive de ton histoire. Je suis en outre surprise par les commentaires qui révèlent qu’un large nombre de filles sont touchées par cette maladie ou ont tenté l’expérience du vomissement volontaire. Aujourd’hui, j’ai 43 ans. Lorsque j’étais ado, j’étais mince, mais le regard que je portais sur ma ligne devait l’être à la loupe. L’anorexie on en parlait moins, surtout dans les médias. Il y avait certes des livres. J’ai lui celui de Valérie Valère qui témoignait de sa galère. Ce témoignage poignant m’avait bouleversée à l’époque et je me suis jurée de ne jamais succomber à cette tentation “séduisante” mais maladive de garder la ligne. Aujourd’hui j’ai l’impression que les médias, qui nous gavent d’images, d’articles plus au moins tendancieux, de débats contradictoires sur les mannequins, etc. incitent et influencent incidement les jeunes filles à essayer ces pratiques. Pour cela, Cath, je te remercie pour ton témoignage, que je considère comme un cri, et c’est ces mots là, ces vérités crues que tu nous assènes, qui nous font comprendre cette maladie et nous dissuade d’y tomber.
Oui moi aussi je trouve toutes vos interventions, et le texte de Magali en premier bien sûr, touchants, parlant.
Au délà de vos expériences de vie toutes uniques et fortes, il me renvoie à mon histoire (pas du tout de problèmes alimentaire graves, si ce n’est celui de combler par la nourriture mon besoin d’être aimé et de montrer que je les aime aux gens en les nourrissant ;-)).
Haaa! cette idée qu’on doive être parfait pour être aimé, mais d’où ça vient?? Je commence seulement à entrevoir que non, à le ressentir dans mon for intérieur. J’ai compris que j’avais des qualité ET des défauts ET aussi (et surtout je dirais) une vraie personnalité et que c’était ce savant mélange qui faisait que des gens m’aimaient. C’est seulement depuis que je sais ça de moi que je vois/ressens qu’on m’aime…
Donc oui on peut être bourré de défaut ET être aimé. C’est dingue hein?!
Je traverse une période un peu douloureuse avec tout un tas de questions existentielles, et un amie (L si tu me lis, HEY!) qui vient ici parfois m’a renvoyé le texte d’Hélène sur le bon usage del’ égoïsme. Relisez-le il est super => http://www.monblogdefille.com/blog/20060529du-bon-usage-de-legoisme
Et je trouve qu’on n’apprend effectivement pas à nous occupé de nous, à nous écouter pour mieux nous répondre. Faut toujours faire pour, comme si, pour pas qu’on dise que, pour pas qu’on pense que… le regard des autres, leur jugement (lourd héritage judéo chrétien, encore et toujours)
Le résultat : on est tout un tas à avoir des problèmes plus ou moins graves d’estime de soi. Je trouve ça plus que regrettable.
Mais heureusement petit à petit (et moi aussi à l’aide d’une psy) on arrive à percevoir la perle qu’on a on fond du coeur, alors même qu’on croyait être une huître vide.
A propos du psy, je dirais heureusement pour eux qu’ils n’ont pas vécu toutes les choses atroces que leur patient amène dans leur fardeau… ils n’y auraient pas survécu. Ce ne sont “que” des guides, des bâtons, la route c’est nous qui la faisons, tout seul…
Voilà, j’espère ne pas avoir été hors propos. Merci encore pour vos témoignages, j’ai de quoi refléchir encore toute la journée ;-)
Pour une fois je ne vais pas m’étendre ;-)
Juste vous remercier,
Cath pour ce témoignage bouleversant, généreux, lucide, résolu, courageux ô combien – je te souhaite la vie que tu souhaites, je t’embrasse.
Siamoise, Esme, Sophie202 et les autres de partager, avec courage aussi, vos expériences.
Hélène pour cet espace de parole et de pensée et de réflexion et de compassion et de bienveillance (qui a dit mouais ?)
Qu’on est bien, ici ! je le pense souvent, avec grande émotion ou en rigolant ferme. Merci.
j’ai dit Magali, c’était Cath, toutes mes excuses. (voilà bien le genre de gaffe qui fait que je me sens une huître vide par exemple) ;-)
Tout d’abord bravo pour le texte.. et bravo pour ton courage, je n’ai pas eu de tels passages mais je pense que plusieurs fois je ne suis pas passée très loin de la boulimie …
et bon courage à tous ceux qui doivent faire face (eux ou des proches) à de telles situations …
je voulais aussi revenir sur la notion de psy .. je pense que l’anorexie ou la boulémie sont des symptômes et que la meilleure manière pour en guérir vraiment c’est de connaitre les raisons profondes de les analyser et de les dépasser … (comme pour une maladie .. il ne faut pas uniquement faire baisser la fièvre il faut aussi éliminer les bactéries ou les virus … sinon ils peuvent repartir un jour de faiblesse : c’est le problème du virus de l’herpès par exemple qui persiste dans le corps)
et le thérapeute peut aider :
-en donnant des techniques (pour apprendre à s’aimer par exemple)
-en rappelant des notions (on a pas besoin d’etre parfait pour être aimé)
-en donnant des médicaments dans certains cas (pour stabiliser les messages chimiques en tout genre comme le disait quelqu’un plus haut)
-en facilitant la réflexion (par des questions) et en allant aussi sur des aspects auxquels on n’avait pas pensé soit-même.
J’y crois vraiment car une de mes amies a décidé après plusieurs années de réflexion personnelle de consulter une thérapeute parce qu’elle n’arrivait pas à trouver d’ou venait le problème (même si elle en avait déjà résolu quelques uns) … et cette thérapie (qui a été rapide vu le travail antérieur) la vraiment aidé en quelques mois …
mais il faut choisir son thérapeute ! et si le courant ne passe pas avec un, ne pas hésiter à en chercher un autre…
et ce n’est pas parce qu’un thérapeute n’a pas vécu telle expérience précise qu’il ne peut pas la comprendre (il a fait des études mais surtout il a surement eu d’autres expériences qui se sont traduites par d’autres symptômes …) .. et puis .. s’il ne l’a pas eu c’est aussi peut etre aussi parce qu’il a des solutions pour ne pas tomber (ou retomber ..et qui peuvent aider à sortir)
Cath, ton témoignage est vraiment beau par sa sincérité.
Une chose m’interpelle, c’est cette volonté de s’en sortir seule, sans aide extérieure. On croit souvent avoir les solutions en soi, pouvoir contrôler sa vie. On a les solutions en soi mais elles ne sont pas toujours faciles à identifier (et le souhaite-t-on réellement ?) et l’éclairage d’un psy et parfois aussi une aide médicamenteuse peuvent aider à y voir plus clair sur les origines de la maladie, sans doute moins faciles à discerner que ses manifestations.
Je pense qu’il faut savoir se reposer sur les autres et faire preuve d’humilité.
Nous, les femmes, avons trop tendance à tout vouloir maîtriser et la vie est par essence in-maîtrisable.
Bon courage à toi et pensées à sophie202 dont je partage le point de vue et qui fait preuve de beaucoup de clairvoyance sur cette maladie et ce que vit sa soeur.
Ni anorexique, ni boulimique et puis je n’ai jamais réussi à me faire vomir…Moi, j’ai fait de l’urticaire pendant un an. Je l’ai soignée avec une dermato puis une psy parce que d’après la dermato, le traitement pouvait être à vie et avec une psy, tout pouvait arrêter du jour au lendemain. J’ai fini par mettre le doigt sur des choses bien précises et grâce à un regard sans concession au travers d’une lettre qui a fini par être adressée à moi-même, mes crises ont disparu…Ca fait maintenant 4 ans que je n’ai plus rien. Mais quand j’en ai exceptionnellement, c’est une minuscule crise qui me pousse à regarder au fond de moi-même pour que je réalise ce qui l’a déclenchée…et mes boutons disparaissent. A chacun sa manière: tu es assez brillante pour ne pas avoir besoin d’être guidée et si écrire t’a aidé, continue…Les réponses sont au fond de toi.
