Mon péché mignon

Alors voyez-vous, j’adore aller chez l’esthéticienne.

J’y vais pour me faire arracher les poils, évidemment, non que ça me fasse marrer, mais je me suis pas encore décidée à investir dans une épilation au laser (ça mûrit, ça mûrit).
Mon bonheur, c’est le soin du visage : 1h30 de papouilles parfumées par Elisabeth, mon esthéticienne bien-aimée.

Son institut est au pied de mon immeuble, et malgré les fréquentes tentations d’essayer les uns après les autres tous les Spas ruineux de la capitale dont je conserve jalousement les adresses découpées dans Elle, je lui suis extrêmement fidèle. D’abord parce que c’est vachement moins cher, mais il n’ y a pas que l’argent dans la vie, c’est surtout à la relation que je suis attachée.

Elisabeth est super douce et apaisante, très pro, et absolument pas tenancière de parfumerie maquillée de la mort sa race. Son truc c’est le massage, et elle aime avant tout que les gens se sentent bien, pour moi c’est parfait.
Je ne dis pas que si on m’offre une après-midi au Spa Nuxe ou à la Sultane de Saba je cracherai dans la soupe, mais c’est pas le même usage.

Ma maman m’a offert un soin au Spa des Cinq Mondes, un grand fantasme. Et ben vous le croirez si vous voulez, j’ai été limite déçue. Il faut dire que j’avais choisi un massage thaïlandais, je me suis retrouvée pliée en 25 sans avoir le temps de dire ouf par une jeune femme charmante en sarong balinais avec une fleur dans les cheveux, qui tapait sur un gong au début et à la fin du soin. Un peu strange, quand même, malgré le teint resplendissant et l’air méga reposé en sortant.

Le massage californien d’Elisabeth est un délice des pieds à la tête, et dans un genre plus fashion elle fait aussi des massages à l’huile chaude parfumée au cacao. Vu comme je déteste l’odeur du chocolat c’est pas un truc pour moi (à mon grand regret, le coup de l’huile chaude me tente à mort) et j’attends avec impatience ses massages ayurvédiques.

Ehhh non, j’en ai jamais fait en Inde ; là-bas je suis en général super détendue donc pas besoin de massages, et comme il fait une chaleur de bête j’ai aucune envie qu’on me tripote. En revanche je ne rate pas une occasion de me faire faire un soin du visage dans un petit institut, c’est toujours un grand moment !

A Cochin je me suis retrouvée au premier étage d’une maison, dans une pièce encombrée de dames papotantes aux cheveux couverts de henné, où on m’a fait passer derrière un simple rideau (la cabine de soin, donc), pour m’enduire le visage de toutes sortes de décoctions bizarres et odorantes en m’enjoignant à m’allonger dans un anglais approximatif. J’avais la peau super douce en sortant, et mon bronzage était bien plus lumineux.

A Goa la délicieuse épouse du patron de la paillote de plage où nous avions nos quartiers faisait des soins, entre deux nattes de palmiers derrière le resto. Marrant comme tout de se retrouver couchée sur une chaise de plage, avec le bruit des vagues en bruit de fond, la jeune femme à vos côtés munie en tout et pour tout d’un bol en plastoc pour mélanger ses produits.

Je ne désespère pas d’aller un jour dans un palace à Maurice, où je passerai mes journées au Spa pendant que mon mec fera du ski nautique (curieusement je l’imagine mieux au Spa avec moi que sur ces foutues planches poursuivi par un grand requin blanc, comment se fait-ce ?).

Et une fois que j’aurai investi dans le laser, je pourrai utiliser les sous jusqu’ici destinés bêtement à l’arrachage des poils, pour toutes sortes de soins et de massages supplémentaires, c’est quand même plus motivant ;-)