“Je suis féministe. Féministe avec un soutien-gorge (en même temps, dans mon cas, vaut mieux…), un mari et des enfants, féministe sans dégoût pour la cuisine, le maquillage ou même la chirurgie esthétique. Une féministe 2.0, j’imagine, comme de nombreuses femmes de mon âge. Alors pourquoi appuyer sur cet adjectif, pourquoi le revendiquer ?
Parce que si toutes les attentes des féministes originelles sont aujourd’hui devenues des évidences, la dynamique des rapports sociaux de sexe est loin de s’être assainie, et à travers le monde et même ici chez nous, la situation n’est pas aussi rassurante que les avancées réalisées dans les droits des femmes pourraient le laisser supposer.
Au contraire : parce qu’aujourd’hui nous votons, travaillons, couchons avec qui bon nous semble, et achetons des biens immobiliers sans l’autorisation d’un père ou d’un époux (des biens immobiliers mais pas des « salons en cuir à prix cassés », c’est cocasse : à chaque fois qu’un commercial appelle pour vous annoncer que vous avez gagné le gros lot, il faut impérativement venir le chercher au magasin « avec monsieur » ! …), cela a en quelque sorte endormi notre vigilance, et rendu la plupart d’entre nous insensible aux mécanismes de perpétuation de l’inégalité entre hommes et femmes. Mécanismes dont nous sommes, nous aussi, des rouages.
Je m’autorise ici à digresser, et à parler de moi, ma vie mon œuvre et en l’occurrence mon époux. Le moment est particulièrement approprié pour faire son éloge, on est pile dans le sujet.
Mon homme, donc, a été élevé de manière tout à fait banale pour sa génération, par une mère adolescente peu concernée par le féminisme ou tout ce qui s’y rapporte, et qui n’a pas jugé important de lui faire acquérir une quelconque autonomie. Il partait donc d’une base tout ce qu’il y a de plus classique.
Quand nous avons commencé à vivre ensemble, j’ai posé mes conditions : je ne ferais ni la vaisselle, ni la lessive, ne m’approcherais sous aucun prétexte du fer à repasser. Un mariage et trois enfants plus tard (avec du chômage dedans, ainsi que des périodes de congé maternité, et le risque d’installation d’un rythme de « femme au foyer » que cela provoque parfois) cet engagement a été respecté. De plus, depuis ma dernière grossesse, l’Homme fait également très souvent ma part du boulot (courses et cuisine) au motif que ma résistance physique était d’abord quelque peu entamée, puis que j’ai eu d’un coup un surcroît de boulot alors que lui n’en a temporairement plus.
Voici donc un individu mâle qui se lève le matin, prépare petit-déjeuner et biberon, habille les enfants tout en se préparant lui-même, dépose tout ça à l’école et chez la nounou avant de partir lui-même vaquer à ses occupations, les récupère le soir, les lave, les nourrit, les met au lit.
Avant de se coucher, un soir sur deux, il fait la vaisselle, et étend le linge de la lessive qu’il a lancée le matin. Et puis au milieu de tout ça, il me demande si je ne voudrais pas (selon l’heure et les circonstances) une tisane, un coca light, un massage des pieds.
J’aime voir mes enfants passer leur petit aspirateur à côté de leur père, et que ça le rende heureux, j’aime quand devant une pile de petites assiettes de dînette mes filles pensent à voix haute « moi je fais la vaisselle comme papa » et que ça le fasse sourire. Mais ce que j’apprécie avant tout dans la démarche de cet homme précieux, c’est l’effort qu’il fait pour ne pas considérer qu’il fait tout cela « à ma place » mais bien « pour nous ».
(Bien sûr j’ai conscience qu’il faudrait que j’en fasse davantage, ça fait chaque année partie de mes bonnes résolutions, mais ceci pour une question d’équilibre dans le couple et même dans la famille, et non pour un quelconque devoir de femme, d’épouse ou de mère).
Bref, je sais que ce n’est pas naturel pour lui, je sais que ces efforts, il les fait par amour, et pour cela non seulement je lui en suis reconnaissante, mais je l’admire. Car beaucoup de garçons de son âge, malgré de beaux discours, des crèmes de beauté assumées, des badges « ni putes ni soumises » au revers de leur cuir, perpétuent malgré eux dans leur quotidien les comportements discriminants qu’ils disent condamner.
Je crois que ma mission, en tant que mère d’un garçon, est de m’assurer que mon fils ne soit pas entravé par les déterminismes dont son père a du s’affranchir. De faire en sorte qu’il se comporte aussi bien, mais naturellement, sans que cela ne mérite reconnaissance ou admiration, juste parce que c’est comme ça, que le sexe dans lequel il est né ne le prédispose pas davantage au foot qu’à la danse, à la mécanique qu’à la couture, aux sciences qu’aux lettres. Dans mon quotidien d’enseignante, je vois tant de jeunes mères, de femmes modernes et actives comme moi, comme vous peut-être, de femmes qui au travail ou dans leur couple défendent leurs droits bec et ongles, abdiquer en bloc leurs convictions au moment d’élever leurs enfants, que je suis convaincue que le combat du féminisme est encore d’une brûlante actualité, et ce propos d’utilité publique.
Je le dis et je le répète, je pense que l’avenir de la cause est entre les mains des mères de garçons. Nos filles pourront bien être élevées dans l’indépendance la plus radicale, elles finiront toujours (à quelques exceptions près) par aimer un homme. Et c’est bien connu, on est prêt à tous les compromis, par amour. A fouler aux pieds l’éducation qu’on a reçue, à renoncer à sa liberté. A assumer un rôle pour lequel on n’était pas taillée.
Fort bien, me direz-vous, mais pourquoi dis-je que ce sont les mères qui sont responsables, après tout on a deux parents ? Parce que je suis prof de maternelle. Que souvent dans ma classe, des petits garçons et des petites filles m’annoncent qu’ils vont devenir grand frère ou grande sœur. Je vois le ventre des mamans s’arrondir, et invariablement, elles finissent par venir me voir, avec un discours qui ne comporte que deux variantes (je le jure, il n’y a jamais eu d’exception).
1) « ELLE est contente d’être bientôt GRANDE SŒUR, je crois que ça lui fait faire des progrès, elle se voit déjà comme une petite maman, elle veut m’aider, en classe n’hésitez pas à lui confier des responsabilités »
2) « IL est content d’être bientôt GRAND FRERE, mais je suis un peu inquiète qu’il ait l’impression qu’on lui prend sa place, en classe il risque de régresser, il va avoir besoin d’être rassuré »
La croyance qu’un garçon est plus fragile qu’une fille, qu’une grande sœur va devenir plus responsable et un grand frère plus vulnérable, autant de mythes qui trouvent peut-être leur origine dans la différence sexuelle originelle : celle de la mère devant l’inconnu que représente le sexe de son fils. Mais c’est sur ce malentendu que repose le profond décalage, l’irréversible inégalité que les mères perpétuent dans l’éducation de leurs enfants.
Il est de notre devoir de combattre cette pente, pour que nos filles, l’âge venu, trouvent des hommes à leur mesure, pour que nos fils, l’âge venu, n’aient pas à se rééduquer pour s’épanouir dans leur couple et fonder des familles solides, et accessoirement, pour que notre société évolue, parce que s’il faut attendre les effets des lois sur la parité, on n’est pas rendus…
Signé : Mah-Yu”
130 commentaires
Merciiiii!
Rien à dire d’autre qu’un immense merci pour ces mots si justes… La journée commence bien :D
Magnifique texte !
Quand je vois vivre mon fils et ses copains, élevés par des mères féministes, je me dis que tout n’est pas perdu, loin de là …
Merci pour ce texte passionné et passionnant. Je trouve le combat tout à fait nécessaire et important. Cependant je crois qu’on peut aussi parler de l’homosexualité féminine et de la difficulté d’être féministe et gay, puisque toute femme lesbienne est déjà considérée comme une exception, une anormale (au sens d’en dehors des normes), et que de nombreuses femmes homosexuelles sont forcées d’endosser des rôles pré-établis. Le féminisme est une valeur humaniste essentielle pour les hommes ET les femmes, mais aussi pour les catégories de gens écartées de la société hétéronormative.
Oui, merci chère Mah Yu ;) je suis très persuadée de tous ces arguments et du rôle éducatif (même petit) que nous pouvons jouer ! et j’ai moi aussi 2 petits loups qui aiment passer le balai “comme papa” … ils feront bien entendu ce qu’ils veulent, mais je serai assez déçu si je les entends un jour dire qu’ils “aident leur femme”…
Je suis assez remontée sur l’expression “moi j’aide ma femme” qui a tendance à me faire bondir : à la place “d’aider”, fait plutôt “ta part du boulot” !
