« L’année dernière, j’ai pris une année sabbatique. Je ne pouvais pas retourner à l’université pour passer mon agrégation. Je n’avais plus de force. Après ma tentative de suicide ratée de mars 2007, j’ai accepté de retourner chez ma mère. Le but affiché était de faire un ou deux stages en maison d’édition, avant de décider ce que je voulais faire de ma vie. Quelle drôle d’expression : je n’avais envie de rien faire, juste de défaire. Depuis quelques mois, je ne parlais plus à mes amis. Je pleurais rarement et je parlais encore moins. Pour gagner de l’argent, j’ai commencé à donner des cours particuliers. J’allais chez les gens, certains gentils, d’autres odieux, apprendre à des petits l’anglais et la conjugaison. Cette routine m’abrutissait, mais c’est ce que je voulais : être seule et abrutie.
Depression is a bitch. La dépression est une salope. Quelqu’un avait griffonné ces mots dans les toilettes de mon bureau aux Etats-Unis où j’étais pour faire de la recherche. Quel à-propos ! La dépression enlève le goût des aliments. C’est la première chose que j’ai remarqué, et pourtant. Le goût des gens je l’avais perdu depuis longtemps, et mon existence s’était évaporée à force de me battre contre les minuscules obstacles du jour. Si je ratais mon bus, j’étais prise d’une émotion proche de la panique, et en même temps ce sentiment d’échec me rassurait : j’avais raison de me détester, puisque j’étais une incapable. Quand je donnais des cours, j’étais professionnelle, assurée, grande personne. Je quittais la salle de cours pour m’effondrer chez moi, épuisée par à peine 4 heures de travail.
Ce ne fut donc pas une surprise lorsque je me suis retrouvée à l’hôpital, à me faire pomper l’estomac. Je ne me souviens honnêtement pas de combien de médicaments j’ai pris. La neige par la fenêtre de ma chambre, un souvenir à jamais. Je suis rentrée en France. Les visages de mes parents et de ma sœur parachevèrent ma honte. Je ne pourrais jamais blesser quelqu’un autant que je les ai blessés, je me répète cette phrase, et je me demande si un jour je ressentirais à nouveau une émotion, au lieu de cette douleur sourde et casanière tapie dans mes journées. Même la honte n’a qu’une toute petite voix, parmi celle de ma haine et de mon désespoir. Depression is a bitch.
Après quelques mois d’errance, mon père se fait hospitaliser pour une opération sérieuse sans être grave. Je vais l’embrasser le matin de l’opération. Il a l’air à la fois très jeune et très vieux dans sa tenue réglementaire, et je pense inconséquemment qu’il a de tout petits pieds.
Le lendemain, il fait une attaque et plonge dans le coma.
J’ai passé cette année 2008 à l’hôpital. Il va mourir, il va survivre, il va mourir, il va vivre. Un peu, beaucoup, passionnément, si le feu passe au vert dans 5 secondes, ça va aller, envoyer les papiers pour la sécu, appeler la famille, régler ses affaires, payer ses dettes, courir de chez moi à l’hôpital. J’ai été un corps habité par la nécessité de faire survivre cet autre corps, vert et bleu et moribond dans sa chambre de soins intensifs, ses pauvres bras blessés de transfusion, et je regarde sans comprendre ce visage que la maladie me rend méconnaissable. Heureusement il y a les pieds, toujours les mêmes, on ne me les a pas changés. Et les heures que je passe dans la salle d’attente à regarder les gens pleurer, parce que quelqu’un meurt. Et les infirmières qui bossent comme des folles. Les médecins. L’activité d’un monde voué à la survie, alors que je n’ai pensé qu’à la mort pendant des semaines.
Je rentre le soir, et Maman et moi nous nous soutenons. Je suis forte pour deux, et elle est forte pour moi, chacune persuadée de protéger l’autre, une illusion nécessaire et salutaire.
Un matin, mon père est guéri. On ne sait pas trop comment le miracle s’est produit. Ca a pris sept mois. Les médecins félicitent sa famille, nous, et ses amis, eux, qui ont passé tant de temps à le pousser vers la vie. Il va marcher, il aura besoin d’oxygène, mais les centaines de conversations interrompues vont filer à nouveau. La première fois que j’entends sa voix à nouveau, un peu déformée par la trachéotomie, je ne pleure pas. Mais je sens en moi une drôle de sensation, qui s’étire comme un sourire, qui vient dévorer les minutes et me faire marcher d’un autre pas dans la rue.
Je suis guérie.
Je ne sais pas trop comment le miracle s’est produit. Je sais juste les goûts revenus, les kilos de fraises dévorées dans un parc, un après-midi, les moments revenus, les amis que j’ai enfin pu revoir. Certaines des amitiés que j’ai brisées repoussent doucement, d’autres sont mortes à jamais. J’essaie de me pardonner d’avoir fait autant de mal à autant de gens. C’est sans doute impossible.
Un matin, après m’être inscrite à l’agrégation de cette année, je suis allée courir sur les quais. Je souriais à tout le monde. L’automne venait de commencer. Je venais de commencer.
J’ai vingt-deux ans. J’ai voulu mourir, mais maintenant je sais vivre.
Vous avez perdu une année, m’a dit la dame de la fac, d’un ton vaguement réprobateur.
Vous ne pourrez jamais la rattraper.
Bureaucracy is a bitch.
Signé : Olly »
87 commentaires
merci pour ce texte plein d’espoir.. je crois que je ne peux rien ajouter d’autre, à part qu’il m’a beaucoup émue. Merci encore de nous avoir fait partager ce que tu as vécu.
Bon rétablissement à ton papa et passez de bonnes fêtes tous ensemble!
Quel message d’espoir ! Tu m’as donné le sourire du matin…
C’est très courageux de ta part de t’être replongée dans ces moments douloureux pour nous faire partager ton vécu. Comme quoi, c’est peut être une bitch, mais elle n’est pas invincible…
Bonne continuation à toi, et à ta famille ! Et joyeux noël !!!
C’est un texte très émouvant Olly plein d’émotions, de tristesse mais qui finalement finit sur une bonne note. Heureusement l’espoir et l’envie de vivre est revenu!
Ce n’est pas toi qui as fait du mal au gens, c’est la dépression. Tu étais malade… Ce n’est pas une chose qu’on doit se faire pardonner!
Merci pour ce texte d’espoir de bon matin!