Thuy, sois la bienvenue ;-)
Je suis toujours scotchée (mais pas surprise) de voir à quel point notre corps nous parle. Et tant de gens refusent de l’écouter, faisant un usage abondant d’allopathie… quel dommage.
(T’as vu Hélène dés qu’on quitte la cosméto j’arrive lol!!)
Merci! :)
bonjour à toutes, et désolée de ne pas avoir été là pour répondre avant…
je viens de lire tous les commentaires et tous m’ont touchée…à un point…merci de votre soutien. (je vais essayer de ne pas plonger dans le mélodramatique^^)
Je voulais recadrer ma pensée par rapport au fait (ou non) de consulter un psy lorsque l’on dérape comme, je m’en rends compte, beaucoup d’entre nous le font. Le problème avec les maladies du type boulimie ou anorexie, c’est que l’on n’accepte pas que l’on est malade, on dit que les symptomes “font partie du quotidien” et que l’on “va très bien comme ca”. Consulter un psychologue pour soigner un trouble alimentaire, c’est se faire violence, et accepter un petit peu que l’on est malade, ce qui est très difficile. Voila pourquoi j’ai en partie “décidé” de guérir seule. Et puis, et puis… il y a aussi le fait qu’au début de ma maladie, je suis allée voir une psy, car j’avais peur de mon comportement. Elle me gardait 5min dans son cabinet et je n’arrivais pas à parler, j’ai donc arrété. Et après, c’était trop tard….
pour les mules en reptile (commentaire 9) : en effet, les rapports à l’autre sont très complexes et contradictoires : on rêverait que tous nos amis se liguent pour nous dire “tu es malade” mais s’ils le font, on les rejette totalement : amour/haine, quand tu nous tiens…
et détrompe toi, mes parents étaient conscients de mon état. Quelques mois avant de commencer à vomir, j’ai écrit une lettre à ma mère (très difficile de lui parler verbalement des choses qui font mal) lui disant que je ne me sentais pas bien et que javais envie de vomir…apres, c’est sur que j’ai essayé de leur cacher que je vomissais, mais je pense qu’ils en étaient conscients. Il doit être très difficile pour un parent de voir son enfant sombrer dans une maladie psychologique, quelle qu’elle soit, et de réagir, car on ne sait absolument pas quoi faire face à un enfant qui se replie sur lui meme et qui refuse tout échange concernant sa maladie.
pour siamoise cramoisie (commentaire 16) : je trouve ton commentaire très interessant…
“Je voudrais juste m’assurer que tu restes bien vigilante, et ouverte, à ce qui pourrait venir de tes tréfonds, des choses qui peuvent parfois sembler bien sombres et illisibles d’abord” je trouve que tu as très bien formulé cette idée…et bien sûr, je reste vigilante, car toutes les émotions sont reliées dans cette maladie. Ce n’est pas parce que l’on pense que l’on est bien, ou “stable” que l’on ne peut pas replonger, très vite, très fort. Aussi, dans mon cas personnel, j’essaie, par le biais de la rédaction d’un journal d’analyser mon comportement et mon inconscient si possible. Car tout mon travail serait obsolète si je me laissais encore guider uniquement par mes émotions.
Pour Esme et Sophie202 et anonyme (29, 34 et…je ne sais plus) : le voila le problème ! la boulimique ou l’anorexique se créée un modèle totalement délirant et inatteignable, un double d’elle même, mais en plus parfait, en quelque sorte. Et elle est persuadée qu’en suivant ce modèle, elle deviendra parfaite, acceptée et donc apaisée. L’acceptation de soi… Pourquoi ca n’est pas inné? Cela résoudrait un nombre considérable de problèmes!
@Kila:
je suis d’accord avec tout ce que tu dis, sauf avec “Faut toujours faire pour, comme si, pour pas qu’on dise que, pour pas qu’on pense que… le regard des autres, leur jugement (lourd héritage judéo chrétien, encore et toujours)”
Il me semble bien que dans d’autres cultures que “la nôtre”, il peut y avoir de lourds tribus, à payer au regard de l’autre. Je pense au hasard à la société des castes, par exemple, et sans aller dans le détail. On est loin de l’influence judéo-chrétienne.
Autre exemple, l’image de la maman et la putain, ce n’est absolument pas judéo-chrétien, mais romain. La société romaine pratiquait une sexualité duelle, l’épouse pour la procréation (et pas question de plaisir pour elle), et les esclaves et les prostituées pour le plaisir. Bien avant, (et encore après), le passage de Pierre à Rome. L’influence des hébreux, et des premiers martyrs chrétiens, là, me semble bien lointaine…
Que dire des grecs? La femme pour la procréation, les hommes pour le plaisir.
Tout cela, à la louche, pardonnez-moi, Cela peut vous sembler réducteur, mais combien l’est aussi pour moi la rancoeur contre l’influence judéo-chrétienne sur notre sens moral?
C’est hors sujet, mais j’aime bien défendre mes frères chrétiens, et mes cousins juifs!
J’aime qu’on y voit clair en tout. Je suis la première à faire des interprétations erronnées, et des projections, mais quand j’en repère une, de moi ou de quiconque, je la saisie au vol, et lui règle son compte ;-))
j’espère que mon ton ne semblera pas agressif, parce qu’il ne l’est pas du tout, mais je me méfie avec l’écrit. Pardon si quelqu’un se sent blessé, je veux faire la fête aux idées reçues, pas aux gens!
Tout autre chose, qui me semble extrèmement important à découvrir. On a une maladie. On n’est pas sa maladie.
Il faut se désidentifier de ses troubles.
J’ai reçu cette révélation de la part d’anciens alcooliques. Cela m’a fait fondre en larmes, parce que j’avais porté un regard douloureusement culpabilisant sur quelqu’un que j’aimais beaucoup, et encore plus aujourd’hui: mon papa. Mon père, ce héros blessé.
Alors anorexie, boulimie… trouble de l’alimentation… compulsions, etc… ce sont des symptômes, oui, des malaldies, oui. Mais on n’est pas son symptôme, on n’est pas sa maladie, on est tout au contraire appelé à guérir. Ca, oui.
Je suis extrèmement touchée par tout ce qui se dit aujourd’hui, tout ce qui s’échange. Que les verrous sautent joyeusement! Comme des bouchons de champagne! Et voyons comme la vie est belle, et comme nous sommes fabuleusement vivantes!! Et vivants! Et tant pis pour les larmesqui pourrainet venir, elles sont témoins de la source de vie que nous sommes!!!
“Il faut se désidentifier de ses troubles : c’est très intéressant siamoise (même si pas facile à réaliser).
Ce que tu dis Siamoise Cramoisie ne me blesse aucunement. Bien au contraire, je me cultive un peu plus en te lisant. et tu as bien fait de m’éclairer. Je te dis merci et c’est moi qui m’excuse de ce jugement à l’emporte-pièce que je déteste en général (tant chez les autres que chez moi) . Je retiens la leçon ;-)
Encore et toujours, que cette communauté que tu as crée est riche, Hélène.
Bonjour,
En tant qu’homme, et par conséquent potentiel compagnon, ami ou père, de femmes qui pourraient être dans ces problématiques précises (non pas que les hommes n’aient de problèmes d’image de soi, mais bon, restons dans ce sujet…), j’aurais voulu vous demander, à celles qui donc ont vécu ou sont passées par là, deux choses :
1/Quels sont les signes extérieurs qui peuvent alerter, au-delà d’une simple maigreur (parce qu’après tout, certaines femmes sont mlnces de manière naturelle) ?
2/Quels sont les meilleurs mots qu’on puissent dire, quel aide la plus efficace peut-on apporter (parce que j’imagine bien qu’un bon discours moralisant est strictement sans effet, voire aggravant…) ?
Merci de vos réponse, ou tentatives – parce que c’est pas facile tout ça…
(Sinon, j’aurais tendance à penser que ce carcan constitué par la définition de “la féminité” associé indissociablement à la beauté – définition indéfiniment répétée dans les pubs, magazines, etc. -, carcan essentiellement édifié par la domination masculine, pour la jouissance des hommes, et intériorisé par les femmes, est pour beaucoup dans ces problèmes.)
