« Une nuit. Une nuit comme les autres, du moins c’est ce que l’on croit.
Extirpée de mon sommeil par un bruit sourd, je m’éveille en sursaut, désorientée. La lumière de la pièce voisine est allumée, quelqu’un crie. Mon père sans aucun doute. Je n’ai aucune idée de ce qu’il se passe, seule la panique occupe mon esprit. J’ai d’abord cru à un cambriolage, mais non, une intime conviction me disait qu’il s’agissait d’autre chose. Seul le temps allait me donner cette réponse qui m’effrayait déjà.
Une lumière bleue et clignotante venue de l’extérieur envahit ma chambre. Un gyrophare, l’ambulance. Mais la sirène ne retentit pas, pour ne pas réveiller le quartier j’imagine. Aurais-je déjà du y voir un signe, qui me disait qu’il était de toute façon trop tard ?
Je ne savais toujours pas ce qu’il se passait. Recroquevillée dans un coin de mon lit, j’étais tétanisée. Les larmes coulaient lentement, je respirais avec difficulté, sous l’assaut de questions qui me torturaient l’esprit. J’entends les ambulanciers entrer, se demandant où aller. Mon esprit me pousse à descendre et à les guider, mais mon corps refuse de bouger. Ils finissent par monter et se diriger vers la salle de bain. Mon frère est présent. C’est donc ma mère qui est en danger. Cette pensée m’horrifie, mais un incontrôlable leitmotiv passe en boucle « Ce n’est rien, on va me la rendre, ce n’est rien ». Le bruit des machines résonne, leurs voix aussi. Et les minutes passent, inlassablement.
On ne peut pas décrire l’état dans lequel on se trouve dans des moments pareils.
Et puis soudain, tout se calme. Les machines s’arrêtent, ils rangent leurs affaires. Tout me semble réglé, elle va bien et je vais pouvoir la serrer dans mes bras. Enfin, c’est ce que je croyais.Ils s’en vont. Sans elle. Elle va donc bien, me dis-je une fois de plus. Mon père les suit, ferme derrière eux et remonte. Mon corps relâche son étreinte douloureuse et je sors sur le palier. Je tente de parler. « Que se passe-t-il ?! » A quoi bon, la réponse, je la connaissais déjà… Il me pousse à rentrer dans ma chambre. « Assieds-toi. » Deux mots. Deux mots qui veulent tout dire.
Je m’effondre. Je ne comprends pas, ne réalise pas. J’ai pleuré, longtemps, avant de tomber d’épuisement quelques heures plus tard. Le soleil me réveille doucement. On se dit que c’est une belle journée, qu’on a mal dormi, à cause d’un cauchemar sûrement. Et puis la réalité nous rattrape, nous tombe dessus. C’était bel et bien réel. Des larmes, à nouveau.
Des appels, des mots de soutien, mais rien n’y fait. Des gens viennent, pleurent. L’impression qu’ils ne peuvent pas comprendre, on se sent seul, désemparé. Vient le moment du funérarium. Les gens sont nombreux dehors. Le soleil brille, tout le monde parle. On ne se rend pas compte. Et puis la porte s’ouvre, mais on a été prévenus, le cercueil est ouvert. Le couperet tombe. La réalité ne nous laisse pas d’échappatoire. On tente de la fuir mais elle finit toujours par nous rattraper. Je ne tiens pas longtemps, je ne peux pas. Trois jours interminables. Ma main effleure le bois, le coeur serré, les joues humides. Je murmure quelques mots et sors. Les gens sont nombreux, encore. L’enterrement arrive à son tour. L’église est bondée, l’ambiance est lourde, douloureuse. On sort, on suit le cortège. Le cercueil est là, prêt à être enfoui à jamais. Je pose une fleur dessus et m’effondre une fois de plus. Jamais je n’avais imaginé vivre ça si tôt. Et là, on remonte le temps et on se souvient des derniers mots prononcés. « Bonne nuit, à demain » Qui aurait pensé à la possibilité que ce demain n’existe pas ?
Pas moi, en tout cas. Les jours, les mois passent. Il y a toujours des larmes, toujours ces terribles images gravées à jamais. Ces sons qui vous retournent le coeur lorsqu’ils vous reviennent à l’esprit.
Et le manque. Le vide. Cette bête qui vous tue de l’intérieur mais dont on ne doit montrer les traces de peur de se faire coller l’étiquette de la fille dépressive. Alors on sourit en façade, mais une fois seule ce sourire s’envole, aussi fragile qu’un pétale de coquelicot au vent. Et on ne réalise toujours pas. Les mêmes réflexes, les « M’man ? » qui s’échappent par maladresse, le couvert en trop à table. On s’attend chaque jour à ce qu’elle rentre à la maison.
Puis d’un coup, on réalise. Elle ne reviendra jamais. La descente est rapide et rude, mais la remontée. On avance, on trébuche puis on retombe plus bas encore. On pense s’accrocher à une branche mais elle cède sous le poids de la tristesse. Les chutes sont douloureuses, elles laissent des marques plus profondes à chaque fois. Le temps ne guérit pas les blessures, il les atténue seulement. Mais elles sont prêtes à se réouvrir à chaque instant. Les failles sont fréquentes. Une photo, un souvenir, parfois même un simple mot et c’est la rechute. Mais malgré tout on avance. On s’arrête parfois en chemin pour regarder en arrière et laisser quelques larmes tomber au sol, se dire que plus rien ne sera jamais pareil et que seules nos paroles pourront prouver à nos enfants combien elle était extraordinaire, et puis on avance à nouveau. Un pas après l’autre, et les jours passent. Il faut apprendre à vivre avec. Ou plutôt sans…
Signé : Kanarde »
110 commentaires
Bravo Kanarde pour ce texte magnifique et plein d’émotions, les larmes coulent ce matin.
Je ne peux rien faire de plus que de t’envoyer mille bisous.
Oh comme je te comprends. Je t’embrasse très fort
Je crois qu’on est toujours trop jeune quand les parents partent, mais quand on est enfant cela doit être pire que tout :-(
Je regarde mon fils qui joue à côté de moi et les larmes coulent…
Les larmes brouillent ma vue Kanarde, ton texte est beau et émouvant et ….j’ai déjà ressenti la même chose. Je te comprends du fond de moi-même, tu as parlé à mes entrailles.
Bises.
ton texte est magnifique et émouvant, je suis en pleurs car j’ai vécu la même chose pour mon Papa, et après plus de 6 ans d’absence, de manque, je mets tj une assiette en plus…comme toi…
je t’embrasse très fort..
Matj
C’est très émouvant, je suis quasi en pleur au boulot. j’ai vécu la même chose étant enfant et les cicatrices sont bien réelles. Merci de nous avoir fait partager ton expérience,
assorci
Oh que je me suis reconnue dans ton texte… Ce n’était pas ma maman mais mon arrière-grand mère. Car nous vivions tous ensemble : mes parents, ma soeur, ma grand-mère et mon arrière grand-mère. Ma grand-mère et mon arrière grand-mère sont parties à 2 mois d’intervalle….
