Ferme les yeux et attends, par Gene

30 janvier 2008

« Je travaille dans une école de Liège. Riche de ses origines diverses (23 pays représentés), notre population scolaire se compose de 350 adolescents, issus de milieux et coutumes très différents.

Lors d’un concours scolaire de rédaction de texte ayant pour sujet « le journal intime », j’ai été amenée à dactylographier ce récit pour l’une de nos élèves d’origine rwandaise, âgée de 13 ans et qui ne possédait pas d’ordinateur. Il m’a simplement bouleversée. Ce n’était pas une histoire que les mots savamment alignés racontaient, c’est tout simplement et cruellement la SIENNE.

(J’ai volontairement respecté les majuscules, la ponctuation et la taille des caractères tels qu’ils apparaissaient dans la copie manuscrite).

Signé : Gene »

Ferme les yeux et attends…


03 avril 1994

Journée pourrie.
Une fois de plus, l’eau a rempli notre maison… Papa dit que c’est « l’inondation ». Il dit aussi que c’est parce que nous habitons en-dessous d’une colline. Franchement, quelle idée d’habiter dans ce genre d’endroit ? Tante Migisha répète, à qui veut bien l’entendre, qu’on a de la chance. Je crois qu’elle ne sait pas ce que ce « mot » veut dire. En plus, j’ai essayé de discuter avec papa.
Autant parler à un arbre. Quoique les arbres, eux, réagissent…

04 avril

J’ai découvert une chose très rare. Je dirais même très très rare, en tout cas ici au Rwanda : le journal intime.
A moins que ce ne soit intime journal.
Je n’en avais jamais entendu parler avant qu’Emefa (ma meilleure amie qui sait tout avant tout le monde) n’aborde le sujet. Il paraît que c’est la tendance en Europe et que les petits « blancs » comme mon père les appelle avec humour, s’en servent pour écrire leurs secrets.
Même si l’idée ne m’emballe pas trop, je dois reconnaître qu’elle n’est pas mauvaise. Je pourrai enfin mettre
sur papier « les souffrances que ce monde m’inflige et l’incompréhension dont je suis victime ». Je l’ai lu dans un livre et même si je n’ai pas compris tous les mots de cette phrase, elle a l’air de donner une bonne raison à mon acte.

05 avril, avant dîner

Je vais t’appeler « papa ». Tu seras mon deuxième papa. Celui qui m’écoute, qui me comprend et qui est autre chose qu’un mur. Et si tu es très gentil, tu remplaceras mon vrai père.
Maman dit qu’on ne choisit pas sa famille. Eh bien, elle se trompe !

05 avril, après dîner

Domédi a encore été le centre d’attention. Elle n’arrêtait pas de remuer les lèvres… Ah ! Je ne t’ai pas parlé
d’elle ? Sans doute parce qu’elle ne le mérite pas. Son vrai nom, c’est « Don Merveilleux de Dieu ». Ce qui veut dire qu’avant même ma naissance, mes parents avaient affiché leur préférence ! Quand je suis née, ils m’ont baptisée Anouchka. Sans doute pour me punir de faire de l’ombre à leur « chère » petite fille. Chers parents, vous avez réussi ! Je serai malheureuse toute ma vie avec un prénom pareil. C’est pourtant connu, les Rwandais donnent des noms significatifs à leurs enfants ; je peux t’assurer qu’Anouchka n’en possède pas.
Même chez les Arabes, c’est le cas : El Bachir (un camarade de classe) me l’a confirmé. Quand j’essaye d’aborder le sujet avec maman, elle me sort le même refrain : « Tu veux dire qu’on ne t’a pas donné un joli prénom ? Après tout ce qu’on a fait pour toi, tu oses te plaindre ? ». Je me fais toujours avoir. Pourtant, je devrais être habituée
maintenant.

05 avril, après la vaisselle

Je déteste Domédi.
Je déteste maman et par-dessus tout, je déteste papa.

06 avril, après la messe

J’ai pratiquement dormi pendant tout l’office. Le prêtre ne cessait de scander : « Repentez-vous ! ». Ce qui m’a fait penser que je voulais changer de famille et de peau. Etait-ce un péché ? Puis j’ai réalisé que non. Je suis peut-être la seule qui soit sur le droit chemin. Après tout, Jésus avait bien changé de père quand il est venu au monde.
En plus, Jésus, c’était un blanc.
Et pourquoi a-t-il choisi d’être blanc plutôt que jaune, rouge ou noir ? Tout simplement parce qu’il a jugé que c’était la meilleure solution.
Tout est devenu clair dans ma tête : je veux être comme Jésus et conduire mes brebis vers la vérité. Sauf que la seule croix que je vais devoir porter est celle que ma marraine m’a offerte pour mes 9 ans. Ne m’en demandez pas plus. Le fait de beaucoup réfléchir m’a beaucoup épuisée, alors je me suis endormie. Quand je me suis réveillée, le prêtre en était toujours au même point (apparemment, tout le monde ne s’était pas encore repenti). Comme je n’en avais pas besoin, j’ai décidé d’établir une liste de ce que je voulais pour Noël. Que veux-tu ? L’espoir fait vivre !

  1. Manger du poulet et des frites (tous les ans, on a droit au même plat : bananes plantain + haricots, j’en ai marre !).
  2. Sortir avec le garçon de 4ème primaire (le doute n’est plus permis, il m’aime !). Le lundi à l’école, il m’a demandé un taille-crayon. Je suis sûre que c’est un signe. Une sorte de message codé. Seulement, je n’arrive pas à le décoder !
  3. Se débarrasser de Domédi (au plus vite, de préférence).
  4. Changer de famille et devenir blanche.
  5. Et enfin, se débarrasser aussi des P.R.E (Petites Filles Riches de l’Eglise). Parce qu’elles viennent
    en voiture à l’église, elles se croient tout permis… En plus, elles reçoivent les partitions de chant et chantent en même temps que la chorale, ce qui n’est pas rien ! Je les hais et elles ne perdent rien pour attendre. Si par un grand malheur ces vœux ne se réalisaient pas, je … recommencerais l’année prochaine…

06 avril, avant dîner

Je crois que mon premier vœu est tombé à l’eau. Maman est revenue du marché avec devine quoi ? Des bananes
PLANTAIN ! Youpi !!! Qu’est-ce que j’ai fait à Dieu ? C’est peut-être parce que j’ai dormi à l’église ? (Nouvel objectif :
ne plus dormir pendant la messe !)

06 avril, après dîner

Papa n’est pas rentré.
Je m’inquiète. Oui, aussi bizarre que cela puisse paraître, je m’inquiète VRAIMENT !

07 avril

Je crois qu’il est inutile de te dire que maman nous a réveillés tôt (Domédi et moi). J’ai voulu protester mais je me suis aperçue qu’elle pleurait. Elle ne cessait de répéter : ils, ils… ont tué… notre président HABYARIMANA.
Et votre père… n’est… pas rentré.
Je n’ai pas compris. Quelqu’un a tambouriné à la porte. On aurait dit qu’il essayait de l’enfoncer. J’ai vu maman sursauter comme si elle avait peur.
Je comprenais de moins en moins.
Elle a crié : « Restez ici ! » mais il était déjà trop tard, Domédi était déjà parti comme une flèche. Maman a couru après lui en hurlant : « Domédi, reviens ici ! ». Je caressais l’idée de me rendormir quand j’ai entendu des cris. Des cris terrifiants. J’ai voulu descendre mais je me suis souvenue de ce que maman avait dit.
Les cris ont recommencé. Plus déchirants, cette fois-ci. Je me suis mise à trembler. Des pas se sont
rapprochés. Je savais que ce n’était ni ceux de Domédi, ni ceux de maman. Ces pas, je ne les connaissais pas. Je ne sais pourquoi mais j’ai couru me cacher derrière le sac de riz. J’ai essayé d’arrêter mes tremblements mais je n’y arrivais pas.
Pourquoi ? Ils étaient trois et portaient de grosses chaussures de marche.
J’en avais déjà vu mais je ne me souvenais plus où. Et moi, qui me vantais d’avoir une mémoire d’éléphant… Tout à coup, ils ont commencé à tout casser. J’ai voulu crier : « NON ! Pas ça ! » Mais aucun son n’est sorti de ma bouche. Des larmes ont commencé à jaillir et, doucement, ont effleuré ma joue sans que je puisse les retenir…
Peut-être que si je fermais fort les yeux et souhaitais qu’ils partent, ils partiraient ? Papa dit tout le temps que si on ferme les yeux et qu’on désire une chose très fort, la chose finit par se réaliser. Alors, je me suis roulée en boule et j’ai appliqué ce que papa m’avait appris.

08 avril ? Je ne sais pas si c’est vraiment la bonne date. Au moins toi, cher journal, j’ai pu te sauver. Alors, je vais continuer à te raconter ce qui s’est passé.

Il faisait sombre dans la chambre quand j’ai repris contact avec la réalité. Je crois que je me suis endormie. J’ai voulu me lever mais j’avais mal partout. J’ai alors remarqué qu’il n’y avait personne. Ca avait marché !!! J’avais fermé les, yeux et désiré qu’ILS partent. Et ILS étaient partis. J’ai rampé jusqu’à la cuisine. Papa y était peut-être… en
train de lire son journal ? Et maman en train de préparer ses fameux haricots ! J’ai ouvert la porte : il n’y avait personne ! Personne ! A part moi et mon journal. C’est alors que j’ai compris que tout était de ma faute. C’st moi qui avais voulu me débarrasser de MA famille. Dieu avait exaucé mes prières. Alors, pourquoi me sentais-je si
minable ? Si coupable et si prête à craquer ?

08 avril ?
Je ne sais même pas s’il fait jour ou nuit.

Cela a encore recommencé : les pas… Quand je les ai entendus, je me suis levée. Ils se sont rapprochés. C’était peut-être les hommes d’hier. Ils m’avaient repérée et revenaient me chercher. J’ai voulu m’enfuir mais mes jambes ont refusé de m’obéir.
Alors, je suis restée là.
Maudites jambes ! La porte s’est ouverte tout doucement.
J’entendais les battements de mon cœur.
Ce n’était pas les « grosses chaussures ». C’était pire.
Une sœur. Une religieuse, comme papa les appelle. Il a toujours voulu que j’en sois une. Avec leur voile blanc, elles cachaient bien leur jeu.
Inutile de te dire que je ne les envie pas. Elle m’a regardée d’un drôle d’air. Comme si elle était surprise que je sois
là. J’ai cru qu’elle allait partir comme elle était venue mais elle a dit : « Viens avec moi ». J’ai réfléchi un instant. Peut-être que papa et maman allaient revenir ? Mais le temps que je réfléchisse, elle était déjà partie. Je n’ai pas eu le choix, je l’ai suivie. Quand nous sommes arrivés dehors, il faisait noir et plusieurs personnes étaient allongées par terre. Et leurs habits étaient tachés de… de… J’ai voulu regarder de plus près mais tout ce que j’ai pu voir,
avant qu’elle ne m’entraîne avec elle, est que les taches étaient rouges.

09 avril

2 jours que je n’ai plus revu mes parents. 1 jour que je suis dans ce trou à rats qu’ils appellent communément « orphelinat ».
J’ai beau leur répéter que mes parents vont revenir et qu’ils sont peut-être à ma recherche. Maman doit s’inquiéter. Mais je reçois toujours la même réponse : « Tes parents ne reviendront pas ! Parce qu’ils sont morts ! ». Je les déteste !
Et puis les enfants, ici, vous regardent comme s’ils étaient résignés sur leur sort. Je ne veux pas devenir comme
eux. Papa, toi mon journal, tu es mon seul espoir. Rassure-moi. Ils vont revenir ? Même DOMEDI ? Je vais fermer les yeux très fort et à 3, tout redeviendra comme avant…

179 commentaires Laisser un commentaire
Ô toi, lectrice !

Vous aimerez aussi

179 commentaires

  • #1 Hélène le 30 janvier 2008 à 10 h 31 min

    J’espère juste qu’Anouchka ne sera pas troublée ou fâchée de voir son récit publié en ligne, dans la mesure où elle avait donné ce texte à transcrire à Gene pur un concours c’est qu’elle était d’accord pur le rendre public, mais j’ai demandé à Gene de lui poser néanmoins le question, afin de retirer le texte si elle n’a pas envie de le voir ainsi exposé.

    ↰ Répondre
  • #2 Gene le 30 janvier 2008 à 11 h 18 min

    J’ai pris le "risque" d’envoyer cet article à Hélène le jour où elle a dit qu’elle manquait de matière pour le "ô toi lectrice", ne sachant pas du tout si elle allait le publier.

    Après un rapide échange de courrier, elle m’a dit que ce serait en ligne ce mercredi.

    J’ai bien entendu été touchée par le contenu et le style du récit mais je ne pensais pas que vous partageriez à ce point mes impressions.

    Pour Anne K : Quant à l’âge potentiel de cette pseudo Anouchka, qui se prénomme en vérite Marie-B…, j’avoue que je le suppose plus que je ne le connais car sans y avoir réfléchi auparavant, étant en 2ème secondaire chez nous, c’est l’âge moyen des élèves. Or, les diplômes n’ont pas d’équivalence entre l’Afrique et la Belgique. Il se peut donc que cette jeune fille ait 2 ans ? de plus. Ce texte a été en majeure partie rédigé en classe et peaufiné à la maison J’espère que cela ne te fera pas voir son histoire autrement.

    A ce jour, la majeure partie de sa famille a été rassemblée, en vie mais en exil.

    A noter aussi que cette élève, farouchement déterminée à faire de sa vie des choses exceptionnelles, est inscrite chez nous en classe d’immersion, c’est à dire que la majeure partie de ses cours d’école lui sont donnés en néerlandais, seconde langue nationale en Belgique. Elle réussit brillamment son parcours scolaire.

    Volonté, quand tu nous tiens…

    ↰ Répondre
  • #3 Hélène le 30 janvier 2008 à 11 h 26 min

    Merci Gene pour ton commentaire.

    Double plus good bienvenue à toi !

    ↰ Répondre
  • #4 Hélène le 30 janvier 2008 à 11 h 40 min

    princessevarda merci de dire que tu te fous des détails, en effet ça n’est pas le plus important (pour l’avis de l’auteure on attend que Gene la revois la semaine prochaine mais elle pense qu’elle sera super fière).

    Je suis choquée par les commentaires de celles qui mettent ce texte en doute, je trouve ça étrange et triste d’avoir la méfiance comme réaction première.

    ↰ Répondre
  • #5 lizou le 30 janvier 2008 à 9 h 49 min

    Mon dieu, que dire, que faire après ça? les choses ne changent pas, l’histoire se répète encore et tjs. L’autre c’est moi, on le répétera jamais trop.

    ↰ Répondre
  • #6 La Truffe 2 ! le 30 janvier 2008 à 9 h 52 min

    bouuuuuuuu…. c’est horriblement triste.
    Il est horrible que des enfants aient à vivre ceci. Je me suis déjà attachée au sujet et…. malheureusement on ne peut en dire grand chose si ce n’est en pleurer.

    Dire que l’on surprotêge les nôtres…
    Cela dit… peut être que d’avoir lu ce récit peut permettre à chacun de vivre un peu plus intensément ses journées…

    Nous sommes chanceux.