Cath aller voir un psy… c’est TOUJOURS se faire violence… Pour tous, c’est accepter qu’on a besoin d’un autre pour s’accepter soi meme. Reconnaitre que psychologiquement seul on y arrive plus, et c’est toujours une étape dificile à franchir.
Mias tous les psychiatres ne se valent pas et il faut parfois en “tester” plusieurs.
@ Djac Baweur. Je trouve la démarche intéressante, je pense que l’entourage est très impuissant face à ce genre de maladies.
Je me souviens pour ma part avoir refusé tout dialogue à cette époque. Maman a essayé plusieurs fois de m’en parler, parce qu’elle voyait bien que j’avais beaucoup maigri mais j’ai toujours refusé toute discussion, disant que j’allais bien. Peut-être que s’il y avait eu qqn -un compagnon- pour me dire qu’il m’aimait comme j’étais, que j’étais belle sans avoir à descendre à 45kg… Peut-être… je n’en suis pas certaine. Il fallait que MON regard sur MOI change, et ça, personne ne pouvait le faire pour moi.
Merci à Cath de son témoignage, merci à Hélène de l’avoir publié, et merci à toutes pour vos commentaires si touchants. Voici une page de blog qui m’aura beaucoup apporté.
Je voulais juste, à la suite d’autres, préciser (pour l’avoir testé) qu’un psychanalyste (je ne peux me prononcer pour les autres spécialités) n’est pas là pour juger, mais pour aider à se poser les bonnes questions, et avoir le courage d’y apporter les vraies réponses (c’est fou comme il est facile de se mentir à soi, mais plus difficile de faire avaler les bobars à un bon professionnel de l’écoute). Si un psy vous juge ou vous dit ce que vous devez faire, il ne faut pas hésiter à en changer. Une analyse notamment, c’est un travail qui se fait à 2, en collaboration. Ce n’est pas un tribunal. (Attention, c’est pas une partie de plaisir non plus, on en ressort parfois très remuée. Mais c’est remuer la boue pour mieux s’en débarrasser.)
Alors vous toutes qui luttez seules contre vos problèmes, si un jour vous sentez le besoin de recevoir un petit coup de pouce, n’hésitez pas à chercher un bon psy. L’effet peut en être vraiment impressionnant.
Bon courage à toutes, et encore merci pour cette parenthèse de franchise et de bienveillance.
Je suis trés touchée par ton témoignage, je ne me permettrais pas de le commenter, tellement de choses entrent en ligne de compte dans les comportements alimentaires et moi, je ne suis pas un modèle : jusqu’à 20 ans 1 m 66 pour 47 kilos, moi aussi j’étais toujours “la plus mince” et je voulais grossir ! les compliments sur ma silhouette m’étonnaient toujours…
18 ans aprés : 1 m 66 pour 75 kilos, ben oui, près de 30 kilos de plus dont 20 depuis 2000, dur, dur ! surtout que dans ma tête, j’ai toujours l’impression d’être mince, alors je te dis pas chaque passage devant la glace, chaque essayage de fringue en taille 44-46, l’horreur,
Je “bouffe” pour combler une absence et j’en ai conscience mais je n’arrive pas à arrêter, il faudrait que je trouve autrechose pour combler cette absence (la mode, la beauté, le fait de prendre soin de moi, je crois que c’est par ce biais que je vais y arriver…),
Je suis également ultra-perfectionniste et maniaque (du rangement, de la propreté) mais j’ai appris pendant mon congé parental à lâcher du leste et à penser différemment,
Pour terminer, il y a trois ans j’avais réussi à maigrir pas mal (-15kilos), un collégue m’a dit que je n’étais plus du tout la même personne, ça m’a choqué car celà voulait-il signifier qu’on m’aimerait plus parce que j’étais plus mince ??? l’amour de mon mari et de mes enfants a balayé mes incertitudes, j’assume plus ou moins mes kilos (j’achète même des vêtements à ma taillen c’est pour dire) même si j’ai décidé de me prendre en main en septembre en consultant un nutritionniste…
Voilà, je te souhaite, ainsi qu’à toutes celles qui se sentent concernées, beaucoup de courage, mais aussi de trouver du plaisir à chaque instant…
Bonnes vacances à toutes si je n’ai pas l’occasion de revenir (je pars à l’île de Ré samedi, niarf, niarf…) !
@ Djac Bawer: je pense que beaucoup de personnes qui sont dans ce cas parviennent très bien à le cacher longtemps à leur entourage.
J’ai entendu récemment une très longue interview (1 heure) d’une écrivaine qui racontait son parcours d’anorexique, elle disait que les gens avaient intégré l’idée qu’elle suivait des régimes bizarres et que donc elle refusait de manger un tas de choses. Pour le reste, à table en société, elle animait beaucoup de conversation et arrivait à faire repartir ses maigres assiettes sans les toucher, et personne ne voyait rien, ça a marché des années!
A part la constatation d’une dégradation physique, je crois que ça peut être très difficile à voir.
Moi aussi Djac Baweur, je suis touchée par ton questionnement et ton intérêt (même si je n’ai pas de réponses précises à t’apporter), je trouve ça chouette.
Je pense que ce que dit Ségolène est effectivment très important : un compagnon qui vous aime sans vouloir vous changer, ça doit beaucoup aider.
Misato merci à toi pour ce commentaire, et sois la bienvenue !
carrie941 je retrouve beaucoup de choses de moi dans ton commentaire (en plus de l’âge ;-), et j’en suis touchée.
Je pense que c’est cela le plus difficile à comprendre : qu’on est seul et que par conséquent le chemin se fait seul et que quelque soit les raisons pour lesquels “on” en est là nous seul pouvons résoudre le problème. Et la première étape étant bien évidement d’accepter qu’on a un problème (les alcooliques, toxicomanes et anorexiques sont les premiers à mon avis (j’ ai connu les trois dans mon entourage et c’est assez similaire je trouve))
On a souvent tendance à se dire : quand j’aurai un compagnon (un boulot/des enfants, déménagé, serai plus proches de mes amis etc…) ça ira mieux. Mais non, c’est un leurre de croire ça. Tous l’amour, l’attention qu’on peut attendre de ses proches, certes c’est important et ça peut aider (pas nécessairement non plus), mais ce n’est pas suffisant.
La guérison vient de soi, et uniquement de là.
Ma psy m’a dit que loin d’être un faiblesse, accepter une aide extérieure c’est une force. Je ne l’avais jusqu’à là pas saisi. Car accepter une aide c’est justement, accepter qu’on a un problème…
Vaste, très vaste sujet qui me passionne, vous l’aurez compris. Mais me semble bien que je ne suis pas la seule ;-)
@Hélène: “pas facile à réaliser” !! A qui le dis-tu !!! ;-))))))
@kila: Que la lumière soit! hahahaaaaaaaaa, délire de toute puissance ;-))))
@ Hélène, oui, je pense que nous avons peut être quelques points communs…un truc qui est sûr, par rapport à notre âge, c’est qu’il va falloir arrêter nos conneries et profiter de la vie pour de bon, on est dans la force de l’âge, quoi ! merde ! (excusez moi pour cette vulgarité mais c’était nécessaire pour appuyer ledit propos)…
Je n’ajoute rien, mais je suis contente qu’Hélène ai publié cet article. ;) Merci
Ha bah c’est pas bien encourageant dites-donc…
(merci pour les débuts de réponse).
(Et, par exemple, j’arrête pas de dire à ma copine que j’aime bien son petit ventrounet – c’est vrai, c’est tendre, c’est chaud, c’est moëlleux, j’aime bien moi ! N’importe quel chat vous le dira… -, elle continue à en avoir un peu honte et à ne pas être à l’aise avec. Alors bon, pas facile, tout ça. Et encore, c’est juste une histoire de ventrounet, j’imagine la difficulté quand c’est encore plus profond et général…)
CArrie, c’est “marrant” ce que tu racontes sur les vetements, je vis la situation inverse et c’est pas mal perturbant aussi!!! Prendre conscience petit a petit de ce nouveau corps, ne pas essayer de la cacher mais de le sublimer, voir dans le regard bienveillant d’autres (feminins ou masculins) que personne n’est choqué et que c’est que ds la tete ca remue les tripes!