Tout va tellement vite, ma grand-mère qui appelle à l’aide, mon arrière grand-mère allongée sur le sol de la cuisine, ma mère qui crie à mon père d’appeler le SAMU, les pompiers, les tentatives de réanimation, le bruit du défibrillateur, moi qui me réfugie dans ma chambre pour ne pas entendre, les larmes qui coulent quand je comprends que c’est terminé…
C’était il y a 15 ans, j’avais 16 ans mais les souvenirs sont toujours aussi vivaces.
Merci pour ton texte Kanarde, je t’embrasse.
Une maman c’est un lien spécial,unique,un lien que l’on a pas avec son papa fusse-t-il très proche…Une de mes meilleures amies a perdu sa maman,même si ce fut une longue maladie,même si elle eu le temps de s’y “préparer”,on ne s’y prépare jamais et j’ai ressenti un milliardième de sa douleur mais j’ai pu comprendre mieux ce que mes cousines avaient ressenties quand ma tante est partie brutalement…Il paraît qu’on met dix ans pour sortir la tête de l’eau sans jamais vraiament s’en remettre à cause justement de ce lien,du cordon ombilical…Bon courageà toi,mes pensées t’accompagnent.
Kanarde, j’ai l’impression de lire ma pire angoisse mise sur papier.
Je n’avais aucune idée que tu avais vécu cela vu ton âge, et je pense que tu es vraiment une jeune fille très courageuse parce que tu es toujours pleine de joie de vivre quand tu postes ici.
Je t’embrasse très fort!
Ton texte me touche beaucoup, mon metier m’a mit souvent dans ce genre de situation et je crois que c’est le pire, le regard des proches, leurs douleurs, leur incompréhension, ils mettent beaucoup d’espoir en nos gestes, nos appareils mais parfois nos gestes et nos appareils ne suffisent pas.je n’oublie pas ces regards et je leurs portent tout mon soutien.
moi aussi j’ai la vue brouillée au bureau après la lecture de ton texte Kanarde…
Quoi te dire dans des moments pareils ? les mots me semblent dérisoires…En tout cas, tu trouveras toujours du réconfort ici.
je t’embrasse très très fort.
Merci pour ton très beau texte Kanarde, tu décris si bien cette cruelle absence dont on ne guérit jamais. Avec en plus cette violence de la séparation, cette période si particulière des obsèques, si pénibles, ces quelques jours où le temps s’arrête, où l’obscurité semble régner malgré le soleil, ou la solitude est omniprésente malgré toutes les visites et les gens présents. Où l’eau des larmes êst brûlante. Et cet “après”, où on réalise pleinement ce que veut dire “plus jamais”.
Mais comme tu dis “malgré tout on avance”… Ta maman est encore là au fond de ton coeur.
Plein de bisous.
Comme on se sent impuissant face à ta détresse Kanarde!
Par clavier interposé, il est difficile de trouver quoi dire…
Juste une envie de te serrer dans mes bras.
Je t’embrasse et t’envoie tout le courage possible !!!
Je garde le souvenir d’une femme tombant en larmes dans les bras de son oncle au moment d’entrer dans l’église pour se marier, des années après la mort de son père, réaliser que c’était son oncle qui allait la mener à l’autel et pas son père absent avait ravivé une fois de plus la douleur, cachée sous son voile elle est entrée dans l’église en pleurant.
C’était ma tante, c’était mon grand-père, la douleur ne s’efface sûrement jamais et des milliers de petits moment de la vie quotidienne te la rappellent, comme tu le dis, “Le temps ne guérit pas les blessures, il les atténue seulement”.
J’espère que toute la bienveillance que tu trouveras ici te rassurera sur ton “droit” à la pleurer et à être malheureuse des années après, et t’entourera de douceur à défaut de pouvoir te consoler.
La douleur ne s’efface effectivement jamais, et même 10 ans après. Ca va mieux, ça devient possible d’en parler sans s’effondrer en larmes, on continue à vivre même sans lui, mais il y a un manque qu’on ne peut pas combler.
Ma soeur et moi étions encore jeunes, ma mère nous a épargné le funérarium. Mais tous ses amis réunis, la famille, mon grand-père maternel (qui ne nous a jamais aimé parce qu’il était juif et que ça faisait tache dans l’arbre généalogique) qui se prend soudain pour l’homme idéal et dont je broie la main pendant que les “frères” entament leur rituel, toutes ces personnes présentes qui ne peuvent pas comprendre mais qui essaient d’être compatissants. Et celui qui a dit a une fillette de 14 ans de soutenir sa mère parce que ce serait très dur pour elle, sans se soucier de sa propre douleur à elle.
Oui, même 10 ans après les larmes coulent toutes seules rien qu’en y pensant. L’absence d’un père est aussi douloureuse que celle d’une mère. Le pire je crois c’est ma grand-mère qui nous en parle tous les jours, son unique fils parti avant elle. Et ses amis de jeunesse qui vivent dans le passé et se souviennent de tout et nous racontent des histoires mainte fois entendues depuis.
Je suis désolée Kanarde.
Quelle histoire triste…. je suis désolée, Kanarde, que tu aies eu à vivre ça. Ca ne doit pas être facile…
C’est toujours une peur panique que j’ai: perdre mes parents… à laquelle s’ajoute depuis quelques années celle de perdre un enfant…
Courage….. Nicole
je ne trouve pas les mots, je t’embrasse fort
J’ai les larmes aux yeux……. Je suis au bureau. Je ne peut rien écrire de plus. Kanarde je t’embrasse un million de fois.
Coucou Kanarde…
Je pense à toi (mais tu le sais hein…). Je croise aussi les doigts ce matin pour la bio. Plein de bisous
Merci Kanarde d’avoir si joliment réussi à mettre des mots sur ce que je ressent chaque jour…
Tendres pensées pour toi et tout tes proches.
Un vide qui remplit tout l’espace, c’est dur, c’est très dur !!!
Je n’ai pas perdu mes parents, mais ma grand-mère, pas d’autres grands parents du tout, une, juste une et après plus rien…
Toutes mes pensées à toi, à ton papa et à ton frère.
Ton texte est très très touchant Kanarde, j’ai la gorge bien nouée.
Je ne sais que dire à part que mes pensées t’accompagnent et ça me semble dérisoire…
Grosses bises
Une fois de plus, je suis sciée du nombre d’enter vous qui ont vécu la même douleur. Je suis émue et je vous embrasse (à commencer par toi, Kanarde, notre “petite soeur virtuelle” ;-).
Ton texte est magnifique… Je ne pensais pas qu’un jour tu raconterais tout ça comme ça… J’espère que ça t’a fait du bien de l’écrire et de savoir que c’est lu par d’autres…. Je n’ai pas grand-chose à dire, je pense que tu sais ce que je ressens, vis-à-vis de ça (tu viens de me refaire revivre les plus tristes moments de ma vie), et vis-à-vis de toi (je sais que ce n’est rien à côté de ce que tu vis tous les jours…)
Je t’aime ma Kanarde…
Courage…
Courage.