    ↰ Répondre
  • #7 sakura le 30 janvier 2008 à 9 h 54 min

    Terrible….et magnifiquement écrit…

    ↰ Répondre
  • #8 Mollyy le 30 janvier 2008 à 9 h 55 min

    je ne sais meme pas quoi dire

    ↰ Répondre
  • #9 rennette le 30 janvier 2008 à 9 h 56 min

    en plein dans la face !! mon gros rhume n’est plus rien après cette réalité !! rwanda, darfour, kenya et les autres ! et tous ces enfants qui n’ont pas de journal intime pour dire, pour nous dire…

    ↰ Répondre
  • #10 deilema le 30 janvier 2008 à 9 h 57 min

    wouaou… quel choc de bon matin!
    merci gene de nous faire partager ce récit, qui remet pas mal à leur place nos préoccupations quotidiennes.
    merci hélène, pour ton blog qui sait être futile mais aussi grave quand il le faut.

    ↰ Répondre
  • #11 iibelle le 30 janvier 2008 à 9 h 58 min

    comment vivre après ça ?

    ↰ Répondre
  • #12 liu_lyna le 30 janvier 2008 à 10 h 14 min

    Bouleversant!

    ↰ Répondre
  • #13 Elsonia le 30 janvier 2008 à 10 h 15 min

    Je suis toute bouleversée par ce récit fort bien écrit et si puissant d’émotions, j’en ai les larmes aux yeux…

    Qu’est-elle devenue cette petite Anouchka ?

    ↰ Répondre
  • #14 miss isabelle le 30 janvier 2008 à 10 h 18 min

    faire attention a ses souhaits car parfois ils se réalisent
    mais comment expliquer et surtout faire admettre à une enfant que ses souhaits ne sont rien contre l’ absurdité de la guerre et des adultes prêt a sacrifier des vies

    ↰ Répondre
  • #15 Baboux le 30 janvier 2008 à 10 h 24 min

    Ce texte est bouleversant, j’en suis toute retournée. Qu’est devenue cette petite fille?

    ↰ Répondre
  • #16 zaza le 30 janvier 2008 à 10 h 25 min

    terrible…
    Très bien écrit, j’avais l’impression d’entendre les pas dans la chambre…

    J’espère qu’Anouchka est arrivée à une certaine sérénité, même si on n’oublie jamais…

    ↰ Répondre
  • #17 Esme le 30 janvier 2008 à 10 h 26 min

    wouah je suis scotchée dans ma chaise, je ne sais que dire, j’en ai le souffle coupé!

    ↰ Répondre
  • #18 Ségolène le 30 janvier 2008 à 10 h 27 min

    Je suis moi aussi très émue après avoir lu ce récit. Merci de l’avoir mis en ligne et à Gene de nous l’avoir fait partager.

    ↰ Répondre
  • #19 patounettechatte le 30 janvier 2008 à 10 h 34 min

    TERRIBLE !!!!! Et aprés on ose se plaindre ? Et dire que cela continue ailleurs ……….

    ↰ Répondre
  • #20 Fran le 30 janvier 2008 à 10 h 39 min

    Bonjour Bonjour,

    J’avoue là tout de suite, je vois à peine mes touches de clavier. J’ai les yeux tout embué. Sais pas quoi dire en dehors du fait que cette petite et donc Gene pour avoir le texte m’a profondément émue.
    Cette guerre du Rwanda, je l’ai detesté au plus profond de mon coeur, je me rappelle de ces images qu’on nous mettait matin, midi et soir à la TV et dans les journaux et on regardait …. sans rien faire …. Désolé là tout de suite je me répète mais suis bouleversée. Désolé.

    ↰ Répondre
  • #21 Ln75 le 30 janvier 2008 à 10 h 39 min

    Très beau texte, très très touchant…

    ↰ Répondre
  • #22 Aliénor. le 30 janvier 2008 à 10 h 41 min

    Je ne sais pas quoi dire tellement ça m’a serré le cœur…

    ↰ Répondre
  • #23 Poupoupinette le 30 janvier 2008 à 10 h 43 min

    Domedi et la maman étaient là pour assouvir la fureur idiote de la guerre. Heureusement qu’elle était cachée derrière ses sacs de riz, la petite soeur. Comme quoi, face aux fâcheux, dans la vie, il n’y a que 2 alternatives : fuir, ou se transformer en statue de sel.
    Quand on réfléchit bien, comment peut-on tuer des gens, et surtout des enfants ? Ca me dépasse. Tuer quand l’autre a aussi un fusil, pour se défendre, je comprends. Tuer des civils désarmés, désolé, je ne pige pas.

    ↰ Répondre
  • #24 anne k le 30 janvier 2008 à 10 h 45 min

    Je vais sûrement jeter un froid, mais il doit manquer une précision dans la présentation du texte soit sur la date du concours d’écriture soit sur l’aspect autobiographique du texte.

    Si la petite a 13 ans maintenant, elle n’était pas née (ou tout juste) en 1994.

    Y a un truc bizarre, ça me chiffonne.

    ↰ Répondre
  • #25 Lilimpro le 30 janvier 2008 à 10 h 47 min

    Merci Hélène, merci Gene.

    Anouchka est incroyable, j’aime son sens de l’humour, et sa simplicité même au travers d’un tel récit.

    ↰ Répondre
  • #26 kabibi le 30 janvier 2008 à 10 h 51 min

    En plus de trouver ce texte extrêmemet touchant, je le trouve aussi très bien écrit.
    Ce n’est qu’une idée dont je ne réalise sans doute pas pleinement les difficultés, mais… ça serait bien de le faire lire à plus de monde qu’au public (pourtant vaste) de monblogdefille.
    Si tout son journal est de la même qualité, peut-être pourrait-on envisager de le publier ? Si elle accepte, bien sûr.

    ↰ Répondre
  • #27 lil le 30 janvier 2008 à 10 h 52 min

    difficile de croire qu’une jeune fille de treize ans ait pu écrire ça, la première partie m’a fait penser à du Bridget Jones et je me suis dit que ça n’avait pas pu être écrit par une ado…

    ↰ Répondre
  • #28 kabibi le 30 janvier 2008 à 10 h 53 min

    Oups, je n’avais pas vu qu’il s’agissait déjà d’un concours d’écriure. Désolée.

    ↰ Répondre
  • #29 eva l’architecte le 30 janvier 2008 à 10 h 56 min

    tres beau texte, le matin, ça reveille, c’est un peu dur mais …ce qui est beau est souvent remuant…

    ↰ Répondre
  • #30 Marouchka le 30 janvier 2008 à 10 h 59 min

    MERCI

    ↰ Répondre
  • #31 AuReLiTiLyenne le 30 janvier 2008 à 11 h 04 min

    Un peu dur ces mots pendant mes quelques minutes de pause matinale, je vais reprendre mon travail avec ardeur et remercier Gene et Anouchka pour ces beaux billets de journal intime.

    ↰ Répondre
  • #32 Cunégonde le 30 janvier 2008 à 11 h 04 min

    Touchée. Mes joues sont lavées de larmes !

    ↰ Répondre
  • #33 paola le 30 janvier 2008 à 11 h 12 min

    Bouleversant et tellement horrible.

    ↰ Répondre
  • #34 marie à tout prix le 30 janvier 2008 à 11 h 13 min

    Une de mes amies travaillent dans un lycée, côté administration. Elle ralait tous les jours car un élève ne lui apportait jamais les documents nécessaires pour ces bourses. Et un jour qu’elle s’apprétait encore à l’engueuler, une collègue lui a dit que le gamin ne pourrait pas les lui donner. Toute sa famille s’était fait executée au rwanda. Il est le seul survivant et il est arrivé en France sans rien.
    Ce texte m’a rappelé la fois où elle me l’a raconté. J’en avais pleuré.

    ↰ Répondre
  • #35 Double plus good le 30 janvier 2008 à 11 h 13 min

    Gene ton texte me ramène 13 ans en arrière.

    En 1994 je parrainais une petite rwandaise, j’envoyais de l’argent tous les mois pour qu’elle puisse aller à l’école. Elle avait 12 ans.

    Et puis la guerre a éclaté au Rwanda, et l’association de parrainage m’a envoyé une lettre pour me dire que le courrier ne passait plus, et qu’il fallait attendre.
    Bien plus tard, cette association m’a recontactée pour me dire que cette petite fille et sa famille n’étaient pas revenus dans leur village. J’ai pleuré toute la journée.
    On ne l’a jamais retrouvée, alors j’essaie de me dire qu’elle est comme Anouchka, peut-être recueillie quelque part, mais que c’est dur quand j’y pense….
    Merci pour ce texte.

    ↰ Répondre
  • #36 Cunégonde le 30 janvier 2008 à 11 h 23 min

    Je viens de lire les com’ et j’ai EU la même réaction que Lil.
    Un doute s’est installé en moi pendant ce poignant récit.
    Quelle maturité dans l’écriture !
    J’ai pleuré et … douté non pas de l’histoire, hélas, mais de l’âge de l’auteur.
    Rassurez-moi. Rassurez-nous.

    ↰ Répondre
  • #37 lizou le 30 janvier 2008 à 11 h 26 min

    en tout cas je lui souhaite de réussir et d’etre heureuse malgré les pertes qu’elle a subi.

    ↰ Répondre
  • #38 la_pomme le 30 janvier 2008 à 11 h 27 min

    c’est bouleversant comme texte

    ↰ Répondre
  • #39 princessevarda le 30 janvier 2008 à 11 h 31 min

    C’est très émouvant.
    Et d’ailleurs, en ce qui me concerne, je me fous de savoir si les dates concordent ou pas et si une ado de 13 ans est capable d’écrire aussi bien parce que je sais que des histoires comme ça, de toute façon, il y en a eu des centaines.
    Hélène, je me suis fait la même reflexion que toi en me demandant si l’auteur du texte était ok pour la publication…
    Bonne journée à toutes.

    ↰ Répondre
  • #40 melisse le 30 janvier 2008 à 11 h 31 min

    nous sommes vraiment mesquins de raler après la pluie, le pouvoir d’acaht et ce genre de choses….

    merci gene,
    Anouchka : je te souhaite de réussir sur ta route, et qu’elle te soit douce

    ↰ Répondre
  • #41 Elsonia le 30 janvier 2008 à 11 h 33 min

    Tous mes voeux de réussite à Marie-B, que la vie lui soit heureuse.

    ↰ Répondre
  • #42 porteverte le 30 janvier 2008 à 11 h 39 min

    C’est un très beau texte, très émouvant.

    Je tiens à rassurer celles qui se posent des questions sur l’âge de l’auteur : je suis prof de français, et je peux vous assurer que certains ados ont des qualités d’expression tout à fait remarquables, qui parfois d’ailleurs s’érodent par la suite, lorsque la vie les "normalise", hélas.

    Vu ce qu’a subi cette jeune fille, son écriture est tout à fait plausible – même si son témoignage, compte-tenu du jeune âge qu’elle devait avoir à l’époque, a pu tenir compte d’autres histoires.

    Pour celles que ça intéresse, voir "Le journal de Zlata", d’une enfant dans la guerre à Sarajevo.

    ↰ Répondre
  • #43 Zoélie le 30 janvier 2008 à 11 h 39 min

    Ce récit est bouleversant et incroyablement bien écrit ! Il faut absolument encourager cette fille (quelque soit son age, même écrit par quelqu’un de 20 ans, je trouverais ça épatant) à continuer à écrire !

    ↰ Répondre
  • #44 sofiso le 30 janvier 2008 à 11 h 40 min

    OUCH !!!
    Comme les filles, je ne sais pas trop quoi dire aprés la lecture de ce texte si ce n’est qu’il est bouleversant et que j’ai la chair de poule depuis que j’ai commencé à le lire…

    Merci de l’avoir partagé avec nous et plein de belles choses à Marie-B…

    ↰ Répondre
  • #45 porteverte le 30 janvier 2008 à 11 h 45 min

    Bien d’accord avec toi, Hélène, mais pour inciter mes élèves à écrire, je sais à quel point les adultes peuvent être jaloux de les voir faire ce qu’eux-mêmes ne savent ou n’osent plus faire, d’où la méfiance et le doute…

    ↰ Répondre
  • #46 lizou le 30 janvier 2008 à 11 h 51 min

    Tout à fait ok avec PrincessVarda
    Franchement on a encore le droit de faire de la fiction ou la téléréalité nous a bouffé? je préfère que les parents de l’auteur soient en vie, il y a eu assez de morts au Rwanda pour écrire des annuaires. Et l’exil c’est dur aussi. Elle a vécu des choses dramatiques et elle a le droit de les romancer, son histoire lui appartient.
    Et on est loin de la manip à la JT Leroy.

    ↰ Répondre
  • #47 Anne Cé le 30 janvier 2008 à 11 h 56 min

    Merci à Gene d’avoir pensé à envoyer ce texte, et merci à toi Hélène de savoir partager avec tes lectrices aussi bien les choses graves que les choses légères.

    Je viens de voir les commentaires sur l’âge de l’auteur et je me permets deux remarques : d’une part, comment préjuger de la maturité d’une jeune fille que nous ne connaissons pas et qui a eu un tel vécu ? d’autre part, il est très fréquent qu’en Afrique les gens ne connaissent pas leur âge véritable et que les enfants soient "rajeunis" de quelques années sur les papiers officiels au moment d’entamer une scolarité (si les parents ont dû attendre qq années pour avoir les moyens de scolariser leur enfant)

    ↰ Répondre
  • #48 alicia le 30 janvier 2008 à 12 h 08 min

    Il me semble que l’âge d’Anouchka a peu d’importance….
    Son texte est juste bouleversant!!!

    ↰ Répondre
  • #49 Delphinoid le 30 janvier 2008 à 12 h 12 min

    Quel texte! J’en suis toute retournée.

    ↰ Répondre
  • #50 marj le 30 janvier 2008 à 12 h 19 min

    Date, âge, vérité vraie…. Est ce si important!
    Je pense que ces atrocités ont déjà été trop vécues par de nombreux enfants…. Et nous avons beaucoup de chance d’être derrière notre écran de PC à lire ce texte.
    Très touchée par cette réalité

    ↰ Répondre
  • #51 Diripouf le 30 janvier 2008 à 12 h 31 min

    Quelle m****, la guerre…

    Il est rassurant de voir que cette petite fille a pu exprimer tout cela par l’ecriture – j’espere qu’elle tient un journal intime pour de vrai, pas seulement pour le concours, car apparemment l’ecriture lui sert d’exutoire, et c’est le premier pas vers la guerison.

    Continue a ecrire, Marie B / Anouchka, et tiens bon :) Tu verras, la vie peut etre belle aussi.

    ↰ Répondre
  • #52 Poupoupinette le 30 janvier 2008 à 12 h 32 min

    Oui, on s’en fiche que ce soit la réalité ou pas.
    Si ceci est (admettons), fiction, d’autres gamines ont vu leur famille décimée de cette façon ou d’une autre (tant il y a de façons de décimer, dans la vie).
    On décime des gens qui n’ont rien fait.
    Puisque de nos jours, ce ne sont plus seulement les militaires (dont c’est le rôle de défendre leur pays) qui se font canarder, mais aussi les civils.
    Je suis civile. Vous êtes certainement civiles. Notre pays est en paix, donc, on risque moins que les civils dont les pays sont en guerre.
    A moins qu’on s’assoit un jour sur une bombe planquée par un terroriste dans le RER A où au sommet de la Tour Eiffel…

    ↰ Répondre
  • #53 anne k le 30 janvier 2008 à 12 h 34 min

    Hélène, j’imagine que tu fais allusion à mon commentaire.

    Je ne doute ni du fait que ce texte ait été écrit par une adolescente concernée de très près par ces événements ni de la bonne foi de Gene.

    J’ai simplement fait part en tout franchise du décalage que j’ai ressenti à la lecture entre la présentation et le texte lui-même.

    Le domaine de l’émotion extrême n’est jamais simple à aborder sereinement.

    ↰ Répondre
  • #54 Johanna le 30 janvier 2008 à 12 h 36 min

    Ce genre de billet minimise nos petits problèmes du quotidien… Merci!