La route est encore longue à mon sens : avec 2 jobs (bureau + maison), on arrive encore et toujours à être payée 20% de moins, sous pretexte de notre probable manque de disponibilité….. et ce, même avec des responsables féminines (c’est mon cas) !
Tiens pour la peine, je vais aller remettre du gloss :p et retourner méditer sur la future collec’ MAC (vivement mercredi prochain)… bonne journée à toutes ;)
Magnifique ! Je suis émue, ta petite famille, on dirait la mienne, dans son organisation. Mais chez nous pas de garçon, ni chez ma soeur, ni chez mes cousines… Que des filles ! Un vrai gynécée ! Alors heureusement qu’il y a des mères comme toi, merci pour mes filles, mes nièces, et mes petites cousines !
Merci pour vos mots, c’est un sujet qui me tient à coeur et je suis contente de partager ce texte avec vous, ici (merci Hélène).
Olly: j’ai un point de vue assez tranché sur le caractère hétéronormatif de la société. Je pense qu’il est historiquement et scientifiquement logique que la norme humaine soit l’hétérosexualité (question de survie de l’espèce, notamment), et en tant que parent je considère qu’il est de ma responsabilité de transmettre à mes enfants les normes de la société dans laquelle ils vont grandir. J’espère simplement que je saurai les élever de sorte qu’ils sachent respecter ce qui sort des normes, voire même s’affranchir eux-mêmes de ces normes à chaque fois qu’ils en auront besoin.
Pour en revenir au sujet du jour, dans une société qui respecterait l’individu en dehors de toutes considération de sexe, la vie des homosexuel(le)s serait sans doute plus facile. En effet, l’homophobie repose souvent sur le rejet de ce qui est pris pour une transgression de l’identité sexuelle (tu n’es pas une “vraie” femme/ un “vrai” mec, etc.).
Voilà un sujet qui pourrait faire l’objet d’un débat complet à lui seul!
J’aime beaucoup ce texte. Non seulement il est le fruit du vécu et d’une sensibilité personnels mais j’aime beaucoup la réflexion qui l’accompagne, posée, concise mais surtout objective.
Bravo!
Bonne journée les filles
Broutilles: je t’en prie, tu veux que je te mette mon fils do côté pour une de tes filles? ;-)
Louloute: merci beaucoup, en particulier pour le “concise”, j’avoue que j’ai eu un choc quand j’ai vu la taille de mon texte en ouvrant le blog ce matin… il me semblait moins gros!
Merci pour ce texte et la piqure de rappel!
J’ai la chance d’avoir épousé un homme qui, même s’il râle parce qu’il n’aime pas ça (mais je suis pareil), fait sa part de boulot à la maison et m’a énormément soutenue pendant ma grossesse.
Il a aussi râlé pour la forme quand j’ai décrété que les biberons de nuit, on faisait chacun notre tour, mais il l’a fait…
Ma belle-soeur allaite et sa sage-femme, en cours de préparation, leur a fait un speech “ne réveillez pas le papa la nuit parce que lui, il va au bureau alors que vous, vous pouvez vous reposer la journée”. Je crois que j’aurais arraché les yeux de la bonne femme si je l’avais eue en face de moi! Ce sont des petits trucs par-ci par-là qui nous font réaliser qu’il y a encore du chemin à faire…
J’ai maintenant mon propre petit gnôme et j’espère arriver à faire bouger les choses à mon niveau, comme ma mère a su le faire avec mon petit frère :-)
mah-yu je t aime… Si hélène ne t’avais pas déjà demandée en mariage (hélène as eu un nombre incroyable de fiancées ;-)) je le ferais. Merci pour ce texte.
Je me pose énormement de questions en ce moment sur les valeurs uqe nous transmettrons. Je me demande si bien malgré moi je pourrais faire partie de ces femmes qui font des différences. A priori je n’ai rien pour dans mon éducation, par exemple dans ma famille les hommes partagent les tâches ménagères depuis 3 générations (oui même mon grand père passait le balais et faisait les vitres, cuisine et vaisselle ce qui pour l’époque était relativeemnt surprenant convenez en…) Et j’ai un compagnon extremement actif à l’intérieur de la maison il a pas le choix, soit y fait soit y vit dans un grand bordel.
Mais ça ne veut pas dire que nous saurons transmettre les bonnes valeurs à nos enfants. Et je ressens très exactement ce que tu décris: j’ai une idée assez précise que ce que c’est d’être une femme mais un garçon…ça a besoin de quoi pour être naturellement indépendant un garçon? Nan mais sans rire je sais pas ce que c’est un garçon moi…!!
Sylvie8600: mouahahaha!!! “vous pouvez vous reposer la journée”, je vais pas m’en remettre.
Moi je me souviens très bien de l’époque où mon époux allait “se reposer au boulot” (de son propre aveu!). Faut dire que moi, je n’ai effectivement jamais hésité à le réveiller (parfois à coup de pied je le confesse, il a le sommeil trèèèèèès lourd) pour déplacer ou changer les mouflets avant ou après les tétées de nuit.
Avant de passer pour une horrible sans-coeur, je précise que là maintenant tout de suite, l’Homme dort très profondément (pendant que ses trois enfants l’escaladent en poussant des cris), because notre fils sort d’une gastro et n’accepte de se nourrir qu’au sein (en même temps il vomit tout le reste) de préférence toutes les deux heures, et la nuit, et que c’est donc son père qui s’est tapé les allers-retours entre sa chambre et la nôtre (parce que bien sûr, il veut téter mais plus dormir dans notre lit, ce petit ingrat).
Entièrement et totalement d’accord avec ce texte ! D’ailleurs ça ma rappelé ma courte période de vie à deux et ce dialogue cocasse…
Moi : bon maintenant c’est toi qui t’occupes du linge.
Lui : Mais je sais pas faire alors que toi…
Moi : Mais tu crois vraiment que je suis née en sachant trier et mettre le linge à la machine ? C’est pas inné parce que je suis une femme ! Viens je vais t’apprendre !
Et il a appris et fait ! J’avais trouvé ça plutôt rigolo cette idée que parce que j’étais une fille je savais passer l’aspirateur et faire tourner du linge… (Bien sûr parce que j’étais avec un garçon qui m’aidait aussi, cuisine, ménage… sinon j’aurais peut-être trouvé ça moins drôle !)
Dernière chose, seule fille entre 2 garçons, et une maman qui n’avait pas envie de jouer à la poupée (merci merci maman !), je n’ai jamais entendu ce genre de réflexion qui fait qu’on peut faire ou non certaines choses selon notre sexe… A la maison, tout le monde débarrassait la table, et tout le monde aidait aussi mon père à bricoler. Je ne leur en serai jamais assez reconnaissante, car aujourd’hui, je sais faire la vaisselle (beurk !!!) mais aussi faire un créneau, poser du carrelage ou des tringles à rideaux ! (Mes frères aussi cela va sans dire !)
MERCI Mah-Yu !
Je n’ai pas de mots et pas l’esprit assez cohérent ce matin pour te dire comment ton texte et sa lecture et relecture me font du bien.
Je suis maman de 2 enfants, une grande fille et un petit garçon, et tu m’as rassurée sur tellement de choses ! Merci du fond du coeur !
mon chéri est sénégalais et on ne peut pas vraiment dire que la majorité des hommes de sa culture participent à la vie de la maison. son beau-frère et son cousin ne savent même pas comment ouvrir un frigo et je crois même qu’ils ne savent même pas où se trouve la cuisine dans leurs appartements respectifs.
heureusement le mien est l’exception qui confirme la règle. arrivé en France chez son père, ils ont bien été obligés de se prendre en main (4 mecs sous un même toit et aucune femme pour leur faire à manger, laver leurs affaires, faire le ménage ou repasser).
en aménageant avec moi, il n’a pas perdu ses bonnes habitudes. je déteste faire la vaisselle, il l’a fait. il n’aime pas s’occuper du linge, ça tombe bien, je suis une intransigeante de la machine à laver et du sèche-linge et je ne supporte pas que quelqu’un d’autre que moi les mettent en marche (non, je ne consulte pas encore pour ça !! looool).
on a su trouver un parfait équilibre suivant ce que chacun “aime” faire dans la maison.
comme il est en horaires décalés, il rentre le matin et s’occupe des enfants pendant que je me pomponne pour aller bosser. je les dépose à l’école et ensuite il les récupère à 16h30 et leur donne le goûter et le bain. le soir quand je rentre, ils sont propres, le repas est prêt…
en écrivant tout ça, je me rends compte que d’après les critères de la société (vilains critères), il y aurait comme une inversion des rôles chez nous…
j’ai moi aussi été en congé parental et je me suis refusée à faire toute tâche ménagère supplémentaire par rapport à ce que je faisais quand je bossais. genre faire 4 fois le ménage dans la semaine alors qu’en tant normal, ce n’est qu’une fois. si j’étais à la maison, c’était pour m’occuper de mes petits bouts et pas d’aller traquer la poussière encore plus intensément qu’auparavant !
notre fils et notre fille participent de la même façon à la vie de la maison (dans la mesure de leurs capacités, ils n’ont que 2 ans et demi et 4 ans et demi) et je compte ne pas faire de différence.
manon: C’est fou comme ils apprennent vite et peuvent se révéler doués en plus… Ma mère avait peur que mon frère, équipé de 2 mains gauches, ne brûlent ses fringues en les repassant… Bin non seulement il a jamais rien abimé mais c’est le seul de nous 3 qui repasse régulièrement ses affaires!!! C’est aussi lui qui a appris à ses 3 colocataires que le linge, ça se trie par couleur et comment optimiser la place dans le lave-vaisselle.