Merci, Olly.
Ton texte me touche a un point…
La depression est un grand maux de notre societe, qui brise tant de gens et tant de famille, et pourtant encore tres tabou.
Merci encore.
quelques larmes en lisant ce message rempli de vie .. ça fait du bien dans la folie de nos vies de se poser quelques instants pour regarder les gens autour de nous, les jolies petites choses qui nous arrivent, ou qui se déroulent sous nos yeux .. comme tous ces toits enneigés que je vois depuis chez moi .. allez c’est décidé, il fait froid mais je me mets en jupe aujourd’hui .. la vie est belle !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! rien n’arrive par hasard mais il faut continuer à y croire et savoir s’arrêter pour se poser et réfléchir à nos désirs ..
belle journée à toutes et à tous
je suis heureuse que tu choisisses de vivre, mais fait gaffe à toi
car si tu savais …………………le quotidien d’être celle dont la petite soeur à choisit de partir à 26 ans parce que la vie is à bitch
d’etre celle , dont la grande soeur choisit elle aussi de partir 13 ans aprés la petite parce que la culpabilité est la plus forte ………..décidément la vie is à bich et il ne reste rien que le vide et le néant, plus de souvenirs à partager, plus de complicité, à qui je pourrais raconter ce qui m’emmerde, ce qui me fait rire…………qui me prendra dans ses bras parce que j’aurais un gros chagrin……..plus personne. Le sentiment d’etre plus que seule malgré tout ce monde autour de moi……….Alors fait gaffe à toi et appelle au secours si tu as l’impréssion que tu perds pied
Bravo Olly, ton texte dégage une force incroyable, tu as réussi à guérir, peut-être parce que cette “bitch” n’avait pas encore réussi à te couper totalement des autres. Je te souhaite que la vie soit douce avec toi à présent.
Purée Olly, je suis très émue de la lecture de ton histoire…
Et si tu essaies de te pardonner d’avoir fait du mal autour de toi, n’oublie pas aussi de te pardonner pour le mal que tu t’es fait… Je pense que c’est important, dans la construction d’une vie, de se pardonner les erreurs que l’on fait…
Et c’est vrai que la vie est belle et que les fraises sont délicieuses ?!
Beaucoup de belles choses pour toi, pour ton papa, pour le reste de ta famille et ceux que tu aimes.
J’adore ta conclusion Olly :)
Bravo à toi pour avoir trouvé le moyen de guérir, parfois en effet un électrochoc dans ce qui se passe autour de la personne est bénéfique… Je te souhaite tout le bonheur du monde !
Bravo pour ton courage et ta force Olly. J’espère que la suite sera belle et pleine de bonheur pour toi. Comme on dit, tu as mangé ton pain noir, tu as mérité de manger ton pain blanc :-) Je te le souhaite en tous cas.
Je ne suis pas souvent dans les commentaires et je sais qu’il est de rigueur de se présenter mais je n’ai pas le temps alors je vais juste citer une phrase que j’ai entendue je ne sais plus quand à la télé (pour une fois que c’était quelque chose de sensé je l’ai noté) :
“Il n’est jamais trop tard pour arrêter de souffrir”.
Ton texte est plein d’espoir, bon rétablissement à toi et ta famille, et merci d’avoir eu le courage de nous faire part de ta très belle histoire !
Olly, j’ai juste envie de te prendre dans me bras et de te faire un gros calin….
Bisous!!
Olly, ton texte est magnifique de sensibilité.
Heureuse que la vie vous est sourie et que tu la sers maintenant à bras le corps.
Marie-c 33, lynchee, soyez les bienvenues !
Olly merci pour cette belle histoire, bravo pour ta force, ta sensibilité , ton courage, tu as vaincu la dépression et je t’en félicite, commes nous toutes d’ailleurs!
Merci aussi à Hélène qui laisse une place, un espace, pour que nous femmes , puissions nous exprimer et partager !
Manue
un joli texte :)
Bonjour Olly,
J’ai été très émue par ton texte.
Bravo pour ton courage, pour avoir fait face, pour t’être accrochée auprès de ton père (et ses petits pieds). J’ai souris en lisant les secondes comptées avant le feu vert, tous ces petits détails auxquels on s’accroche pour continuer à croire, pour continuer à vivre, pour empêcher la vie de s’enfuir.
Quel choc à la fin de ton texte ! 22 ans ! Et déjà tellement de maturité… Tu as “perdu” un an… Quelle bêtise ! (bureaucracy is a f…..g bitch!!!) L’agrégation à 22 ans, c’est génial. Et retrouver le goût de la vie, c’est perdre un an?
Bravo !
Très beau texte, touchant… J’en suis toute émue..
Merci encore! :)
J’imagine que nous avons toutes été touchées de près ou de loin par cette saloperie. Félicitations pour ton courage et bonne chance pour ton nouveau départ !
Merci pour ce texte si courageux et sensible.
Je voudrais apporter ma petite contribution : je recopie parfois des phrases que je trouve dans mes lectures ou lors d’expositions. Celle-ci vient d’un livre de Katherine Pancol “les hommes cruels ne courent pas les rues” :
« C’est pas la vie de vivre dans un rétroviseur. La vie, faut aller la chercher où elle se trouve. En avant. Et pas faire le tri. Tout prendre. Avec appétit. Sans rougir. »
Je te souhaite beaucoup de courage et d’entrain dans tes futures actions.
la dame de la fac avait tort, tu n’as pas perdu une année, tu en as gagné plein.
bises
Tu n’as pas perdu un an tu en as gagné au moins 80!!
je te souhaite de vivre jusque là, de profiter de tout ce que la vie apporte, car certes la vie is a bitch mais pas seulement….
brawo olly continue tu es sur la bonne woie, le chemin est long mais tu y es arriwée.
hs: je wiens tout juste de recewoir ma commande cs passée le 1 dec, je suis super contente mon mari en riant me dit c’est bon t’ en as pour di ans mdr!!!!!!!!!!!!! et ensuite moi de ce pas je m’ en wais wous annoncer la bonne nouwelle j ai eue un petit cadeau en plus cool .bises
D’abord je m’excuse de pouvoir répondre à tout le monde personnellement, parce que je suis en pleine révision pour mes concours blancs. Je vous remercie toutes infiniment d’avoir pris le temps de lire et pour vos gentils mots! Ca me fait très plaisir.
Et merci Hélène de ton hospitalité!