    ↰ Répondre
  • #55 anne k le 30 janvier 2008 à 12 h 54 min

    D’ailleurs, Gene, si mon premier commentaire t’a blessé(e), je m’excuse platement.

    ↰ Répondre
  • #56 _NaNoU_ le 30 janvier 2008 à 13 h 06 min

    Une perle d’écriture mais surtout un témoignage poignant. Tristement nous avons tous tendance à oublier que nous sommes privilégiés et nous n’accordons pas suffisamment d’importance aux choses "simples".
    Merci d’avoir partagé ce récit.

    ↰ Répondre
  • #57 Hélène le 30 janvier 2008 à 16 h 02 min

    anne k c’est surtout par rapport à Gene que ça m’a choquée en fait, parce que je la connais et j’ai confiance en elle : ça m’a fait mal pour elle et pour la jeune fille.
    Cela étant je te rejoins sur un point, quand l’émotin est forte on perd parfois ses repères et sa réflexion.

    _NaNoU_ sois la bienvenue !

    Mo manifestement tu as lu le texte mais pas l’introduction de Gene : ce texte a été mis en forme pour un concours d’écriture, donc avant tout pour être rendu public. Il ne s’agit en aucun cas d’un journal intime volé (donc oui ton commentaire est violent en plus d’être à côté de la plaque).

    "Pourquoi est-ce que dès que quelqu’un exprime ou se fait l’écho d’une émotion forte, on la soupçonne d’être frelatée ??? Est-ce comme disait Lizou, l’habitude des émissions voyeuses dont on gave les téléspectateurs ?"
    lizou, porteverte, je n’aurais pu dire mieux.

    Mimosa_bleue bienvenue à toi !

    Des Prismes je conçois que tu ressentes tout cela, mais pourquoi as-tu besoin de l’exprimer de cette façon (limite méprisante, pour être claire) ? En quoi le fait que d’autres ressentent autre chose que toi, et soient nombreuses à le ressentir, te pose-t-il un tel problème , ;-)

    ↰ Répondre
  • #58 Christine le 30 janvier 2008 à 14 h 10 min

    Houtchhhhhhhhh !! On en prend vraiment plein la gu**le avec ce récit bouleversant, et on n’en sort pas indemne … Je suis heureuse d’apprendre par Gene que cette petite (jeune) fille s’en "sort" à peu près, que sa famille est vivante et qu’elle réussit brillamment en classe… Ca a l’air d’être quelqu’un de pas ordinaire, qui a vécu de choses encore moins ordinaires qu’elle n’aurait jamais dû vivre (dans un monde parfait …) et qui en est sortie plus forte au lieu d’en être détruite… Je voudrais bien la connaitre… et la serrer dans mes bras :o)

    ↰ Répondre
  • #59 Hélène le 30 janvier 2008 à 16 h 11 min

    Surtout, pourquoi faudrait-il absolument polémiquer sur tout ?…

    ↰ Répondre
  • #60 fran-avec-une-minuscule le 30 janvier 2008 à 14 h 20 min

    j’en ai des frissons partout!!!
    mais qu’est ce qu’elle est devenue cette petite?

    ↰ Répondre
  • #61 Mo le 30 janvier 2008 à 14 h 20 min

    C’est superbe. C’est dommage cependant qu’il n’y ait pas le nom de l’auteur, et surtout qu’on ne lui ait pas demandé son avis avant la mise en ligne… Car ce texte appartient d’abord, et seulement, à la jeune fille qui l’a écrit. J’espère qu’elle n’en sera pas froissée, ni ne sentira trahie (désolée si j’ai l’air violente comme ça, en plus je l’ai lu ce texte, mais je vivrais très mal qu’on rende public mes textes, surtout aussi intimes, sans me demander mon avis).

    ↰ Répondre
  • #62 pal le 30 janvier 2008 à 14 h 23 min

    donc, si je comprends bien, ce texte magnifique et bouleversant a été écrit aujourd’hui, dans le cadre d’un concourset non pas en 1994.
    Cela n’enlève rien à la beauté de ce texte, mais je pense que la précision est d’importance.
    Comment réagiriez-vous si vous appreniez que le journal d’Anne Franck n’a pas été écrit pendant la guerre par Anne Franck ?

    ↰ Répondre
  • #63 Diripouf le 30 janvier 2008 à 14 h 56 min

    Roh la la mais vous nous faites ch*** les filles avec vos precisions inutiles et vos insinuations debiles !!!

    Est-ce que les grands textes sont moins emouvants / interessants / poignants / instructifs si ils ont ete ecrits a posteriori et pas sur le coup ? Ben non.

    Et si le journal d’Anne Frank n’avait pas ete ecrit pendant la guerre, je m’en foutrais comme de l’an 40.

    Puree, y’en a alors…….

    ↰ Répondre
  • #64 Diripouf le 30 janvier 2008 à 14 h 57 min

    Euh, pardon, a la relecture je suis un peu violente quand meme. Desolee, je respire un grand coup et je me calme, promis :)

    ↰ Répondre
  • #65 Cécile de Brest le 30 janvier 2008 à 15 h 14 min

    C’est un texte terrible et magnifique qui révèle une grande maturité et une grande sensibilité, je trouve.

    Quant à savoir quand il a été écrit, qu’importe.Cela n’enlève rien à l’atrocité des événements vécus.

    ↰ Répondre
  • #66 Lène le 30 janvier 2008 à 15 h 21 min

    Ouhaou! Un texte comme ça, ça remet à sa place!
    Il est évident que cette jeune fille a un don d’écriture car au-delà de son témoignage, il y a, je trouve, un vrai talent de narrateur. Et c’est aussi ce qui fait la beauté du texte, et sa force.
    C’est ça qui compte à mon avis, l’intensité qu’elle a réussi à donner à ses mots. Le fait qu’elle raconte sa propre histoire, celle d’une amie ou même si le récit est inventé, a peu d’importance comparé à ce qu’elle transmet d’émotions et de vérité…
    Voilà, merci pour ce texte et j’espère qu’elle sera fière d’avoir touché tant de monde…

    ↰ Répondre
  • #67 Hélène le 30 janvier 2008 à 17 h 29 min

    Tout est dans le ton, Des Prismes. Celui de ton premier commentaire n’est pas agréable. Peut-être que tu l’as écrit avec un grand sourire et plein d’empathie et de gentillesse, mais ce n’est pas ce qu’on ressent en le lisant, c’est tout.

    ↰ Répondre
  • #68 Christine le 30 janvier 2008 à 15 h 38 min

    Tout à fait d’accord avec Diripouf !!

    ↰ Répondre
  • #69 porteverte le 30 janvier 2008 à 15 h 39 min

    Bravo Diripouf, un peu violente c’est vrai, mais je l’aurais bien dit à ta place et je n’osais pas.

    Il y a des sujets sur lesquels je crois on a du mal à être tiède ; oui, heureusement il y en a encore !!!

    Pourquoi est-ce que dès que quelqu’un exprime ou se fait l’écho d’une émotion forte, on la soupçonne d’être frelatée ??? Est-ce comme disait Lizou, l’habitude des émissions voyeuses dont on gave les téléspectateurs ?

    Qu’est-ce que ça peut faire en effet, que l’auteur ait ou non vécu l’événement, du moment qu’elle parvient à nous le faire partager ? C’est de la littérature, pas de l’histoire, même si le cadre est celui d’événements réels et datés, la souffrance, elle, peut être partagée par tous les humains …

    ↰ Répondre
  • #70 Diripouf le 30 janvier 2008 à 15 h 50 min

    Merci les filles je me sens un peu moins seule, meme si je me suis trop emportee :) C’est mon cote latin qui ressort :)

    Comme le dit porteverte, ce qui compte c’est de faire partager l’emotion et de faire prendre conscience d’une certaine realite…

    ↰ Répondre
  • #71 Mimosa_bleue le 30 janvier 2008 à 15 h 50 min

    Ce texte est réellement touchant…ce qui compte c’est bien le contenu et les émotions qu’il procure, non? Bravo à l’auteure et merci de nous avoir fait partager cet écrit! Bonne après-midi

    ↰ Répondre
  • #72 Des Prismes de la Subculture le 30 janvier 2008 à 15 h 56 min

    Bon alors au risque de passer pour une sans coeur,et me faire lyncher, moi perso, ce texte ne m’a pas émue plus que ça.
    Je le trouve hyper cliché et je ne comprends pas qu’on s’extasie devant le style parce que moi ça m’a laissé de marbre.
    Au delà de l’expérience atroce qu’a dû vivre cette jeune fille et du courage qu’il lui a probablement fallu pour exprimer ainsi ses souvenirs, je ne trouve rien d’extatique au texte en lui-même.
    Et pour en rajouter une couche, j’ai un peu de mal avec le concept de "finalement, de quoi se plaint on ?".
    Les problèmes des uns et des autres ne se comparent pas, est-ce qu’il serait juste qu’un aveugle dise à un sourd, "toi au moins tu peux voir " ? Ben non. Aujourd’hui dans les pays industrialisés il y a des gens en souffrance et minimiser le mal être des uns parce qu’il y a pire ailleurs je trouve ça débile. Parce qu’on pourra toujours trouver pire ailleurs…

    ↰ Répondre
  • #73 kat le 30 janvier 2008 à 16 h 02 min

    … =(

    ↰ Répondre
  • #74 Diripouf le 30 janvier 2008 à 16 h 05 min

    Des Prismes : l’appreciation du style est tres personnelle, on aime ou on aime pas, chacun ses gouts.

    Ce que tu dis concernant la "hierarchisation" des problemes est assez vrai : la pyramide de Maslow (http://www.chez.com/deuns/ps/mas... montre bien qu’on a les problemes "de son niveau".

    Je m’explique.

    Si les premiers degres de la pyramide sont accomplis (manger / boire / ne pas se faire tuer), on va "grimper" vers des soucis d’ordre psychologiques, de bien-etre etc. Si on a pas de quoi manger, en gros les peines de coeur on s’en contre-fiche… Logique.

    Logique donc que chacun se plaigne.

    Ceci dit, il fait bon aussi de temps en temps se rappeler que nos soucis sont des soucis… de "haut de pyramide" (enfin, pour la plupart des lectrices, j’imagine – enfin j’espere :).

    Ca ne veut pas dire qu’ils vont disparaitre ni qu’il faudrait qu’on les nie, ca nous rappelle simplement que pour nous, les premiers etages ne sont pas un souci, et rien que ca c’est important… non ?

    ↰ Répondre
  • #75 Diripouf le 30 janvier 2008 à 16 h 06 min

    Oups, le lien c’est http://www.chez.com/deuns/ps/mas...

    Hop.

    ↰ Répondre
  • #76 Soeur Anne le 30 janvier 2008 à 16 h 09 min

    J’ai tout simplement été très touchée par ce texte…

    Au-delà de toute polémique….

    ↰ Répondre
  • #77 Hélène le 30 janvier 2008 à 18 h 09 min

    Et bien je ne suis pas d’accord pal, parce que la réaction de Diripouf est spontanée, un peu emportée mais elle vient du coeur, alors que Des prismes est clairement sarcastique (et limite se fout de notre gueule, voir son dernier commentaire).

    ↰ Répondre
  • #78 Des Prismes de la Subculture le 30 janvier 2008 à 16 h 16 min

    Désolé que tu pense qu’il y a du mépris dans ma remarque parce que ça n’est pas le cas et tant mieux si ce texte a fait réagir plein de monde sur la guerre, les massacres etc… mais de là à dire que ce témoignage frôle le chef d’oeuvre, ben je trouve pas quoi.
    Et j’ai plutôt l’impression (et là je ne blâme personne, hein) que le contenu a primé sur le style. Et comme je l’ai dit dans mon précédent commentaire (probablement pas clairement), ce n’est pas l’expérience en elle même qui ne me touche pas (faudrait être franchement misanthrope) mais la façon dont elle est exprimée. C’est tout. C’est un point de vue. Chacun à le sien.

    ↰ Répondre
  • #79 anne k le 30 janvier 2008 à 16 h 19 min

    Pffiou, y a polémique maintenant ?!

    Perso, j’ai dit mon truc et suite à la remarque d’Hélène, j’ai précisé ma pensée pour ne risquer de blesser ni Gene ni la jeune fille.

    On va pas y passer la vie :-D

    ↰ Répondre
  • #80 siamoise cramoisie le 30 janvier 2008 à 16 h 32 min

    J’ai eu un élève, il y a longtemps, qui avait survécu au massacre de toute sa famille au Rwanda. C’était un garçon tout en finesse, discret, brillantissime à l’écrit.
    En lisant le texte envoyé par Gene, je repense à lui particulièrement. Ce qu’il y avait de très frappant chez lui, c’était qu’il avait le regard profond, mais pas grave.

    Et puis un jour je ne l’ai plus revu. J’aurai aimé lui dire au-revoir avant qu’il ne parte. Je crois qu’il est en Angleterre aujourd’hui

    ↰ Répondre
  • #81 turquoise le 30 janvier 2008 à 16 h 32 min

    Prof de français (entre autres) moi-même, je confirme ce que dit Porteverte au comm.41. Je travaille dans un établissement qui accueille des élèves en grande difficulté – familles en miettes, abandon, délinquance, drogue… et qui viennent de tous les horizons . Vous seriez surprises de voir les qualités de résilience et la maturité de certains ados – je pense particulièrement aux rescapés de massacres comme certains de mes jeunes Rwandais, le visage balafré de coups de machette . Souvent leurs textes soint très maladroits, mais d’une énergie, d’une force incroyables . Le très beau texte que nous ont donné à lire Gene et Marie-B sonne juste et vrai dans sa simplicité .
    J’aimerais beaucoup l’imprimer et le faire lire à mes élèves, car nous travaillons justement sur le journal intime . Gene et Marie-B seraient-elles d’accord ?

    ↰ Répondre
  • #82 Lène le 30 janvier 2008 à 16 h 50 min

    Je suis tout à fait d’accord avec Diripouf dans son comm 41.
    @ Des Prismes: Bien sûr, il ne s’agit pas d’oublier nos problèmes à nous parce qu’il y a pire ailleurs, mais c’est bien aussi des fois de se rappeler qu’ailleurs, il y a "autre chose".
    Pour le style, c’est ton avis, moi je le trouve bon car je le pense "choisi" et que la narration "va" avec le fond. Etant donné qu’il s’agit d’un journal intime, qui plus est d’une enfant, on ne s’attend pas à des phrases à la Balzac, enfin c’est mon avis. La simplicité des phrases reflétant l’état d’une enfant somme toute, me semble tout à fait appropriée et tout à fait digne d’intérêt en soi. Que tu n’aimes pas, c’est tout à fait ton droit, mais là où je rejoins Hélène, c’est que tu juges dans tes propos celles qui aiment.

    ↰ Répondre
  • #83 Louloute le 30 janvier 2008 à 16 h 58 min

    Sublime et poignant.

    ↰ Répondre
  • #84 Des Prismes de la Subculture le 30 janvier 2008 à 17 h 21 min

    @Lene
    Euuuhhh, il y aurait-il quelque chose de pas clair quand je dis "moi perso" ou encore "je trouve" ??
    J’exprime une opinion, je n’ai pas dit que celles des autres valaient peau de lapin…
    Tu dis bien que tu exprime ton avis. Ben moi aussi. Point.