Rien d’autre à dire, quand on l’a vécu, on le sait. Quand on ne l’a pas vécu, on le craint.
Kanarde, ton texte aujourd’hui, alors que ça fait tout juste une semaine que mon conjoint est parti lui aussi…
Merci de me laisser entrevoir qu’on peut vivre “sans” même si ce ne sera jamais plus pareil et si j’ai encore beaucoup de mal à m’en persuader parce qu’il est trop tôt et que son absence est intolérable…
Je t’embrasse très très fort, merci pour ton texte et tes mots qui arrivent au “bon” moment pour moi…
Oh mon dieu… je suis désolée AuReLiTiLyenne ! Cette nouvelle me serre terriblement le coeur. Je me permets de t’embrasser.
Ce texte est très juste.
Et paradoxalement très universel finalement même si à la base très personnel.
Chacun possède sa sensibilité, son émotivité, sa façon de réagir, d’exprimer (ou non) sa douleur et sa détresse… mais cette douleur, cette absence… sont bien les mêmes pour tout ceux qui ont vécu un tel drame.
@AuReLiTiLyenne : Vraiment désolée pour toi… On devrait pas à vivre tout ça… C’est si triste…
Mais n’oubliez pas, tout le monde, ces expériences doivent nous rappeler que nous devons profiter de la vie, on ne sait pas pour combien de temps on est là, alors profitons de la vie tant qu’elle est là ! Désolée de dire ça, ça risque peut-être de choquer certaines mais cette expérience m’a obligé à me rendre compte que la vie n’est pas toujours aussi longue qu’on le souhaiterait et que ça serait dommage de ne pas en avoir profité ! Alors faites-vous plaisir (et si ça signifie d’acheter 3 nouveaux fàp chez MAC eh bien tant pis !), et profitez-en un maximum.
Et, une dernière chose, n’ayez pas peur de dire aux gens que vous aimez que vous les aimez !! Ca rend le sourire à tout le monde et ça fait un bien fou ! De plus, certaines personnes sont plus sensibles à ce genre d’affections que d’autres, et ça vous apportera de nouvelles amitiés, une famille et des amis plus heureux…
(J’ai perdu un ami, qui, à 20 ans, a préféré en finir avec la vie… Je pensais que c’était quelqu’un plein de vie, il rigolait toujours bcp quand on parlait, il avait bcp d’amis, faisait de belles études, était épanoui dans la musique… Mais apparemment ça n’a pas suffi…)
Alors profitez, je vous en prie !
dRine ton commentaire me parle beaucoup, je vais tâcher de mettre tout ça en pratique (non, pas acheter du fard à paupières, dire aux gens que je les aime ;-).
dRine, je suis à 100% d’accord avec toi. Quelques semaines avant de mourir dans un accident de voiture, mon papa avait ramené à la maison une petit feuillet d’un calendrier. Ca s’appelait “N’attendez pas” et ça disait un truc du genre: “N’attendez pas que je sois mort pour couper une fleur dans votre jardin et la glisser à ma boutonnière,…” Bref, c’était un texte de quelques lignes (un peu mièvre mais efficace) qu’on a imprimer sur les faire-part de décès… Et bien, j’ai bien écouté comme une grande ce qu’il avait dit mon papa. Je profite! Et j’en profite pour vous dire que vous retrouver tous les jours est un plaisir… Et je vous remercie. Voilà
Coucou les filles. Pfiou, j’suis toute retournée en lisant vos commentaires.
Je vous répondrai ce soir, je dois filer. Journée riche en émotions, j’attends mes résultats.
Je vous embrasse toutes très très fort
Je suis très touchée par ton texte, Kanarde, et par vos témoignages.
Je me dis parfois que je passe trop de temps avec mes parents, mais je sais qu’au fond de moi, j’ai toujourd l’idée d’en profiter tant qu’il est temps…
ce texte est magnifique, terrible mais très beau.
je ne sais comment je vivrai le décès d’un de mes parents… enfin, si, très mal…
Je ne comprends trop bien ce que tu relates Kanarde: voilà 8 ans que ma maman nous a quitté. Aujourd’hui j’ai 24 ans, j’essaie d’avancer comme je peux. On ne se remet jamais de la perte d’un parent, on vit avec.
Je te souhaite bien du courage, car ce genre d’épreuves n’est pas facile à surmonter. Mais il faut le faire pour toi, pour l’être perdu, pour ceux qui restent.
Et tout simplement parce que la vie vaut la peine d’être vécue.
Amicalement,
A cet instant et à vous lire, toutes mes pensées vont à celles et ceux qui ont perdu un proche…
je suis désolée AuReLiTiLyenne et moi aussi je t’embrasse.
@ dRine : merci de nous rappeler tout çà, quand on est pas confronté à ce genre de choses on ne sait pas à quel point la vie est précieuse, qu’il faut en profiter et dire aux gens qu’on les aime…
courage.
Tu as retranscris ce que tu as vécu avec un réalisme qui donne des frissons…
ce texte est très très émouvant, et très bien écrit. courage Kanarde.
Petite kanarde, comme je te comprends : mon père nous a quittés il y a trente ans cette année, et la cicatrice est toujours douloureuse… en même temps, dis-toi bien que ta maman va continuer à vivre à travers toi, et profite bien du merveilleux cadeau qu’elle t’a fait en te donnant la vie …
A un enfant qui pleurait sa maman, une de mes amies a dit : “ta maman est toujours là, c’est comme un sucre que tu fais fondre dans une tasse de café, tu ne le vois plus, mais son goût est toujours présent … ” J’aime bien cette image …
Bises très affectueuses
AuReLiTiLyenne plein de pensées pour toi aussi dans ces moments si durs !!! Mais votre amour est toujours vivant, et t’aidera à continuer à vivre.
J’adore ce que dit Turquoise, elle trouve toujours les mots juste, mais comment fait-elle ??? :o)… Personnellement, quand mon père est mort, dans mon esprit c’était fini. Point. Et pourtant, dans les deux jours qui ont suivi son décès, j’ai remarqué plein de petits détails bizarres, il me parlait dans des rêves… Comme s’il essayait de me faire signe et de me dire de tenir bon… Alors ce sont des moments de la vie si particuliers, si terribles, que peut-être ça chamboule tout, mais depuis, je crois qu’une part de nos parents reste effectivement toujours vivante en nous… qu’on ne peut plus écouter qu’avec son coeur. C’est dur mais ça, ça ne mourra jamais.
Oh Kanarde, comme tout cela résonne..
Je ne peux rien dire de plus.
Je te serre virtuellement dans mes bras.
AuReLiTiLyenne, de douces pensées vers toi aussi.