Eugenie, la conseillère en image, je sais pas si c’est le bon terme mais bon, a dit une chose assez vrai, des habits trop flou ne font croire qu’a la personne qui les porte qu’elle est caché car les autres exterieurs voient très bien le corps en dessous, alors a quoi bon?! depuis cette phrase tourne en boucle ds ma tete, a quoi bon?
Oh oui carrie941, je suis hyper d’accord avec toi, on est à mi-vie, s’agirait d’en profiter un peu, bordel ! ;-)
fran avec une minuscule si ça sert à d’autres, c’est le but de Cath, et le mien aussi, quelque part ;-)
Djac ne parle peut-être pas trop de son ventrounet à ta copine, essaye peut-être de plus “globaliser” les compliments physiques ;-)
Esme, Eugénie est d’extrêmement bon conseil, et d’une très grande douceur, ça vaut la peine de l’écouter ;-)
Siamoise : ce que tu dit est très troublant : “On a une maladie. On n’est pas sa maladie. Il faut se désidentifier de ses troubles.”
C’est tellement vrai. Et tellement difficile.
D’ailleurs on dit trop souvent : JE SUIS dépressive, anorexique/boulimique, migraineuse, etc.. Preuve que nos symptômes nous définissent véritablement. Je vais donc commencer par dire “JE souffre de…” histoire de me désidentifier.
Cath : c’est toujours difficile de se faire aider. Prendre un rendez-vous chez un spécialiste (psy ou autre) c’est se mettre face à sa maladie. C’est terriblement angoissant. Le raisonnement de Siamoise peut peut-être t’aider à te “positionner” vis-à-vis de cette maladie. De pas la laisser t’envahir.
Ouaip, Hélène ! Je note…
C’est dur pour l’entourage … J’ia eu donc une amie qui était anorexique et qui m’a beaucoup menti et insultée, et trahie, pour me tomber dans les bras ensuite. Je voyais bien qu’elle était en souffrance, mais c’était lourd à porter. Au début elle n’en avait parlé qu’à moi et je ne savais pas que faire, j’ai failli aller trouver ses parents mais à ce moment-là sa mère s’estr endue compte qu’il y avait un souci, donc ça m’a évité cela d’autant que je ne suis pas certaine que ça eût été bénéfique vu q’uelle habitait loin d’eux.
Je ne sais tjs pas comment j’aurais dû réagir, ce que j’aurais dû faier de mieux, de plus, de moins. C’est une fille brisée, mais hélas on s’est disputées violemment récemment parce que, traversant moi même de grandes difficultés personnelles, ses insultes sont devenues invivables. Cependant, si elel revient vers moi pour une aide quelconque, je ne la lui refuserai pas.
En fait en lisant vos messages je “culpabilise” un peu, l’impression d’avoir été à côté de la plaque avec elle… bref, l’avenir nous le dira … mais bon apparemment (je prends des nouvelles d’elle par des connaissances en commun), elle mange davantage et fait beaucoup moins de sport, est moins obsédée par son physique. Mais bon, ils disent ça… ils ne savent pas, eux.
Aïe aïe aïe Mlle Crapaud, il ne faut pas que tu culpabilises, surtout pas !
Tu n’es pas un professionnel de l’anorexie, tu ne peux pas “sauver” ton amie contre son gré. C’est affreusement difficile à gérer pour l’entourage, tu as certainement fait bien plus que la moyenne, et en plus tu en as pris plein la figure, c’est pas cool du tout.
Pense à toi, c’est important ;-)
Fanchette ça me fait penser aux personnes en fauteil roulant, par exemple : on dit d’eux que ce sont des handicapés, et non des personnes qui souffrent d’un handicap, c’est très réducteur…
Cath, merci pour ce superbe texte. :-)
Par contre, pour réagir un peu à ta vision des psys. Crois-en une psychologue: c’est pas parce qu’on a appris comment fonctionne le mal-être, qu’on sait comment on est censé le gérer et qu’on connaît toutes les méthodes pour mieux se sentir… qu’on se sent forcément bien dans sa peau! Un psy est un humain comme un autre. ;-)
Et plus généralement, comme le dit Sophie202: si vous ne “sentez” pas le premier psy que vous rencontrez, changez-en! C’est comme partout, il y a des gens avec qui on s’entend bien dès le départ et d’autres avec qui “le courant ne passe pas”. Et je vous assure qu’il ne le prendra pas mal (sauf si c’est un crétin, y en a aussi dans la profession). :-)
les filles sont tjs folles avec leurs images, mais c’est peut être parce que c’est plus facile de modifier son corps que de devenir plus intelligente, plus élevée socialement…Nan?
et l’image qu’on a de soi reste assez flottante, des fois je me vois grosse, maigre….et dans la meme journée!
Bonjour à toutes et visiblement, tous !
Je suis très touchée par ce sujet et très touchée qu’Hélène ait publié un article là-dessus…
J’étais moi-même ultra mince jusqu’à 20 ans, puis yoyo depuis …… (j’en ai 34 !)
Avant ma grossesse j’ai perdu 20 kg, sans rien faire de particulier, après mon accouchement je faisais 55 kg pour 1m73 : canon mais crevée et, je m’en rend compte maintenant, certainement en “petite” depression… (vive le mariage !!!)
Depuis j’ai divorcé, j’ai DE NOUVEAU 15 kg de trop, et ça devient quasi-obsessionnel…
Mais je ne désespère pas !!!!!
Hélène, ton blog est génial, et tu as beaucoup d’humour….
@ Lise : je suis persuadée pour en avoir fait l’expérience que plus on est obsédée par la balance et moins ça va, tu as dit toi même que tu avais perdu 20 kilos sans rien faire de particulier…
Il faut profiter de la vie, je me suis dit longtemps “quand j’aurai perdu tant de kilos, je serais plus ceci ou celà, au choix, heureuse, belle, aimée, regardée, intéressante…”, du coup j’ai perdu des années entières à me lamenter…
Et comble du comble : j’ai perdu 8 kilos depuis janvier et je fais toujours la taille 44-46 !!! à croire que j’étais remplie de flotte comme une bonbonne…
Chère Cath,
C’est les larmes aux yeux que je lis ce texte…Les problèmes de poids, ou plutôt les problèmes que nous en faisons en allant aux extrêmes, anorexie et boulimie, sont si destructeurs, et malheureusement, pour beaucoup de ceux qui nous entourent, ne sont qu’une question de volonté et de choix, alors qu’ils prennent leurs racines souvent très profond dans nos vies, et qu’extirper la cause réelle est terriblement douloureux.
Pour avoir beaucoup fréquenté psys et nutritionnistes/diététiciens, je crois quand même qu’un soutien externe pourrais t’aider à porter un regard bienveillant sur toi et séparer, comme cela a été très bien dit plus haut, ta maladie de ta personnalité. Tu n’es pas une boulimique, tu es d’abord et avant tout Cath…
Une petite phrase de Marc Aurèle pour conclure (plagiée par les chrétiens;-) : “Donne- moi la sérénité pour accepter ce que je ne peux changer, la force pour changer ce qui peut l’être, la sagesse pour distinguer l’un de l’autre “
Bonjour Cath, Bonjour Hélène, Bonjour à toutes… (et à tous!!)
Je voulais attendre un peu pour faire mon come back et donner de mes nouvelles mais ce texte me donne trop envie de rebondir.
Je lis toujours le blog mais je n’ais pas eu envie de commenter et j’ai eu moins de temps aussi mais malgrè tout je le lis tous les jours…
Cath, moi aussi je souffre d’une maladie psychologique. Ce n’est pas de la boulimie mais ça peut s’y rapporcher par la notion de controle et de perte de controle.
Je me suis raccrochée aux branches pendant des années, ensuite j’ai sombré de façon assez grave, puis j’ai fait le yoyo. A ce moment là j’étais certaine que je pourrais m’en sortir seule que j’avais assez de force et de caractère pour cela.