Sinon, oui, la dépression est encore une maladie un peu tabou, bien qu’en France nous sommes friands d’antidépresseurs…Je crois qu’il faut surtout rester vigilant et dès que quelqu’un de notre entourage semble plonger, l’aider à chercher de l’aide le plus vite possible, même s’il nous rejette tout d’abord!
Ah je retourne à mes cahiers avec le coeur ragaillardi!
Merci Olly pour ce joli témoignage!
Je te souhaite beaucoup de bonheur et du succès à l’agreg!! ;o)
D’abord, une remarque: tu écris très bien. Et c’est un compliment que, bossant dans l’édition, je ne fais pas souvent. Ton texte coule tout seul, on ressent parfaitement tes émotions, on attend en retenant son souffle pour savoir si ton papa va s’en sortir… Je suis vraiment heureuse que ce soit le cas et que sa guérison ait aussi permis la tienne. Je te souhaite beaucoup de bonnes choses pour la suite.
Non, moi je crois que tu as gagné une année et que tu as une sacrée expérience de la vie et ça vaut bien plus que 10 ans de fac.
@ Olly : bon courage pour tes révisions. ça a été salutaire pour moi de me rendre compte que mon cerveau “fonctionnait à nouveau” après “une pause”…
C’est bon pour l’ego !!! Je te souhaite de ressentir la même chose !
Et effectivement, tu n’as pas perdu une année… tu as gagné une expérience de vie qui te permet de mieux te connaître. C’est inestimable !
Merci Olly pour ce beau texte, qui m’a beaucoup touchée. Un témoignage aussi poignant de quelqu’un qui a souffert de la dépression puis arrive à s’en sortir, c’est un sacré message d’espoir. Et je te souhaite les meilleures choses pour ta nouvelle vie. :)
Je t’embrasse Olly, ton récit me touche beaucoup, car oui, il fait bon retrouver le sourire !
Olly, je te souhaite du fond du coeur de continuer sur cette voie.
Tout ce que j’ai envie de dire c’est “I know this bitch”. En fait je l’ai déjà connue deux fois. J’ai 21 ans… Et j’ai peur, tout le temps, de tout mais surtout de retomber là-dedans. J’ai arrêté mon traitement d’AD la semaine dernière, et j’ai peur que ça se passe mal. J’ai peur de me planter parce que je ne sais pas où je vais, ni si cette salope reviendra… D’ailleurs je ne suis toujours pas sûre qu’elle soit partie.
Bref, vraiment, je te souhaite d’aller bien et je te félicite d’avoir su te battre suffisemment pour toi et pour ton entourage parce que je sais que c’est difficile, voire presque insurmontable.
Olly,
Quelle humanité et quelle force de caractère on décèle dans ces lignes! Une belle personne.
Je suis très admirative et je te souhaite désormais de profiter de la vie à pleines dents.
Olly,
Merci pour cette histoire, la tienne, une leçon.
Merci pour ce que tu racontes et la façon dont tu l’exprimes.
Tu as du talent, pour la vie (même si un temps il s’était enfui loin de toi, ou enfoui loin en toi), pour l’écriture. Continue !
Je me permets de t’embrasser avec émotion.
Douces pensées aussi à celles qui connaissent ou ont connu la dépression ou la côtoient de près.
Merci Olly,
La dépression est une bête sombre qui vient attaquer par dernière, j’ai maintenant 25 ans et il y a 2 ans, j’ai sombré durant mon stage, j’étais loin, de ma famille, de mes amis, de mon milieu de vie, Je n’étais que l’ombre de moi-même. Je n’ai pas eu de grand boulversement, seulement ma responsable de stage, qui m’a dit une journée que je chialais contre ma vie et elle m’a juste dit: Virginie c’est toi qui crée ta vie, tu est l’auteur de celle-ci, crois-y et elle sera belle. Une petite phrase qui ma fait me réveillée.
ton texte m’a beaucoup touché, il est venu me chercher. Je te souhaite le meilleur pour l’avenir qui s’en vient. :)
Hum .. La dépression .. Je l’ai connu pendant longtemps, très longtemps, trop longtemps. Là où plus un souffle d’air ne passe, où la douleur sourde détruit tout .. Mais guérit-on? Je dois faire un mémoire dessus ce semestre, et il faut expliquer pourquoi ce choix .. la blague.
Merci Olly pour ce texte très émouvant, je te souhaite beaucoup de bonheur à l’avenir, et ce qui se dégage du texte est quelquechose de très positif, ça y est tu es à nouveau sur la route et plus au bord.
Que c’est beau…
Pour Camille,
Je suis comme toi, j’ai parfois peur que ça me reprenne. On a tous des moments gris, et l’idée que ça repasse au noir peut nous hanter. Je crois que chacun trouve un équilibre (précaire malheureusement) mais le fait que tu arrêtes les AD est TRES courageux. Affronter le monde tel qu’il est nous donne parfois la force de le changer, j’en suis persuadée.
Mélody argh! Je ne peux pas imaginer écrire un mémoire sur un sujet aussi brûlant. Sous quel angle l’abordes-tu, ça m’intéresse?
Virginie, bon courage!
Et à tout le monde, merci de vos commentaires!
Merci Olly pour ton texte qui ô combien résonne en moi…
Je suis sous AD depuis 6mois maintenant, j’ai craqué le 9 Juin dernier (cette date sera à jamais gravée en moi). Je n’ai pas tenté de mettre fin à mes jours déjà parce que je ne voulais pas imposer ça à mes parents (non non pas pour leur éviter la douleur, non. pour leur éviter d’avoir à gérer la vente de mon appart, les papiers pour mon enterrement, tout ça… je suis une gentille fille, hein?)
Cela dit quand j’ai commencé à penser TOUT LE TEMPS, et EN DETAILS à commencer me suicider, genre pendant que ma boss me parlait, j’ai eu peur… Je prenais la voiture pour aller en déplacement et je me disais “ça serait vachement plus simple si j’avais la force de me crasher dans le décor, je n’aurais plus de problèmes”. ou encore “je me demande où je pourrais accrocher une corde? y’a rien au plafond chez moi”… J’ai encore tenu quelques semaines, et ce lundi 9 juin, j’ai réussi à écrire un mail à ma mère lui exposant mon mal être. Dès le lendemain j’étais en arrêt maladie.