Chere Kanarde,
ton texte me touche beaucoup, comme tous ceux qui ont vécu des histoire similaires je pense.
J’ai perdu mon meilleur ami, mon ange, mon âme soeur, il y a 5 ans, après deux ans de souffrance. Il souffrait d’une terrible maladie, à l’issue fatale. Je le savais, mais j’avais beau savoir, il n’y a rien qui puisse nous préparer à la violence de l’absence. A cet arrachement absolu et irrémédiable.
Depuis 5 ans j’essaie de vivre sans, comme tu dis. Parfois la vie glisse toute seule et parfois il suffi d’un rien pour que son absence me choque avec la même violence qu’au premier jour.
C’est inhumain. C’est insupportable. Et pourtant… je ne voudrais pas ne pas vivre cette douleur. Parce que si ça fait si mal encore c’est aussi que ça valait vraiment le coup. C’est une chance de l’avoir connu. C’est une chance que la vie nous ai donné 11 ans d’une amitié incroyable. C’est un cadeau qui m’a enrichie, qui continu de m’enrichir chaque jour.
De l’avoir connu fait de moi une meilleure personne. Et, malgré la douleur, je ne voudrais pas ne pas l’avoir connu.
Mes pensées sont avec toi, avec AuReLiTiLyenne, avec tous ceux qui vivent la même douleur. Peu importe qu’on les ai connu 5 jours ou 50 ans. Le temps passé avec ceux qu’on a aimé est un cadeau inestimable.
Tous les mercredis, c’est avec une certaine apréhension que j’ouvre MBDF; on ne sait jamais quelle émotion va nous saisir, mais c’est toujours très fort.
Une fois de plus, je rends donc hommage à vous, les filles du mercredi, avec vos textes dont les mots sont toujours bien choisis, et à toutes les autres, “posteuses” ou lectrices, qui font preuve d’une telle empathie.
Je vous embrasse toutes sincèrement. Carpe Diem ;) Merci Hélène.
Chère Kanarde,
lorsque j’ai lu le titre du billet du jour, et ton nom associé, j’ai tout de suite su ce que tu allais raconter. Je me souviens du contenu de tes premiers commentaires ici, et par écran interposé, j’avais intégré cette donnée terrible de ton histoire, sans en connaître le détail bien entendu.
Voici donc que tu écris ta grande blessure… Oh, chère Kanarde, cela t’arrive bien tôt dans ta vie.. Oui oui, comme je l’ai lu plus haut, quand on est passé par là on sait, quand on n’est pas passé par là, on craint que cela n’arrive, je suis bien d’accord…
Notre mortalité est incompréhensible, nos sens et notre intelligence sont dépassés largement, surtout lorsque qu’elle s’impose subitement. Voilà, elle surgit. Pour d’autres, elle rôde ou s’annonce bien à l’avance, cette implacable traitresse …
Merci de partager avec nous cette expérience terrible, et tu le fais avec tellement de talent! Malgré tes blessures, tu as su construire en toi une jeune personne bigrement riche. Ta plume te ressemble, je crois bien. On a tellement envie de te chouchouter…
Ton don (monstrueux!!! fooooonce!!) pour la photo, ta vitalité toute particulière, qui n’appartient quà toi, ton joli minois, et j’en passe, tout cela te rend extrèmement attachante.
Mais j’ai du mal à exprimer une idée à laquelle je tiens pourtant, j’ai si peur dêtre maladroite… Il est question de ce qui émanne de toi, et de ce qui te rend si attachante justement. Tu n’es pas attachante parce que tu a perdu ta maman si jeune et si brutalement; pourtant cela t’a forgée, tordue, contorsionnée, blessée, imprimée, pour longtemps, et même toujours…je voudrais essayer de te dire que tu es attachante , parce que tu es toi. Ta maman t’as fait un beau cadeau en te mettant au monde, tu es une jeune fille formidable! Tu as le droit de vivre formidablement, même en dehors de ta séparation si douloureuse d’avec ta mère, même en dehors de son absence cruelle, et des répercutions terribles sur la vie de toute votre famille. Suis-je bien claire… ? Je ne sais…
Oh comme j’aurais envie de t’embrasse bien fort! Et puis je pense bien à toi, pour l’actualité dans ta vie d’aujourd’hui là tout de suite, tes résultats d’examens. Je croise tous mes doigts! (ceux des pieds aussi, si si j’y arrive ! ;-))
@AuReLiTiLyenne : oh je suis tellement désolée de ce que tu traverses, ce doit être si difficile, si douloureux, toutes mes pensées vont vers toi aussi…
Tu peux pas savoir à quel point je regrette de ne pas avoir été là prés de toi pour te serrer dans mes bras, te protèger de tout et de rien, juste être là. C’est la première fois que je sais exactement comment tu l’as vécu et ce que tu ressens (et ressentais) au plus profond de toi-même, j’en pleure. je t’aime fort, ta wihi
Wihi sois la bienvenue ;-)
@AuReLiTiLyenne : je suis de tout coeur avec toi, la perte de mon conjoint doit être ce que je redoute le plus au monde… je t’embrasse et t’envoie tout le courage que je puis pour traverser cette épreuve.
Cela fait plus de 30 ans que je n’ai plus pu prononcer le mot “Maman”, plus de 25 ans qu’il en est de même pour “Papa”. Vie et terrible maladie ne sont pas très copains, le deuxième l’emporte souvent sur l’autre…
Je pense qu’il est tout simplement terrible de n’être plus l’enfant de personne…
Ton texte me ramène des années en arrière, et même si au moment où ça arrive, on ne pense pas pouvoir survivre, on avance – pas après pas – mais on se fraie un nouveau chemin. Je te le souhaite parsemé de moments de petits et grands bonheurs.
Gene
Kanarde, les mots sont difficiles à trouver… Aujourd’hui je retrouve Mon Blog de Fille après une courte pause, et je pleure de lire ton récit. J’avais bien compris qu’il t’était arrivé quelque chose de terrible, mais je ne savais pas quoi jusqu’à aujourd’hui. Et de ce que je connais de toi sur ton blog, et sur ce blog, j’ai toujours trouvé que tu étais un rayon de soleil. Tu es courageuse et forte, je t’admire. Tu as aussi le droit d’être humaine, de pleurer, d’avoir besoin de réconfort et d’amitié, et je suis contente que si tu n’oses pas toujours le faire dans la vie, tu le fasses ici. Je pense bien fort à toi, même si nous ne nous connaissons pas.
C’est magnifique de voir ici toute la communauté MBDF réunie autour de cette douleur qu’est la mort. Je n’ai jamais vu une communauté aussi bienveillante et profonde.
AuReLiTiLyenne, je suis de tout coeur avec toi.
@Milie: j’ai hésité à te parler directement ici, mais voilà je le fais. Je trouve ça fou que ton Papa ait rapporté cette phrase quelques semaines avant, une petite aide du destin sûrement pour traverser cette épreuve. En tout cas, tu parles de profiter, et ça se voit que c’est ce que tu fais, tu es un modèle pour moi en bien des choses sur ce point. Je t’embrasse, et j’ai hâte de te retrouver dans ma nouvelle ville, la tienne.