Après une énième chute, j’ai pris mon courage à deux mains (voire plus!) et j’ai décidé de me reprendre en main. Cela n’a pas été simple, cela m’a demandé beaucoup d’efforts, de temps, d’énergie et de courage. J’ai fait tout cela seule ou presque, très peu de gens sont dans la confidence.
J’ai fait tout un tas de démarche pour me sortir de là, à chaque fois c’était une épreuve, je tremblais de tout mon corps, j’engoissais terriblement.
Je suis allée voir un psychologue de mon propre chef, je savais que sans ça il n’y aurait peut être pas d’issue favorable pour moi, c’était une question de vie ou de mort à ce moment là.
La thérapie m’a aidé à me libérer, justement du fait que je n’étais pas la maladie mais j’avais une maladie… La distinction est très dure à faire quand on est plongé dedans car tous ce qu’on fait ou tout ce qu’on arrive pas à faire vient de la maladie. Mais au fond tout au fond, on est toujours là.
Depuis un mois je suis sous antidépresseur, j’étais assez sceptique et très méfiante par rapport à un traitement médicamenteux, j’aurais préféré m’en passer. Mais demarrer la psychothérapie sans aide médicamenteuse était beaucoup trop difficile pour moi.
Depuis que je prends les antidépresseurs, je me sens beaucoup beaucoup mieux, il n’y a pas de comparaison (se serait bien tro long à expliquer mais je pourrais faire un ajout à mon article si Hélène veut bien ou écrire quelque chose et Hélène le transmettra à celles qui le souhaitent!! à voir).
Je voulais attendre encore un peu pour commenter car pour le moment je me retrouve peu à peu, je recommence à avoir une vie à peu près normale mais je me sens toujours un peu bancale et je ne suis en aucun cas sortie de la maladie, j’ai fait encore un pas en avant vers la guérrison, c’est un travail constant.
En parallèle du traitement psychologique (suivi thérapeuthique et anti dépresseur), je fais aussi des séances de kiné car l’esprit est bloqué mais le corps aussi, il faut denouer tous les noeuds.
J’allie donc tout ça et j’avance doucement mais surement vers la guérison, je sais que ça prend du temps.
Tout cela pour te dire, Cath, que je sens dans ton texte beaucoup de courage, beaucoup de force et une très forte envie de t’en sortir.
Je ne te forcerais pas à aller voir un psy ou à prendre des cachets, chacun fais en fonction de ses besoins. Je te demande juste de ne pas être catégorique et de ne pas fermer la porte totalement à cette option, de prendre le temps d’y réfléchir et d’écouter tes besoins à toi.
J’aurais beaucoup à dire en ce qui concerne l’image que l’on a de soi, l’image que les autres se font de nous etc… l’estime de soi etc… Il ne faut pas chercher la perfection car on arrive jamais à l’atteindre et que c’est une notion assez abstraite finalement, ce qui est parfait pour nous n’est pas parfait pour notre voisin, chacun à sa manière de voir les choses.
Moi aussi j’ai un très gros problème avec mon image et ce que les gens pensent de moi, un soucis lié d’une part à la dépression mais pas que (le caractère, ma façon d’appréhender les choses).
En tentant d’être parfaite aux yeux de tous, je me suis perdue et au final je ne savais plus qui j’étais. D’où la perte de confiance en soi.
Enfin bref tout ça pour dire que derrière la boulimie, l’anarexie ou toute sorte de pathologie, il y a toujours un part de subconscient et de choses refoulées. Il faut faire la paix avec ces choses là pour aller de l’avant correctement sans ça, on est bancale et à force de tirer sur la corde elle lache.
Si tu arrives à trouver les causes de ton mal, pas la boulimie, ça tu le sais mais ce qui t’a mené à ça, à le comprendre, à faire le point etc… sans aide c’est super. Mais il n’y a aucune honte à aller consulter et se diriger vers les personnes les plus compétentes pour se faire aider et accélerer un peu les choses…
Il y a aucun problème non plus de ne pas le faire parce que ce n’est pas une obligation si tu n’en ressens pas le besoin.
J’espère que mon commentaire aura pu t’aider, je ne sais pas trop comment exprimer mes pensées de façon juste et percutante.
Je t’embrasse, prends soin de toi.
@Winnietigrou:
Marc Aurel a montré le nout de son nez rose longtemps après le petit Jésus… ;-)))
Et qui qu’a dit “Rendez à César ce qui est à César…”, mmmh? , dans les années +33, et pas -51 ? mm? ;-)))))
Bon rebond, Yin&Yang! Ca fait rudement plaisir de te lire! :-)
Tous mes encouragements pour le chemin que tu as emprunté… On peut croire par moment que le flou est épais, mais comme la brume du matin, il s’évapore. Et vu de haut, en plus, c’est très joli ! Tous mes voeux!
@siamoise cramoisie :
Marc Aurèle était un stoïcien, dont la philosophie a été formée dès le IIIe siècle av JC en Grèce, soit longtemps avant les chrétiens (dont la pensée philosophique a continué de s’enrichir longtemps après la mort de Jésus, y compris au IIe siècle de Marc Aurèle) ; par ailleurs, il n’y a aucun écrit direct de Jésus, seulement des paroles rapportées… Sa réponse “rendez à César…” aux Pharisiens nous a été transmise par Matthieu.
J’ai inclus cette citation dans mon comm parce qu’elle reprend 3 valeurs qui me sont chères : force, sérénité et sagesse ( et aussi parce que la formulation me plaît ;-))
Lise merci beaucoup, et bienvenue à toi ;-)
Yin&Yang ça fait plaisir de te lire ! Et si tu as envie de compléter ton premier texte, ça sera un plaisir de te pulier à nouveau.
Les filles la discussion théologique me semble tout à fait déplacée, vous pouvez vous arrêter là please ? Merci.
(De toute façon, c’est connu, Dieu il ne parle que par télégrammes ;-))
Bonjour à toutes :)
C’est la première fois que je poste un commentaire mais je suis une MBDF addict depuis … pfiou….
J’ai peur que mon commentaire sois bien ridicule mais cette histoire m’a interpellée… et je n’en ai jamais parlé à personne…
Voilà, je ne suis ni boulimique, ni anorexique même s’il m’est arrivé durant mon adolescence d’avoir des ptites crises de boulimies sans vomir ; elles me sont passées lorsque je suis partie de chez mes parents.
Par contre, depuis 10 bonnes années je suis obsédée par la nourriture ; par la composition des aliments, par un choix de bons aliments, par un mode de vie idéal. Et je me dis que si mes repas ne sont pas de qualités, équilibrés… je ne serai pas une femme parfaite. Alors, depuis de nombreuses années je tiens un cahier dans lequel je note ce que je mange. Bien évidemment, une nourriture composée exclusivement que d’aliments sains est complétement impossible, alors forcément je tiens trois jours, jusqu’à ce que je sois invité chez des amis par exemple. Quand je rentre chez moi je culpabilise d’avoir manger du saucisson (ou autre), et hop le lendemain je cours chez le papetier me racheter un cahier en me jurant que cette fois ci et jusqu’à la fin de mes jours je mangerai sainement….
Je n’ai pas compté tous les cahiers que j’ai dans mon placards……
Il m’arrive de réussir à me raisonner pendant un ou deux mois et puis un jour où je me sens mal hop je me rachète un cahier pleine de bonnes résolutions….
Ce que je vous écris est d’un ridicule incensé. Je ne sais pas si cette pathologie porte un nom… je me sens prisonnière de cette manie que j’ai bien du mal à effacer.
C’est un peu hors sujet mais c’etait l’occasion de me confier.
NB : j’dois être internée ? :)
orchi sois la bienvenue !
Tu n’est ni ridicule ni pathétique ni quoi que ce soit, tu souffres juste d’orhtorexie, je pense (= souci constant et disproportionné de manger correctement).
Un bon toubib genre Zermati traite exactement ce type de trouble alimentaire, souvent assez vite.
Pas d’internement en vue, donc ;-)
Merci Siamoise… ;-))
Hélène, je vais voir ce que je peux faire pour faire concis, j’ai tellement à dire. Je t’envoie ça dès que possible.
Ton expérience aidera certainement des gens Yin&Yang, comme elle l’a déjà fait. Je te remercie d’avance.