Bref, désolée de m’apensentir sur ce fameux jour, mais il compte énormément pour moi. Et je pense que toutes les personnes qui connaissent ou ont connu la dépression ont un jour en mémoire, un jour où elles ont pris conscience que non, ça ne pouvait pas continuer comme ça…
Pour moi ça ne fut que le début. Le début d’une remise en question (je suis fraîchement licencée de ma boîte (youhou) mais ne sais pas trop ce que je veux faire de ma vie. Cette expérience a pas mal ébranlé ma confiance en moi). Le début d’une psychothérapie où ENFIN je suis honnête avec ma psy (oui parce que j’en revoyais une depuis début 2008 mais je n’osais pas lui parler des vrais problèmes). Le début d’un régime (youhou -23kgs!). Le début d’une renaissance, en quelque sorte.
Je suis pas sortie de l’auberge cependant. Je ne sais pas où je serai dans 1 mois. Je ne peux pas non plus dire que j’ai une confiance folle en la vie, et que de temps en temps je n’ai pas encore une petite pensée du genre “la vie est trop compliquée. morte ça serait tellement plus simple”. La différence? J’ose en parler. J’ai admis que c’était une maladie. J’ai des proches qui me soutiennent.
Olly: tu n’as pas fait de mal aux gens, crois moi. Ils ont certainement souffert de te voir si mal et ont eu peur pour toi, c’est sûr, mais tu n’y pouvais rien. Il faut que nous arrêtions de nous culpabiliser… On ne peut pas toujours être un brave petit soldat qui fait face à tout sans broncher. On a craqué, mais cela arrive à plein de gens… Il faut l’accepter, et essayer de continuer son petit bonhomme de chemin. Comme dit si bien Funambuline: on a certes perdu une année, mais gagné une expérience incroyable. Bon on s’en serait passé, hein ;-), mais à tout prendre autant en tirer le maximum
Bon courage à toi
Olly, ton texte me touche et me parle tellement.
J’ai vécu quelque chose de semblable. (À ceci près qu’il s’agissait de ma mère, qu’elle eut le cancer, et qu’elle fut odieuse. Elle prétendit d’ailleurs avoir eu le cancer à cause de moi…)
Ma guérison, fut longue, interminable, serait le mot juste, et chaque instant une souffrance lancinante.
L’indifférence ou l’incompréhension autour de moi m’a ouvert les yeux.
Je n’ai pas pu oublier. J’ai fais le grand ménage.
Et je ne le regrette pas.
J’ai eu des petites séquelles de santé. Je ne pouvais plus marcher droit, tenir un stylo, je vomissais tout le temps, mes os si douloureux… mais tout cela c’était rien à côté de mon coeur.
La souffrance devenait supportable qu’avec l’alcool.Ou avec les enfants de mes proches : les enfants m’ont toujours fait rire, même au fond du trou.
Mais ce sont avant tout les livres, la littérature qui m’a aidée, et je pèse mes mots !
Et la patience de mon mec, sa gentillesse et sa maladresse. Son amour surtout.
Oui c’est tellement tabou que personne n’en parle, trois ou quatre années de mon existence ont ainsi été rayées des souvenirs communs.
Rétroactivement je pense que j’ai été très forte. Parce que je ne me suis pas laissée aller, je ne leur ai pas pourris la vie . J’ai continué à donner le change même si je fuyais leur compagnie parce qu’elle m’était devenue insupportable.
Indéniablement il y a eu un avant, et un après, pour moi.
En discutant autour de moi j’ai été déconcertée par le nombre de personne ayant souffert d’une dépression. Et par ceux qui avaient fait une tentative de suicide.
C’est une expérience que je ne renie pas, bien au contraire.
Je ne suis plus vraiment la même, ce qui est curieux c’est que je suis la seule à m’en percevoir. J’ai changé mais pas les autres !
Je ris beaucoup. Beaucoup de chose me semble dérisoire à présent.
Voilà Olly, ton texte m’a fait revenir en arrière, ce matin, et m’a fait du bien.
Je te serre sur mon coeur.
Virginie, je suis si contente que tu sois bien entourée! Et ton commentaire sur le psy à qui tu ne disais pas la vérité m’a rappelé bien des choses. Je crois qu’énormément de gens n’arrivent pas à s’avouer leur dépression. Le nombre de fois que j’ai entendu que c’était une maladie de riches, une fausse maladie, “juste un problème hormonal”! Il est difficile dans un tel climat d’expliquer ce qui nous arrive à nos proches.
Bravo encore!
Gabrielle,
Merci pour ta gentillesse et ton histoire.
Oui, les livres et le rire sont vraiment de merveilleux thérapeutes!
Bonjour Olly,
Bravo pour ce texte magnifique et émouvant. Cette idée d’année perdue est absolument stupide en effet, parce que passer l’agreggation à 22ans, c’est la preuve que tu n’as pas dù perdre beaucoup de temps! C’est plutôt une année entre parenthèses…
J’ai été très touchée par ton témoignage, et aussi par ceux qu’il a suscité chez Virginie, Gabrielle.. Vous avez raison, c’est encore tabou, c’est dur de s’en sortir et d’affronter le regard des autres, mais je vous admire pour le combat que vous menez avec courage.
Encore merci!
Je suis en plein dedans et j’ai pendant trop longtemps eu honte d’aller demander de l’aide, à des amis, à ma famille, à un psy. Aujourd’hui je commence une psychothérapie, sans l’appui d’une personne qui m’est particulièrement chère, ça me fait mal, mais je n’ai pas l’intention de ruminer cette douleur-là, parce que ça ne fait rien avancer du tout, je n’ai pas besoin de l’approbation de cette personne, aussi précieuse soit-elle à mes yeux, pour prendre soin de moi et trouver le bien-être.
Ton témoignage me touche beaucoup parce qu’il donne espoir. Je te souhaite de tout coeur réussite pour ton agrégation. Et j’espère que lorsqu’on te dira à nouveau “vous avez perdu une année de votre vie”, ça te laissera complètement indifférente ou mieux encore, que tu sois capable de répondre : “vous avez perdu 5 secondes de votre vie à me sortir cette phrase qui au final, ne me fait strictement aucun effet.”
Bien vue Isa, ta dernière phrase ;-)
> Olly : En fait je suis étudiante en psychologie, du coup j’ai choisi de montrer que la dépression n’est pas la maladie dont on nous parle .. Vu que beaucoup ont tendance à croire que ce n’est pas une vraie maladie.
tout d’abord trés jolie texte, à la fois simple et profond.