Mah-Yu: “se reposer au boulot”, c’est à peu près ça… Moi j’enviais vraiment mon mari au début, parce qu’il passait la journée “en terrain connu”, alors que moi, je paniquais sans savoir où donner de la tête. Aujourd’hui, ça va mieux mais il a fallu un peu de temps et beaucoup de soutien!
Mah Yu ton texte est très intéressant et ta vie de famille a l’air très épanouie.
Ce que tu décris me touche beaucoup.
En observant (je ne suis ni en couple ni mère, ce que je raconte relève de la pure observation, la plus entomologique possible) les bébés naître autour de moi, je me rends effectivement compte que le rapport homme-femme évolue fortement à ce moment là.
Tant que les pères iront “se reposer au bureau” pendant le congé maternité je ne vois pas comment ça changera :
C’est la mère qui se retrouve à gérer le quotidien de l’enfant pendant les x premiers mois : résultat c’est elle qui sait à quelle heure l’enfant mange, combien de cuillères de poudre il faut dans le biberon – ouai parce que j’ai remarqué que au début ça tourne essentiellement autour de la bouffe les questions organisationnelles de la vie de famille.
Certes le père donne le biberon, des fois la nuit, il change aussi les couches.
Mais c’est la mère qui les achète (normal elle n’a que ça à faire d’aller à chopi avec le bébé dans la poussette, ça lui fait une promenade – oui j’oublie là les couches lavables, je suis féministe comme madame Badinter). Des fois c’est monsieur qui passe au carrouf en rentrant de sa sieste du bureau. Mais maman a téléphoné pour lui dire de ne pas oublier les couches.
Certains pères assument leur enfant des week-ends entiers, sans la mère. Super !
Mais c’est elle qui a préparé la valise avec les habits et la nourriture. Sans oublier la totote et le doudou.
Je précise que ces pères sont mes meilleurs amis et mes frères et que je les aime.
Qu’ils forment (parfois) des familles heureuses.
Aucun de ces hommes ne m’a donné envie d’avoir des enfants.
Je n’ai jamais (JAMAIS, pourtant j’ai un cercle d’amis et de connaissance assez étendu) rencontré d’homme qui assume un enfant comme une femme.
Je suis extrêmement sensible à l’injustice et cette injustice entre les hommes et les femmes qui régit notre société me… terrorise.
C’est dur d’être à ce point féministe.
PS : je sais que mon opinion sur ce sujet est assez radicale et j’espère n’avoir choqué personne. Je ne juge en aucune manière ces comportements. Je constate et j’essaye d’analyser ma situation personnelle au vu de ces éléments. Je ne tire aucune satisfaction personnelle à n’avoir ni mari ni enfant. J’observe simplement et je m’inclue dans l’observation.
Merci Mah-Yu pour cette réflexion.
Fanchette: merci à toi pour ce commentaire, qui enrichit encore plus le débat.
Je vais peut-être à l’encontre du courant, mais je trouve assez allucinante votre façon de penser… (ne le prenez pas mal hein) C’est peut-être la différence de génération qui me fait dire ça (j’ai 25 ans).
Il ne faut pas oublier que beaucoup de femmes ne “laissent pas faire” leur mari/compagnon dans les tâches ménagères ou dans l’éducation des enfants. Comme si le sexe opposé n’était pas à la hauteur pour ce genre de chose. Donc il ne faut pas tout mettre sur leur dos, les tords sont partagés :)
Moi ma mère a été une femme au foyer toute sa vie, mais elle n’était pas soumise pour autant. Même si c’est elle qui faisait tout à la maison, on le respectait sans trouver ça “normal”.
Enfin voilà, juste pour dire qu’on est maître de son destin ; “on a ce qu’on accepte” et si une femme aime prendre soin de son mari en lui préparant des bons petits plats et en ayant une maison propre, c’est son droit et son plaisir, et ça ne signifie pas toujours qu’il y a une “inégalité” dans leur couple.
A bientôt les filles !
Bonjour les fillles,
très emue par ton texte Mah-Yu et je suis entierement d’accord et tu as trouvé les mots et la manière de le dire, Message reçu!!!!
c’est la 1ere fois que je partage l’appart( de temps en temps, par ce que je fais une formation par alternance sur 2 villes et mon chéri aussi, du coup on est pas toujours ensemble dans la meme ville) et dès la 1ere fois, on a fixé les regles, et comme tu dis, il PARTAGE les taches avec moi, il a meme achete un bouquin de cuisine pour apprendre a le faire et pour qu’on mange sain ( on est des etudiants), il range le lit …..
Mais moi je viens d’une famille ou le pere ni le petit frere faisaient les taches menagères ( le frere le faisait de temps en temps quand je commencais a raler), ca me dépassait comme comportement mais je dis toujours que c’est la faute de ma mère ( je lui ai dit en face) et maintenant elle regrette de ne l’avoir pas appris a mon frere…
et depuis, j’ai pris la ferme décision que je ferai partage les taches a la maison ou ailleurs a mon homme, parce que nous les femmes,on est pas nee avec un contart a durée indeterminée ( c-à-d jusqu’à la fin de tes jours) ou c’est marquer tout ces choses la ( menage, rapassage, cuisine, lessive a faire toute seule)
Merci encore une fois pour ce texte, et si tu le permets est ce que je peux l’envoyer a toutes les femmes de ma famille et mes copines
Alors moi je cherche encore la solution pour qu’il sache mettre en route l’aspirateur.
Moi j’ai le matcho type,le “de base”comme je l’appelle…Sous pretexte qu’il travail en décalé,il ne bouge pas un doigt(ou orteil a votre convenance).
Ah,si,comme dirai sa chere et tendre maman,il passe l’éponge sur la table après les repas….Oulalalala epuisant….et change a l’occasion les couches de la petites dernières.
Pourtant j’ai été élevée par un papa et une maman super ouvert pour leur génération papa fillait le coup de main le samedi pour le menage,le linge ect…Car maman bossait autant que lui.
Du coup je fait bosser notre fils autant que sa soeur ainées,non mais on est pas a matcho land içi…le pire c’est quand je les voient joués sur leur console pendant des heures pendants que nous on range la maison…L’hallu totale,et Zhom a 35 ans imaginer….
J’essaie de lui inculquer quelques base…oui inculquer car il ne sait même pas mettre ses chaussettes dans le bac a linge sale,c’est dire.En même temps je ne lui jete pas la pièrre,il reproduit juste ce qu’il a vu etant enfants.
Alors quand je lit que des hommes aidant existe je ne desespere pas…Merci de m’avoir redonné espoir….
Merci Héléne pour ton blog,je post pour la première fois mais j’adore ce que tu fait.
Fanchette: je ne te trouve pas radicale, et je suis convaincue que si mon homme est à ce point “performant” sur le plan de la “parentalité partagée”, c’est en grande partie parce que les hasards de la vie ont fait que la naissance et les premier mois de nos enfants ont, à plusieurs reprises, coïncidé avec des périodes où il était en recherche d’emploi, et donc physiquement présent. Quand il n’était pas au chômage, il a utilisé la totalité de son congé paternité et y a ajouté ses congés annuels (alors que je sais que dans beaucoup de familles, le “congé paternité” se transforme en congé “vacances”, avec tout ce que ça implique, au plan symbolique comme au plan pratique). Il a ainsi fait en même temps que moi l’expérience de la réalité du quotidien avec un bébé. Tant que les pères n’auront pas accès à cette expérience, il leur sera toujours beaucoup plus difficile de partager équitablement le boulot avec les mères.
Aujourd’hui, je peux dire que nous oublions équitablement de prendre des couches pour le petit quand nous quittons la maison, que nous foirons équitablement le décryptage du javanais que parle notre fille cadette, et que nous laissons équitablement à la maison les moufles de l’aînée quand elle doit aller à l’école par moins quarante.