Bonjour ! Courage à toi Cath, tu es sur la bonne voie !
Et maintenant la minute informative :
orchi cette pathologie s’appelle l’orthorexie.
Djac Baweur une personne boulimique pourra avoir dents rongées par les attaques acides dues aux multiples vomissements, et les doigts couverts de calosités pour ces mêmes raisons.
«Quand j’étais petite, il y avait énormément de reportages sur l’anorexie, mais pas tant que ça sur la boulimie. Et je dois avouer que je trouvais ça cool, d’être anorexique, je me disais que plus tard il faudrait que j’essaie, parce que ces filles étaient quand même hors du commun. »
Je ne suis pas petite fille (je suis au lycée) et pourtant je culpabilise de ne pas réussir à être anorexique, à croire que c’est le monde à l’envers. Je me suis fait vomir, je ne mange pas(ou quasiment pas) et ceux pendant une semaine, ce délai dépassé je remange…comme 10. Je suis petite 1m52 pour 61 kg, je me sens immonde et grosse de partout : jambe, cuisse, ventre, bras, joue avec en bonus un double menton naissant ! Mais attention parce que le vice est poussé loin j’ai une petite poitrine (ba ouais on sait jamais au cas où ça aurais pu m’avantager) 85B.
j’ai essayer tout les régimes possible et imaginable sans aucun succès…au contraire si je n’avais jamais fais de régime, de privation je n’en serrais pas là aujourd’hui ou en tout cas pas a ce point là… je ne sais pas si je suis boulimique ou si j’ai des troubles alimentaires je sais seulement que la nourriture est un cauchemar pour moi qu’elle m’empêche de vivre, me sentant grosse je me dégoute, je ne suis pas sur de moi, je suis toujours mal à l’aise, et puis surtout désemparer…
Une anonyme, une autre, ton commentaire me fait mal pour toi, j’ai connu tout ça et la lecture du premier bouquin de Zermati a été pour moi une vriae libération, je ne peux que te le recomamnder chaudement !
(sinon pour la petite poitrine moi je dis que c’est cool, parce qu’on a toujours l’air moins grosse avec peu de poitrine, j’en suis un exemple vivant ;-))
merci Hélène des demain j’achète le livre, et puis merci aussi pour ce blog où on peut s’exprimer, et être conseiller.
Ah ben tiens, ça sert à ça ! ;-)
Le bouquin de Zermati s’appelle Maigrir sans régime, mais ça n’est absolument pas un bouquin pour maigrir, c’est un bouquin pour sortir du cauchemar de la nourriture en trop ou en pas assez.
anonyme une autre… Peut etre ai je tort, mais ce que tu décris ressemble fort à un début de trouble alimentaire, anorexie de compulsion, de controle, boulimie, hyperphagie…Ils sont nombreux et se ressemble tous.
Que puis je te dire à part que s’enfoncer plus en avant dans ce genre de trouble mène en enfer alors qu’au départ ça semble justement t’en sortir… Que plus en avant c’est pire encore, dépression, déscolarisation, désocialisation, danger pour la fertilité, les reins,…
Je peux te dire aussi que plus ces troubles (si c’en est, j’en sais rien 10 lignes de comm c’est un peu juste pour donner des avis trempés) sont pris en charge tot, plus ils s’appaisent vite et complètement.
Que je regrette plus que tout d’avoir respecté la loi de l’omerta chez nous. De n’avoir pas secoué le cocotier il y plus d’1.5 an après notre visite à deux au salon du chocolat et sa crise de panique après devant une simple salade le soir meme. D’avoir écouté les ” ne vas pas lui mettre des idées en tete”, “va pas lui en parler ça cristaliserait le problème”…
Et surtout que personne absolument personne n’a jamais été ridicule de pousser la porte d’un psy ou meme d’un généraliste compréhensif pour lui décrire la situation et demander un diagnostique. Que mieux vaut le faire pour peu, qu’il y a bien plus de conséquences possibles à persister à ne demander son avis à aucun professionel de santé que de le demander “pour rien”… Que d’etre prise en charge dans ce genre de cas est le plus important.
Que…
Et que oui Hélène commencer simple (sans sortir toute l’artillerie lourde de suite) par le bouquin de Zermati c’est drolement chouette aussi ;-P…
Pour le petite poitrine je dis aussi c’est cool ça vieillit vachement mieux… Tu verrais le tronche de mes gros seins sans soutif… pas compliqué ça m’arrive à la taille… Et je fais 1.75 m ……………. ;-)
sophie202, je vais voir une psy et à vrai dire je lui décris que petit à petit mes “symptômes” si s’en ai. Parce que me livrée comme ça ce n’est pas facile même si elle est médecin d’après elle je n’ai seulement que 5 kilos à perdre moi forcement je pense à en perdre 10 (au minimum) mais déjà en perdre un je n’y arrive pas. J’espère que le « travail » fait avec elle-même s’il doit s’avérer long va servir. Elle souhaite d’abord que j’ai confiance en moi et par la suite d’entamer un petit régime (ou plutôt une alimentation équilibré).
Merci de tes conseils et de cette attention porté à mon commentaire parce que ça me fait réellement du bien d’en parlé.
je pense que le fait de faire d’abord un bon travail sur soi avant d’entamer un régime si petit soit il est effectivement frappé au coin du bon sens.
Je pense aussi que peu de personne arrivent à se dévoiler d’un coup surtout si il s’agit d’exposer ses faiblesses, meme devant un médecin.
Que tes sympomes eux sont bien là, et la souffrance qui va avec aussi mais que le problème lié aux symtomes c’est à toi et ton médecin de le définir…
oui je pense aussi. merci beaucoup sophie202 et Hélène pour avoir répondue à mes commentaires et désolé d’avoir un peu monopolisé les comm’.
tu rigole ou quoi ;-)))))))))) J’en suis à au moins mon 7ème comm sur ce post, celle qui monopolise c’est moi… ;-)))
Faut dire que je suis terriblement à fleur de peau sur le sujet du jour, je ne peux tellement pas aider ma petite soeur que je me précipite dès que je peut éventuellement apporter qqch à qqn d’autre.
C’est pas total sain non plus comme atitude j’en ai bien concsience…
aider les gens moi je trouve ça plutôt sain (quelqu’en soit les raisons) de toutes façons je pense qu’on agit selon notre vécu, et celui de notre entourage. et puis le sujet est d’actualité…
Tu n’as rien monopolisé du tout, autre anonyme, c’est normal d’échanger de façon un peu plus approfondie sur ce type de sujet ;-)
Félicitations d’avoir osé Cath, grâce à ton texte, d’autres ont osé aussi, belle réussite ! Je te souhaite un aussi grand succès dans la suite de ta relation avec la nourriture ! Bon courage !
@ Les mules en reptile : non non tkt je comprend, j’ai d’ailleurs une amie qui va en voir un depuis son avortement et qui le considère plus comme un journal intime dans le sens qu’elle lui raconte tout, même ce qu’elle n’ose pas dire à ses amis ou sa famille, que comme un moralisateur. Je comprend mais pour moi c’est le contraire, je préfère être aidée par mes amis et ma famille qui me connaissent et connaissent ma situation plutot qu’à un inconnu .