J’ai également été confronté à la mort, à la maladie, à la dépression et au suicide. J’en ai tiré une lecon : même si maman a décidé de partir car vivre lui était insupportable, je sais que la vie est quelque chose de précieux car elle a gardé mon père en vie; enfin, je comprend maintenant que chaque minute compte, et qu’il faut les passer à chérir ceux qu’on aime!
amicalement, laura frm toulon.
ps: oui melody, la dépression est une maladie encore trop ignorée qui faitbeaucoup de ravages pour ceux qui en souffre…
laura from toulon, sois la bienvenue !
Oui c’est vrai que la première étape a été de m’avouer que j’étais en dépression. Moi le “brave petit soldat” (j’aime bien cette expression), moi la fille brillante à l’école, qui a fait une prépa difficile puis une école d’ingénieurs et qui venait de décrocher un boulot payé +25% que le précédent! Moi! Une dépression? ça va pas non! c’est une faiblesse morale une dépression voyons… Et je n’ai jamais subi aucun échec! Et bah si, et pan dans la figure, mange le ton premier échec… C’est d’ailleurs le plus dur à l’heure actuelle à digérer. Il faut reprendre confiance en soit, tout ça…
@Isa: bon courage! Et tu as raison, il ne faut pas se laisser démolir par des réflexions à 2 balles… Perso j’ai eu notamment une amie qui a “soi-disant” connu elle même la “dépression” et qui a osé me dire un jour où je n’allais pas bien et faisait crise de panique sur crise de panique “ce qu’on est con qu
[aïe désolée ça a cliqué tout seul!]
“ce qu’on est con quand on est dépressif”. Il va sans dire que je ne la vois plus… On se culpabilise bien assez toutes seules, pas besoin que des gens en rajoutent…
En fait moi j’associe ces personnes qui ont des discours maladroits (pas forcément méchants d’une manière intentionnelle, mais tellement maladroits), que ce sont des personnes toxiques.
Je m’explique : il y a qque temps, une amie qui suivait une psychothérapie m’a rapporté un propos que lui avait dit son psy:
“- quand vous avez des aliments avariés dans votre frigo, que faites vous? Vous les mangez, au risque d’être malade, ou vous les jetez?
– eh bien je les jette, je ne vais pas me rendre malade quand même!!
– alors, pour les personnes qui vous entourent, c’est pareil..ne les “mangez” pas, si vous savez qu’elles vous rendront malades….”
C’est un raccourci, bien sûr, parce que l’on ne peut pas “jeter” des personnes à la poubelle, et que parfois il faut faire avec (dans le boulot, l’entourage familial, etc..)
Mais si on y pense, on peut qques fois faire un peu de tri, et garder dans son entourage proche, des personnes qui nous font du bien, et éviter celles qui nous font du mal…
Je sais bien que l’on peut se rendre compte de la toxicité de certaines personnes un peu tard, que le mal est fait…mais dans ce cas, prendre de la distance, même si c’est douloureux (de jeter un saucisson avarié à la poubelle, c’est cruel!!), mais il en va de notre bien -être.
Je pense souvent aux propos de ce psy, et j’essaie (je me gourre encore, parce que je suis d’un tempérament confiant et généreux), de ne pas “trop” me frotter aux personnes toxiques.
Je ne les juge pas, chacun fait avec sa propre histoire, mais je prends de la distance, et si c’est guère possible (dans le boulot par ex), j’essaie de faire en sorte que ça ne m’atteigne pas trop…
Désolée pour la longueur de ce commentaire…je suis bavarde..et j’ai mis des interlignes…pour aérer!! :)
Un réçit touchant. Tu me motives beaucoup à continuer à espérer que je pourrais sortir un jour de cet état d’esprit. A vrai dire je pensais jusqu’à présent que c’était une part de ma personnalité d’être toujours dépressive, négative, au bord du gouffre au moindre problème et tu met en avant une chose : rien n’est acquis et si on a le déclic (faut essayer de le provoquer aussi^^) on peut sortir de là.
Je ne suis pas psy mais je dirais que ton déclic vient peut être du fait d’avoir eu ce grand bonheur d’un coup et que peut etre ton père t’as transmis cette rage de vivre à travers son épreuve.
Cette phrase :”Si je ratais mon bus, j’étais prise d’une émotion proche de la panique, et en même temps ce sentiment d’échec me rassurait : j’avais raison de me détester, puisque j’étais une incapable.” c’est fou comme elle m’a parlé, j’aurais pu écrire la même chose exactement. Je suis dans un état de panique et de stess mêlé à un sentiment de sécurité vu que je suis comme ça – nulle – bonne à rien – .
Beaucoup de courage et de gros bisous amicaux pour apporter mon soutient !
22 ans… c’est l’âge auquel une de mes amies nous a quittés, il y a bientôt 6 ans, victime elle aussi de la dépression.
Sans avoir été hyper proche d’elle, j’avais vraiment culpabilisé d’être passée à côté de tout ce mal-être, toute cette souffrance, et d’apprendre un jour de décembre, après l’avoir perdue de vue pendant quelques mois, qu’elle avait décidé que tout cela n’était plus supportable.
Elle qui avait “tout pour être heureuse”, qui était très jolie, intelligente, très entourée, avait beaucoup d’amis, une famille nombreuse et aimante… était dépressive depuis plusieurs années, et n’arrivait pas à se sortir des tentacule de cette pieuvre.
Qui sait si cette apparence de bonheur ne nous faisait pas minimiser l’étendue de sa souffrance?
Aujourd’hui, j’ai une pensée pour elle.
Olly, un grand merci pour ton témoignage, qui aide à comprendre ce que peuvent ressentir les victimes de la dépression.
Je te souhaite plein de bonheur pour l’avenir.
Deilema, je suis désolée pour ton amie.
Et merci pour tes encouragements, je suis très heureuse en ce moment.
Iriss91 pendant longtemps j’ai cru que d’être malheureux était un trait de caractère, mais maintenant je sais que pour moi ce n’était pas vrai. Et je crois que beaucoup d’entre nous acceptent un certain degré de tristesse au quotidien, sans que ce soit de la dépression, alors que le bonheur doit se chercher.
Je te souhaite plein de choses!