Parents indignes ou dévoués, nous le sommes à égalité, même si je dois reconnaître qu’il y a UNE chose que l’Homme refuse de faire: choisir les fringues de ses filles (je crois qu’il ne s’est toujours pas remis des quolibets de la nounou la première fois qu’il l’a fait, il y a maintenant plus de 4 ans…)
Fanchette: ton récit ne me choque pas.
j’imagine bien que ces situations sont le lot quotidien de nombre de femmes et je trouve ça désolant…
j’adore quand mon collègue qui a une petite fille de 1 an, me dit Je vais à H&M voir si y a pas des trucs sympas pour ma fille et qu’il revient avec un gros sac qu’il nous déballe avec plaisir ! on en viendrait presque à faire les boutiques avec lui, dis-donc !
j’aime bien quand mon mec me dit qu’il faut prendre du chocolat en poudre pour les petits parce qu’il n’y en a presque plus alors qu’en fait, il reste plus de la moitié de la boîte mais qu’en papa prévoyant, il préfère en avoir en stock pour ne pas tomber en rade un matin.
j’espère qu’un jour tu croiseras un homme comme ça dans ta vie et qu’il te fera changer d’avis… moi c’est mon chéri qui m’a insuflé l’envie de maternité. avant de le connaître, je n’y pensais même pas.
Gaëlle: sois la bienvenue ;-)
Bi Mât Cây aka Virginie Vina: pourquoi veux-tu que Fanchette change d’avis sur la maternité ? Ce n’est pas une tare, de ne pas être mère.
Isabelle: Je ne crois pas que le propos soit ici d’accabler les hommes. En tous cas c’est loin d’être le mien. Je dis même, au contraire, que ce sont les femmes les premières responsables. Faire la cuisine (voire même le ménage et les courses), ce n’est pas ce qui est en cause. Le sujet, c’est l’image que l’on donne à ses enfants, l’importance du rôle modélisant que l’on a en tant que parent.
Si ta mère AIMAIT être une mère au foyer et que ton père AIMAIT travailler à l’extérieur et que chacun respectait le choix de l’autre et sa contribution au couple, alors en effet il n’y a aucun problème, ils vous ont renvoyé l’image d’un couple où chacun, sans considération de sexe, faisait ce qu’il aimait et respectait ce que faisait l’autre. Le problème c’est quand on commence à croire qu’on DOIT faire quelque chose (ou ne pas le faire) sous prétexte qu’on est né avec des ovaires ou des testicules.
diwa: bien entendu que tu peux partager ce texte, il suffit de donner le lien à qui tu veux, c’est public!
Mah-Yu: Oh, tu seras mignonne ! ;-)
Merci Mah-Yu pour ton texte. En plus d’être très bien écrit, il est d’une limpidité rare. Etant moi-même épouse et mère de deux filles, ce que tu décris me parle. Mon mari a été élevé par une femme soi disant féministe mais qui le considérait un peu trop comme un enfant-roi pour lui inculquer des valeurs complètement égalitaristes. Il fait donc le ménage (comme un pro) et les courses (marché, Carrouf’, pain, etc.) Par contre, il ne touche pas un fer à repasser (mais est prêt à payer pour que quelqu’un d’extérieur à la maison le fasse) et ne cuisine qu’occasionnellement. Moi je m’occupe des filles à partir de 18h30 et cuisine. Il faut dire que je travaille à la maison et n’ai pas à me taper le trajet boulot-maison. Dans l’ensemble, on arrive à un certain équilibre qui serait plus important si je bossais en dehors de la maison, j’en suis certaine.
Pour ce qui est des garçons, j’ai observé quelque chose d’assez étrange: ils sont souvent plus malades que les filles. Alors, réelle fragilité? Ou comportement trop protecteur de la mère? Je ne sais trop.
Fantastique !! Merci… :)
Hélène: je ne sais pas pour Bi Mat Cay, mais moi, si je reconnais évidemment à Fanchette le droit de ne pas vouloir d’enfants, j’espère quand même qu’elle rencontrera des hommes qui lui feront changer d’avis sur la Paternité ( à défaut de lui donner envie de Maternité), parce que sociable et sympathique comme elle semble l’être, si elle n’en rencontre pas un seul, c’est que, c’est une espèce encore plus rare que je ne le pensais (nom d’un bord*l à que*e ) !
Un homme qui fait la lessive, la cuisine, le ménage, les courses, change les couches des bébés et fait faire les devoirs des plus grands, trouve même pourquoi pas le temps de recoudre les boutons de ses chemises et de repriser les chaussettes en faisant chauffer une tisane pour sa petite femme… moi je dis, parfait, cet hétéro-multitaches humanoïde est un exemple pour tous ces congénères!!!!
On entend beaucoup les femmes, et à fortiori celles qui travaillent, se plaindre (souvent avec raison) que leur époux/compagnon n’en fait pas suffisamment à la maison, ou, au contraire, se féliciter de voir celui-ci s’octroyer des tâches dites féminines.
Par contre, on voit rarement ces mêmes personnes se précipiter pour monter le mur de parpaings de la clôture, descendre la poubelle sous la pluie, faire la vidange de la voiture ou déboucher les toilettes… là, souvent, bizarrement, l’égalité des tâches, chez certaines de ses obsessionnels de l’égalité dans le couple, touche ses limites…..
Moi, ça me branche moyen de faire la vidange de la voiture, voyez-vous, et je suis assez satisfaite de voir mon mari si coller. Lui, par contre, est assez moyennement fan du repassage (même s’il en est parfaitement capable), et là, c’est moi qui m’y colle. Aucun de nous ne s’arcboute sur ces histoires de “séparation équitable” des tâches, ménagères ou pas, et fait juste ce qu’il faut faire pour faire avancer le schmilblik familial. Point.
Et s’il faut qu’il passe l’aspirateur, et bien, il le fait, et pas en se disant qu’il me fait une fleur. Et s’il faut que je lui charge sa bétonnière, je le fait, et pas en me disant “mais sapristi, mais c’est une tâche d’homme que je fais, là, mais c’est un scandale, je suis en train de bousiller ma manucure qui plus est!!!”.
Je vais faire grincer quelques dents, mais pour moi, l’obsession de l’égalité des tâches est un combat d’un autre temps. L’homme et la femme, dans leur relation au couple, ne se résument heureusement pas à la façon dont ils se dispatchent les diverses obligations du quotidien.
Je suis maman d’un petit garçon de 7 ans, et j’estime que mon rôle de mère sera de faire de lui un homme respectueux de la personne qui partagera sa vie, quelqu’un de droit, de généreux et d’honnête, un homme à l’écoute de sa compagne (ou de son compagnon), et pas forcément une fée du logis.
Pas très féministe tout ça, je vous le concède, même si j’ai conscience que ce sont les combats de générations de femmes avant moi qui ne permettent aujourd’hui de vivre aujourd’hui la vie de je mène. Mais pour moi, voyez-vous, il n’y a pas de tache de fille ou de garçon, mais simplement des taches pour lesquelles l’un, ou l’autre, est plus doué, ou plus motivé…
Et les hommes d’intérieur, en plus , ce n’est pas trop mon truc.
Voilà, avis dissonant, mais il en faut aussi, ;-))
Isabelle: Mah-Yu: je suis tout a fait d’accord, les taches ne doivant pas etre des etiquettes ( moi la femmes je fais le manage , moi l’homme je vais au boulot)
Si c’est un choix de partage ( et ca peut etre dans l’autres sens : pere eu foyer et mere au boulot), c’est impeccable tant qu’il y a un équilibre !!!
Je tiens a te remercier Hélène: parce que tu nous permets de partager nos avis sur des sujet de ce genre
bonne journée
Mlle Narcisse: ce n’est pas dissonant, Mlle Narcisse, en tout cas pas avec moi. Je ne prône pas la transformation de tous les garçons en fées du logis, juste l’abolition de tout déterminisme sexuel à ce sujet. Car NON à part porter le bébé dans son utérus et éventuellement le nourrir avec ses seins, RIEN dans ce qui fait la vie d’un couple ou d’une famille n’est par essence féminin (ou, à l’inverse, masculin).
Aujourd’hui, l’inégalité s’exprime de façon plus voyante dans le domaine des tâches ménagères (il y a BEAUCOUP plus d’hommes qui ne font aucun bricolage ni aucune mécanique/ plomberie, etc que de femmes qui ne font aucune tâche ménagère), c’est pour cela qu’il faut, à mon sens, lutter contre.
Oups, il faut habiller les filles, c’est MON travail, je reviens!
Hélène:Mah-Yu:
finalement Mah-Yu a bien formulé ce que je voulais te répondre.
oui ce n’est pas une tare d’être mère, c’est difficile à comprendre mais moi-même je ne me définis pas ainsi, bien que j’ai deux enfants car pour moi, je suis une femme avant tout… je ne dirais pas qu’avoir des enfants est un détail mais en tout cas, ça n’a jamais été de mon point de vue une fin en soi.
diwa: je t’en prie, tu imagines bien que c’est un sujet qui me tient à coeur, et que le texte de Mah-Yu m’a emballée ;-)
Mlle Narcisse: Tout à fait d’accord avec toi. L’important est que les tâches soient accomplies et que le dispatch se fasse harmonieusement, en fonction des goûts et des aptitudes de chacun. Mais tu avoueras que la vidange est une tâche beaucoup moins récurrente que la cuisine ou la lessive!