    ↰ Répondre
  • #85 Hélène le 30 janvier 2008 à 19 h 22 min

    Ben oui c’est pas des faux problèmes, c’est juste pas les mêmes…

    ↰ Répondre
  • #86 Des Prismes de la Subculture le 30 janvier 2008 à 17 h 35 min

    Désolé si ça a choqué, c’était pas le but.
    Promis, au prochain post sur le massacre des bébés phoques, je mettrais le ton
    ps : quelqu’un connait le smiley pour faire style qu’on pleure ?? :)
    ps : on s’enflamme pas hein, un peu d’humour dans ce monde de brute que diantre

    ↰ Répondre
  • #87 Hélène le 30 janvier 2008 à 19 h 38 min

    Eh oui chris de paris, justement, c’est aussi ça, la vie… du grave et du léger, qui se côtoient, alternent, passent l’un devant l’autre…
    C’est comme ça que la vie m’intéresse en tout cas, pour ce mélange…

    ↰ Répondre
  • #88 Hélène le 30 janvier 2008 à 19 h 52 min

    Au contraire lily tu fais bien de dire qu’on peut, même en vivant en France, avoir de vrais problèmes de vie. C’est aussi important de le rappeler, que de dire que les problèmes “de riches” méritent eux aussi un minimum de respect et d’empathie, parce qu’ils sont importants et parfois douloureux pour ceux qui les vivent (bon sang j’ai l’impression que cette phrase est totalement incompréhensible !!)

    ↰ Répondre
  • #89 turquoise le 30 janvier 2008 à 17 h 52 min

    Diripouf, la pyramide de Maslow, c’est de l’analyse transactionnelle ou je ne m’y connais pas ? C’est un outil magnifiquement efficace dans les relations humaines, on devrait en parler un jour , si Hélène est d’accord .

    ↰ Répondre
  • #90 pal le 30 janvier 2008 à 17 h 59 min

    je suis mal à l’aise devant les réactions des unes et des autres aux opinions minoritaires dans les commentaires.

    Quand DIRIPOUF dit qu’ont l’a fait ch… avec nos insinuations débiles etc… c’est tout aussi virulent, sinon plus, que ce que dit Des prismes.

    On peut ne pas être d’accord avec ce que dit Des prismes; mais de là à dire que son opinion exprime du mépris, il y a quand même un grand pas…

    Ces deux opinions sont tout aussi respectables l’une que l’autre.

    ↰ Répondre
  • #91 Hélène le 30 janvier 2008 à 20 h 02 min

    "ne pas profiter pleinement de ce qu’on a (y compris de futile parfois), c’est faire insulte à ceux qui manquent de tout" : je trouve ça extrêmement bien dit Dorothée, ça résume ce qui devrait guider notre ressenti de la vie (sans culpabilité pour autant, tu fais bien de le souligner aussi).

    ↰ Répondre
  • #92 Cunégonde le 30 janvier 2008 à 18 h 29 min

    En écrivant"Je doute que …" je ne pensais pas choquer, ni peiner.
    Je suis submergée d’émotion devant un écrit qui nous oblige toutes à nous poser des questions, nous les pas-en-guerre.

    Depuis ce matin et ce soir encore, je suis émue, alors le "je doute que …" est sans importance et je le retire en présentant mes excuses à Gène et à la jeune fille.

    ↰ Répondre
  • #93 Cunégonde le 30 janvier 2008 à 18 h 35 min

    Toutefois, je maintiens que lorsque j’ai lu le texte ce matin, j’ai pleuré et douté à force égale.
    ça doit être cela "fonctionner à l’émotion" !

    ↰ Répondre
  • #94 Sonia, MISS BLOG 2008 le 30 janvier 2008 à 19 h 11 min

    Mon Dieu, j’en reste sans voix…
    Merci de nous avoir donné cela à lire.
    C’est bouleversant. N’oublions pas la folie des hommes…
    Quelle tristesse.
    Comment va se reconstruire cette pauvre gamine ?
    Les bras m’en tombent…
    Merci encore.

    ↰ Répondre
  • #95 Diripouf le 30 janvier 2008 à 19 h 14 min

    Turquoise > euh, je sais pas, c’est mon homme qui m’en avait parlé un jour et j’ai trouvé ça super intelligent. Depuis, quand j’entends des fois des discours sur "les faux problèmes des pays développés", je pense toujours à cette pyramide :)

    ↰ Répondre
  • #96 chris de paris le 30 janvier 2008 à 19 h 33 min

    ça fait bizarre de passer d’une préoccupation de rideau de douche à une histoire de vies et de morts …

    ↰ Répondre
  • #97 lily le 30 janvier 2008 à 19 h 45 min

    J’avoue que je n’ose presque plus dire que étrangement moi aussi la situation qu’a vécue la jeune fille en soi m’a évidemment profondément touchée, mais pas tant son style en lui-même; je ne sais comment l’exprimer, il y a des textes qui vous touchent en plein coeur sur finalement une anecdote, et d’autres (comme ici à mes yeux) qui dépeignent une situation dramatique, touchante en soi, mais dont le texte en lui-même ne vous transperce pas…c’est mon ressenti aujourd’hui à ma propre surprise car en général ce genre de témoignages a l’art de faire fondre en larmes l’émotive que je suis!

    Au sujet des problèmes des lectrices, et sans vouloir jeter un froid, j’aimerais juste rappeler que toutes les lectrices n’ont pas les problèmes du dessus dans la fameuse pyramide, ce qui fait que, même si bien sûr j’ai cette chance d’être en France dans un pays où je ne risque pas de me faire tuer pour des questions qui me dépassent, je vis toutefois actuellement avec 750 euros par mois, donc le problème du que manger (et du vais je manger) aujourd’hui se pose au quotidien. Pourquoi je précise cela? Parce que j’ai un peu de mal avec la réaction : "oui quand on voit ça on se dit qu’on devrait avoir honte de raler sur le pouvoir d’achat"…Je pense qu’on peut être touchée par la situation dramatique qu’a vécu cette jeune fille (au delà du style) et ça n’empêche pas hélas d’avoir ses propres problèmes légitimes…

    J’espère ne pas m’attirer les foudres sur mon commentaire car au final je rejoins un peu Des Prismes dans ce que j’ai ressenti, et j’ai été surprise des réactions à ses commentaires…J’espère ne heurter personne.

    ↰ Répondre
  • #98 Dorothée le 30 janvier 2008 à 19 h 48 min

    J’espère que ce que je vais écrire ne sera pas ressenti comme désagréable, ce n’est absolument pas le but. Au-delà de l’émotion évidente ressentie à la lecture de ce texte magnifique -et je souhaite à Anouchka de s’en sortir autant qu’elle le peut; au moins elle est en sécutité en Belgique, c’est peu mais énorme à la fois- je suis un peu étonnée par la réaction de "surprise" de certaines.

    Malheureusement l’histoire d’Anouchka est assez "classique"; la grand’mère (juive) de mon cousin a vu sa famille massacrée sous ses yeux (sa mère l’avait cachée dans un placard). En 94, j’ai eu une amie burundaise dans ma classe dont le père (vice-président de l’Assemblée Nationale), Tutsi mais ouvertement pro-égalité avec les Hutus, s’est fait embarquer le soir de son anniversaire de mariage, et n’est jamais revenu. La mère a envoyé ses 5 enfants aux 4 coins du monde, 2 en France, 2 en Belgique et le dernier je ne sais plus où. Gloria et Victor venaient donc passer tous leurs week-ends à la maison (et Victor croyait voir des hippopotames dans la Loire^^)….à l’époque j’étais trop jeune (trop bête surtout) pour réaliser ce qu’ils vivaient, heureusement ma mère (orpheline elle-même, ça aide à comprendre les besoins des autres) avait mis un point d’honneur à ce qu’ils aient un foyer (au sens propre) chez nous; et puis ainsi ils pouvaient appeler leur mère (elle s’appelait Généreuse, ça ne s’invente pas) tous les week-ends.

    Malheureusement je crois qu’à notre petit niveau, il n’y a que ça que nous puissions faire. Absolument pas compenser l’incompensable, mais repérer, parmi les gens de toute évidence déracinés, ce en quoi on peut améliorer leur épreuve. Ouvrir entièrement nos portes, y compris affectives…

    Pardon c’est très décousu, j’écris aussi sous le coup de l’émotion.

    ↰ Répondre
  • #99 Dorothée le 30 janvier 2008 à 19 h 58 min

    Non Hélène tu n’es pas incompréhensible :-)

    C’est étrange mais quand je lis ou entends des histoires comme celle-là (ou moins graves), ça résonne en moi comme un appel à vivre plus/mieux, ça ne me culpabilise pas du tout. Ne pas jeter ce que je ne mange pas ne nourrira jamais personne (sinon mon coloc); en revanche, ne pas profiter pleinement de ce qu’on a (y compris de futile parfois), c’est faire insulte à ceux qui manquent de tout (et qui seraient les premiers à vivre "normalement" s’ils le pouvaient. Pas vous?

    ↰ Répondre
  • #100 Lène le 30 janvier 2008 à 20 h 02 min

    Tout à fait d’accord avec toi Dorothée! Moi aussi quand j’ai dit que ce texte m’avait mis une claque, c’est pas dans le sens où mes problèmes sont sans valeur, c’est plutôt dans celui où ce que j’ai de bien est à apprécier plus, ça aide à vivre mieux… Je sais pas si j’ai été claire…

    ↰ Répondre
  • #101 Mah-Yu le 30 janvier 2008 à 20 h 22 min

    Merci pour ce texte,
    je rejoins tout à fait la façon de voir de Dorothée, et pour avoir côtoyé, parfois de très près, des personnes en détresse extrême, profondément malmenées par la vie, je m’autorise à ajouter que la plupart d’entre elles pensent pareil. Qu’elles aiment savoir que les autres profitent de ce qui leur est interdit (par la maladie ou le handicap, par la guerre, par la misère), et qu’elles jugent parfois très durement ceux d’entre nous qui n’y parviennent pas (y compris ceux qui, et c’est fréquent, se laissent "entraîner" dans la culpabilité par une détresse qui n’est pas la leur).

    Ce qu’on fait pour rendre notre vie meilleure, participe la plupart du temps à rendre l’humanité meilleure, et ça, c’est bon pour tout le monde.

    ↰ Répondre
  • #102 Fanchette le 30 janvier 2008 à 20 h 26 min

    Oups j’arrive un peu tard après avoir lu le texte tôt ce matin.

    Certains points de votre débat me parlent tout particulièrement.

    Pour revenir sur les questions soulevées par Pal et Anne k, je trouve également que ce sont de bonnes questions. Certes on peut se laisser porter par l’émotion de ce récit (que l’on en apprécie le style ou pas, comme le fait remarque Des Prismes) et considérer le fond, la violence, la guerre, les victimes innocentes, etc. Mais quand des informations complémentaires sont apportées, dans le but de préciser le contexte pour crédibiliser l’histoire en question, je crois également qu’il faut aller au fond des choses. Moi aussi je serai plus à l’aise avec quelques précisions complémentaires.

    Il ne s’agit pas là de polémiquer sur l’atrocité de l’expérience. Mais contrairement à ce que certaines disent, je crois qu’il faut au contraire "mettre en doute". Tout. Toujours. Pour ne pas être manipulée. Peut-être mes études d’histoire m’ont-elles formaté l’esprit. Tant mieux. J’ai visité Auschwitz il y a quelques années, et même là, j’ai mis en doute. Bien sûr je ne nie pas la réalité de ce camps. Mais parce que je tiens à comprendre le fond des choses et quand certains détails mis en scène me semblent incompréhensibles je veux qu’on m’explique.

    Peut-être vous rappelez-vous les faux charniers de Timisoara ?

    Pour moi, être capable de douter et de remettre en cause est une qualité. Se laisser émouvoir et se révolter contre les atrocités en est une autre.

    ↰ Répondre
  • #103 Dorothée le 30 janvier 2008 à 20 h 34 min

    Merci Mah-Yu, tu le dis bien mieux que moi et avec visiblement beaucoup plus d’expérience…Je trouve ça terrible ces relents d’éducation non pas judéo-chrétienne, mais judéo-chrétiennes mal comprises. Ce qui me fend le coeur, c’est de voir les réflexes de méfiance que nous avons et qui pourrissent nos relations; on a de bonnes raisons pour ça (clairement dans une société où on se fait bien souvent entuber; genre mon cousin qui a hébergé des clodos à cause du froid et qui s’est fait piller), mais quand je vois à quel point ça nous met sur la défensive (moi la première, hein, que les autres soient sur la défensive me touche peu), ça me met vraiment en rage.

    ↰ Répondre
  • #104 turquoise le 30 janvier 2008 à 20 h 39 min

    Ah, Dorothée, que j’aime ce que tu dis sur le prix de la vie et comme c’est important de savoir l’apprécier !
    Bises

    ↰ Répondre
  • #105 Nathanaelle le 30 janvier 2008 à 20 h 44 min

    Ici aussi, une autre retardataire, ici aussi, une rescapée de la fac d’histoire (blink à Fanchette :)) et ici aussi, convaincue forcenée du bienfait à se poser des questions.

    Mais voilà, ici, dans ce cas précis, qu’est-ce que cela nous apporte au fond de savoir si Anouchka a vraiment vécu toutes ces choses-là, de cette manière, à tel âge, dans tel pays ? La force de son histoire ne réside pas là, mais dans sa puissance à éveiller en nous une réaction, une émotion, une réflexion… ca n’a pas peut-être pas une immense valeur journalistique mais c’est justement ce qui en fait un "journal intime"…

    Ce texte m’a remuée jusqu’au fond des tripes. Cela faisait trèèèèèèès longtemps que je n’avais pas été aussi touchée en lisant, simplement. Merci Anouchka, merci à Gene et merci à Hélène.

    ↰ Répondre
  • #106 Mah-Yu le 30 janvier 2008 à 20 h 45 min

    Oui, c’est vrai Dorothée, en ce qui me concerne, j’ai appris (ou plutôt, la vie s’est chargée de m’apprendre) l’importance de la vigilance. La vigilance n’est pas méfiance, et n’empêche pas la foi en l’humain. C’est plutôt un refus de l’aveuglement, le désir de comprendre les choses même si c’est moins joli parfois.

    Dans l’exemple précis du texte d’aujourd’hui, si je l’avais lu sur un site consacré à la compréhension des violences ethniques au Rwanda, j’aurais sans doute activé cette vigilance, sollicité davantage de précisions, demandé à ce que la part des choses soit faite entre les faits, le vécu, la fiction. Mais je ‘ai lu sur le blog d’Hélène, et dans ce contexte, ce récit n’a, pour moi, pas de nationalité, il est embématique d’une souffrance qui est universelle, d’atrocités qui n’ont pas de date, de sentiments qui n’ont pas de couleur.

    ↰ Répondre
  • #107 Mo le 30 janvier 2008 à 22 h 15 min

    Hélène je reviens super tard, je viens de voir ta réponse. Je ne pensais pas qu’il s’agissait d’un journal intime volé (j’avais bien compris qu’il s’agissait d’un récit, merci), d’ailleurs je ne voulais pas du tout dire que ce texte avait été volé : Gene et toi précisez bien qu’une autre personne l’a écrit. J’avais effectivement oublié la mention du concours au moment de poster mon commentaire ; c’est vrai que si elle l’a envoyé dans ce cadre, c’était bien pour le faire lire. Mais à un jury bien délimité, dans un cadre connu et accepté. Et je trouve quand même ça un peu osé de le mettre en ligne, de le faire lire à un tas de gens, avant d’avoir son accord (ce qui ne m’a pas empêché de le lire, on est bien d’accord). Elle ne sera peut-être pas du tout gênée, et même peut-être très contente, certes, mais j’ai réagi en me mettant à sa place: trouvé par hasard un texte de moi (pas plagié, pas volé, on est d’accord) publié sans qu’on m’ait rien demandé, ça m’aurait fait mal. Je suis désolée si, en le prenant de façon trop personnelle, je t’ai donné l’impression de vous considérer, toi et Gene, comme des voleuses de textes, ce n’était pas ce que je voulais dire ni ce que je pensais. Même si tu n’es pas d’accord, j’espère qu’au moins je me suis mieux faite comprendre.