“beaucoup d’entre nous acceptent un certain degré de tristesse au quotidien, sans que ce soit de la dépression, alors que le bonheur doit se chercher” : Waow ! Sacrée phrase Olly, merci !!!
Ton texte m’a beaucoup ému Olly !
J’ai une de mes amies qui a fait une dépression et ça été très dur pour elle mais aussi pour tous ceux qui l’entouraient quand on la voyait se déprécier continuellement alors qu’il n’y avait aucune raison ! J’ai appris récemment qu’elle avait eu des envies suicidaires à cette époque et ça m’a glacé le sang, le mal que l’on peut se faire à soi-même en se disant que finalement le monde serait mieux sans nous !
Je te souhaite de continuer à sourire à la vie, car c’est effectivement le meilleur moyen de garder la tête hors de l’eau. Positiver, profiter des petites et grandes choses de la vie et envoyer balader les gens qui essaient continuellement de nous miner !!
Je suis d’accord avec toutes les filles, ton texte est extrêmement émouvant. Mais surtout, tu écris très bien. Côté style, je trouve que tu n’as rien à envier aux écrivains contemporain.
Sarah
Je rectifie : je suis parfaitement consciente que tu parles de ta propre histoire et qu’il ne s’agit en rien d’une fiction. Seulement certaines personnes arrivent bien mieux que d’autres à raconter tout cela.
Merci Sarah c’est très flatteur!
Merci de partager ton expérience Olly, je suis sure que ça aide les autres à affronter leur maladie ou celle de leur proche…
J’ai moi aussi souffert de cette f…g maladie, ma moman itou, quant à ma belle-sœur elle est maniaco-depressive (= les montagnes russes pour faire simple).
Comme toi je me sens fragile parce que rien ne me dit que je n’y retomberai pas un jour, et c’est tellement dur que bien sur ca me fait flipper.
L’avantage c’est que moi-même ou mon entourage verront les signes avant coureur et pourront réagir… et là je me sens une vraie force parce que je ne pourrai plus être autant prise par surprise et je pense que c’est un réel atout !
Et je crois que ce que j’ai appris d eplus précieux, je le dois à une psychologue que j’avais vu a cette époque : profiter de ce que j’ai, m’arrêter pour faire une pause dans un coin d’herbe fraichement coupée même si je n’ai pas le temps, me perdre dans les yeux de mon amoureux même si je suis en retard, dire aux gens que j’aime que je les aime même si ca va de soi :)
Salut les filles,
Je suis là silencieuse à lire MBDF chaque jours…
Aujourd’hui j’arrete de rester dans mon coin pour m’exprimer sur ce sujet qui me touche particulièrement.
Olly, la dépression je sais très bien ce que c’est, je me bats contre elle depuis plusieurs mois. Les moments les plus douloureux sont derrière moi mais je n’arrive pas à vaincre cette maladie (si c’est possible !!! )
J’ai entrevu le ciel bleu pendant environ 2 semaines. j’avais un sourire béat et niais sur les lèvres en permanence, je ne saurais pas décrire exactement ce sentiment, la liberté, l’apaisement, j’étais tout simplement bien. J’ai donc eu la chance de gouter pendant un temps aux sentiments qui doivent être les tiens en ce moment … profite, profite, profite, c’est tellement bon après toutes ses épreuves.
Je suis ravie que tu te sentes mieux et peut être que tu es vaincu la dépression (il ne faut pas vendre la peau de l’ours trop vite…).J’imagine très bien la force qu’il t’a fallu pour mener de front ton combat contre la maladie et en même temps les problèmes de santé de ton père…
Je te souhaite beaucoup de bonheur et une fabuleuse nouvelle vie qui commence pour toi.
Merci Olly de nous montrer et rappeler que l’on peut aussi se sortir de la dépression! Merci pour ce texte et bonne route ;-) (zut, comment on fait un smiley qui croise les doigts?!?)
@Ying&Yang: j’ai souvent pensé à toi depuis ton Ô toi lectrice, merci avec beaucoup de retard d’avoir pris le temps et la peine de répondre à chacun de nos commentaires! Je n’ai pas pu te remercier à l’époque car en juin nous étions chez ma Jolie-Maman et je n’avais pas accès au net aussi souvent qu’à la maison et du coup je n’ai pas pu suivre les commentaires avec autant d’assiduité que l’aurait mérité le sujet (vu que j’étais et suis toujours en plein dedans par l’intermédiaire de mon Chéri et des ses troubles anxieux généralisés).
Je garde précieusement l’exemple de Véro la Bisontine, et j’espère que Chéri va vite faire le ménage dans l’frigo!! (le tri est fait, y’a plus qu’à prendre l’élan pour balancer le tout à la poubelle et fermer le couvercle définitivement). J’ai adoré l’image en tout cas.
Je trouve ton texte en rentrant de mon cours de maquillage.
J’ai envie de pleureur en te lisant(mais je vais ruiner mon super maquillage), je me retrouve tellement dans le goût de rien. J’y suis souvent ces temps ci, j’essaye de me forcer à bouger.
Les larmes chez moi ne sont jamais loin, la dévalorisation est toujours présente, je me sens nul, moche, bête, insignifiante…. Si je suis honnête avec moi même je suis tout à fait consciente que tout ça est faux, sans être un canon je ne suis pas non plus si moche que ça etc etc etc …. Sauf que je n’ai pas tous les jours la capacité a rationaliser, à relativiser, que je commence seulement à identifier les situations qui me mette en difficulté et que je provoque toute seule, je n’ai bien sur pas besoin d’aide pour ça et je pourrai encore continuer longtemps.
Mais j’ai aussi l’envie de passer à autre chose, j’entame une nouvelle formation au mois de janvier, elle me permettra enfin de trouver un boulot après, je pense que pour moi c’est une des clés pour aller mieux.
Mais et surtout, merci pour ce témoignage pleins d’espoir, ça me permet de me dire égoïstement qu’il faut que je tienne le coup, que je continue de me faire violence et d’avancer. L’avenir sera plus doux, je serai capable de surmonter les difficultés, de les surmonter, de ne plus me faire une montagne d’un petit rien.
Désolée si c’est brouillon, je ne me relis pas, sinon je vais finir par tout effacer…
T’as pas perdu une année, tu t’es trouvée en une année. C’est rapide, si on pense que certains ne se trouvent jamais, mettent des années à se trouver voire ne se cherchent même pas. Cette conna*** n’a rien compris.
Congratulations!