Djoudje: “la vidange est une tâche beaucoup moins récurrente que la cuisine ou la lessive” : pas mieux…
Ce texte m’interpelle particulièrement, étant toute jeune maman avec un joli bébé et 4 ou 5 nuits de sommeil en retard.
J’ai repris le boulot il y a peu et évidemment je me retrouve à jongler entre la gastro de bébé, mes deadlines boulot et la maison “à faire tourner”.
Pourtant j’ai un homme adorable, qui “m’aide”, parce que non, pour lui ce n’est pas naturel un homme qui s’adonne aux tâches ménagères.
J’ai un homme adorable qui a pris 6 semaines de congés pour s’occuper de bébé, pendant lesquelles nous avons bien galéré à trouver le mode d’emploi de ce nouvel occupant.
6 semaines très riches en émotions (avec un deuil à l’intérieur, là encore Chéri a été parfait), épuisantes et stressantes, mais 6 semaines que je n’échangerais pour rien au monde (sauf pour le deuil, hein!) parce qu’on était ensemble.
Puis il est retourné au boulot, et moi je suis resté en congé maternité, mis bout à bout avec un bon mois de congé pour profiter du crampon, et là, je ne sais pas ce qu’il s’est passé, mais en quelques jours nous sommes devenus ce que je craignais.
Je cavale pour rentrer le soir pour la tétée.
C’est moi qui me lève la nuit pour la tétée et/ou pour calmer bébé (oui, ça va souvent ensemble).
Quand je dois sortir le week end il veut bien la garder mais pas trop longtemps parce qu’il a des choses à faire et des fois elle pleure et ça le stresse (oui, c’est un bébé, pas un robot!)
Et comme je ne veux pas qu’elle soit gardée par un parent de mauvaise humeur et que ça la traumatise à vie, bah je sors de moins en moins.
Il a repris son rythme de vie d’ “avant” (sport, sorties) et moi je me suis inscrite au sport et j’y suis allée 3 fois en un mois.
Je n’ai même plus le temps de mettre de l’anti-cerne avant d’aller au boulot: qui l’aurait cru?
Je sais que je devrais en parler, mais je suis fatiguée (cf plus haut, 5 nuits de sommeil en retard et les yeux à peine en face des trous pour rendre mon boulot à temps), dès que j’ai un peu de temps je dors pour récupérer.
Je connais de jeunes mamans qui sont passées au temps partiel pour trouver le temps de tout faire mais ça me terrorise pour l’équilibre familial de gagner moins d’argent et de mettre encore plus en péril ma carrière.
J’ai bien conscience comme Badinter que l’allaitement y est pour beaucoup, que le congé maternité aussi, mais je n’ai pas de réponse. J’ai adoré le temps passé avec bébé et j’adore allaiter.
Je n’ai pas de réponse mais il faudra pourtant trouver une solution si je veux avoir un deuxième…
Je sais que mon post n’est pas très constructif (5 nuits de sommeil en retard, souvenez-vous) mais je voulais juste témoigner de mon cas. Je ne mets pas mon pseudo habituel mais Hélène pourra me retrouver grâce à mon mail si besoin.
Mah-Yu: Effectivement aujourd’hui l’inégalité s’exprime essentiellement dans la distribution des tâches ménagères et… le montant des salaires. Qui est justifié par un pseudo manque de disponibilité des femmes. Qui est dû à une mauvaise répartition des tâches ménagères et familiales. CQFD. Les hommes à la vaisselle!
Mah-Yu:
Bonjour les filles, et bonjour a toi Mah-Yu, je poste un petit commentaire pour te parler un peu de l’impression que j’ai eu en lisant ton texte, au départ j’ai pensé que tu faisais un pamphlet sur comment tu as réussi a “mater” le vilain macho qui te sers de mari, et toc dans les dents il se tape toutes les taches ingrates reservées aux femmes, je n’arrivais pas trop à dépasser cette impression, et en lisant cette fois tes réponses aux commentaires, je crois avoir compris.
Comme tu le dis il ne s’agit pas de repartir les taches en tant que taches feminines, et taches masculines. Il s’agit de faire des efforts l’un pour l’autre et d’être reconnaissante pour ces efforts fait pour nous facilité la vie, et non pas parce que l’homme a mis sa fièrté de côté en faisant une machine. Je te rejoint sur ce fait, il n’y a pas de quoi fanfaronner sur la nature de la tache mais sur le fait de le faire malgré tout.
Pour ma part je ne compte pas donner un su-sucre a l’Homme parce qu’il repasse sa chemise, il le fait parce qu’il a le temps de le faire, et je ne suis pas une bo-bonne si je décide de le faire, je le fais parce qu’il faut le faire.
Je ne veux pas me venger du macho, juste me battre en tant qu’individu, je ne suis pas une femme, je suis un être humain, au même titre que tout les autres être humain j’ai des droit.
Je pense que c’est surtout ça l’important, respecter le choix de l’être humain, en dépassant les clivages sexuels, raciaux ou sociaux.
Je suis désolée si, j’ai mal interprété les propos des uns ou des autres..
Merci d’avoir partager ça avec nous, parce que l’échange ça nous fais tous avancer.
Bonne Journée à toutes
Mah-Yu: Hélène: Bi Mât Cây aka Virginie Vina: Merci les filles. C’est tout à fait comme Mah-Yu l’entend : je ne suis ni “désolée” ni “fermement convaincue”. Il se trouve que la vie ne m’a pas fait rencontrer l’homme doté du pouvoir de me faire changer d’avis sur cette inégalité homme-femme.
Comme le dit Mah-Yu, tant que ces “partages” de tâches sont bien vécues c’est parfait. Mais moi je préfère apprendre à monter un mur en parpaings, sur lequel tout le monde va s’esbaudir : “Ouah, Fanchette, c’est toi qui a fait ce mur, il est top”. Bizarrement personne ne s’exclame sur ma vaisselle lavée : “Ouah Fanchette, c’est toi qui lave ce bol tous les jours, trois fois par jour ? Sans machine à laver la vaisselle : t’es trop forte !” (pourtant pour ceux qui me connaissent : avoir un évier non saturé par les bols de la semaine est un exploit, alors qu’apprendre à monter un mur en parpaings, relèverait plus pour moi de l’activité de loisir hautement assumée)
Quant à la vidange d’une voiture : pour des raisons écologiques, il convient de la faire faire chez un garagiste doté de l’équipement de traitement des huiles usagées. Et avec les moteurs modernes, c’est au minimum tous les 25 000 km. Ce qui laisse le temps de faire des kilomètres de murs en parpaing, et de laver des montagnes de bols.
Bref… ceci-dit Mah-Yu : je crois quand même que les modèles “homme doté du gène de l’organisation de la vie familiale et de la réalisation spontanée des tâches non rémunératrices de valeur-ajoutée” sont extrêmement rares ;-))
Djoudje: Tu as réagit plus vite que moi ! idem ;-)
Une habituée: je vais être crue, pardon, mais est ce qu’il vaut mieux qu’elle soit régulièrement gardée par un papa de mauvaise humeur, ou qu’elle vive au quotidien avec deux parents de mauvaise humeur? Parce qu’à la longue, c’est ce que vous allez devenir, si tu persistes à te sacrifier.
Je te conseille de prendre ce temps pour toi dont tu sembles, et c’est bien compréhensible, avoir tant besoin. Et il y a fort à parier qu’à force de passer du temps avec sa fille, ton mari ne trouvera plus ça si casse-pied, parce qu’elle va grandir, parce qu’il la comprendra de mieux en mieux, parce qu’il s’habituera, tout simplement. Qu’ils s’habitueront tous les deux.
Ne lui donne pas le choix. En lui donnant le choix, tu lui envoies le message que c’est TOI la responsable, et que lui n’est là que pour t’aider, te soulager. Or cet enfant, vous l’avez fait à deux, et vous êtes l’un et l’autre intégralement responsable de son bien-être et de son quotidien. Tant pis s’il ne fait pas les choses comme tu voudrais (avec enthousiasme et bonne humeur). C’est son taf de père, il doit l’assumer, et tu as le pouvoir de l’aider en cela.