Que dire?… Tout semblerait plat ou mal à propos… Très fort, c’est tout…
“Je pense qu’il est tout simplement terrible de n’être plus l’enfant de personne…” : Gene je crois que tu as mis le doigt sur un truc énorme, et que tu as raison.
Même s’il est terrible de n’être plus l’enfant de personne, la vie a ceci de pernicieux que les grandes joies sont aussi les sources des plus grandes peines.
Donc, ne plus être l’enfant de personne signifie qu’on a été l’enfant de quelqu’un, de quelqu’un d’aimant et de présent.
Chance? Malchance? Un peu des deux. Nécessité.
La chance, à mon sens, réside dans le fait que ces deux facettes sont intimement liées et se nourrissent l’une de l’autre. S’il est difficile d’affronter le vide quand l’etre a été chéri, si ce vide est d’autant plus grand que l’être a été chéri, dans l’autre sens, le “cherissement” énorme aide souvent pour passer au dessus du vide. Parce que l’être disparu continue, dans les souvenirs, les rêves, les envies, les valeurs, les discussions, la biologie parfois, a marquer son empreinte, à insuffler courage et volonté.
Je reviens et… je ne trouve pas mieux les mots que tout à l’heure.
Je suis terriblement émue, par ton histoire Kanarde, qui avait transparu naguère et que tu exposes ici avec pudeur et élégance et toute ta sensibilité lumineuse. Par ce qu’elle remue de souvenirs douloureux, parfois anciens, parfois tout récents, en moi et en d’autres.
Oh c’est si difficile.
Siamoise je crois a très justement exprimé ce qu’une vie achevée continue de porter dans une vie qui commence à peine. Ces choses-là, des détails souvent, avec le temps peuvent devenir, au-delà de la douleur, des petites joies véritables.
@dRine : j’adhère ô combien à ton attitude.
@Milie : je pense à toi.
C’est chouette ce que tu dis, Miss Lili…
@Miss Lili, tu dis très bien ce que je peine à exprimer..
Gene, Hélène, moi aussi je pense la même chose.
D’ailleurs, beaucoup disent que c’est lorsque on n’a plus ses parents que l’on devient vraiment adulte… il y a beaucoup de vrai là-dedans aussi.
J’ai la chance d’avoir mes parents et il y a peu, alors que l’un des amis de mon papa a perdu sa maman il y a peu, justement, c’est ce que disait ma maman : même à 50, 60 ans passés, perdre sa maman, c’est une épreuve particulière. (son papa également surement, mais hélas, ma maman a perdu son papa très très jeune).
On dit souvent que nos parents ne nous voient, que comme des petits enfants, quel que soit notre age, bien que nous soyons indépendants depuis longtemps, à notre tour des fois même parents et même grand-parents pour certains… et nous râlons souvent après cela… mais n’est-ce pas ce que nous sommes finalement, à nos yeux également, des petits enfants vis-à-vis de nos parents ? Et pourtant ma maman, a dû s’occuper de ma grand-mère malade et dépendante à la fin de sa vie mais elle a réalisé à ce moment-là, qu’elle était bien toujours sa fifille, comme il y avait plus 50 avant.
Oui vraiment, à ses parents, à ses proches, à tout ceux qu’on aime, il faut le leur dire qu’on les aime, et profiter les uns des autres.
Je connais bien ce sentiment Kanarde… la douleur qui suit aussi. J’ai vécu la même chose à peu de détails près, une maman partie alors que je venais de fêter mes 25 ans, mais le ressentit est le même. On souffre, un départ trop brusque.
Enfin le temps efface petit à petit le souvenir et emporte la douleur, le manque lui s’installe.
On ne se rend pas bien compte que du jour au lendemain tout peut s’arrêter. Il ne se passait pas un jour sans que ma mère appelle pour me dire “je t’aime”. Aujourd’hui encore je souffre de son absence… Du courage il en faut Kanarde pour continuer à avancer.
Kanarde,
J’ai été très émue à la lecture de ton billet si intime. La vie est si injuste parfois, elle nous prend des personnes chères, si vite, si brutalement et définitivement…
Même si je ne te connais pas, permets moi de t’embrasser très fort.
J’en ai les larmes aux yeux aussi, tu as écris presque mot pour mot ce que je vis depuis plus de 3 ans, à cela près qu’il s’agit de mon père… et d’une maladie. Merci d’avoir eu cette force de le rédiger, de le partager. De lire ces sentiments-là du stylo de quelqu’un d’autre, c’est juste bouleversant, mais aussi apaisant, car alors on sait que d’autres comprennent ce que l’on vit, même s’ils nous sont inconnus…
Je te souhaite le meilleur Kanarde…!
Kanarde, on ne se connaît pas mais ton texte m’a touchée en plein coeur. Je vais prier pour toi. Si tu n’es pas croyante dis toi juste que c’est comme te faire un câlin virtuel…
Il y a une phrase que j’aime beaucoup et qui dit quelque chose comme “on est encore un peu vivant tant qu’au moins une personne pense à nous”. Ta maman, le mari de AuReLiTiLyenne, mon grand père qui est parti il y a peu: c’étaient des gens exceptionnels, on se souviendra d’eux longtemps encore et ils continueront à nous apporter la force de continuer et d’être heureux malgré tout…
Kanarde, les larmes coulent… les mots m’échappent, mais existe t’il seulement des mots assez fort…
ton texte est sublime et relate complètement ma plus grande phobie…
je pense à toi !!!
AuReLiTiLyenne… que dire de plus… une pensée pour toi, …
Juste mes pensées pour toi Kanarde, mais aussi pour AuReLiTiLyenne.
Ce sujet me touche profondément ( la seule peur dans ma vie), j’avoue préférer faire l’autruche. C’est con mais c’est tout moi.
Cawouète : C’est suite à ton texte que j’ai osé me lancer. Je pense très fort à toi.
Laly : Quelque soit l’âge c’est un moment terrible à traverser, je pense.
Sosyl : C’est exactement ça, tout se passe si vite et si lentement en même temps..
Delph : J’admire le courage que tu as d’exercer un tel métier, vraiment.
ma dRine : Je me doutais que tu lirais ceci. Sache que sans toi je n’aurai pas tenu comme je le fais. Je t’aime tu sais..
AuReLiTiLyenne : Je suis vraiment désolée de lire ça. J’espère de tout mon coeur que tu arriveras à supporter cette lourde épreuve. Je t’envoie tout mon soutien.
Turquoise : J’aime toujours autant cette métaphore. Elle représente tellement ce sentiment qu’elle vit encore au fond de moi.
Eleanor rigby : C’est tellement vrai ce que tu dis. Jamais la mort ne pourra nous enlever le cadeau qu’on a reçu en connaissant une personne si chère à nos yeux, quelque soit le lien qui nous relie.