    ↰ Répondre
  • #108 M.Serpy le 30 janvier 2008 à 22 h 44 min

    C’est magnifique, j’ai du mal à réaliser là de suite, bien au chaud dans ma chambre avec mon ordi portable dernier cri… Je me sens si ridicule **rire** Quelle maturité! Chapeau bas pour la jeune fille en tout cas :)… Ce texte m’a foutue une claque en quelque sorte, je sens que je vais moins m’en faire pour mon Bac…

    ↰ Répondre
  • #109 Bisou le 30 janvier 2008 à 23 h 50 min

    En gros, le problème c’est qu’on a un récit, une fiction donc, sur une période historique, réelle. La question est : qu’est-ce qu’attends chaque lecteur de ce type d’écrit?

    En effet, certains preferent donc le fond, et le fait d’etre fortement ému, meme si l’on ne relate pas des faits réels, mais inspirés de la réalité. Forcément c’est "romancé", car aucuns mots ne pourraient meme retranscrire ces horreurs. La force de l’crivain est d’arriver a les trouver justement, pour pouvoir temoigner de la vie. C’est donc le cas de ce texte la, si je ne m’abuse.

    D’autres personnes, par contre, ressentent un besoin de precision quant a ce type de texte, parce qu’on parle d’Histoire. On parle de journal intime = vraie vie. Quelle valeur accorder a un texte qui se veut de la réalité, mais qui ne l’est pas TOTALEMENT? En ce point je comprends Fanchette qui a ce besoin de précision, d’exactitude quant aux faits, encore une fois parce qu’on parle d’histoire.

    Enfin, quant au style d’écriture, j’étais tres contente de voir les témoignages de professeurs qui nous ont confirmé que certains élèves avaient une maturité nécessaire pour écrire de tres belle maniere. Personnellement, je crois que j’adhere un peu moins que certaines a ce style parce que justement, c’est tres bien ecrit. Et qu’on m’avait annoncé un texte simple, brut. Finalement, j’ai été décue de la trop bonne qualité d’ecriture, le comble !! :-) Oui, je trouve que les mots sont trop bien choisis pour montrer un ressenti spontané, et personnellement cela m’a empeché d’etre totalement émue… totalement, bien entendu, je ne suis pas un coeur de pierre :-).
    Finalement, je pense qu’un bon écrivain, imaginant malheureusement les horreurs qui peuvent se passer en tant de guerre, aurait tres bien pu écrire ce texte, sans avoir vécu les faits. Je vais surement en faire hurler beaucoup, mais c’est juste ce que je pense, n’oubliez pas que le but de tout cela est d’échanger des opinions, et si possible pas toutes les memes, sinon on n’en sort pas trop grandi.

    Il faut bien comprendre le sens caché de ce que je viens d’écrire : je pense que "Anouschka" a de reelles qualité d’écriture, et j’espere qu’elle aura envie de continuer comme ca ! :-)

    ↰ Répondre
  • #110 Dorothée le 31 janvier 2008 à 0 h 17 min

    Bisou je suis super choquée par ce que tu écris, ce n’est quand même pas comme si ce texte sortait de nulle part, c’est une élève de Gene. En fait je trouve ce genre d’attitude réellement monstrueux (au sens propre=inhumain). Ah, peut-être Anouchka a-t-elle "omis" de dire qu’elle s’est cachée derrière un sac de haricots et non de riz, tu l’excuseras, hein. Oh, mais elle aurait dû filmer la situation, tiens, là tu aurais peut-être encore pensé qu’il y avait trucage. Ou que c’était louche qu’elle ait pensé à filmer, voire qu’elle ait eu une caméra.

    En 40, il y a eu des rumeurs comme quoi les Juifs qu’on raflait étaient gazés quand ils ne mouraient pas de faim et d’épuisement. Bof, information non vérifiée hein…beaucoup n’y ont pas cru, certains n’y croient même toujours pas, ça s’appelle du négationnisme et c’est -théoriquement- puni par la loi tellement c’est grave.

    Le truc c’est qu’aujourd’hui il n’y a pas de moyen de douter de ce qui s’est passé. Nier les souffrances -objectives et évidentes- de quelqu’un c’est le meilleur moyen de le mener à la folie, à juste titre. Si Anouchka a été "imprécise"(shame!!!) c’est sans doute au sujet de l’irracontable et certainement par pudeur. Ce qu’on peut aisément comprendre quand on voit certaines réactions par rapport au récit certainement édulcoré d’une réalité à laquelle toi-même, bien au chaud, tu es incapable de faire face.

    Peut-être un jour seras-tu aussi témoin de l’abominable, je te souhaite de ne pas tomber sur des crédules le jour où tu en témoigneras. Ou des gens qui veulent rester dans un monde de Bisounours, au choix. "Remettons nos préjugés, ils nous tiennent chaud".

    Pardon Hélène si je suis hyper vindicative, polémique et violente, n’hésite pas à supprimer mon commentaire, mais j’espère qu’entre-temps il aura un peu fait réfléchir Bisou (tiens, comme Bisounours!!).

    ↰ Répondre
  • #111 Fanchette le 31 janvier 2008 à 0 h 19 min

    @ Bisou : "un bon écrivain, imaginant malheureusement les horreurs qui peuvent se passer en tant de guerre, aurait tres bien pu écrire ce texte". Tout à fait d’accord. C’est le principe du romancier que de s’approprier une histoire, une époque, etc. Il faut juste éviter les confusions de genres. La notion de Journal intime évoque implicitement le témoignage. D’où mes interrogations. Cela m’intéresse de savoir qui est l’auteur d’un texte et quel est son rapport à ce qu’il raconte. Cela change ma perception de l’événement relaté. Lire le mythe arthurien dans l’hagiographie du 11e sicèle ce n’est pas la même chose que de lire l’histoire de Guenièvre par Nancy McKenzie. Les enjeux au moment de la publication ne sont pas les mêmes…
    Ah tout ça me rappelle de nos vastes débats (as-tu vécu les mêmes Nathanaelle ?) : qu’est-ce que la vérité historique ? – J’adore… Bon ben c’est pas le tout mains maintenant : au lit !
    et merci Gène et Marie-B pour cette lecture et ce débat du jour.

    ↰ Répondre
  • #112 Dorothée le 31 janvier 2008 à 0 h 19 min

    des incrédules évidemment.

    ↰ Répondre
  • #113 Fanchette le 31 janvier 2008 à 0 h 39 min

    Dorothée : à force d’être crédule au contraire on en arrive à l’affaire des faux charniers de Timisoara. C’est la circulation circulaire de l’information, qui aboutit à une véritable désinformation.
    Un peu de mesure dans les deux sens ne nuit pas.
    Un peu de mesure dans nos propos ne nuit pas non plus à la qualité de nos échanges ;-)

    ↰ Répondre
  • #114 Dorothée le 31 janvier 2008 à 0 h 46 min

    Fanchette: certes, mais c’est pas comme si on ne savait pas que ça a existé, jusqu’à preuve du contraire il y a bien eu génocide au Rwanda en 94. Et les témoignages convergent. Comme je le disais plus haut, on se fout pas mal que ce soit un sac de riz ou un sac de haricots, la vraie question n’est évidemment pas là.

    Timisoara est un épiphénomène, en comparaison avec les atrocités qui se passent chaque jour dans le monde; et s’en servir pour douter de tout je trouve ça gravissime.

    Après, certes, je suis virulente, clairement; mais ce que j’ai écrit n’arrive pas à la hauteur de la cheville de ma révolte (oui bon il est tard hein) face à ce genre d’attitude…

    Sur ce bonne nuit.

    ↰ Répondre
  • #115 Dorothée le 31 janvier 2008 à 0 h 52 min

    Et puis c’est pas franchement un sujet de conversation de salon, donc le relativisme et le "je te comprends mais permets-moi un détail…" n’est pas vraiment de mise, d’ailleurs dans un salon soit je me serais barrée (chez des gens), soit j’aurais sorti les gens tenant des propos pareils (chez moi).

    ↰ Répondre
  • #116 Hélène le 31 janvier 2008 à 10 h 52 min

    "Ce qu’on fait pour rendre notre vie meilleure, participe la plupart du temps à rendre l’humanité meilleure" : très belle phrase Mah-yu, et si sage ! J’approuve à fond !

    Fanchette je suis absolument d’accord avec toi sur l’attention qu’il faut porter à la manipulation. Mais pas quand il s’agit de qqn que je connais et en qui j’ai confiance.
    J’ai "défendu" Gene comme je l’aurais fait si on mettait en doute une histoire du même type rapportée par toi.
    Quelque part c’est aussi ne pas me faire confiance à moi.

    Nathanaelle merci de rajouter qu’en effet il ne s’agit pas d’un récit journalistique,mais d’un journal intime, ce qui change pas mal de choses, et dans un contexte que Mah-yu rappelle tout à fait à propos.

    Mo je te remercie d’avoir reprécisé ta pensée, et je comprends ce que tu veux dire. Hier matin, alertée par mail par Fanchette, j’ai imméditaement contactée Gene pour lui parler de cet aspect, et songé à retirer le texte. Après en avoir discuté nous avons décidé de le laisser en ligne pour le moment, Gene étant sûr que la jeune fille en serait fière (elle la connaît, laissons-la parler pour elle au lieu de le faire nous-même)..
    J’espère que ça sera le cas, parce que sinon comme toi, ça me fera mal pour elle et je m’en voudrai beaucoup.

    Bisou je suis assez d’accord avec la réponse que te fait Dorothée, elle a pris le temps d’exprimer 10 fois mieux que je ne l’aurais fait, ce que ton commentaire provoque chez moi.
    Quant au fait de ne pas sortir grandi d’une discussion non polémique, je ne suis absolument pas d’accord, c’est une réaction adolescente de dire ça, on peut tout à fait être d’accord et néanmoins pousser le raisonnement et la réflexion plus loin.

    ↰ Répondre
  • #117 funambuline le 31 janvier 2008 à 10 h 09 min

    Bon. Je ne veux pas entrer en matière sur le sujet, vous l’avez fait.

    Mais la forme de ce texte est vraiment intéressante. L’idée (même si elle est imposée) du journal intime est très bien exploitée, elle permet d’expliquer la "culpabilité" (ressentie) des victimes rescapées. Elle permet aussi de rapprocher cette "petite noire" (pour reprendre les termes du textes) des "petites blanches" qui écrivent tout à fait le même genre de choses dans leur journal (du genre "je déteste mes parents, ma soeur, etc..", "il m’aime, j’en suis sûre, j’ai vu des signes qui ne trompent pas", "j’en ai marre de ma vie trop nulle", "personne ne me comprends à part toi, cher journal", etc…), ce qui ajoute encore plus à la "surprise" de ce qui se passe par la suite.
    J’espère que ton élève pourra continuer à écrire, et qu’elle aime ça, car il y a un vrai potentiel. Même si son écriture est très simple, elle est forte, elle joue avec les mots. Ce texte est plein d’images très bien travaillées. Bref. Un grand bravo à ton étudiante pour cette réaction (si tu lui fait part du fait que tu as "publié" son texte ici).

    ↰ Répondre
  • #118 funambuline le 31 janvier 2008 à 10 h 18 min

    *MODE 15ème DEGRE ON*

    Et à part ça, j’veux dire, vous pourriez revenir aux questionnements essentiels:
    – comment faire repousser ses cheveux après s’être crépé le chignon (par exemple dans les commentaires d’un blog) ???
    – la farine de riz (quand on se colle à un sac, par exemple) est-elle hydratante ou désséchante???
    – quand on s’appelle anouchka, doit-on mettre des produits Dr Hauschka uniquement???
    – est-ce nécessaire de mettre des crèmes contour des yeux dès 13 ans???

    *MODE 16ème DEGRE OFF*

    ↰ Répondre
  • #119 princessevarda le 31 janvier 2008 à 10 h 25 min

    @Funambuline ;-))))))))

    ↰ Répondre
  • #120 alex le 31 janvier 2008 à 10 h 32 min

    Que c’est bouleversant… Je trouve aussi que la jeune fille écrit vraiment bien pour son âge, le texte est magnifique et terrifiant. Nos petites préoccupations quotidiennes ne valent pas grand chose.

    ↰ Répondre
  • #121 Fanchette le 31 janvier 2008 à 12 h 14 min

    Hélène : bien sûr, j’ai confiance en toi, qui a confiance en Gène, qui a confiance en son élève. C’est juste que c’est une longue chaîne de confiance et que ça déclenche en moi quelques questionnements. C’est peut-être une déformation professionnelle… Ce qui ne m’empêche pas d’être émue par ce récit. Ni de trouver des talents d’écriture à son auteur (ou de respecter ceux qui ne lui en trouve pas). Ni de ne pas remettre en cause les massacres au Rwanda.
    Mais visiblement je n’arrive pas à exprimer ici pourquoi la "qualité" de l’auteur (j’entends par qualité, sa définition, son rapport à l’événement) a de l’importance pour moi, sur la manière dont je vais lire ses propos. Ce qui ne m’empêche pas pour autant d’apprécier autant les romans, que les récits, que les essais. Je tiens juste à savoir dans quel genre je me trouve… Mais je conçois que pour d’autre cela n’a pas d’importance. Simplement pour moi ça en a.
    Et je suis d’accord avec toi sur la polémique : quand elle est argumentée, elle m’intéresse. Dans mon salon, tout le monde n’a pas la même opinion (enfin, y’a des traits communs, faut pas pousser…). La dernière conversation antagoniste a eu lieu sur le film In to the Wild…

    ↰ Répondre
  • #122 Mlle Crapaud le 31 janvier 2008 à 12 h 35 min

    C’est un très joli texte mais il ne m’a pas fait pleurer… il m’a juste donné envie de prendre dans mes bras la petite Anoushka (ou Marie-B…, ou tous les enfants qui vivent ça en fait) pour effacer ces souffrances.
    Ce que je vais dire est d’une platitude exaspérante, mais la vie n’est vraiment pas juste. J’avais entendu parler de la pyramide de Maslow (d’ailleurs je ne sais plus qui a passé un lien mais il ne marche pas, en tout cas chez moi, enfin qu’importe Google est mon ami), et j’aime assez cette théorie. J’ai lu vos explications là-dessus et ça m’a fait penser à la ‘théorie du bonheur’ selon Epicure : il disait en gros qu’on n’était heureux que lorsque les besoins "nécessaires" étaient remplis, à savoir manger, boire, dormir, être en bonne santé quoi. Que le reste n’était que littérature, et que la course aux divers désirs pouvait perdre l’homme.
    J’ai toujours été fascinée par les grosses différences de préoccupation entre les habitants de pays "riches" et ceux des pays "en développement". Dans les premiers on se plaint parce que les assiettes n’ont pas la bonne couleur et dans les seconds parce qu’elles sont vides, selon les caricatures ambiantes. Mais bon, c’est cliché tout ça…
    C’est dur de savoir savourer la vie et de comprendre comment la prendre avec philosophie. J’ai du mal à m’adapter au monde.