En résumé, sois forte, mets lui la môme dans les bras et file au sport! (ou au ciné, ou en boîte, ou dieu sait où t’as envie d’être là tout de suite)
Fanchette: Lol… je pense pas qu’un tel gène existe :) (perso, je ne suis pas génétiquement programmée pour la vaisselle et je n’ai aucun don naturel pour le passage de l’aspi)… pour reprendre le propos de Mah-Yu, je pense bien que ce débat s’inscrit dans l'”acquis” justement (=ce qu’on peut apprendre/transmettre à nos garçons et filles) à contrario de l'”inné” (= personne n’est génétiquement programmé pour certains types de tâches, tout au plus la nature fait-elle pencher la balance des aptitudes physiques : mais dans ce domaine les contre-exemples sont légions)
Une habituée:
Mah-Yu te préconise :
“En résumé, sois forte, mets lui la môme dans les bras et file au sport! (ou au ciné, ou en boîte, ou dieu sait où t’as envie d’être là tout de suite)”
Je rajoute :
Un petit massage, d’au moins 1 h 30, me semble le minium vital ;-))
…
Tu es très courageuse de témoigner ainsi. Même en changeant ton pseudo.
Le plus dur à lire dans ton témoignage c’est ce “je ne sais pas ce qu’il s’est passé, mais en quelques jours nous sommes devenus ce que je craignais.”
Voilà…
C’est là.
C’est ça qui me terrorise.
Devoir “être forte” pour se sortir de cette situation…
Mah-Yu: Merci, j’avais besoin de lire ça aujourd’hui. :)
La Fée Néante: Merci pour ton comm. Comme tu l’as bien compris, il ne s’agit pas du tout de dresser le vilain macho. D’ailleurs je m’abstiens en général de tout commentaire sur la façon dont les femmes gèrent l’éventuelle “non-participation” de leur homme, car trop de choses entrent en ligne de compte, en particulier la dynamique des sentiments amoureux, si difficile à partager. Ce qui m’intéresse, ce que j’aimerais contribuer à faire évoluer, c’est l’éducation des enfants, et en particulier des garçons, car je pense que c’est le seul moyen de faire évoluer la société en profondeur.
Si tu as bien lu mon texte, tu auras vu que le fonctionnement actuel de mon foyer ne me satisfait pas: j’aimerais réussir à assumer de façon satisfaisante MA part du boulot, ce n’est pas un voeu pieux mais une réalité. Je prends des bonnes résolutions, j’avance à très petit pas, mais comme je l’ai dit, cela n’a rien à voir avec le fait que je sois née femme.
Oui, Fanchette, je confirme que ce n’est pas facile (de me mettre à nu et de vivre cela)
Origami: Oui c’est vrai j’aurai dû écrire :
« homme ayant perfectionné la maîtrise de l’organisation de la vie familiale et de la réalisation spontanée des tâches non rémunératrices de valeur-ajoutée »
;-)
Car bien sûr il n’est en aucune manière question de gène la dedans… et c’est tout l’objet de la démonstration de Mah-Yu
;-)
Une habituée: Je réagis car je connais quelqu’un dans ton cas.
De 1, en as-tu parlé à ton homme? A te lire, on n’en a pas l’impression. Là encore, les hommes nous voient souvent comme des insubmersibles, capables de tout assumer. Dis-lui simplement que, si ça continue comme ça, tu vas craquer. Parce que, oui, à ce rythme-là, il y a de quoi craquer!
De 2, faire garder ton enfant par quelqu’un de ta famille ne va certainement pas le traumatiser à vie. J’ai laissé très tôt mes deux filles à ma belle-mère, qui n’est pas la femme la plus patiente qu’il soit, et elles s’en sortent très bien et ont avec leur grand-mère une relation privilégiée. De toutes les façons, on ne peut pas protéger son enfant de tout. Et il se remettra très facilement des quelques heures (voire journées) passées avec une tante acariâtre ou une grand-mère impatiente s’il te sent reposer ou déstresser par le sport. Et tu n’en seras pas plus une mauvaise mère pour autant.
Parce que, dans le genre des clichés/images sexistes, il y a celui de la “bonne mère” qui fait beaucoup de tort à la condition féminine. Tu as le droit de prendre soin de toi, tu as le droit de laisser ton enfant (même en bas âge) en garde pour te reposer et penser à autre chose. Tu crois que ton mari se pose autant de questions sur les traumas futures de votre fille? Alors, pense à toi aussi et tout le monde sera gagnant.
Merci Hélène et Mah-Yu pour ce texte si interessant.
2 anecdotes pour dire que je suis convaincue comme Mah-Yu de l’importance de l’éducation et de l’image qu’on renvoie:
Je suis mariée et mère de deux enfants. Quand ils étaient petits, nous faisions du bénévolat mon mari et moi dans deux groupes différents (social pour lui, écolo pour moi) avec parfois des réunions le soir. Réflexion souvent entendue au cours des réunions où je paritcipais: “Et c’est ton mari qui garde les enfants ce soir? ”
Lui on lui demandait jamais si Maman gardait les enfants, c’était plus de la garde, c’était de l’evidence. Pourquoi assimile- t- on un père à un baby-sitter dans ces cas-là, pourquoi la mère dans une situation identique est “juste” une mère?
2e cas: ma fille a 3 ans, et en visite chez Beau-Papa et Belle-Maman, on retrouve ma fille dans la buanderie en train de jouer avec les boutons de la machine à laver. Reflexion de belle-maman : Ah ben plus tard elle fera une bonne épouse si elle s’interesse déjà à ça.
Le tout sous forme de boutade, mais bon.
Et deux ans plus tard, même chose avec mon fils qui trouve la machine à laver de Belle-Maman irrésistible: Ah ben plus tard on en fera surement un plombier.
No comment.
Djoudje: Non, je ne lui en ai pas parlé parce que je suis trop fatiguée pour me lancer dans une discussion. Mais je pense que je ne pourrais pas très longtemps en faire l’économie…
Merci à toutes, je reviens vous lire demain.
Une habituée: mais déjà tu te rends compte que ce que tu vis n’est pas ce à quoi tu aspires.
Je crois que c’est déjà un grand pas que d’en prendre conscience.
On vois tellement de femmes considérer comme “normal” ce que tu vis : être la seule à désorganiser ta vie pour assumer votre enfant.
Je suis d’accord avec Melle Narcisse: chacun fait ce pour quoi il se sent le plus capable.
Je ne sais pas vidanger une voiture et je m’en fous de savoir le faire.
Je suis pour le partage des tâches et l’égalité des sexes mais je ne vois pas pourquoi on passerait d’un extrème à l’autre: l’homme se cogne tout et la femme lit le journal.Dans une famille,il y a toujours des trucs chiants à faire,normal,les 2 doivent en avoir leur part sans dire “ah non,ça je ne le ferai jamais” (sauf si c’est très technique et requiert des compétences particulières qu’on n’a pas).
Je suis féministe aussi mais je n’en veux pas aux hommes d’aujourd’hui des siècles(millénaires plutôt) de servitude et soumission des femmes,c’est complexe et personne n’est coupable.
Eduquer sans esprit de revanche,je crois que c’est une bonne solution.
Une habituée: Je rajoute que ce temps où l’enfant n’est pas à la maison est aussi indispensable pour retrouver une vie de couple. Des parents qui s’aiment et qui sont heureux d’être ensemble, je crois que c’est plus important qu’une mère omniprésente.
Merci pour ce texte !
Mon expérience est un peu différente, mais j’adhère totalement : après une éducation plutôt féministe, même si ma mère était “au foyer”, et un premier mariage conventionnel (mais sans allaitement ni couches jetables, ce n’était pas à la mode et je me revendique moi aussi comme badinterrienne sur ce coup), je vis aujourd’hui avec une vigilance totale sur tout ça ;-)
Entre mon mec et moi, la question ne se pose jamais de qui fait quoi : on fait tout les deux tout, en fonction de nos envies et de notre disponibilité – ce qui suppose évidemment qu’on ne se permette pas de dire que ce que fait l’autre est moins bien fait : il récure mieux les chiottes, mais fait feutrer la laine en machine, je fais mieux la cuisine, mais j’oublie de mettre de l’essence dans la voiture ; même quand il tombe en panne d’essence, il ne se plaint pas, et de mon côté, je rachète des chaussettes sans râler. Quelquefois (souvent), on ne fait que le minimum syndical : la maison est pleine de poussière, et on mange des pâtes trois soirs de suite ; les enfants non plus ne se plaignent pas, ils savent qu’ils n’ont qu’à le faire s’ils veulent que ce soit différent ;-)
J’ai trois grands enfants, et des trois, seul mon fils fait la cuisine ; ils font la vaisselle ensemble, lui lave mais n’essuie pas, ce n’est pas grave, ça peut bien sécher dans l’égouttoir ; je ne sais pas si ça suffira dans leur vie de couple, j’espère qu’ils tomberont sur des gens qui s’en foutront autant qu’eux car j’ai appris avec l’âge, en écoutant mes copains en couple, qu’il n’y a rien de plus mortifère que ces sempiternels reproches pour les détails du quotidien.