Mais je ne critique pas du tout le métier de psy au contraire j’ai failli me tourner vers cette voie professionnnelle
Aussi loin que je m’en souviens j’ai toujours eu des problèmes avec la nourriture. Petite, je mangeais peu sauf à 16h00.A la maison, a la cantine de l’école, au centre aéré, on me laissé des heures devant mon assiette.J’étais souvent en larmes.Maman m’emmenait chez le medecin et se plaignait que j’étais maigre. En fait, j’étais comme tous les enfants de mon âge.Vers l’âge de 16 ans mon appétit s’est accru. Et je le regrette ;-) J’aurais tellement aimé être une fille anorexique.Ignorante que j’étais.Je me suis fait vomir deux fois.C’était merveilleux, je pouvais me bourrer le corps de chocolat et ne pas en subir les conséquences.La troisième fois, mon corps a refusé.Je n’y arrivais pas et c’était très douloureux. De plus, j’avais lu des articles sur les gens qui se faisaient vomir; teint verdâtre à cause des problèmes de foie,perte de cheveux, dents déchaussées.Ca m’a calmé. Maintenant le sucre fait parti de ma vie.C’est ma drogue.C’est mon doux ennemi.Je pense que toute ma vie je lutterai avec le sucre.Au travail je suis la seule à grignoter. On entend mes bruits de papier et parfois j’ai honte car personne ne grignote.J’ai l’impression d’être hors norme et même si on ne me dit rien, je me dis qu’on en pense pas moi.C’est dur de lutter contre ses pulsions.C’est facile de dire que c’est une question de volonté.Pourtant j’ai l’impression que j’aurais tout donné pour arrêter de manger des sucreries mais on ne me comprend. Finalement lutter contre ses pulsions demandent beaucoup d’énergie.C’est tuant de toujours penser à se surveiller, à faire attention.Ce matin je suis parti en sortant la glace du frigo.Je l’ai volontairement laisser fondre pour pouvoir la vider dans l’évier.J’appréhendais ce qui allait se passer ce soir.Maintenant je me contente de limiter les dégâts, j’évite les pièges en suivant notamment les conseils du Dr Alain Perroud http://www.amazon.fr/Faire-face-boulimie-d%C3%A9marche-efficace/dp/2725625963/ref=pd_sim_b_7
Je te souhaite bon courage car je sais que tu traverse un chemin périlleux.
Lylou je ne sais pas si lutter pied à pied et dans la force, contre ses pulsions, et une solution à long terme. Et puis c’est épuisant et déprimant.
Pour ça je recommande encore et toujours les idées de Zermati, si saines et intelligentes.
Tiens, une des régles d’or que je me suis fixée et qui m’a certainement empêchée de devenir obése est que je ne mange jamais au boulot (en dehors de la cantoche bien sûr), les collégues le savent et n’en sont pas offusqués quand ils ou elles font des gâteaux ou apportent des chocolats…je prends juste café et infusions mais j’apporte des petits trucs que je fais moi-même (madeleines, financiers…) régulièrement (que je ne mange pas non plus),
Helene(106):C’est tellement épuisant que j’ai décidé de ne plus être obsédée par la nourriture. Je suis soft maintenant. Je ne m’en veux plus si je déborde.Il y a des choses plus importante dans la vie.J’essaye quand même de déjouer certains pièges car je me connais de mieux en mieux avec le temps.
Moi aussi je suis passée par là : j’ai passé trois ans de ma vie à me gaver et à me faire vomir.
Mon dentiste m’a fait prendre conscience des dégâts (3 dents dévitalisées, l’intégralité des molaires et des prémolaires cariées… alors même que je me brossais les dents environ 6 à 8 fois par jour !!!) mais il ne m’a jamais jugé. Il a été adorable et j’ai passé tous mes samedis matins pendant 3 mois dans son cabinet, à réparer les dégâts dent par dent. Il ne m’a jamais donné de “conseils à 2 balles” : on parlait musique et ciné…
ça été une sorte de “déclic”. Pendant cette période, je rêvais chaque nuit que je perdais toutes mes dents. Je me réveillais transpirante et affolée : je me levais et allais vérifier si elles étaient encore là !
Après ça, j’ai eu une grave maladie des yeux, j’ai failli perdre la vue à l’œil gauche. De ce fait, j’étais beaucoup plus focalisé sur ce problème là que sur la nourriture…
Mes crises se sont espacées jusqu’à disparaitre complètement quand j’ai changé de boulot et déménagé.
Un psy ne m’aurait pas été d’un grand secours (je suis sortie 2 ans avec un psy, en plus de m’avoir rendue cinglée, je connais désormais toutes les ficelles…).
Bref : tout va désormais pour le mieux (ça doit faire plus de 2 ans que je ne me suis pas faite vomir) SAUF QUE la nourriture est en vente-libre à tous les coins de rue et qu’il suffit d’un coup de stress ou de fatigue pour que je m’achète une dose de “ma drogue” (3 pains au chocolat ou un paquet de biscuit…).
Après ces “méfaits”, je ne me sens pas au mieux de ma forme, avec la culpabilité d’avoir pris 7 kilos depuis que j’ai arrêté de vomir… et la honte !
Beaucoup d’entre vous ont parlé du “vomissement” mais avant le vomissement il y a la crise, et moi c’est de la crise que j’ai le plus honte…
Certains jours je me trouve jolie, d’autres immonde. Certains jours je me dis qu’en fin de compte, ces kilos ne sont pas importants, peut-être même qu’ils me vont bien !
D’autres où j’aimerais prendre rendez-vous dans l’après-midi pour une lipposuccion généralisée…
Mais il faut être forte !!! Avec le goût amer que concernant ces sujets là, la société est vraiment cinglante… 3 hommes que j’ai Aimé, inconditionnellement m’ont TOUS LES 3 (même le psy !!!) fait des réflections sur mon poids ou sur ma gourmandise (à l’heure actuelle, avec mes 7 kilos en plus : je pèse 69 kilos pour 1m77, je n’ai jamais été obèse !).
Peut-être celui que j’ai le plus aimé m’a dit un jour “C’est vraiment dommage que tu ne te prennes pas en main : avec 5 kilos de moins, tu serais vraiment top. Tu devrais tenter un petit régime !”. Ce moment là est gravé dans ma tête comme un film que mon cerveau me repasse régulièrement…
L’actuel a tenté une fois, une seule. Je lui ai dit clairement “si je ne te conviens pas, alors trouves toi une autre nana : je ne mérite pas que tu me fasses ce genre de remarque, surtout avec ta calvitie naissante !” (bon d’accord, un peu méchante sur la fin…). Celui là n’a pas bronché. Toute la différence entre le “je ne mérite pas” et “je devrais”…
Et les “connaissances” aussi (pour ne pas dire “amies”), qui vous trouvent “très jolie” mais qui insistent bien sur le fait “qu’elles, elles mettent du 36 ! Et que quand on met du 36 c’est pénible comme on trouve pas de vêtement à sa taille et comme on se fait draguer tout le temps !” (“Euhhh, des fois je me fais draguer aussi tu sais ! Oui, oui, y’a des hommes qu’un bon 40 ne rebutent pas !!!”). Clairement : pour ces nanas là, on est pas dans la même catégorie !
Dernièrement j’ai fait la connaissance et j’ai lié une amitié avec une nana extra qui a été une “vraie” top-modèle (défilé pour Lagerfeld, photos avec Testino, Victor & Rolf…). Cette nana est certes, plus mince que moi mais porte la même taille de pantalons pour qu’ils soient assez longs ! On a déjeuné ensemble dernièrement : alors que je commandais une salade, elle a demandé un hamburger-frites. Devant mon dégout, elle m’a expliqué clairement : elle a juste de la chance de faire partie des 1 % de la population qui reste maigre malgré tout. Elle se fait plaisir et mange un dessert à chaque repas mais ne grignote jamais entre les repas.
Là aussi, ça m’a redonné un peu confiance, à dédramatiser ma gourmandise, à l’assumer même.
J’essaye désormais d’espacer les crises “biscuits / pains au chocolat”… Mais je pense qu’on ne guérit jamais totalement de ces “tendances boulimiques”.
Désolée d’avoir été aussi longue mais ça fait tellement longtemps que je n’avais pas abordé ce sujet…
Vos réactions m’interesseraient…
Clémentine, ce que tu racontes sur la nourriture en vente-libre et les crises fait écho en moi, évidemment.
Je n’ai jamais eu honte de me faire vomir, bizarrement, j’en étais presque fière, puisque j’avais alors repris le contrôle de moi-même et de mes “pulsions”. Je me souviens d’après-midi où je pouvais aller dans 4-5 boulangeries différentes pour passer plus inaperçue, prier pour ne pas tomber sur quelqu’un que je connais et ingurgiter l’équivalent d’un ou deux gateaux (entiers) au chocolat à moi toute seule. Et me sentir honteuse et puis vomir pour effacer la nourriture et la honte.