Bjr,
bravo, vous êtes la première à qui je laisse un commentaire sur son blog, et pour cause, je suis aussi passé par là. Je ne donnerais pas de conseils car le chemin qui mène à la dépression et à la guérison sont propres à chacun comme beaucoup de choses dans la vie. Simplement, je voulais vous faire passer ce texte, il contient la clé à beaucoup de nos problèmes (c’est une “prière” amérindienne) :
“Wanka Tanka, O grand mystère,
Enseigne moi à faire confiance à mon coeur, à mon esprit, à mon intuition, à ma connaissance intérieure, aux sens de mon corps, aux bénédictions de mon esprit.
Enseigne-moi à avoir confiance en eux pour que je puisses habiter mon espace sacré, ainsi que l’amour au-delà de ma peur, et marcher ainsi dans la beauté au passage de chaque soleil glorieux”.
Je penses qu’il faut sortir du schéma bien/mal, culpabilité/gratification. Nous sommes tous des êtres humains et dans nos vies tant de situations se présentent, pour la plupart nous n’y sommes pas préparés. Alors, oui, nous faisons du “mal”, nous nous trompons, nous blessons mais nous faisons l’inverse aussi parfois sans même le savoir.
Prenez bien soin de vous et que votre chemin soit lumineux.
Affectueusement. Rikiki.
rikiki sois la bienvenue ;-)
@Yin&Yang: j’enfonce peut-être une porte ouverte, mais as-tu parlé à ton psy de ton état qui ne s’améliore pas? peut-être ton antidépresseur n’est-il pas adapté?
bon courage en tout cas. garde confiance (oui je sais c’est pas facile) je suis sûre que tu vas y arriver.
@ Pascale (65) : A ce moment là j’avais besoin et surtout une envie de répondre à tous les com’, et puis j’avais le temps aussi…
C’est tellement adorable de voir qu’une inconnue pense souvent à moi!! La plupart de mes amis ne le font même pas alors qu’ils sont au courant de ce que je traverse!!! Ca me touche énormément.
@ Virginie : J’ai pas trop envie de monopoliser les com’ car ce n’est pas mon texte mais celui de Olly.
Je vais essayé de faire bref, je suis suivie par une psychiatre pour mon antidépresseur et il a tout l’air de convenir… je n’ai pas/plus d’idées noires, je rumine pas, je me dévalorise pas, mes pensées sont positives etc etc… il joue donc très bien son role.
Je suis également en thérapie avec une psychologue, ma dépression remonte à 5 ans (peut etre plus) !!! Je n’ai pas su reconnaitre les signes assez tot et j’ai tout fait pour la combattre à ce moment là ce qui fait que j’ai sommatisé cad que depuis ce temps j’ai un mal à la tete de type petite migraine qui m’accompagne chaque instant de ma journée et qui m’handicape beaucoup au quotidien.
J’ai entrevu le ciel bleu car j’ai su mettre le doigt sur un blocage en moi, malheureusement je n’avais pas qu’un blocage!!!
C’est très complexe à expliquer en quelques phrases.
Ce qu’il faut que tu retienne c’est que globalement ça va plutot bien, j’ai fait beaucoup de chemin depuis que j’ai écrit mon ‘O toi lectrice’, mais ce chemin est plus long pour moi que pour Olly qui a eu la chance de comprendre ce qui se passait en elle assez tot et de ne pas se battre contre la dépression mais dans un premier temps de l’accepter ce que moi je n’ai pas fait et ce qui a contribué à la renforcer en quelque sorte.
Si vous avez envie que je fasse le point sur mon parcours, que j’écrive un nouveau texte pour vous décrire mon cheminement, si ça peut aider quelqu’un à mieux comprendre ce que l’on traverse, vous pouvez en parler à Hélène…
Je vous souhaite une agréable journée à toutes…
Quel bel article, évocateur j’imagine en certains points pour beaucoup , dont je fais partie, jolie note d’espoir, reste a espérer que le gout des fraises nous revienne…
Décidément, Hélène, je le redis, ton blog est super.
Je ne suis pas dépressive, mais j’apprécie de pouvoir comprendre un peu les rouages de la dépression grace à tous ces comm. et les conseils prodigués
Je trouve l’attitude de nombreuses personnes confrontées à cette maladie fort courageuse.
Moi aussi j’apprends plein de choses grâce à vous, kamo, c’est un enrichissement et une ouvertuer merveilleux, que vous me donnez !
Depression is a bitch… so true
merci pour ce texte que j’ai lu hier soir…
Olly fait référence au fait de défaire tout ou partie de sa vie, elle résume bien ce que j’éprouve. Certains pourront un certain temps montrer une certaine forme de réussite, mais la dépression arrache des lambeaux de notre vie. Elle étouffe tout en nous (notre élan vital, notre créativité, nos envies, notre intelligence même car elle détruit les capacités de concentration et de mémorisation, ralentit paroles et gestes). (Olly) “La dépression est encore une maladie un peu tabou, bien qu’en France nous sommes friands d’antidépresseurs…” Eh oui, en France la société et le corps médical ont horreur de ce mot, il signifie “faiblesse”, “fainéantise mêlée d’immaturité”, en somme, la personne dépressive est coupable. On prescrit à n’importe qui des cachets pour évacuer tout problème, et via les media on distribue des recettes de “vie en kit”. Dans certains des commentaires on voit bien la confusion faite entre la déprime passagère, qui s’envole une fois la personne “réveillée” par une phrase, un conseil bienveillant, et la vraie dépression, qui ne se guérit pas à court terme par la simple bonne volonté. Il est difficile de demander de l’aide car l’entourage croit qu’il sera obligé de plonger dans le marasme mental avec nous, et on est vu comme quelqu’un à qui il manque volonté, courage, que sais-je, à qui il faut donner un bon coup de pied au derrière (vive le coach!). On a peur de se faire humilier par les “bons samaritains toxiques”, et s’enfermer dans l’inaction rassure.
Je suis vraiment d’accord avec Sarah. Ton texte est magnifique et réaliste.
Pour ma part, je l’ai vécue et vaincue, cette ‘bitch’, il y a deux ans.
Pour moi, le pire était surtout d’entendre : ‘tu es jeune, jolie, tu gagnes très bien ta vie… Tu te créés vraiment des soucis pour rien’. Sauf que la mélancolie, on ne la cherche pas, elle nous tombe dessus, sournoisement.