    (ce message est très décousu et peut-être qu’il ne veut rien dire, je m’en excuse)

    ↰ Répondre
  • #123 Bing le 31 janvier 2008 à 14 h 47 min

    C’est un texte vraiment très touchant pour moi ! mais j’avoue que je me suis aussi posé des questions… que je ne poserais pas ici même si j’aurais bien aimé comprendre, c’est inutile : du coup, j’ai compris ;)

    Mais c’est un peu dur de massacrer sur pieds celles qui ont réfléchi au-delà des sentiments :/
    Certaines ont peut-être appris, certaines ont peut-être vécu des choses qui les font voir plus loin que le bout de leur cœur. Elles ne sont pas pour autant monstrueuses / méchantes / négationnistes ou autres horreurs citées ici…

    Bref, merci Gene (je n’ai pas douté de ton honnêteté) merci Hélène (de la tienne non plus ;). A la puce, je lui souhaite un joli futur et merci aux filles qui se sont posé des questions, elle m’ont rassuré : je ne suis pas (qu’ ?) un monstre plein de doutes :)

    ↰ Répondre
  • #124 Hélène le 31 janvier 2008 à 17 h 27 min

    Non Mademoiselle Coco, ce texte n’es pas une fiction, il y a donc bien un vrai problème d’appréhension et de compréhension du truc.

    ↰ Répondre
  • #125 Dorothée le 31 janvier 2008 à 16 h 02 min

    Bing, ce que je voulais dire par là c’est que cetains doutes sont un peu malvenus. Je comprends parfaitement qu’on puisse s’interroger sur l’âge de la demoiselle, qui à mon avis n’a pas 13 ans effectivement; en même temps, quand ils débarquent en France ou en Belgique, ils n’ont pas vraiment l’âge des autres de leur classe; Gloria par exemple avait 19 ans en 2nde quand j’en avais 15. Mais Anouchka n’est certainement pas arrivée en Belgique pour rien, et les faits relatés, qu’ils soient absolument fidèles à la "réalité" ou pas, ont malheureusement existé. Peut-être que l’histoire est un mix de la sienne avec celle de sa voisine, à la limite peu importe, je ne crois de toutes façons pas que ce soit à nous de remettre ça en question, qui sommes-nous pour le faire?

    Ca me rappelle une petite fille qui, toute son enfance, a essayé comme elle pouvait d’appeler au secours parce que son père frappait sa mère. Réponse des grands-parents: "mais non tu te fais des films, les cris que tu évoques, c’est qu’ils doivent être en train de faire l’amour"….Faire douter les gens de l’horreur qu’ils ont vécu, je trouve ça criminel. On peut avoir des sensibilités différentes, mais il y a certains sujets où c’est pire de douter que de ne pas le faire.

    ↰ Répondre
  • #126 Hélène le 31 janvier 2008 à 18 h 28 min

    Je suis d’accord avec le dernier paragraphe de Dorothée, on est sur mon blog de fille je vous signale, pas sur le blog du Monde Diplomatique : ce texte n’a pas être jugé comme un document historique.

    Et ce besoin de décortiquer, de pinailler, de se méfier de tout, me semble suspect et très négatif, c’est tout.

    Mademoiselle Coco j’aimerais que tu ne sois pas aussi péremptoire dans tes arguments : tu ne sais rien de cette jeune fille, ni des dates, ni de à quel âge elle a vécu ça et à quel âge elle a décidé de l’écrire, pourquoi as-tu besoin de douter ?

    C’est "trop beau pour être vrai", queluqe part, un témoignage aussi fort donné à lire comme ça sur ce blog qui n’a rien à voir ? C’est forcment trafiqué, frelaté, faussé, inventé ?

    Le doute n’est pas toujours bon, il est parfois destructeur je trouve, et du côté sombre des choses.

    ↰ Répondre
  • #127 Mademoiselle Coco le 31 janvier 2008 à 17 h 20 min

    Je ne vois vraiment pas le lien entre le fait :

    – de dire "ce texte ne m’a autant émue que vous"
    – de faire remarquer que si Marie-B a 13 ans (même 16) aujourd’hui, elle ne peut pas être Anouchka (2008 – 1994 = 14 si je ne m’abuse… Donc une jeune fille de 13 ans aujourd’hui n’était même pas née en 1994 !!)
    – de voir que Domédi devient un garçon au milieu du récit

    C’est juste dire "ce texte est une fiction. Bien écrit, mais une fiction quand même". Ca n’a RIEN à voir avec le fait de dire que le génocide rwandais est une fiction. Marie-B. n’est pas Anouchka, mais a sans doute été baignée depuis son enfance par des récits de proches ou de moins proches qui eux avaient vécu ces horreurs, d’où son ton juste et saisissant. Douter sur la véracité de l’histoire n’est pas douter sur la véracité de l’Histoire !!

    ↰ Répondre
  • #128 Mademoiselle Coco le 31 janvier 2008 à 17 h 43 min

    Mais Hélène, ce n’est juste pas mathématiquement possible qu’une jeune fille de 13 ans ait vécu le génocide qui a eu lieu il y a 14 ans (sauf si le texte date lui-même de plusieurs années, évidemment, mais je ne l’ai pas compris comme ça). Quand je parle de fiction, c’est comme si moi, aujourd’hui, je racontais à la première personne sous forme de journal intime la Shoah. Mais ce n’est pas parce que je ne l’ai pas vécue qu’elle n’a pas existé !! Mon récit serait pourtant de la fiction se fondant sur des faits réels.

    Honnêtement, je m’en fiche au fond de savoir exactement qui a écrit quoi dans quelles conditions. Mais j’ai trouvé brutal de traiter celles qui évoquaient cet élément de négationnistes et de les clouer au piloris. Ce n’était pas le propos (ni leur propos) à mes yeux.

    ↰ Répondre
  • #129 Lariska le 31 janvier 2008 à 17 h 45 min

    Dorothée, je crois que tu comprends mal ce que Bing veut dire. Il ne s’agit absolument pas de douter de la réalité des faits ou de ce que cette adolescente a vécu. Mais simplement de se poser la question de quelle est l’origine de ce texte, comment il a été composé… Ce type de démarche est essentiel en histoire, comme dans tous les autres domaines scientifiques. Pour analyser des données, quelles qu’elles soient, il te faut des informations sur ces données, comment elles ont été collectées, par qui, quand etc. Prendre un peu de recul par rapport aux données brutes en quelque sorte.

    Tu me diras qu’on est pas en train de soutenir une thèse d’histoire ici et qu’on s’en fiche. Oui mais il s’agit d’un sujet très grave et historique. Donc il est inévitable que certaines personnes, par expérience professionnelle ou personnelle, en viennent à (se) poser ces questions.
    Cela n’enlève rien à l’horreur de ce qui s’est passé au Rwanda à cette époque, ni à la beauté du texte écrit par cette jeune fille, ni à sa sincérité, ni à la sincérité de toutes les personnes qui ont réagi à ce billet.

    Personnellement j’ai trouvé ce texte très bien écrit et très poignant. Je souhaite le maximum de bonnes choses à son auteur. Est-ce que le concours a déjà eu lieu? Je serais contente qu’elle gagne quelque chose.

    ↰ Répondre
  • #130 Dorothée le 31 janvier 2008 à 18 h 07 min

    Mademoiselle Coco: tu sais, tu peux me dire directement que tu m’as trouvée excessive, je trouve ça un peu injuste (pour Hélène) que tu t’adresses à Hélène pour le dire, et j’assume l’entière responsabilité de mes propos; sans compter qu’en ce qui me concerne, ce qu’on (toi ou Fanchette ou d’autres- pourra dire sur ce sujet -comme sur un autre- n’influera pas dans nos "relations" futures. J’aurais utilisé exactement les mêmes termes avec des "vraies" amies. Enfin bref, tout ça pour dire qu’Anouchka a certainement plus de treize ans effectivement, mais que ça ne me semble pas être le point essentiel, ni une raison pour douter à l’excès. Gene pourra lui demander son âge à l’occasion si ça peut vous "rassurer" quant à la véracité des faits. Certes je suis excessive dans ma façon de m’exprimer, mais c’est aussi pour me faire mieux comprendre. Et parce que je ressens les choses fortement, aussi ;-)

    Lariska: j’ai relu plusieurs fois les différents commentaires allant dans le même sens, et il ne m’a pas échappé que Fanchette et Bing étaient plus mesurées que Bisou; il n’empêche que le fond me dérange toujours autant. On n’est pas non plus sur un blog d’histoire, et ce texte n’a à mon sens pas vocation à figurer dans les manuels. Sa présence ici n’est donc pas d’ordre historique, il n’a pas à être jugé au travers de ce biais.

    ↰ Répondre
  • #131 Mademoiselle Coco le 31 janvier 2008 à 18 h 31 min

    Oui Dorothée, je sais que je peux te dire les choses directement ;-) Mais en l’occurrence, ce n’était vraiment pas toi que je visais en particulier à travers Hélène. Et même, il n’était pas question de me cacher derrière Hélène pour atteindre qui que ce soit indirectement : dans mon commentaire, la première partie était une réponse à Hélène, et la deuxième partie était une remarque générale, qui ne s’adressait à aucune en particulier :-)

    ↰ Répondre
  • #132 Mademoiselle Coco le 31 janvier 2008 à 18 h 53 min

    Hélène, je n’ai pas besoin de douter : ce texte m’a émue aux larmes et basta. Mais il me semble réducteur de ne voir en celles qui s’interrogent que des chieuses négiationnistes. Leur interrogation relevait pour moi plus de la curiosité que du doute, et il n’est pas inintéressant de savoir si ce texte est un témoignage direct ou non. Sans que la réponse à cette question n’influence en rien l’appréciation que l’on peut en faire : je serai aussi émue, il sera aussi bon dans un cas que dans l’autre, mais ça ne sera pas le même texte, c’est tout.

    ↰ Répondre
  • #133 Dorothée le 31 janvier 2008 à 18 h 55 min

    Bon, parce que c’est moi qui ai été brutale et qui ai parlé de négationnisme, hein, donc forcément je me suis reconnue. Merci de cette mise au point.

    ↰ Répondre
  • #134 Chicorée le 31 janvier 2008 à 19 h 12 min

    J’arrive après la bataille mais je profite que les commentaires ne soient pas clos (souvent mon problème).J’apprécie ce blog pour ceci : la diversité des opinions exprimées et le débat mené bon gré mal gré , d’ailleurs sur n’importe quel sujet. Ce n’est pas rien , c’est précieux et essentiel . Reconnaissons à Hélène cette liberté donnée. Je ne reviendrais pas sur la question. je retiens seulement qu’il ne faut pas oublier les évenements de 1994 au Rwanda. Et puis je ne peux pas m’en empêcher sur la souffrance des jeunes filles africaines il y a "Contours du jour qui vient" de Léonora Miano et un autre bijou "L"hisbicus rouge" de Chimamanda Ngozi Adichie qui passionneront la jeune auteur et peut être en quelque sorte l’aideront à se construire….

    ↰ Répondre
  • #135 KRiSS le 31 janvier 2008 à 20 h 49 min

    Merci pour ce joli texte, c’est bouleversant..

    ↰ Répondre
  • #136 Mo le 31 janvier 2008 à 22 h 14 min

    Hélène, je suis contente qu’on se soient comprise. Et je soutiens Chicorée : "L’Hibiscus pourpre" est un livre formidable.

    ↰ Répondre
  • #137 Mo le 31 janvier 2008 à 22 h 14 min

    qu’on se SOIT…

    ↰ Répondre
  • #138 Bisou le 1 février 2008 à 0 h 14 min

    Ce qui est rigolo dans l’histoire, c’est que celles qui pensent comme tout le monde peuvent se montrer tres virulentes, comme l’a été Diripouf hier, et elle l’a remarqué et justifié par un sujet qui l’avait emportée. C’est le meme cas pour Dorothée. "Ah, excuse-moi de t’avoir taxée de négationisme, c’est juste que ca me tient tres a coeur".

    Celles qui ne pensent pas pareil que la majorité par contre, peuvent écrire de quelle que maniere que ce soit, elles vont se faire fustiger. Alors qu’on a toutes montré beaucoup de pondération dans nos propos. Enfin pas moi apparemment, j’ai juste commencé par les différents types de lecteurs et donc d’attentes, en montrant bien que forcément, chacun lit un texte a sa maniere. Mais ca n’a pas du suffire… c’est arrivé quelques fois de toute facon que certaines se fassent lynchées par tout le monde parce qu’elles montraient un désaccord, meme de maniere pondérée par exemple, on les taxe d’aggressivité alors qu’elles se font aggressées dix fois plus apres. Sauf que la majorité a raison…

    Ah oui, apparemment mes propos te semblent moins mesurés que ceux de Fanchette et Bing. J’avais bien relu avant de poster evidemment hier soir, craignant toutes ces reactions, et la tu m’as mis le doute bien sur: "et si j’avais pas mis le bon ton?" Je suis donc allée revoir, et je te trouve donc totalement injuste. C’est donc surement parce que tu ne me connais pas, alors que Fanchette et Bing oui, ce sont des habituées. (rien de personnel contre vous les filles, je fais juste remarquer. :-) )

    Je vais toutes vous faire hurler, je le sais, mais je termine. J’écris tout ca en fait, parce que, forcément, j’aime beaucoup ce blog. Qui ne l’aimerait pas ? Mais je suis décue de voir encore une fois certaines aggresser tant que ca d’autres parce que leurs opinions divergent un peu. Et Hélène, tu vas me dire que c’est pas vrai, que les opinions divergentes ne sont pas un probleme, tant qu’elles sont argumentées et tout. Bah c’est le cas ici.

    Enfin, rapport finalement a ce dont on nous accuse: de douter du génocide du Rwanda ??? Pardon ?? Est-ce que quel’qu’un a jamais ecrit ca dans ses commentaires? Que l’on doutait qu’il y ait eu des atrocités durant cette periode?? Je suis écoeurée. Mademaoiselle Coco et Lariska ont tres bien compris le fond de ces QUESTIONS, et non PAS mises en doute, et surtout l’ont tres bien expliqué, donc je ne repeterai pas. J’ajouterai juste que, comme l’on ne parle que du texte en lui-meme, il devrait normalement etre inutile de preciser que la confiance en Gene, Marie-B et Helene n’a aucune raison d’etre remise en cause, ne confondons pas tout. Nous ne parlions pas des gens, mais du texte. Personnellement, j’ai toujours parlé du texte. Sauf pour dire que moi aussi je trouvais que Marie-B pourrait continuer dans le chemin de l’ecriture.

    Voila, je vais me relire maintenant, ou peut-etre des a present, m’excuser en disant que tout cela me tenait a coeur… bah oui, on m’a dit que j’etais negationniste, refusait d’accepter le genocide du Rwanda, je suis virulente, et limite mechante, je refuse clairement et categoriquement de croire l’histoire de Anouschka, je suis pointilleuse et ne sais pas apprecier la vie, je me méfie de tout, et je suis tres negative dans la vie… oui on s’en est pris plein la poire, et je peux vous dire que vous touchez les gens dans ce qu’ils sont. Or jamais, mais jamais personne n’a remis en cause vos ressentis a vous sur le texte…

    ↰ Répondre
  • #139 Dorothée le 1 février 2008 à 1 h 22 min

    Bon ben si tu veux parler du texte parlons du texte, je pourrais dire que je n’aime pas le style façon "petit Nicolas", que je ne pense pas que ce soit un journal intime écrit sur le coup et que sa réaction face aux bonnes soeurs qui la recueillent me semble injuste, et que je préfère lire les BDs de Pénélope Jolicoeur; je ne l’ai pas écrit parce que ça n’avait aucun intérêt pour le schmilblick, l’exprimer m’aurait paru insultant.

    Je ne m’excuse pas de t’avoir taxée de négationnisme puisque je ne l’ai pas fait, j’ai dit que ce genre de déni concernant les événements de 39-45 s’appelaient du négationnisme, j’ai donc établi un parallèle, je ne t’en ai pas accusée; et j’ai utilisé ce parallèle pour que ce qui me choquait t’apparaisse plus clairement, en vain visiblement.