Siamoise : Comme d’habitude tu sais trouver les mots qui me touchent. Merci du fond du coeur.
Ma Wihi : Comme je te l’ai dit, je ne savais pas si tu lirais ce texte. Au moins maintenant, tu sais réellement. Merci d’être là à présent.
Gene : Je ne peux comprendre qu’à moitié ce que tu ressens, mais cette pensée m’a souvent effrayée. Tu as vraiment mis le doigt sur quelquechose.
Miss Lili : “Les grandes joies sont aussi les sources des plus grandes peines.” C’est tellement vrai malheureusement ! Et pourtant il est si difficile d’écarter la peine pour laisser rayonner le souvenir du bonheur passé..
Journée très riche en émotion, je viens de voir mes résultats et je suis admise.
A toutes celles qui ont eu le malheur de vivre la même chose, je suis désolée d’avoir fait remonter en vous ces souvenirs douloureux. Je vous embrasse très fort, du fond du coeur.
Je ne vous remercierai jamais assez de tous vos commentaires, je suis réellement boulversée.
Vos mots et compliments qui me réconfortent, votre douleur que je partage. Les mots me manquent un peu. Les larmes ont coulé en vous lisant, tellement vos mots sont justes et touchants.
J’envoie tout mon courage et mon soutient à celles qui traversent des moments aussi difficiles.
Je vous embrasse une fois de plus, et vous remercie toutes. En particulier Hélène grâce à qui j’ai pu partager ceci. J’ai beaucoup hésité, mais je ne regrette rien.
Merci à vous toutes, merci milles fois. Une fois de plus vous faites preuve d’un respect et d’un réconfort à toutes épreuves.
Tu es admise !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Comme je suis heureuse pour toi !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Tu vois, c’est une bonne journée pour toi ;-)
Admise? Ca sonne hyper bien ;-) Félicitations Kanarde!
Mercii beaucoup !!!!
Hélène je ne me remets pas de ton mail ;))
Journée très très riche ;)
Bravo Kanarde !!
Tu es une belle personne – il y en a tant ici, Hélène, chez toi – qui te construis de tes expériences belles ou douloureuses. Que la paix et la force t’accompagnent. Félicitations pour ton succès aujourd’hui. Je t’embrasse encore une fois.
Bravo pour ton admission Kanarde! Où qu’elle soit, ta maman est certainement très fière de toi!!!!! des tas de bises !
Bravo Kanarde ! nous sommes toutes fières de notre petite mascotte ici, voilà une magnifique réussite – la première d’une longue série, car tu es une gagnante, c’est évident !
Je suis contente que tu aies réussi tes examens, Kanarde, félicitations!
Félicitation Kanarde pour ton admission. Même si je ne sais pas à quoi, je peux lire que c’était important pour toi alors j’en suis d’autant plus heureuse.
Pour ce qui est d’arriver à surmonter le chagrin pour voir les beaux jours… Ca vient avec le temps. Avec le temps, on relève la tête, et des petites choses qui nous semblaient douloureuses nous font sourire : les fleurs préférées, la couleur favorite, un parfum, tout ca devient une petite madeleine de Proust.
Et c’est précieux.
Parce qu’on se souvient qu’on a été la fille de quelqu’un. Et que présente ou pas, cette personne est précieuse.
Et on a plus de chances que ceux qui ne sont la fille de personne…Et je sais de quoi je parle.
Cette histoire joliment écrite me serre le coeur… elle permet de remettre les pendules à l’heure quand des fois on n’oublie que chaque jour est précieux, chaque jour près de ceux que l’on aime, chaque jour où l’on est encore en bonne santé.
Merci pour ce témoignage…
Tout le monde passe par là mais tout le monde n’a pas encore eu l’abomination de le vivre.
(soupir)
Félicitations ! Quelle grande journée, riche en émotions, pour toi aujourd’hui !!
A partir du moment où un de nos parents meurt on prend réellement conscience qu’un jour l’autre parent aussi va partir et que alors nous serons seul…
On prend aussi conscience du fait que l’homme est mortel, et donc nous-même, de manière bien plus brutal que si c’est un grand parent.
J’ai perdu mon papa j’avais 4 ans. Et depuis ce jour-là, je sais qu’un jour maman aussi va mourir, et que ce jour-là je serai seule et qu’un jour moi aussi je vais mourir. C’est ancré en moi aussi vrai que je dois dormir chaque nuit et manger chaque jour.
Ca parait bien brutal pour mon entourage lorsque je dis ça, parce que la mort est tabou très souvent….et pourtant c’est vraiment ce que j’ai toujours ressenti depuis 32 ans maintenant qu’il est parti.
Quand on vit la mort d’un proche dans sa jeunesse on a ensuite un rapport avec Elle tout à fait différents, distancié, Elle ne fait plus peur, elle est déjà venue dans notre vie, alors voilà, maintenant on sait…C’est vraiment bizarre comme sensation.
En même temps c’est quelqu’un qui a vécu ça y’a longtemps et toute jeune qui dit ça…. La distance elle ne vient qu’avec le temps.
Mais ce qui est aussi vrai et très triste c’est que à chaque événement de ma vie, 32 ans plus tard, il me manque toujours et encore.
Mais cela n’empêche que toutes ces étapes, ces épreuves aussi injustes soient-elles nous rendent souvent plus forts…. c’est dur à accepter qu’un événement aussi triste puisse nous apporter du positif…c’est pourtant vrai.
A te lire Kanarde je n’ai qu’une envie c’est appeler ma maman pour lui dire que je vais bien et savoir comment elle, elle va (on ne se dit pas qu’on s’aime chez nous, c’est dommage…mais c’est comme ça)
Je vous envoie du plus profond de mon coeur, à toi Kanarde et à toi AuReLiTiLyenne toute mon affection.
Je n’ai pas posté de com aujourd’hui, non pas que le sujet ne m’a pas interessé, ou que je n’ai pas eu une quelconque empathie, avec toi Kanarde, ou avec d’autres qui traversent des moments difficiles liés à la perte d’un être cher.
Je suis aussi passée par là avec la disparition de ma grand mère(que je considérais comme une deuxième mère), mais la douleur ressenti à l’époque s’est transformée peu à peu en douces pensées pour elle, pour ce qu’elle m’a appris…
Je suis née le jour où son mari, donc mon grand père, est décédé; sans doute que les liens qui nous ont unis ont trouvé leurs origines dans ce douloureux évenement…
Aujourd’hui, je vais souvent lui rendre visite au cimetière (je lui avais fait la promesse d’aller la voir, comme au temps où elle vivait encore), et je lui apporte des fleurs, qu’elles chérissaient particulièrement.
Et quand je vais la voir, ou simplement dans certains gestes du quotidien, elle est là, à sa façon.
Et j’espère que pour toi Kanarde, tu ressens (ou ressentiras) que grâce à ta maman (entre autres), tu es devenue une belle personne.