Et moi aussi, comme vous, j’ai très peur de retomber dedans, dès la première insomnie, on flippe. Il m’arrive aussi de refuser des soirées en semaine pour avoir mon quota de repos et ne pas être vulnérable.
Je te souhaite le meilleur.
Emilie.
Mon dieu quelles belles paroles ! Petite, j’ai vu ma mère sombrer dans la dépression sans vraiment comprendre comment il était possible de perdre le goût de la vie, mais je me souviens avoir pensé que si j’avais pu lui donner ne serait-ce que quelques minutes un peu de mon insouciance en échange de son mal-être, je n’aurais pas hésité une seule seconde. Aujourd’hui encore, quand elle va mal, j’ai peur de la perdre, peur qu’elle décide de quitter cette vie si triste une bonne fois pour toute. Je ne comprends toujours pas mais le mot dépression sonne comme la mort. Ne jamais en vouloir à ceux qui ne comprennent pas, ils vous aiment et souffrent eux-aussi de se sentir impuissants.
Touchant ton message, contente que tu te sois remise. Par contre le “vous avez perdu une année” un peu limite, tu te rendras compte, qu’au lieu d’avoir perdu 1 an, t’as gagné du temps sur beaucoup de choses car malheureusement seule “la douleur élève”, c’est dans la souffrance qu’on apprend le mieux sur soi-même, sur la vie et sur les gens en général.
Cette dépression te sera surement salutaire, tu ne verras plus jamais la vie de la même manière, sans elle tu auras sûrement eu ton agreg, tu serais nommée dans un petit collège de banlieue, t’aurais un petit ami …etc bref une vie banale.
De part cette dépression, tu sais ce que tu veux et ce que tu ne veux pas. Fais de ta vie ce dont tu as envie, ris, pleure, joue, voyage, prends soin de toi et de ta famille et des gens que tu aimes en général.
Tu as (malheureusement) vu la mort de près, plus rien en doit te faire peur ou te sembler irréalisable. Moi j’ai fait une dépression pendant 8 ans, et je n’avais personne à mes côtés pour me soutenir, j’ai du m’en sortir seule avec quelques âmes charitables croisées au hasard des rencontres. Tu as la chance d’avoir ta famille à tes côtés, profites en.
Épanouis toi (de toute les manières possibles : écriture, lecture, théâtre, boulot, voyages …etc).
Tu n’as que 22 ans, tu as la vie devant toi, et dis-toi toujours que le “meilleur reste toujours à vivre”.
ps : je te conseille “in to the wild” un livre magnifique que je viens de finir (c’est le film de Sean penn)
Bonjour Olly,
je viens de lire ton post. C’est la 1ere fois que je viens sur ton blog, sur les conseils de “nina” qui voulait me donner un petit soutien…
Tu écris en effet extremement bien, et avec clarté tu exprimes ce que (je pense) bcp de personnes ressentent…. moi en 1er ! je me bats contre cette “bitch” depuis bien trop longtemps et je n’ai pas (encore !) eu l’electrochoc necessaire ( ou suffisant peut etre) our l’anéantir …. certains jours que crois que j’en viendrais à bout, d’autres non car plus le temps passe plus “tu” t’enferres, plus tu t’enfonces plus tu crées de dégats autour de toi et je crois que la situation est plutôt irreversible…. quand tu n’as plus d’amis, plus de boulot, plus d’envies et surtout plus d’espoir le quotidien (comme tu l’as dis) devient invivable… et le regard des autres insupportable car chargé de préjugés ….
je ne voulais pas plomber ton blog (dont je vais lire les autres articles de ce pas !) je voulais juste te dire que ton message est 1 espoir et je t’en remercie, à bientôt je l’espere
gaël
gaël bienvenue à toi ;-) Je ne suis pas l’auteur de ce texte, mais celle du blog, et c’est à ce titre que je t’accueille ;-)
moreina sois toi aussi la bienvenue !
Ahhhhh ! tu me rassures ! tu n’es donc pas 1 (seul) être surnaturel si parfait que tu reçois autant de commentaires et a 13 lecteurs à 1h du mat’ (en ce moment ! ) j’etais jalouse ! :p
chere Olly,
je me retrouve dans ce témoignage. J’ai fais une dépression l’année dernière et moi aussi je croyais que j’allais y passer. Penser à la mort était devenu mon quotidien pourtant je n’ai pas passer ce cap, n’y même tenté car j’ai trouvé l’homme de ma vie qui m’a sauvé de ce trepas. Maintenant tout est d’une nouvelle couleur, la depression une fois guérie change notre perception du monde et ce que percoive les gens de notre personne. Nous en sortons plus forte que quiqonque!
cynthia bienvenue à toi ;-)
Que dire devant tant d’espoir… Un texte que personne ne comprendra jamais sans l’avoir vécu. En ce moment je ne connais pas la fin, mais merci pour le témoignage. Une année sabbatique, c’est ce dont j’ai besoin moi aussi. La force s’est envolée, même la force de tenter de réaliser des idées noires.
J’ai conscience de cette maladie dont je n’arrive pas a me sortir. Je ne vois que de la tristesse autour de moi mais rien n’y fait je suis plongée dans un deuil enfouis au fond de moi, d’un échec scolaire, d’un manque d’amour maternel pendant mon enfance! Pourquoi tout ça revient maintenant, pourquoi lorsque c’est mon avenir qui est en jeu ??? Je suis en 4eme année en école d’architecture, et je viens de rater mes examens à cause de cette foutue maladie et des crises d’angoisses qui en découlent. J’ai conscience de cette maladie mais je n’ai pas la moindre force de me relever …
Bonjour,
Au fil de mes recherches, je viens de découvrir votre blog. Je vous lis avec beaucoup d’intérêt. Les thèmes qui sont abordés m’aide beaucoup à apprendre sur mon état mental et sur certaines maladies auxquels je fais face dont la depression. Aussi, j’aimerais vous faire partager mes lectures d’ouvrages qui traitent des sujets que vous avez l’habitudes d’aborder. Je viens de terminer la lecture de : ” Vaincre la dépression ” de Myreille Bédard ( aux éditions Médiapaul ). Déjà, ce livre est un incontournable. Je le recommande à tout ceux et celles qui veulent avoir des outils pour éviter de plonger dans la spirale de cette maladie mentale que l’auteur qualifie de ” cancer de l’âme ”.