    En écrivant ce que tu as écrit, tu savais pertinemment à quoi t’en tenir puisque tu as même écrit "Je vais surement en faire hurler beaucoup, mais c’est juste ce que je pense, n’oubliez pas que le but de tout cela est d’échanger des opinions, et si possible pas toutes les memes, sinon on n’en sort pas trop grandi.", ça signifie quand même bien que tu assumais pleinement le fait d’être choquante, et donc qu’on puisse réagir vivement. Il y a des sujets qui sont "sacrés" à mon sens (peut-être pas pour toi) et qui ne prêtent pas, comme je le disais, à des "discussions de salon". Je prends un exemple (un exemple hein, même pas un parallèle cette fois): tu supporterais d’échanger des opinions sur le bien-fondé ou pas de l’inceste? On peut discuter, dans cet exemple, de ce qui peut pousser quelqu’un à l’inceste, des modalités à mettre en oeuvre pour protéger la petite enfance, et de bien d’autres choses encore; mais pas de savoir si c’est bien ou mal.

    Tu évoques enfin (au sens de finalement, hein) l’intérêt de ce blog que tu aimes; je l’aime aussi pour sa liberté de ton, mais pas seulement. Je l’aime aussi parce que justement il y a des limites, qu’il peut m’arriver de franchir, mais je fais confiance à Hélène pour me le dire le cas échéant. Je la connais très peu, mais au fil de la lecture de ce blog je l’estime chaque jour davantage, et si un jour elle me dit que je vais trop loin ou que je délire je me remettrai en question, comme avec tous les gens dont j’estime l’opinion (relativement rares malgré tout, je te l’accorde;-) ). Je te signale au passage qu’Hélène n’a pas approuvé tout ce que j’ai dit, elle a juste choisi de laisser mon commentaire comme elle a laissé le tien, c’est complètement différent. Je le précise pour qu’il n’y ait pas d’amalgame injuste.

    Et comme je le disais maladroitement à Mademoiselle Coco, ma virulence n’est pas à prendre personnellement; je ne réagissais par définition qu’à ce que tu as écrit puisque je ne te connais pas. Je ne me permettrai jamais de réduire quelqu’un à ce qu’il écrit ou pense, et je m’autorise à croire que si tu avais été "en première ligne" dans cette histoire (si tu avais rencontré Anouchka par exemple) ta réaction aurait été sensiblement différente, plus humaine. C’est peut-être intrusif de ma part de le penser, tu as le droit de me contredire là-dessus hein ;-) Enfin tout ça pour dire que de ce point de vue-là au moins, tu peux dormir tranquille.

    Sinon, le sujet est resté bien présent dans ma tête aujourd’hui, et spontanément je me suis tournée vers le testament incroyable laissé par un des moins de Tibhirine; il n’est pas "historique" et n’a pas été rédigé devant un notaire, mais il me touche profondément. Les événements ont plus de douze ans aussi, et tout le monde ne l’a pas forcément lu; voici le lien si ça vous intéresse: oumma.com/article.php3?id… Bonne nuit.

    ↰ Répondre
  • #140 Dorothée le 1 février 2008 à 1 h 33 min

    PS: je ne fais absolument aucun parallèle entre les deux textes, que ce soit clair, si ce n’est au niveau de l’émotion; d’un côté on a un acte libre posé consciemment par un adulte, de l’autre la souffrance d’une enfant qui n’avait rien demandé et à qui on a tout pris.

    ↰ Répondre
  • #141 baboucha le 1 février 2008 à 13 h 05 min

    je suis tout à fait d’accord avec Bisou,
    je lis ce blog avec grand plaisir depuis très longtemps et je poste rarement un commentaire, mais je trouve effectivement que l’intolérance est clairement du côté de la majorité…
    Je trouve les questionnements intéressants, car je suis curieuse aussi, sans être "négative" ou autre. Sur ces sujets sensibles (j’ai aussi été très émue par ce texte!) les questions ne semblent plus être de mise, il faut être d’accord. Or douter est sain, on peut douter sans être négative. Sur le coup je ne me suis pas posée ces questions, c’est vrai, mais cela ne m’a pas empêché de les trouver pertinentes. Je n’ai pas ressenti d’attaque envers Gene ou son élève.

    Bref, je comprends aussi tout à fait que c’est le blog d’Hélène et que c’est elle la chef de facholand… Donc si je ne suis pas contente je m’en vais!
    Ce que je fais de ce pas!

    ↰ Répondre
  • #142 Hélène le 1 février 2008 à 15 h 50 min

    Chicorée je suis heureuse de n’avoir pas eu à fermer les commentaires sous ce billet, ça aurait été très dommage.
    Et Contours du jour qui vient, quelle merveille absolue !!

    Bisou je pense que ton commentaire va me faire beaucoup réfléchir à la façon dont je suis avec vous toutes, et dont vous êtes entre vous, à ce que j’encourage ou pas sans m’en rendre compte.
    Il y a en effet un problème de tolérance envers la minorité, qui vient de moi, et sur lequel il faut que je travaille (même si ça n’est pas facile parce que je suis généralement d’accord avec la majorité, et que mon caractère entier et volcanique s’accomode mal de pondération et de tolérance, ce que je regrette).
    Je te remercie d’avoir pris la peine de me le dire de façon subtile, sans me le jeter violemment à le figure.

    Cela dit je reste d’accord avec Dorothée sur le fait que sur certains sujets très "touchy" comme celui-ci il faut faire très attention à ce qu’on écrit car on ne sait JAMAIS qui on a de l’autre côté de l’écran, et comment il va le recevoir (je dis ça mais bien sûr je suis la première à poster des trucs en plein sous le coup de l’émotion, même si j’essaye de m’améliorer là-dessus).

    baboucha il est sans doute trop tard pour que je te souhaite la bienvenue, je le fais néanmoins pour le cas où tu reviendrais.

    ↰ Répondre
  • #143 Hélène le 1 février 2008 à 18 h 43 min

    C’est plus que de l’apaisement baboucha, c’est une réflexion que je dois approfondir sur moi-même et mon rapport aux autres sur ce blog, les comportements que j’encourage, ma tolérance trop basse, beaucoup de choses…

    En bref je dois commencer par mériter moi-même mon étiquette "néthique", avant de demander aux autres de la respecter ;-)

    ↰ Répondre
  • #144 baboucha le 1 février 2008 à 18 h 33 min

    Bon avant de partir j’ai quand même jeté un petit coup d’oeil aux commentaires (;-)), et vraiment Hélène bravo pour ta réponse!
    Je suis contente de voir que finalement, quand les choses s’apaisent, on peut échanger normalement.
    Je reste!
    bises

    ↰ Répondre
  • #145 Bisou le 2 février 2008 à 4 h 32 min

    Les filles, je viens de rentrer de soirée, j’ai voulu absolument regardé comment avait évolué la conversation, et je vous dirai ce que je pense de tout ca demain donc… :-) Bon, rassurez-vous, j’ai une heure de moins, j’habite en Angleterre… hihi.

    ↰ Répondre
  • #146 melisse le 2 février 2008 à 10 h 23 min

    bravo!!!
    Ce que j’adore sur ce blog en général et ici en particulier : chacune s’exprime et il arrive (parfois) que le débat commence par "déraper" : l’une ne compredn pas l’autre s’offusque et, en effet, la réaction initiale est – un tantinet – agressive.
    Mais ensuite… ensuite la plupart du temps les filles précisent leur pensée et developpent des points de vue plus respectueux de l’autre si bien que tout le monde finit par "s’entendre" par "entendre" ce que l’autre a vraiment voulu dire et non pas ce que le recepteur du message y a "projeté".

    Ici chapeau bas à Hélène qui se remet profondément en cause à l’occasion de cet échange… Hélène j’aimais déjà beaucoup ton blog et sur ce coup là, tu grimpes dans mon estime : de l’humanisme, de l’humilité, la capacité à s’interroger et à se remettre (sainement et de facon mesurée) en question, bravo !

    ↰ Répondre
  • #147 Bisou le 2 février 2008 à 14 h 14 min

    Bon, j’écrirai demain finalement, la journée est trop chargée en fait la. A+

    ↰ Répondre
  • #148 Dorothée le 2 février 2008 à 21 h 17 min

    Désolée de ne pas avoir écrit avant, depuis 48h j’essaye de trouver les mots justes et je bloque.
    J’ai oublié de me souvenir que mes convictions n’engagent que moi, et que je ne suis personne pour en attaquer d’autres sur les leurs, et encore moins sur leurs doutes.
    En fait, j’étais obsédée par l’idée qu’Anouchka pourrait lire nos commentaires et être blessée par ce doute. C’était la ligne directrice de ce que j’ai exprimé, très maladroitement, et mon but n’a jamais été de blesser l’une ou l’autre, mais je l’ai clairement fait et je vous en demande pardon.
    Je traverse une période difficile qui altère ma sensibilité, exacerbant particulièrement mes sentiments négatifs (sinon ce ne serait pas drôle); ça ne m’excuse pas, j’aurais juste dû en tenir compte et m’abstenir.
    Et pardon à toi aussi Hélène de ne pas m’être pondérée, prenant ainsi le risque que tu soies associée à mes excès.
    J’espère, sinon faire oublier ma virulence, au moins apaiser celles qui en auraient été blessées.

    ↰ Répondre
  • #149 Dorothée le 2 février 2008 à 21 h 23 min

    Pfffff c’est incompréhensible ce que j’écris, si vous y arrivez (à comprendre) vous êtes vachement fortes :-)

    ↰ Répondre
  • #150 Mlle Crapaud le 2 février 2008 à 23 h 25 min

    C’est très compréhensible ce que ut as dit, Dorothée (je sais, je suis pas du tout concernée par tout ça, mais vos mots sont doux).

    ↰ Répondre
  • #151 Hélène le 3 février 2008 à 2 h 33 min

    Ben si c’est ultra compréhensible Dorothée, et te bile pas pour moi, si je me sens associée contre mon gré (ce qui n’était pas le cas ici) je le fais savoir avec au moins autant de virulence ;-)

    ↰ Répondre
  • #152 Hélène le 3 février 2008 à 17 h 20 min

    Les filles je voudrais partager avec vous ce mail que Delphinoid m’a envoyé aujourd’hui, et qui est d’une très grande intelligence et d’une très grande maturité. Je suis complètement d’accord avec elle, son analyse est d’une finesse parfaite.

    « Je voulais souligner ce qu’a dit Bisou en fait.

    Le truc, c’est que quand je te lis, je sais d’où tu viens (émotionnellement j’entends) et qu’à force de lire Dorothée ou Diripouf ou lizou ou même Jeanne pour prendre les filles les plus cash, je vois aussi quel type de personnalité elles ont et qui elles sont (grosso modo, j’entends pas dire par là que je les connais, mais j’ai cerné 2-3 trucs).

    Le problème, c’est qu’un blog est un espace privé (certes) dans une sphère publique (le worldwide web) donc toutes sortes de gens y passent, parfois sporadiquement, et lisent. Là où ça se corse, c’est qu’ils n’ont pas ce recul que les “proches des commentateurs” ou les “familiers du blog” ont. Donc ils ne voient que ce qu’ils lisent.

    On va biaiser avec un petit topo sur la rhétorique…

    La rhétorique donc, on va dire pour faire court que c’est l’art du discours. Toutefois, ce n’est pas que le discours, on prend aussi en compte l’ethos, c’est-à-dire la présentation de soi. En gros, ce que le rhéteur montre de lui. Un discours vrai, ne sera pas forcément bien reçu si le rhéteur par son ethos est disqualifié par la doxa (l’opinion publique, l’auditoire).

    Ben là, disons que c’est un peu pareil. Parce qu’un blog, même si ce n’est pas un forum, ça reste un espace où on communique, un espace de discussion. Donc la rhétorique rentre en ligne de compte. Or, sur le net, l’ethos est trèèèès limité. Donc on se fait de l’autre très peu d’idées, en gros seul le commentaire compte. En plus, on lit vite, parfois en biais, et on retient les trucs chocs, ou alors on commente vite et on s’égare, on expédie et c’est pas du tout reçu comme ça aurait dû.

    Bref, moi je sais que tu prends les choses très à coeur et je me doute que Dorothée est quelqu’un dans une position similaire. Parce que je discerne l’émotion dans ses commentaires (mais c’est parce que je prends le temps de le faire, parce que ce blog me plaît, et c’est aussi parce que je sais le voir, j’ai fait de la rhéto).

    Mais les autres, ils ne voient qu’une série de commentaires, un peu secs où les filles qui sont en désaccord prennent 3 fois plus de pincettes que les autres (en gros, elles rament dur et font des efforts immenses pour être correctes) et se font rabrouer. Donc si tu connais le blog, comme Fanchette ou Mah-yu ou Mademoiselle Coco sur le post sur Mme Bhutto (je trouve que les réactions se rapprochent), ben tu fais des efforts, mais si tu ne fais que passer ben tu te dis oh oh, ça rigole pas par ici…

    Perso, je n’aurais pas osé, je n’aurais pas eu la force de me dire, “purée, chuis pas d’accord et je vais m’en prendre plein la poire”. Je te connais donc je peux me permettre de dire un truc, mais ce serait le blog d’une inconnue, de par mon caractère, je n’aurais rien dit.

    En fait ce que j’essaie de te dire, ce n’est pas que c’est de la dictature (hi hi) c’est que tu ne montres pas assez d’où tu viens, ce que vous avez d’ailleurs fait Dorothée et toi dans les derniers commentaires (vous avez de fortes personnalités, vous vous êtes senties touchées par le sujet, vous vous êtes mises, à la place de l’auteur si elle avait lu ces commentaires etc.) ce qui peut faire paraître les commentaires péremptoires.

    Encore une fois, c’est une question d’émotivité et de recul.

    Ca se ressent le plus sur l’échange avec Fanchette , tu lui as dit qu’elle ne t’avait pas fait confiance, c’est un argument qu’on appelle ad-hominem.
    En fait, Fanchette, se place sur le plan des faits (ad-rem, la chose), elle explique sa formation et pourquoi elle s’interroge et tu lui réponds sur le plan de l’émotion, en lui faisant comprendre qu’en remettant le texte en question, c’est toi qu’elle remet en question.
    Ca ne veut pas dire que tu fermes volontairement la discussion, ça montre simplement que vous ne vous placez pas sur le même plan.
    En gros, vous ne parlez pas de la même chose.
    Elle parle du billet et tu te focalises sur le fait qu’on est sur ton blog, que c’est toi qui as publié le billet et que du coup, on n’a pas eu confiance en toi, bref, tu l’as pris personnellement.
    Pourtant, je pense qu’initialement, son problème n’était pas une question de confiance, c’était une question sur les faits. Fanchette est ancienne étudiante en histoire donc elle s’attache à ces choses-là.

    Brum, voilà ce que je voulais te dire de vive voix, je te le dis par mail parce que je ne veux pas que tu fasses des films dans un coin de ta tête ;-)
    Et puis, comme je te le disais précédemment, tu as déjà très bien perçu tout ça à travers le commentaire de Bisou.

    Delphine »

    ↰ Répondre
  • #153 Hélène le 3 février 2008 à 18 h 28 min

    funambuline comment peux-tu dire "ce texte est une fiction", et "l’héroïne de son texte, ce n’est pas elle" ?? On n’en sait rien !! On n’a de preuves ni dans un sens, ni dans l’autre. Tu as parfaitement le droit de douter, mais absolument pas celui d’affirmer ça de façon aussi catégorique.