Djoudje: tout à fait d’accord avec toi… et c’est d’ailleurs pour ça que mon homme et moi avons pris nos vacances la semaine du 8 mars quand les enfants recommenceront à aller à l’école. ok ce sera vacances à la maison mais on va se retrouver tous les deux en tête à tête, comme au bon vieux temps. j’ai hâte !
bon accessoirement on a aussi une cuisine à aménager et avec deux mouflets dans les pattes, c’est moyen… donc on a posé en décalé pour pouvoir être tranquilles !
Fanchette: non Fanchette tu ne me choques pas le moins du monde… Je suis même entièrement d’accord avec toi. Je crois simplement que ma vision du monde est déformées par mon père que j’ai réellement vu assumer ses enfants comme sa femme… (ça lui a pas porté bonheur d’ailleurs mais bon…) Je ne transigerais pas là dessus c’est trop constitutionel pour moi. Mais c’est à double tranchant ça passe ou ça casse.
En vous lisant toutes j’apprend beaucoup et je vous en remercie…
double plus good: le coup de l’épouse et du plombier c’est énorme !
Il y a eu un temps sur la toile ce blog sur le “sexisme ordinaire”, tenu par une jeune mère.
Je vous conseille la lecture des archives là :
http://sexismeordinaire.canalblog.com/
anneso: je suppose que c’est le paragraphe qui résume la journée de mon mari qui t’inspire cette image de l’homme qui se cogne tout pendant que sa femme lit le journal, car rien dans mon texte ni dans les commentaires qu’il a suscité n’encourage à en vouloir aux hommes ou à passer d’un extrême à l’autre. J’ai laissé ce paragraphe tel quel même si je sais bien qu’il est ambigu, parce que je voulais que ce soit bien clair que je n’ai pas un homme “aidant”, mais bien un homme “qui fait” lui-même tout cela.
Cela ne signifie pas pour autant que pendant ce temps là je lis le journal, ni que je prône l’inéquité “inversée”. Les raisons pour lesquelles je ne fais pas/plus toute ma part de boulot sont complexes et sans rapport avec la choucroute, et j’ai pris la peine de préciser que je le déplore, et que j’y travaille.
Pas d’esprit de revanche donc, je suis bien d’accord que ce serait complètement inapproprié.
Fanchette: Merci pour le lien, je viens d’aller y jeter un oeil, cette fille a beaucoup d’humour, j’adore ses reflexions :-)
Une habituée: tu décris exactement ce que je crains aussi…
Joli texte Mah-Yu.
Tout ce qui concerne la différence, si archaïque qu’elle en est devenue inconsciente, d’éducation entre les garçons et les filles interpelle particulièrement. Elle rejoint la question de savoir si, dans une certaine mesure et même en s’interrogeant, on perpétue sans le vouloir ce qu’on a reçu comme éducation… Ce qui expliquerait la lenteur des évolutions (mais n’empêche ni de réfléchir, ni de faire ce qu’on peut pour que ça change).
Je dois dire que j’ai la chance d’avoir un mari impliqué, y compris dans les tâches les plus ingrates. Je le dois à plusieurs facteurs : une éducation pas trop macho (mais cela ne suffit pas, j’en ai des preuves autour de moi…), une inclination à la vie domestique, et un passé de célibataire qui l’a rendu autonome. Ceci dit, j’en fait tout de même plus que lui, et j’ai remarqué que tout le monde le trouve ABOSLUMENT EXTRAORDINAIRE (mes parents, les médecins…), alors que moi, je suis au mieux une mère correcte, au pire une mère limite de laisser parfois la charge de ma fille à son père. Ou alors, c’est seulement mon sentiment de culpabilité qui ressort…
Car je crois en effet que je ne suis pas toujours claire avec moi-même : quand mon mari a proposé de prendre un congé parental à ma place, ou lorsqu’il envisage de devenir “papa au foyer” pour me permettre de prendre les responsabilités professionnelles auxquelles j’aspire, je rétropédale au maximum, paniquée par cette inversion des rôles. Lorsqu’il donne à manger ou le bain à ma fille, je me sens obligée de rester à côté, alors que lui, dans ces cas-là, il regarde la TV peinard. Donc, pour conclure, même si l’éducation des garçons est très importante, je pense qu’il est aussi important de marteler à nos filles un discours vraiment libre, qui leur permettra d’inventer leur propre identité sans être enfermée dans celle imposée par la pub de la maman super qui fait les croquettes de poisson après avoir lavé les chiottes sous l’oeil attendri du papa !
Mah-Yu, les filles, ce billet et le débat qui suit sont vraiment passionnants, alors je vous dis un grand merci.
Avec mon mari, nous avons décidé le mois dernier d’arrêter la pilule. Je n’arrive pas à le dire autrement, évidemment c’est moi qui arrête de la prendre, mais les conséquences seront pour tous les deux, alors voilà.
Et ce dont parle Une habituée, entre autres, c’est justement ce qui me fait énormément flipper dans le fait d’avoir un enfant. Bien sûr il y a l’éducation, le respect, les valeurs, tout ça, ça me semble difficile mais pas insurmontable.
En revanche on est un couple très amoureux depuis plus de dix ans, très proches, et je n’ai qu’une trouille c’est que l’arrivée d’un bébé change cette complicité qu’on a toujours eu. Mon mari me dit que non, ça ne changera rien si on ne le veut pas, et j’essaie de me dire que, puisqu’on en a conscience à la base, ça ne nous arrivera peut-être pas, mais toujours est-il que ça me fait peur. Alors voilà, merci à toutes celles déjà maman qui prouvent que oui, c’est très possible d’être un couple amoureux, épanoui et heureux, et des “bons” parents en même temps (même si quelque part j’en suis convaincue, sinon ce serait bien triste !). Bref c’est très confus tout ce que je dis là, je n’arrive pas trop à l’exprimer, mais je vais continuer de vous lire toute la journée, ça c’est certain.
Je vous remercie moi aussi pour cette discussion très riche, à laquelle je reviendrai tout à l’heure, car pour le moment, nous emmenons la marmaille s’esbaudir devant de petits agneaux , poussins et autres génisses, vive les vacances.
(je donne quand même rapidement mon avis aux inquiètes: bien sûr qu’il y a moyen de rester amoureux et d’élever correctement ses enfants quand même! je pense que l’essentiel est de ne pas laisser les choses “aller de soi”, parce que ce qui “va de soi” varie extrêmement d’un individu à l’autre. Parlez ensemble, habituez vous à vous dire comment vous voyez les choses, votre ressenti brut comme votre intellectualisation, et tout ira bien!)
à tout à l’heure.
Mah-Yu:
Merci à toi, car je pense que ta reflexion va me suivre un bon moment, et je te rejoins tout à fait l’éducation fait évoluer la socièté, et quand j’y réfléchis tu as raison sur la différence qui est faite entre ce que l’on demande aux filles et ce que l’on demande aux garçons. Ce que l’on accepte des filles et ce que l’on accepte des garçons.
Et j’imagine que tu regorges d’annecdotes (d’ailleurs n’hesite pas!!! :))))
;) et oui j’ai bien compris que t’as vie ne te satisfait pas totalement, mais j’espère que tu n’as pas cru que je te jettais la pierre, sincèrement, je n’ai pas a donner mon avis sur ta vie personnelle, ça n’est pas le but.
Mais c’est vraiment grâce à ta réponse que tout c’est illuminer, et je viens de découvrir (re découvrir) que oui moi aussi je suis feministe!!
Femme je vous aime!! :)))) (euh les hommes aussi pas de jaloux, ne t’inquiète pas toi charmant garçon qui passe par là ;)))
Merci pour ton texte. J’ai la chance d’être dans la même situation et d’avoir un compagnon qui lui aussi a fait son éducation à la parité sur le tard mais avec succés. Nous élevons nos enfants dans la même optique que la tienne. Mais, cela m’enerve de devoir parfois justifier aux yeux des parents et amis nos choix. Ma mère qui porte aux nues mon ‘homme parfait” m’a même demandé si nous ne risquions pas de rendre homos les petits en refusant de nous partager traditionnellement les rôles de pére et mère…
Je suis en train de lire le livre de Badinter et j’ adhère totalement à sa thèse: je vous le recommande!
Bonne promenade à la ferme, mais dans la basse cour, on est loin de la parité!
Merci les filles pour cette discussion super intéressante. Etant également instit en maternelle, je plussoie la vision de Mah-Yu que les parents n’attendent pas la même chose des garçons que des filles. D’ailleurs, je ne sais pas chez vous mais chez moi, mes parents n’attendent pas la même chose de moi que de mes frères quand je me fais mal ils pensent que je n’ai pas vraiment mal mais que je râle parce que je suis une fille, je dois prendre régulièrement des nouvelles de mes grand-mères (ce que je fais très souvent et avec plaisir, parce que j’ai des super grand-mères ) et ce n’est jamais demandé à mes frangins… Des petites choses, sans beaucoup d’impact, mais mis bout à bout, c’est énervant !