N’est ce pas le plus bel hommage que l’on peut rendre à ceux qu’on aime?
J’ai une pensée toute particulière pour AuReLiTiLyenne….qui traverse un moment super difficile….
Je vous embrasse toutes les deux, très affectueusement.
Je remets une petite pensée du soir pour toi Kanarde, qui es peut-être un peu moins triste ce soir, et pour toi AuReLiTiLyenne, à qui je pense avec beaucoup d’empathie.
Kanarde,
Lectrice assidue, je commente pour la 2e fois seulement mais ton texte m’a totalement chamboulée. Je n’ai pas vécu l’inimaginable épreuve que tu as vécue mais j’ai passé mon enfance dans la peur de perdre un jour mes parents. Il n’y a rien de pire pour une enfant que de perdre sa maman. Aujourd’hui encore cette idée me terrifie, et j’imagine ce que tu as vécu, comme tout doit être différent après, comme on doit grandir d’un coup.
Et là je lis aussi ton très beau texte en tant que maman de 2 petites filles, je pense à mes filles, je me dis que la vie est chère et fragile.
Merci Kanarde et toutes mes félicitations pour ton examen.
Je revennais voir les résultats de notre Kanarde.. Youpiii, Ka-narde est ad-mise, Ka-narde est ad-mise !!
Et je me permets de reprendre cette très juste analogie, si vraie, et si éclairante, de la prière et du câlin virtuel.. Une prière, c’est un véritable soin. AuReLiTiLyenne, je peux prier pour toi dans le secret de ma vie spirituelle, mais je peux t’en faire part aussi. Ma chère soeur… et dire que tu vis mon pire cauchemar…
L’empathie de toutes et les prières que quelques unes formulent pour toi ont la même origine, un élan de tendresse si pure..
A bientôt Kanarde,
à bientôt AuReLiTiLyenne.
Coxynell, c’est de toi, le câlin virtuel… !
Bons câlins à toutes!
Merci les filles !
Cette réussite était très importante oui, car je n’aurai pas pu supporter de voir mon rêve d’idépendance s’éloigner d’un an.
@Miss Lili : tu as entièrement raison. Même si physiquement elle n’est plus là, on a été sa fille, et intimement on l’est toujours. Ma plus grande fierté c’est nos ressemblances, et qu’on me dise qu’elle vit et qu’elle rayonne à travers moi.
@Kila : Je comprends parfaitement cette peur. Elle me ronge également mais j’essaye de la mettre de côté. Et pourtant quand on a perdu une personne dans de telles circonstances, comment oser dire “A demain” à nouveau ? Seul le temps nous le permet, et encore..
@Véro : Tu as bien du courage, je trouve. Même si je passe devant sa photo tous les jours et murmure chaque fois quelques mots, la force me manque pour le cimetière. J’ai eu “plus facile” une fois la pierre mise, mais j’y vais très peu. Dans un sens j’ai honte d’y aller si rarement, mais ça n’influence en rien le temps où je pense à elle.Chacun réagit différement, ses parents y vont toutes les semaines.
Ca me boulverse de voir à quel point vous êtes touchées par mes mots. Ainsi que par l’empathie et le soutient dont vous faites preuve. Merci pour vos mots, vos pensées, vos prières pour certaines.
Je vous embrasse toutes très très fort une fois de plus.
La perte d’un être cher est une épreuve à tout âge.
Mais dans l’enfance, la douleur est exarcerbée par le sentiment d’abandon, l’incompréhension voire de culpabilité.
Ma douleur la plus vive et cette impression de vide qui ne jamais se remplira, je l’ai ressenti au décès de ma grand-mère. J’étais adulte et déjà mère de famille.
Mon souvenir le plus vif est celui du dernier regard échangé, l’avant-veille de son décès, alors que nous savions toutes les deux que nous ne nous reverrions plus. Tant d’amour dans un regard, sans un mot … Je crois que je n’ai réellement vu la couleur de ses yeux que cet après-midi là, un vert translucide et pur …
Kanarde, en ce qui concerne le cimetière. J’y suis allée une fois ou deux, au début. Mais je ne la “retrouvais” pas.
Par contre, elle occupe nos pensées et nos conversations de manière très régulières. Mes filles, bien que jeunes à l’époque, en ont un souvenir précis et lui témoignent toujours de l’amour.
Je n’ai pas ressenti ce que dit Gene, ayant toujours mes parents, mais par contre lorsque je ne les aurais plus, je prendrais la place de ma grand-mère …
Des milliards de mercis et de pensées pour Kanarde, Hélène et Vous toutes…
Il m’aura fallu plus d’un jour pour commenter, pas envie de me laisser submerger par les émotions au boulot ou ailleurs, l’effarement de constater que cette peine peut ressurgir très vive sans que je le veuille….
Je n’ai pas les souvenirs de ces jours où tout a basculé, trop en fait en fait pour avoir des souvenirs.
De ces moments terribles je ne vois que l’écho ou le reflet dans qui leur étaient proches: parents,frères et soeurs, amis
Désolée, troublée j’ai tapé sur entrée trop tôt.
… le reflet dans le regard de ceux…
Pas de souvenirs donc, juste des photos et 2 tombes ; une France et une dans un pays où je n’ai jamais mis les pieds. Je ne vais presque jamais au cimetière.
Parfois les gens pensent que ,vu je ne mes souviens pas de mes parents et que je n’ai jamais manqué d’amour ( ma grand-mère qui m’a élevé est une femme formidable), que j’ai finalement de la chance car ‘au moins” ils ne manquent pas.
Je voudrais bien que ce soit si simple.
Les maternités notamment ont rendu ce manque plus intense..
Ma grand-mère approche désormais des 90 ans et comme dit si bien Kila la conscience de la mort est très aigüe.
J’ai bien peur de ne pas être assez forte…
Merci Kanarde pour ton texte et à vous toutes pour votre témoignage, j’y trouve du réconfort.
PS: bravo pour ton admission !!
juste un bizous kanarde,
moi qui est vécue avec une maman qui porte la meme blessure que toi je sais que le role de maman est difficile apres une telle epreuve…je sais aussi que rien au monde n’apaisera ton chagrin mais j’ai une grande pensée emue ce soir en pensant a toi….
Avec un peu de retard, ton texte m’a beaucoup touchée ( et un peu déprimée même si ce n’était pas le but). J’habite très loin de ma famille -10 000 km- et parfois, je me dis que si quelque chose devait arriver, je serai la dernière au courant.
Mais, c’est aussi un beau texte et félicitations pour ton admission!
Ton texte m’a d’autant plus émue que j’ai appris hier soir qu’un ami avait décidé de nous quitter mardi matin, il a laissé un mot à ses parents, il avait 33 ans, je n’arrive pas à y croire…
Comme l’a dit dRine, profitons de la vie, c’est ce que j’essaye de faire au maximum et même si certains doivent me trouver bien futile, j’assume !
Je suis désolée Carrie, je t’envoie des bonnes pensées !
Et tu as entièrement raison, il vaut mieux être futile et heureux de vivre, que grave et grincheux…
Merci Hélène !
@La Cuiller en Bois : C’est vraiment triste ce que tu racontes, ce dernier regard..
Je ressens la même sensation que toi pour le cimetière.
@AuReLiTiLyenne : Mes pensées vont vers toi, j’espère que tu tiens le coup.
@Dola : Je ne peux qu’imaginer à moitié ce que tu ressens. Ca doit être terrible,
je ne comprends pas qu’on te dise que tu as de la “chance”.. Je suis contente si
ce texte a pu t’apporter un peu de réconfort, et merci !
@Kro : Merci.. J’espère que ça ne portera aps atteinte à mon rôle de mère, je pense même que ça sera le contraire, enfin j’espère. J’aimerai tellement apporter à mes futurs enfant tout ce
que j’ai eu la chance de recevoir de ma mère.
@Super Marion Bros : Merci beaucoup. J’espère que ça va mieux à présent. J’imagine
que la séparation doit être dure..
@Carrie941 : Je suis vraiment désolée pour toi. Toutes mes pensées les plus sincères.
Je suis un peu effrayée pour l’instant, mon grand père maternel est à l’hôpital et
apparament ça ne va plus du tout. J’ai peur de devoir revivre tout ça. Surtout que ma
grand-mère n’y surviverait pas. Je ne sais pas si je pourrais encaisser à nouveau…
Courage Kanarde, comme dit mon père, “le pire n’est pas toujours certain” ;-)
Un câlinou “virtuel” pour toi Kanarde, courage.
Oui Hélène, peut-être. Mais j’ai vraiment un mauvais présentiment..
Merci à toutes les deux, vraiment
Très joli texte … Je ne sais quoi ajouter de plus que ce qui a déjà été si bien dit.
Bon courage dans les jours de ta vie en tout cas ! Au fait, tu as été admise en quoi ?
Quant à ton grand père, j’ose te dire de ne pas t’inquièter trop tôt, comme dit le père d’Hélène “le pire n’est pas toujours certain” et puis… Juste courage !
Je t’envoie des bisous :-)
@ Kanarde : je pense à toi et je comprends ton angoisse, j’ai du faire d’autres deuils moins douloureux mais c’est à chaque fois une épreuve et s’il y a bien une chose qui me hante c’est de perdre ceux que j’aime et de ne pas avoir assez de force pour y survivre. On ne s’y habitue pas…
Le reste n’a finalement qu’une importance relative et je ne me prends pas la tête pour grand’chose .
Je sais aussi avec certitude que je suis une mère différente de celle que j’aurais été dans
dans une vie “normale” mais mon rôle de mère ne m’est pas difficile, il m’a au contraire équilibré car il m’a donné la famille que je n’ai jamais eu et je me sens comme portée.
Je vis ma vie de ma mère sans pression et profite au max et paradoxalement je sais aussi qu’ ils n’ont pas besoin de moi en permanence , que le besoin qu’à un enfant de sa mère n’est pas celui d’une présence rapprochée ou d’une fusion mais le besoin de savoir que maman est là dans leur vie et qu’elle accompagne dans leur évolution jusqu’à l’âge adulte…et même après.
La meme situation , les meme impression , pareil , vivre en se regardant de loin , ne plus diriger rien , être une étrangere a soi meme … J’ai perdu ma mère aussi , j’ai souffert aussi , et pourtant je reve toujours qu’elle reviendra , une souffrance qui ne disparaitra jamais , on s’habitue juste a vivre avec … Merci , on se sent moins seule … Bisous .
Maurane sois la bienvenue ;-)
Sur ces quelques lignes , tu as écrit ma pire frayeur, mon pire cauchemar et j’en pleure, encore et encore. L’imaginer me fait trembler.
Tu as beaucoup de courage et de force en toi pour avoir sû l’ecrire et le faire partager.
Je t’apporte tout mon soutien pour les jours, les mois et années à venir.
Bisous
bibi2306, bienvenue à toi ;-)
Merci Helene, C’est vrai que je ne commente pas mais ce n’est pas faute d’être à l’affut de toutes nouveautés sur ton blog
Ne t’excuse pas bibi, il n’y a aucune obligation à commenter, dieu merci ;-)
Je n’ai pas posté mercredi, car les mots me manquaient. Je n’ai pas vécu ce que tu racontes, mais j’en ai une peur bleue, au point de donner des petits coups à mon homme la nuit quand je me réveille et qu’il dort trop silencieusement, pour être sûre qu’il respire et pouvoir me rendormir tranquille.
Je te souhaite beaucoup de courage et t’embrasse très fort. Bravo pour le courage d’avoir écrit ce témoignage. Je suis sûre que cela contribuera, avec le temps, à vivre mieux avec cette blessure.
@Dola: ce que tu dis sur le rôle d’une mère est très juste et émouvant
@Miaou, je suis heureuse que mes sentiments soient suffisaments clairs pour être compris.
Petite Kanarde j’ai perdu ma mère tres tôt et pourtant un peu plus agée que toi. J’en ai tellement parlé à mes enfants quand ils sont arrivésdans ma vie qu’ils savent plein de choses sur elle et ont vraiment l’impression de la connaitre alors elle est encore un peu là. Et moi maintenant je peux y penser sans chagrin avec de la n
ostalgie biensûr mais c’est plus doux
bisou
(bouh) !
Ah ma petite kanarde, je savais bien par quelques détours sur le net que je finirais par le trouver. Depuis maintenant un peu plus d’un an, c’est toujours gravé en toi à fleur de peau, mais maintenant tu trouves le courage de faire face et d’en parler. Que de temps passé à parler, comprendre, trouver le réconfort, réapprendre à marcher dans la vie… Le décès d’un proche est toujours difficile à vivre, et encore plus quand c’est la première fois et que ça vient si tôt. Tout à coup, voilà que pleins de notions comme la vie, la mort, aujourd’hui, demain, l’amour, la haine, la joie et la tristesse prennent un nouveau sens. C’est comme si tout l’environnement se mettait à basculer en quelques instants.
Te voilà propulsée dans la vie adulte, avec une conscience de la vie qui prend tout son sens. Et avec pour seule alternative : vivre. Réapprendre à marcher, à être heureuse, à profiter de la vie et continuer avec le souvenir de ta mère gravé dans le coeur.
La vie est ainsi faite, ceux qu’on voit tous les jours sont faits pour mourir. Il faut apprendre à vivre avec, être forte et progresser. Tu as su l’être, car au milieu de toute ta tristesse tu as trouvé la volonté de vivre.
C’est le plus beau cadeau que tu pouvais lui faire, et toute mère peut comprendre à quel point on peut être fière de sa fille quand elle agit comme tu le fais.
Bravo à toi, tout simplement :)
misric sois la bienvenue !
Merci Hélène ! Le bienvenue me conviendra parfaitement aussi ;)