“ Procrastination : subst. fĂ©m. Tendance Ă diffĂ©rer, Ă remettre au lendemain une dĂ©cision ou l’exĂ©cution de quelque chose.
Ah, cette liberté, ce bonheur, cette possibilité de pouvoir reporter nos si ennuyeuses responsabilités à demain. Encore, et encore, et encore, et… Quoi ? La deadline c’est…han ? Demain ?! Genre, le jour qui vient juste après cette nuit, là , alors qu’il est déjà 22h48 ??? Non, mais, oh, ils pouvaient pas prévenir plus tôt ?
Oui, le procrastineur est de mauvaise foi. Remontons le cours du temps… Or donc, quel fut l’agenda de ces derniers jours ? Sommeil en retard, mise en pratique des conseils de MBDF, remise à niveau de How I Met Your Mother / Glee / Dexter / Lost et j’en passe, soldes, Facebook : oui, bah, pas le temps, quoi ! Oh, et puis, ça se passera bien, comme d’habitude.
« Comme d’habitude ». Je l’attendais, celui-là . « Comme d’habitude » : l’aveu suprême. Le lapsus mortel. La vérité à taire à jamais, à garder soigneusement dans le secret de sa pochette en diamants, sous peine d’être taxée avec férocité (et jalousie) de flemmarde de la dernière heure. Ces deux petits mots révèlent votre inaptitude chronique à déjouer les multiples pièges qui, vicelards, se mettent en travers de votre route et vous empêchent, « à l’insu de votre plein gré », d’être à jour dans votre planning si soigneusement préparé des semaines à l’avance dans un subit – mais bref – moment d’égarement de lucidité.
Car le procrastinateur est récidiviste. Les expériences du passé ne servent qu’à le renforcer dans sa certitude absolue et inébranlable : « de toute façon, même une heure avant, entre mon rendez-vous chez la pédicure et mon cours de poney, ces 150 pages sur le fonctionnement cellulaire de l’appareil gestatif de la loutre des Pyrénées, fingers in the nose j’te les fais». Mais-bien-sûr.
Seulement voilà , en fait, si. Ca fonctionne. On ne sait pas pourquoi, encore moins comment, mais généralement, ça passe. Alors, bien sûr, de temps en temps, il y a des petits stress, voire des instants de pure panique, mais le procrastinateur se shoote à l’adrénaline en toute légalité et est malheureusement doté d’un optimise débordant.
Loin d’être une espèce en voie d’extinction, la procrastination est tout ce qu’il y a des plus contagieux. Si vous fréquentez quelqu’un utilisant régulièrement ces quelques phrases-type (« Ouais, mais moi, je travaille mieux dans l’urgence » ; « Oh, mais on a tout le temps, en fait » ; « Demain, je m’y mets »), surtout, fuyez. Car personne n’est à l’abri : qu’il s’agisse de rapports mensuels, de piles de linge, de mémoire de fin d’étude, de planification de vacances ou même de classement de make-up par couleur/taille/ préférence/ordre alphabétique/forme, la tentation de procrastiner est là , qui vous guette, attendant son heure, plus tentante qu’une rondelle de sauciflard. Be aware…
Bon, sur ce, je vous laisse ; je me marie dans une heure et je dois encore trouver ma robe.
SignĂ© : Madou”