    Seigneur on se sortira jamais de cette discussion, je croyais bien faire en publiant le mail si intelligent de Delphine et ça n’a servi à rien, j’abandonne.

    ↰ Répondre
  • #154 Hélène le 3 février 2008 à 18 h 41 min

    Non funambuline, je maintiens qu’on ne sait pas, et que dans le doute il n’est pas permis d’affirmer ce genre de chose, c’est tout. Je me positionne uniquement sur cette question du doute et de son expression. Dans le doute, on s’abstiens, donc en l’occurrence on ne dis pas "la vérité c’est ça’", enfin pour moi ce n’est pas recevable, avec mon éducation, mon caractère et mes émotions, je ne peux pas entendre ça.

    Je peux entendre : on ne sait pas, perso je crois que c’est ceci ou cela, mais pas une affirmation de ce type.

    ↰ Répondre
  • #155 Bing le 3 février 2008 à 17 h 42 min

    Halala les sentiments z’et caractères ! bises à toutes : vous êtes géniales les filles !

    (oui, bon ben moi je suis un peu limitée du vocabulaire donc vous comprendrez tout ce que je veux vous dire dans ce "peu de mots" et puis c’est tout ;)

    et Dorothée je te souhaite du fond du cœur tout plein de mieux !

    ↰ Répondre
  • #156 lizou le 3 février 2008 à 17 h 49 min

    Delphine a raison, j’ai l’impression qu’on ne lit plus que les choses en diagonale, ici il était question d’un travail d’écriture réalisé par une petite fille d’origine rwandaise de 13 ans.
    Et boom on arrive à un débat sur la véracité historique du témoignage, mais à aucun moment il n’a était question de témoignage. c’est un travail d’écriture, à prendre tel quel. Cette jeune fille n’a pas prétendu raconter sa vie. c’est nous qui en avons fait cet objet de débat.
    Il faut qu’on arrive à dissocier fiction et témoignage, ce qui me semble de plus en plus difficile, qui ne recherche pas les choses vécues à travers les romans? pas les critiques en tout cas ;))

    ↰ Répondre
  • #157 lizou le 3 février 2008 à 18 h 00 min

    Ps je trouve pas que je sois dans le tiercé de tete des cash girls, mais pourquoi pas? ;-))

    ↰ Répondre
  • #158 funambuline le 3 février 2008 à 18 h 17 min

    @ lizou: j’voudrais pas m’faire mousser, mais comm 116, je tente de ne parler que de la mise en écriture… et d’autres l’ont fait aussi…
    Comme tu le soulignes très bien, ce texte est une ficton.
    Si j’en ai envie, j’ai le droit d’écrire le journal intime d’un homme de 60 ans vivant au groënland, bon, ok, je serai peut-être pas très calée sur le sujet. Mais même si cette jeune fille qui écrit a des similitudes avec "anouchka", l’héroïne de son texte, ce n’est pas elle. Les questions de "a-t-elle pu vivre ça ou non" n’ont donc pas lieu d’être… encore une fois, c’est de la fiction.

    ça me fait penser à un film africain… justement sur le cinéma africain, "aristotle’s plot", fabuleux. A un moment, ça se passe dans un cinéma, une avant-première d’un film, l’acteur principal est invité et dans la salle. La projection commence et à un moment du film, le personnage joué par l’acteur meurt. A ce moment-là, tous les spectateurs se retournent vers l’acteur et commencent à faire un scandale pour se faire rembourser, vu que l’acteur n’est pas mort "vraiment".

    ↰ Répondre
  • #159 Delphinoid le 3 février 2008 à 18 h 27 min

    Ah merci pour la publication, c’est le bas-débit land le weekend pour moi alors je vais peu online ;o)

    Oui lizou, je trouve que tu es cash dans ton écriture parfois, mais on sent que c’ets ta personnalité en fait. Je ne pensais pas forcément à ce post en particulier d’ailleurs, je suis contente de voir que tu ne le prends pas mal parce que ce n’est pas une critique, chacun a son caractère hu hu…

    Et j’ai inversé les personnes, désolée, c’est Mah-Yu qui était intervenue sur le post de Mme Bhutto très finement et dont j’avais apprécié l’intervention et Mademoiselle Coco qui est intervenue ici, un peu plus haut… enfin bref, z’avez compris le fond de ma pensée les girls ;o)))

    ↰ Répondre
  • #160 lizou le 3 février 2008 à 18 h 30 min

    Yep Funambuline je sais plus qui a écrit quoi, ne te sens pas oublié, je parle du débat en gros et je sais plus qui sont les vilaines insensibles (oh je rigole mode je suis une vilaine fille bien narquoise…;-))
    L’émotion n’a pas à etre vécue poue exister. Mon grand père a vraiment eu faim, froid et tout mais il est nul pour raconter. Peut etre que nous les générations qui suivent on racontera mieux parce que ça nous fera mal autrement, comme c’est surement le cas pour cette jeune fille.

    Dans le genre plus léger (quoique) y’a eu aussi l’histoire de Cannibal holocauste, mon dieu quelle horreur on a tué les acteurs, mon dieu quelle horreur ces salauds sont vivants!

    ↰ Répondre
  • #161 funambuline le 3 février 2008 à 18 h 35 min

    @ Hélène: pardon, je me suis mal exprimée (argh).

    Ce que je veux dire c’est que: ce texte est une rédaction, c’est donc volontairement une fiction.
    Que son auteur soit anoucka, ou en aie certaines caractéristiques ou aucune, n’a donc rien à voir avec la qualité intrinsèque du texte rédigé.
    Et je crois que justement, si c’est elle vient lire les commentaires, elle aimera savoir ce que l’on pense de son texte, de manière purement littéraire… enfin je crois.

    ↰ Répondre
  • #162 Dorothée le 3 février 2008 à 18 h 41 min

    Merci Delphine pour l’intelligence de ce que tu as écrit, j’ai envie que tu me donnes de cours maintenant :-)

    Sans entrer dans la polémique une fois de plus (j’espère), funambuline, du même film je tire les conclusions absolument inverses :-)

    ↰ Répondre
  • #163 lizou le 3 février 2008 à 18 h 48 min

    N’empeche ce qui fait peur c’est que l’histoire semble se répéter, au Kenya commence un massacre entre ethnies, des images de bastonnades, de corps battus, mutilés. et tjs une histoire d’homme politique comme déclencheur, ils ne se rendent pas compte de l’importance de leur role? tout ça me dépasse un peu je dois dire.

    ↰ Répondre
  • #164 turquoise le 3 février 2008 à 18 h 56 min

    En tout cas, merci d’avoir publié le mail de Delphine, qui est passionnant et amène beaucoup de réflexion(s) .
    Décidément ce blog est remarquable …

    ↰ Répondre
  • #165 funambuline le 3 février 2008 à 21 h 49 min

    La seule et unique "conclusion" que je tire est dans l’intitulé:
    "Lors d’un concours scolaire de rédaction de texte ayant pour sujet « le journal intime »".
    Or, rédaction scolaire = fiction.

    Je parle de la forme, pas du fond.
    On ne se comprend pas. Désolée si mes propos incompris vous agacent, blessent ou dérangent.

    ↰ Répondre
  • #166 Cécile de Brest le 3 février 2008 à 23 h 00 min

    @ Funambuline : je ne suis pas tout à fait d’accord avec toi quand tu dis "rédaction scolaire=fiction"…
    C’est peut-être (sûrement même ) vrai parfois mais pas toujours. En tant qu’enseignante de français, je peux te dire que beaucoup d’élèves profitent de ce genre d’exercices pour exprimer leurs expériences. Ce n’est pas systématique bien sûr, mais ça arrive.
    Je me souviens d’un élève qui m’a dit un jour qu’écrire lui faisait beaucoup de bien, lui permettait d’exprimer des choses difficiles qu’il avait vécues…

    Donc rédaction scolaire n’égale pas toujours fiction.
    Mais bien sûr, je parle ici de mon cas et des élèves que j’ai pu rencontrer. Ce n’est sans doute pas une généralité mais il faut savoir que ça existe…

    ↰ Répondre
  • #167 funambuline le 3 février 2008 à 23 h 34 min

    Ah, bon, alors c’est peut-être une suissitude, quand je devais écrire une "rédaction" à l’école, c’était le principe. Sinon on nous demandait un "témoignage"… Bref. Pardon encore si j’ai froissé quelqu’un c’était vraiment pas le but, je voulais juste dire que j’avais trouvé ce texte très intéressant dans sa forme.

    ↰ Répondre
  • #168 Hélène le 4 février 2008 à 1 h 54 min

    C’est dingue, on se serait pris le bec pour des histoires de langue ??? Pfff, ça rajoute une difficulté supplémentaire à l’écrit sur internet !
    Et ça nous permet à nous françaises, de nous rappeler que nous ne détenons pas le monopole d’usage de cette lague, et que d’autres la parlent un peu différement.

    ↰ Répondre
  • #169 Mlle Crapaud le 3 février 2008 à 23 h 57 min

    Le mail de Delphinoid est très pondéré… dis-moi, tu as fait quoi comme études pour acquérir ce savoir ? :-P

    ↰ Répondre
  • #170 Teresa le 4 février 2008 à 9 h 32 min

    Bonjour,

    Tout a été dit sur le fond et la forme, mais je ne peux m’empêcher de rajouter mon grain de sel :
    – je lis en ce moment "une saison de machette" de Jean Hatzfeld, témoignages de Hutus ayant pris part au génocide… à côté, forcément, le texte ci-dessus parait bien "gentil"… De même, une fois qu’on a lu "Si c’est un homme" de Primo Levi par exemple, on a du mal à être vraiment touché par les histoires romancées qui se déroulent dans les camps nazis. Enfin, moi, en tout cas.

    – une question me turlupine depuis le début : mais que pense donc Anouchka-Marie B. de cette parution sur ce blog et de tous ces commentaires ??? Et pourquoi Gene ne nous éclaire pas un peu plus sur l’auteur ? ça nous éviterait beaucoup d’arguties, me semble-t-il…

    Merci Hélène pour ce débat.

    ↰ Répondre
  • #171 Hélène le 4 février 2008 à 14 h 13 min

    Teresa sois la bienvenue ;-)
    Ce sont les vacances scolairse cette semaine en Belgique donc Gene ne verra pas la jeune fille avant la semaine prochaine.
    Par ailleur elle (Gene) a sans doute autre chose à faire que passer ses journées sur mon blog, d’où son absence des commentaires ;-)

    ↰ Répondre
  • #172 Diripouf le 4 février 2008 à 15 h 19 min

    Ah, je suis un peu surprise de me retrouver en Top 5 des commentatrices "cash", je suis tres comme ca dans la vie mais je fais toujours plein d’efforts pour ne pas trop m’emporter en ligne…

    Desolee si parfois ma spontaneite passe parfois mal :( Dieu sait que j’essaye de me mettre en sourdine quand j’aurais envie de hurler…

    ↰ Répondre
  • #173 Hélène le 4 février 2008 à 20 h 19 min

    Je n’ai pas eu le sentiment que ta spontanéité passait mal Diripouf, et ce n’est pas ce que Delphine a voulu dire par là : ce qui passe mal c’est qu’il y ait deux poids, deux mesures dans ma façon d’appréhender les commentaires d’accord ou pas d’accord, pas que certaines se laissent parfois un peu emporter.

    Personnellement je n’ai jamais senti d’agressivité dans tes commentaiers, ni de malveillance, ni de quoi que ce soit de larvé ou de négatif. Juste de la vitalité et de la fougue ;-)

    ↰ Répondre
  • #174 Delphinoid le 4 février 2008 à 20 h 33 min

    Bon les filles vite fait parce que je ne fais que passer et j’ai vraiment pas le temps et ce n’est pas le sujet.

    Quand je dis cash je ne dis pas que vous êtes malpolies ou quoi ou qu’est-ce et que ça passe mal etc. Pour moi c’est une façon de dire que vous êtes directes et que ça transparaît dans vos commentaires. Pas forcément sur ce texte, mais de manière générale. Ce n’est pas une critique mais une constatation. Il ne s’agit pas de gommer nos personnalités non plus, sinon commenter n’a aucun intérêt ;o)

    Bref, je ne veux vexer personne :)))

    ↰ Répondre
  • #175 Diripouf le 5 février 2008 à 9 h 07 min

    Ouf, me voilà toute rassurée alors :) Je m’étais pas vexée, juste un peu étonnée, rien de bien grave, mon égo n’est pas écorchée, je vous rassure tout de suite :-D

    ↰ Répondre
  • #176 Nanou le 5 février 2008 à 12 h 25 min

    Bonjour à toutes !

    J’arrive bien après les premiers posts, sorry ! Mais j’ai très envie de réagir (plus par rapport au texte qu’aux commentaires)…

    C’est un sujet qui fait écho en moi : d’origine rwandaise, j’ai eu la chance de grandir avec mon père en dehors du Rwanda. Mais ma mère, elle, était toujours à Kigali, avec sa famille. Je vais être honnête : la connaissant très peu, je n’étais pas effondrée. C’est horrible à dire mais c’est comme ça. Pourtant, je ressentais cette crainte de ne pas pouvoir la retrouver plus tard… Plus de la moitié de sa famille a été exécutée, elle-même en est réchappée par chance, par coïncidence. Finalement nous nous sommes retrouvées quelques années plus tard. On voit sur son visage qu’il y a des souffrances. Et le ton grave et monocorde qu’elle prend quand, parfois, elle accepte de me raconter ce qu’elle a vécu, donne la teinte de l’horreur de ses souvenirs. Et pourtant… pourtant elle a cette capaccité phénoménale, comme les Rwandais que j’ai rencontré, à dire "Oui mais je suis là, et c’est ce qui compte". Ils réussissent je ne sais par quelle force à aller au-delà. On le voit avec les tribunaux populaires, où il s’agit plus de dicussions que de condamnations (par rapport à notre société européenne). Je trouve ça fantastique. Je ne parle pas de grandeur d’âme (il en faut, mais ce n’est pas ce qui force mon admiration), mais de philosophie de vie.
    Cependant, jamais, dans mon souvenir, je ne me suis dit "et dire que je me plains". Si on compare, c’est évident que mes petits soucis ne sont rien par rapport à ce que ma mère, sa famille, et toutes les personnes victimes de ce génocide ont vécu. Mais par rapport à mon vécu, ils peuvent avoir leur importance. Et c’est aussi en reconnaissant cela que je les règle, pour la plupart. J’imagine que c’est en acceptant sa vie, son passé, celui de sa famille, que Marie-B se construit petit à petit.

    P.S : Ne vous méprenez pas : je ne compare pas ma vie à celle de Marie B !!

    ↰ Répondre
  • #177 Hélène le 6 février 2008 à 14 h 54 min

    Merci beaucoup pour ton commentaire Nanou, vraiment. Et sois la bienvenue ;-)

    ↰ Répondre
  • #178 Delphinoid le 6 février 2008 à 13 h 53 min

    Merci de nous avoir raconté ton histoire nanou.

    Quand tu parles de ta mère et de sa voix monocorde, je revois certains de mes amis de l’Est qui me parlent de leur passé…

    Quant à la capacité de reconstruire et de se reconstruire, sans rancoeur, juste pour aller de l’avant, je trouve ça formidable.

    ↰ Répondre
  • #179 armand le 4 mai 2008 à 16 h 09 min

    ca fait mal de voir tout les malheure de la terre est etre impuissant etre la a regarder a pleurer . envi de tout changer mais telement dure de lutter contre l économie contre la haine des hommes on a que les yeux pour pleurer et le coeur pour esperer mourire

    ↰ Répondre
  • Laisser un commentaire

    Les commentaires de ce blog sont modérés.

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *