Les chroniques de Patricia : Back dans les bacs

20 juin 2019

« 5 heures du mat’ j’ai des frissons, je claque des dents, je monte le son : France Inter, vous écoutez le 5/7. Où suis-je déjà ? J’entends les éboueurs. Il est 5 heures, Paris s’éveille et depuis quelques mois, c’est à Paris que je me réveille.

Il y a un peu plus de 15 ans mon mec à moi et moi on a parlé d’aventures. Je lui ai dit, allons voir là bas où tout est rose et tout est sauvage. Il m’a répondu, prends moi la main, viens danser et nous étions partis ensemble pour une drôle de vie. Pendant 15 ans j’ai écouté la vie française en différé. Les programmes du matin l’après- midi ou le contraire. Un temps à l’est, un temps à l’ouest. Trois continents et trois enfants plus tard je suis rentrée au village. J’avoue que j’ai trainé des tongs quand on a pris la décision de rentrer au bercail. J’étais comme un enfant, j’avais envie et pas envie. C’est bien la vie loin, on se sent différent. Différent là-bas parce qu’on est d’ici et différent quand on revient ici de temps en temps, parce que justement on vit là-bas. J’avais la trouille de perdre mon exotisme et aussi un peu les jetons de ne plus me sentir chez moi. A force d’essayer de s’intégrer ailleurs, on trahit forcément un peu d’où on vient.  Paris allait-il me reconnaître ? Et moi est-ce que j’allais m’y retrouver?

Ça fait bientôt un an que je me balade sur l’avenue. Oui, je suis d’ici. Oui Paris m’a reconnue et notre amour est réciproque.

C’est à Paris que je croise des amis d’enfance par hasard dans le métro, à Paris que ma fille me parle d’un pote qui se trouve être le fils d’un garçon qui était dans ma classe en troisième. C’est ici que je peux montrer à mes enfants les endroits cachés où leur père et moi, étudiants, on se bécotait.

J’ai longtemps été une pierre qui roule… Je trouvais ça follement pratique cette vie d’errance. Je pouvais me réinventer à chaque étape et je n’avais pas franchement besoin de m’engager, de toutes façons j’allais partir. L’année dernière, on s’est réuni en conseil familial et on a pris des billets retour. On a préparé la rentrée au collège français en regardant la boum et la boule au ventre on a emballé la maison pour la 10ème fois en 15 ans. On a beaucoup pleuré dans les bras des amis pour la vie que nous avons semés comme des petits cailloux à travers le monde et enfin embarqué pour de nouvelles aventures sur nos terres ancestrales. J’y vais mais j’ai peur et pour avoir moins peur,  j’ai considéré Paris comme une nouvelle destination exotique. Après tout, à chaque fois que je disais à mes amies autochtones que j’allais rentrer, leurs yeux brillaient : « Aaaaaah Pariiiiiis !!!!! » Si elles voyaient Paris comme ça, pourquoi pas moi ? C’est vrai que les touristes ne prennent pas souvent le RER A, mais « Paris oh la la » quand même. Et mes amies de toute la vie, mes soeurs m’envoyaient des messages avec des cœurs qui disaient « j’y crois pas, tu vas revenir ! ». Pour ça, je voulais bien prendre le RER A.

En 15 ans j’avais laissé quelque part au dessus de l’atlantique mon armure de parisienne pressée et toujours légèrement contrariée. J’avais gagné l’indolence tropicale, à commencer par la démarche lente, le port altier et le sourire permanent. Passer plus de deux heures à la caisse d’un super marché rend patient et se confronter aux administrations les plus kafkaiennes du monde enseigne la tolérance et le pasito a pasito, suave suavecito.

Est ce que ma version de « la garota de Ipanema » a survécu au choc thermique ? Oui. On peut avoir froid dans les tongs, le soleil est dans le cœur et la chaleur dans les gestes.

Je suis une parisienne transformée, modelée par l’ailleurs. Parfois je marche comme une p’tite lady gare Saint Lazare, on dirait que le monde est à moi quand je me promène. D’autres fois, les soirs de pluie et de brouillard, j’ai le regard baissé sur le trottoir usé et je me demande ce que j’ai fait de ces années. Mon CV est un gruyère et mes enfants ne savent pas répondre quand on leur demande ce que fait maman. Maman est déménageur, psychologue, traductrice, élève, prof, critique d’art, éditorialiste politique, artisan, princesse, DRH, danseuse, « operations manager » (la façon chic de dire que je suis l’intendance, celle de Napoléon qui veut conquérir le monde, t’inquiète pas chéri, l’intendance suivra et l’intendance c’est moi).

Les clichés ont la peau dure et pour beaucoup, pour ceux qui ne savent pas, 15 ans sous le soleil c’est 15 ans passés à se faire les ongles tout en se dorant la pilule. Par chance, la vie nous a promenés dans des endroits exotiques et ensoleillés. Mon mari n’est pas surfeur, même s’il sent bon le sable chaud et je suis souvent obligée de sourire poliment quand on me lance « c’était bien la belle vie ? Peinard ? Ca doit te faire tout drôle ce retour à la réalité ? »

Ma réalité là bas, c’est un paquet de mois passés à détricoter le programme initial. Non, je ne travaille pas, oui je dépends financièrement à 100% de mon mari, pas facile à assumer quand on a été élevée pour être une working girl. Mais un jour, j’ai réussi à appuyer sur la touche ‘reset’ et intégré cette nouvelle situation. Ce n’est pas parce que j’étais une housewife que je devais être desperate. Je n’aurai peut-être pas une grande carrière, mais j’avais des années d’avance sur le planning : j’avais LE TEMPS. La plus grande des richesses. Le temps de regarder mes enfants pousser et de voir les idées germer.  J’ai vécu 1000 vies. Aujourd’hui j’entame la mille et unième, sur l’avenue, le cœur ouvert à l’inconnu et les lunettes de soleil vissées sur le nez comme ça je ne vois pas les nuages quand il y en a. Si un jour vous voyez au loin une fille qui marche lentement, en souriant béatement et en s’emplafonnant les lampadaires (parfois il y a quand même beaucoup de nuages et je ne vois pas clair derrière mes lunettes), vous saurez que c’est moi. »

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Les chroniques de Patricia, Lifestyle, Voyages

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33 commentaires

  • #1 Sandra le 20 juin 2019 à 9 h 08 min

    Topissime !!!!

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  • #2 Hélène le 20 juin 2019 à 9 h 47 min

    Sandra : c’est beau hein ! Tellement bien écrit et poétique !

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  • #3 Agnes Ebrard le 20 juin 2019 à 10 h 09 min

    Excellent!!!

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  • #4 Cora31 le 20 juin 2019 à 10 h 16 min

    Quel joli texte! C’est une très belle expérience de vie, rien n’est tout blanc ou tout noir, et c’est merveilleux d’avoir pu vous réaliser et vous enrichir grâce à ce choix de vie. Bonne continuation à vous et votre famille

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  • #5 Arielle le 20 juin 2019 à 10 h 17 min

    Tellement mais tellement … magnifique, vivant, ensoleillé … juste merci à toutes les 2 pour ce moment rare de poésie

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  • #6 Jennie le 20 juin 2019 à 10 h 36 min

    Cet article résonne vraiment pour moi, expatriée depuis 20 ans. Couple mixe avec 3 enfants, nés sur 2 continents différents de celui où je suis née.
    C’est beau la vie d’expat, mais difficile aussi de quitter ces amis, nos habitudes.
    Je quitte la ville où j’habite depuis 5 ans bientôt et j’ai la boule au ventre! Cette fameuse boule au ventre que connaisse bien les expats…
    Merci pour ces mots,
    Toutes mes amitiés Hélène j’aime énormément ce que tu fais et te regarder de l’autre bout du monde me rappelle la France et Paris où je suis née..

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  • #7 Hélène le 20 juin 2019 à 11 h 29 min

    Merci pour vos commentaires, j’adore ce texte de Patricia, magnifique et si poétique !

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  • #8 Patricia le 20 juin 2019 à 11 h 42 min

    Merci les filles pour vos commentaires qui, comme toujours, me réchauffent le cœur. C’est Hélène, qui me connaît bien, qui m’a demandé d’écrire un témoignage sur ma drôle de vie. Comme dirait Patrick, ce n’est pas facile de mettre 15 ans sur table, comme on étale ses lettres au scrable mais je suis émue de partager ça avec vous et drôlement contente que le résultat de mon introspection vous plaise.

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  • #9 Carole le 20 juin 2019 à 14 h 07 min

    Merci pour ce texte, et pour la qualité de son écriture. Je finis sa lecture le sourire aux lèvres et une petite larme au coin de l’oeil ..

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  • #10 Lamotte le 20 juin 2019 à 14 h 19 min

    C’est magnifique, très profond et personnel Patricia. Je pense que la trame narrative se prête à écrire un livre, ou faire un film. On en voudrait plus sur ce sujet, et je suis sure que tu en as sous le pied…
    Scénariste ou romancière, un enieme métier pour toi? Ça t’irait bien.
    Bizz à toi.

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  • #11 violette.b le 20 juin 2019 à 15 h 18 min

    Ben ça fait rêver la fille qui n’a pas quitté sa grande ville …..c’est plein de nuances et de finesse .

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  • #12 Irena le 20 juin 2019 à 15 h 48 min

    Très joli texte, lu un peu la larme à l’œil, me disant “elle en a, de la chance, de revenir à Paris”.
    Moi aussi je marche lentement, je souris béatement, je regarde à droite et à gauche et je me cogne dans les passants sur les Champs Elysées lorsque je suis à Paris, tellement contente de quitter, plusieurs fois par an pour quelques jours, la ville de province étriquée dans laquelle j’étouffe…

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  • #13 Vanverde le 20 juin 2019 à 19 h 48 min

    Follement drôle, follement émouvant.
    Merci pour ce beau texte.
    Et puis la ligne 13 à Saint Lazare à 8H00, c’est aussi l’aventure !

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  • #14 Catherine le 20 juin 2019 à 21 h 31 min

    Oh mais j’adorerais la croiser cette fille qui marche lentement, en souriant béatement et en s’emplafonnant les lampadaires….
    Merci pour ce moment de pur bonheur à vous lire!

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  • #15 nanoulahaye le 20 juin 2019 à 22 h 29 min

    ca resonne +++
    Merci Sandrine de m’avoor fait decouvrir Patoche. c est genial

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  • #16 Yakadi le 20 juin 2019 à 23 h 03 min

    Ohlala Patricia,
    Ton texte c’est doux comme un câlin.
    Un bisou, je vais me coucher le sourire aux lèvres ce soir.
    Coucou Hélène ;-)

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  • #17 Laurence le 20 juin 2019 à 23 h 32 min

    Merci pour la bande son! Cette chronique me serre un peu le cœur en pensant à ma sœur aînée, définitivement expatriée et qui a maintenant ses enfants et petits-enfants très loin. L’âge et d’autres considérations matérielles n’aidant pas, les retrouvailles deviennent rares et précieuses. Quand elle revient en France, elle se tourne toujours vers la ville d’où elle vient. Un jour elle ne pourra plus le faire et c’est un crève cœur. Non, la vie d’expatriée n’est pas une sinécure, mais quelle richesse dans l’âme !

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  • #18 Claudia le 21 juin 2019 à 4 h 23 min

    La trotamundos parisina más bella! La he visto caminar por algún lugar de América del sur… Así de aventurera hermosa y simplemente Ella!

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  • #19 Sophie le 21 juin 2019 à 9 h 44 min

    Bonjour Patricia,
    Tu m’as fait rêver et voyager avec ton texte si poétique et drôle. Tu m’as aussi fait réfléchir. Je vis à Bruxelles, qui n’est pas Paris je le conçois. Mais je ne prends pas assez le temps de profiter du temps et de marcher le sourire au lèvre en me pressant moins. Je vais essayer de le faire, juste parce-que je suis certaine que cela pourrait encore plus embellir ma vie, qui est déjà très belle.
    Amitiés
    Sophie

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  • #20 Florence Féron le 21 juin 2019 à 10 h 33 min

    Bonjour et merci pour votre article.
    Cela fait presque 7 ans que nous avons quitté Paris. A envisager de rentrer, j’oscille entre les yeux qui pétillent et la crainte de me sentir à l’étroit. J’échange avec mes “camarades de promo d’expat” et cela renforce quelquefois ma crainte. Là maintenant, je suis le coeur léger.

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  • #21 Patricia le 21 juin 2019 à 10 h 44 min

    Claudia : Claudia ! Mi amor ! No sabes lo tantissimo que me emocionó leer tus palabras aqui! No se cuando ni donde pero un dia nos encontraremos. Seguro !!!. Hasta siempre querida mia!

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  • #22 Patricia le 21 juin 2019 à 10 h 55 min

    Vos commentaires me submergent d’émotion ! Merci de me lire, de prendre le temps de commenter et de partager vos expériences.
    Comme le dit Vanverde, l’aventure est au coin de la rue !

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  • #23 Hélène le 21 juin 2019 à 11 h 08 min

    Patricia : tout le monde trouve ce texte merveilleux et plein de richesses délicates. Je viens d’appeler mon père pour en parler avec lui et il l’aime énormément aussi ;-)

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  • #24 Marouchka le 21 juin 2019 à 16 h 47 min

    Quel magnifique texte… qui me projette il y a plus de 15 ans quand je suis rentrée à Paris après de longues années passées à l’étranger… J’étais contente de quitter Paris que je pensais ne plus aimer, de changer mes habitudes, de partir à la rencontre des nouvelles contrées … A mon retour à Paris, j’ai pris conscience qu’Y étant pourtant née, je connaissais mieux certaines capitales d’autres pays, dans lesquelles j’avais étudié et travaillé mais sans le métro-boulot-dodo car je voulais en profiter pleinement sachant que c’était temporaire… J’ai aussi réalisé quelle chance j’avais de pouvoir vivre à Paris intra-muros et à quel point j’aimais finalement cette ville…Alors bien entendu on revient finalement vite dans ses habitudes parisiennes… Mais au final, 20 ans après, je suis toujours une touriste à Paris, même si j’y vis, j’ai refusé de me contenter du métro, boulot, dodo… J’y suis pleinement heureuse et je profite de tout ce que cette ville à m’offrir au quotidien… Je profite de sa beauté, de ballades quasi quotidiennes en évitant au maximum le métro pour marcher, surtout au coucher du soleil, de ses quais, de ses cinéma, théatres, operas, musées, concerts., terrasses… Souvent le WE, je prends l’un de mes nombreux guides touristiques de Paris et je pars explorer des quartiers que je connais moins et découvre toujours de petits trésors… Bref, après toutes ces années, je suis restée une touriste à Paris, avec des étoiles dans les yeux comme si chaque jour je découvrais cette ville pour la première fois…

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  • #25 violette.b le 21 juin 2019 à 17 h 08 min

    Sophie : Je viens de découvrir Bruxelles et vraiment le nez au vent c’est magnifique

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  • #26 Véro Bisontine le 21 juin 2019 à 18 h 05 min

    Très joli texte et surtout une très belle expérience de vie!

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  • #27 Belette le 21 juin 2019 à 18 h 23 min

    J’adore cette fille qui a baroudé et ose le raconter et puis cette fille qui s’emplafonne les lampadaires, j’aimerais bien la croiser, elle a des poteaux en commun avec moi :-)

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  • #28 Isabelle B. le 21 juin 2019 à 19 h 01 min

    Bonjour Hélène,

    Et merci Patricia.
    Une vie d’expat’ en accéléré et j’y ai reconnu beaucoup de choses. Surtout dans les silences, l’implicite. Ce sentiment, quand on est revenu et parfaitement réintégré, d’avoir vécu “un truc en plus” dont la plupart du temps il est impossible de parler, un truc qui donne un recul dingue et une sérénité incroyable.
    J’ai adoré ton texte et ton partage.
    Encore merci à toutes deux.

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  • #29 cinzia piat le 21 juin 2019 à 20 h 09 min

    E’mouvant. C’est tout à fait différent, j’ai pas été “grande” dans des pays exotiques, mais petite, jusqu’à 15 ans, j’ai suivi mon papa partout en Italie et puis j’ai vécu 4 ans à Paris. ET chaque fois que je retourne dans un de ces lieux, c’est toujours un peu “chez moi”. Parce j’ai laissé quelque chose de moi partout, dans chaque ville, dans chaque maison, et je crois que ça aide à se sentir toujours à l’aise, à ne pas avoir peur des changements. Je suis italienne, j’habite à Rome, mais mon fils a étudié le chinois et le japonais, donc un demain il pourrait bien s’établir là-bas… et, qui sait, je pourrais décider de le suivre, ailleurs…une vieille nana au Japon, peut-être que j’aimerais. Toi, Patricia, tu as fait le parcours inverse, mais tu est sure d’en rester là, de ne plus bouger?…

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  • #30 Kojo-no-maï le 23 juin 2019 à 2 h 31 min

    Chapeau bas, l’artiste !

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  • #31 Virginie R le 23 juin 2019 à 10 h 28 min

    Jolie chronique, trés positive. Ce que j’ai ressentie en la lisant est bien décrit dans le dernier paragraphe, une sensation d’avoir vécu mille vies, et une satisfaction de revenir à ses racines, à paris, pas comme avant mais changée avec ces 15 années… Mais je crois que c’est comme ça, lorsque l’on quitte un endroit et que l’on revient plus tard, on est forcément changé par notre vécu et on ne ressent et ne vit pas les mêmes choses comme avant. C’est normal aussi, on évolue, du fait de la vie, des événements, des rencontres… En tout cas on vous lisant on sent une vie riche et pleine d’anecdotes et de souvenirs. :).

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  • #32 Océane le 25 juin 2019 à 21 h 00 min

    Superbe écriture, j´adore! Cette boule au ventre me pétrifie completement et je n´arrive pas a savoir comment revenir en France un jour, j´ai peur de me perdre chez moi c´est tres étrange. J´espere qu´on aura la chance d´avoir d´autre article comme celui-ci.

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  • #33 Bégué le 5 août 2019 à 11 h 47 min

    Magnifique, touchant, ❤️❤️❤️

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