Je n’aime pas particulièrement mes formes (type méditerranéen: très fine du haut, ronde du bas) mais j’ai eu la chance qu’aucun de mes compagnons ne m’ait jamais fait de remarques. Cela m’aurait enfoncé encore plus. 5 ans après la dernière vraie crise, je garde un rapport ambigu avec la nourriture et mon poids. Comme en sursis. Comme un alcoolique qui arrête de boire, je pense qu’on garde à vie la trace de cette “addiction” là mais qu’on peut apprendre à l’apprivoiser et ne plus retomber. C’est ce que je nous souhaite à toutes.
@Ségolène : la grande différence entre l’addiction à la nourriture et l’alcoolisme, c’est que l’alcoolique peut complètement arrêter de boire. Or on ne peut pas arrêter complètement de manger… Ce qui rend la guérison d’autant plus délicate (quoi que je ne connaisse pas d’abstinent à l’alcool donc je ne me permets pas de juger bien sur) et c’est aussi pour cela que l’on garde toujours un rapport un peu ambigu à la nourriture.
Yep, je plussoie avec Anonyme, la bouffe on ne peut pas arrêter complètement, ça change tout ;-)
@ Anonyme, tu as raison, bien évidemment. Merci de le préciser, ma comparaison n’est pas vraiment exacte.
Je sais simplement que j’ai tendance à voir un comportement addictif/excessif, c’est aussi pour cela que je fais très attention avec l’alcool. Je me disais simplement que je n’étais peut-être pas la seule à fonctionner ainsi.
@Ségolène, oui je pense que quand on est boulimique, on a un comportement addictif/excessif pour d’autres choses. Pour les unes, ça peut être du sport à outrance, pour d’autres des achats compulsifs de fringues ou encore des problèmes pour connaître ses limites avec l’alcool.
Je pense malheureusement que tu n’es pas la seule à fonctionner ainsi.
Sinon je rebondis sur ce que tu disais de tes formes (je suis faite sur ce modèle aussi) . Moi non plus mes copains ne m’ont jamais fait de remarques et je crois que j’aurais envoyé valser le premier qui aurait tenté !!
@Ségolène & Anonyme : complètement d’accord. J’ai un côté “adict” de toutes façons : cigarettes et alcool à outrance lors des sorties ; j’ai déjà été longtemps accro au sport (6 séances de 2h de natation par semaine), au thé lors d’un job précédent (2 à 3 litres par jour), aux rouleaux de printemps (chaque déjeuner et dîner pendant 1 mois), à la cuisine (je testais 2 nouvelles recettes par jour)… C’est vraiment très cyclique ! Je me découvre régulièrement de nouvelles adictions qui durent rarement plus de 3 mois…
ça j’en suis complètement consciente et je l’assume parfaitement ! On est tous névrosés de toutes façons !
Cath, félicitations à toi d’avoir vaincue la boulimie. Et aussi, d’avoir poser noir sur blanc aujourd’hui ces mots, cette confessions. Et aussi merci.
Le manque de communication autour de la boulimie dédramatise ce trouble du comportement alimentaire. Il n’empêche que le tourbillon dans lequel on est entraîné quand on commence ressemble à l’enfer.
Je suis sortie de ce tourbillon après 10 ans perdu à ne penser qu’à ça…mais toujours pas prête à mettre un nom sur ce trouble et à en parler.
et aussi : je suis d’accord avec vous les filles.
Cela étant, je ne pense pas qu’il y ait des gens sujets aux comportements excessifs et d’autres qui ne le sont pas.
J’ai été boulimique, complétement accroc à la nourriture (à la quantité mais pas à la qualité ofcourse) mais jamais accroc à la clope (je fume 1 clope par jour, parfois pas du tout, parfois 3 dans le soirée), idem pour le vin (rouge) …
Et puis, autre chose, mon comportement vis à vis de la nourriture à changer (ce qui n’arrive pas à une personne alcoolique qui guérit, enfin je crois pas) : je suis terriblement gourmande, je peux passer une journée à cuisiner, faire 800km pour trouver le bon produit…la qualité à remplacé la quantité. Voili.
J’arrête de raconter ma vie.
Merci encore à Hélène et Cath d’avoir lancé le débat ! (et sorry pour les fautes..)
Ah encore un truc (après promis j’arrête, en même temps ça fait des lustres que j’ai pas laissé de comm sur ton blog Hélène) : Hélène a posté un article il y a environ 2ans1/2 sur son rapport à la nourriture et à la balance. Le lendemain, je virais mon pèse-personne aux ordures. Cet article m’a définitivement libéré du fardeau que je portais.
“Le lendemain, je virais mon pèse-personne aux ordures. Cet article m’a définitivement libéré du fardeau que je portais.” :-))) excellent, Fruit! Et tellement profond !
Yep les filles, Zermatti + MBDF = plus regardé ma balance depuis 6 moi :-)
Euh, 6 moiS évidemment… pas 6 fois moi, là je me serais quand même inquiétée de mon poids ! :-)
Waow Fruit, je suis sciée de ce que tu dis à propos de ce billet, ça me fait hyper plaisir !!
Du coup je mets le lien, tiens, des fois que ça serve à d’autres ;-)
http://www.monblogdefille.com/blog/20060621pourquoi-je-suis-violemment-opposee-a-toute-forme-de-regime-amaigrissant
Tu m’éclaires sur les troubles alimentaires. Lorsque j’étais en seconde, 4 filles de ma classe souffraient d’anorexie ou de boulimie, j’ai encore du mal à cerner la différence. Deux d’entre-elles avaient dû être hospitalisée mais je regardais ça de loin. Dans le même temps, une de mes meilleures amies revenait souvent des toilettes les yeux brillants. Je ne me posait pas plus de questions que cela et puis quelques années après, j’ai compris qu’elle se faisait vomir. Elle ne m’en a pourtant jamais parlé. J’ai culpabilisé de ne pas avoir remarqué, de ne pas avoir lancé le sujet. Est-ce que j’aurais pu changer le cours des choses, je l’ignore. Et je me demande surtout pourquoi elle n’a jamais abordé le sujet alors que nous passions des heures à papoter.
oui je suis certaine que ce billet sera utile à d’autres… (tout comme le livre de Zermatti : une mine)
et pour le petite histoire, je me bats dés lors contre toute forme de régime, prends du saucisson à l’apéro en buvant un bon verre de rouge sans aucun scrupule…
je ne connais pas mon poids mais mon jean me va toujours
quand il serre un peu, je reprends pas de camembert au lait cru ;o)
Fruit, je t’assure qu’il existe des personnes avec des comportements addictifs et d’autres qui n’en connaîtront jamais.
Après, en fonction de la personne on trouvera diverses addictions qui pourront s’additionner… ou pas: la bouffe, la non-bouffe, la clope, la drogue, l’alcool, les jeux vidéos, les paris, etc.
Et en fonction de la personne on observera un niveau d’addiction plus ou moins fort.
Ça dépend de chacun. :-)
@Hélène : je viens de lire ton article que je ne connaissais pas (j’ai découvert ton blog plus tard… Honte à moi !).
Il m’a réjouit le coeur : tu as réussi à verbaliser une bébé-pensée qui sommeillait au fond de moi sans que je puisse trouver les mots ni la développer aussi bien.
Je me le suis imprimé et je l’ai mis dans mon agenda histoire de pouvoir le relire régulièrement (d’autant plus que je n’aurais plus internet cause déménagement d’ici quelques jours…).
MERCI !
Oh ben si ça peut servir je suis contente, Clémentine ;-)
bonjour héléne!!!
et bien je vois que tu es une star…tous les magasines sitent ton blog en exemple…alors je me dis”j’y vais”et là je découvre qu’il y a d’autres férues de maquillage comme moi;je suis une fan absolue et moi c’est mon métier et surtout ma passion suprême…bien dommage que je ne sois pas parisienne!!!!bonne continuation…
Sois la bienvenue amélie ;-)
Quel témoignage exact !! Je me retrouve, sauf que moi je ne suis pas guérie… On ne parle que rarement de la boulimie… L’anorexie est tellement plus “glamour”… c’est triste…
mamzell B sois la bienvenue ;-)