N’ayant pas d’enfants, je sais que c’est un peu facile de parler “en l’air” mais j’espère bien en avoir un jour, voire même dans pas très longtemps, et j’essayerai de garder ça en tête pour ne pas le reproduire…
J’aime un homme que j’ai rencontré quand il était déjà indépendant depuis trois ans. J’ai emménagé chez lui. Moi j’en fichais pas une rame, il faisait tout.
Et il m’a dit un jour
“Je ne suis pas pour l’homme dans le canapé avec ses pantoufles et la femme qui se tape tout le boulot. Mais faudrait pas non plus que ça devienne l’inverse.”
J’ai pris ma part dans l’entretien de la maison, et un jour je suis tombée enceinte, arrêtée à 4 mois de grossesse, congé parental. Et je fais quasiment tout. J’étais en congé maternité puis parental, pas en congé maison ou foyer. mais par la force des choses je suis à la maison toute la journée donc je fais le boulot de la femme au foyer. Avant on bossait tous les deux, on se partageait les tâches ménagères. Maintenant il fait plus rien la semaine, et pas grand chose le week-end. C’est pas de faire le ménage qui me soule, c’est d’avoir l’impression que c’est mon boulot. Que si il le fait il me soulage. Je suis une bordélique finie, alors j’ai fait un planning de ménage pour essayer de faire les choses de façon cohérentes, il l’a regardé et a dit “c’est chouette si tu réussis à t’y tenir” si JE réussis à M’y tenir ? On vit pas à deux ici ?
Je suis partagée entre la logique pure, c’est celui qui a le temps qui fait (idem que financièrement, il gagne beaucoup plus que moi, il paye beaucoup plus, on peut pas faire 50/50 avec nos revenus sinon on vivrait dans un deux pièces avec notre fils), et quand il se lève à 6h et rentre à 20h épuisé il a pas le temps de passer l’aspirateur, faire la vaisselle, passer un coup dans la salle de bain et faire la cuisine puis changer le petit et le mettre au lit avant de manger, alors que moi ce temps je l’ai. D’autre part, le fait que je sois une femme et fasse tout ça me gêne à cause de l’image, de l’engrenage, de l’impression d’être bobonne qui torche le gosse et passe la serpillère. Il arrive que je repasse quand il larve devant la télé, mais quand il range, je n’arrive pas à rester sans rien faire, je me sens comme prise en faute de glandouiller pendant qu’il s’occupe de la maison.
Malgré toutes les convictions féministes qu’on a, l’éducation, la société, les clichés et habitudes font qu’il est difficile de sortir des schémas.
Sans parler du cercle vicieux, quand je fais la salle de bain, en 20mn c’est nickel, il lui faut le triple, l’habitude… Alors “en toute logique”, je fais puisque je suis plus efficace, c’est pareil pour la tondeuse, c’est lui qui s’en charge, la tondeuse est lourde, le jardin en pente. Mais la tondeuse c’est de mars à octobre seulement…
Je n’ai pas vraiment le temps de faire dans le commentaire constructif, je suis un peu submergée de boulot en ce moment (“congé mat'” dans moins de 2 mois oblige…)
Je passe donc en vitesse remercier Mah-Yu pour son témoignage vraiment intéressant et qui m’interpelle ô combien en ce moment…
Je suis aussi extrêmement frappée par les remarques “débiles” (désolée, je ne trouve pas d’autres mots) que font les parents d’élèves de Mah-Yu, la mère d’apolonia et la belle-mère de je ne sais plus qui (à propos de la machine à laver).
Je pensais vraiment qu’on était maintenant au delà de tout ça.
Et je souhaite aussi beaucoup de courage à Une habituée, parce que j’ai moi aussi un peu la hantise d’en arriver là dans pas si longtemps, même si j’ai la chance d’être beaucoup aidée et que nous avons une répartition des rôles relativement équitable dans ce qu’il nous reste à faire :
je fais la vaisselle et mets en route la machine à laver, mais il sait remplir et mettre en route le lave-vaisselle, vider le lave-linge (mais pas étendre le linge), il range le bazar que je laisse trainer dans le salon, chacun s’occupe de sa propre voiture, c’est moi qui fais les plans des agrandissements de la maison parce que ça m’amuse, c’est le premier qui rentre à la maison le midi qui prépare le repas, on monte à deux les meubles Ikéa et on s’est mis tous les deux à la recherche de ma nouvelle voiture, arrivée prochaine du bébé oblige.
Pour le moment, il se voit très bien donner des bibs (même tard le soir) et des bains, voire même changer des couches… je n’espère qu’une chose, c’est qu’il s’y tiendra !
(bon, j’en ai mis une tartine alors que je voulais aller vite, je retourne bosser ce coup-ci !)
ça me donne envie de faire un “Ô toi, lectrice !” sur féminité, féminisme et identité lesbienne… mais je ne sais pas si ça intéresserait grand monde…
Une habituée:
C’est bizarre, ça me rappelle quelque chose… on va dire que ma première année de jeune maman, je me suis retrouvé dans la même situation que toi…Par contre, Monsieur bossait toute la semaine, et s’occupait principalement de l’aménagement extérieur de la maison… Moi je me retrouvais seule, pour faire toute la gestion “intérieure” avec une sangsue qui ne faisait quasi pas de sieste. Alors faire tourner la maison avec un BB dans les bras ou en écharpe, ça va un moment, mais pour certains trucs c’est pas gérable….
Et puis un jour j’ai pété les plombs en lui reprochant salement qu’il m’avait laissé tombé… que je ne me sentais pas soutenue… Bien sûr il l’a mal pris… avec le temps, la reprise de mon boulot, la fin de l’allaitement, ma fille-sangsue grandissant, et ma résolution de ne plus faire certaines tâches ménagères faute de temps…. Eh bien Monsieur a remis le pied à l’étrier tout seul….
Maintenant (ma fille a 2 ans), on va dire je fais le linge, la cuisine, un peu de ménage ; monsieur fait la vaisselle du repas du soir pendant que je prépare notre miss pour le coucher, et le weekend comme il en a marre de voir la maison en vrac, il fait la poussière (à sa manière), passe l’aspirateur, la serpillière, un peu de rangement…. Ce qui est marrant, c’est que je culpabilise toujours un peu, lorsque je le vois faire tout ça… et c’est plus fort que moi… je me sens toujours obligée de lui glisser une petit merci (arrêtez de hurler les filles, je vous entends jusqu’ici !), mais bon, comme il est tout content, il se sent valorisé et encouragé à continuer…
Bref, comme certaines te l’ont déjà suggéré, prend aussi soin de toi, prends toi une plage horaire dans la semaine où tu ne t’occupes que de toi… aussi quand les enfants grandissent, ça va bcp mieux… à un tel point, qu’on est en train de faire le 2nd… alors que il y a un an c’était totalement exclu !!!
Gros bisous à toi.
Fantomette:Oualalalala je me retrouve dans tous ce que tu dis… Perso le congé parentale aux deuxieme il c’est imposé a moi,car pas beaucoup d’heure a l’onglerie ou je bossais (25h semaines et 50 km pour aller bosser) le calcule a été vite fait bien fait.Mais j’avoue que la avec l’arrivée de la troisieme,je kiffe moins le faite d’être a la maison (licencié en cours de route…Oups),même si mes enfants me comble de joie,ras le bol d’être bobonne.Ménage,machine a laver,seche linge,repassage,ect…En plus l’image que l’on dégage,me fait gerber,les reflexion du genre ta pas a te plaindre tes chez toi et tu fou rien de tes journée,me font sortir de mes gonts.
Alors je ne desespere pas moi aussi de transformer mon homme un jours,bah quoi j’ai droit de rever Non??????
Mah-Yu et les autres, merci pour cet article et cette passionante conversation. C’est un sujet sur lequel je reflechis souvent et qui me touche beaucoup… Meme si mon homme fait pas mal (100% de la vaisselle, repassage, aspiro, etc), il n’en fait pas autant que moi (surtout sur les petites taches du quotidien… et le bricolage d’ailleurs !) et je n’arrive pas a savoir si c’est normal (il a un boulot avec des horaires souvent tres tres lourds, beaucoup de stress, peu de temps juste a la maison pour decompresser) ou si je devrais me battre plus car apres tout, c’est lui qui a choisi son boulot, il n’y a pas de raison que ca impacte sur ma vie (en dehors du fait que du coup, il n’est pas assez present). En meme temps, son salaire est tres superieur au mien et nous permet des vacances, un appart, des sorties que je ne pourrais me permettre sans lui.
En tout cas, niveau education des futurs enfants, je suis a 100% d’accord pour le meme traitement pour les petits garcons que pour les petites filles.
Je ne fais pas beaucoup avancer le schmilblick mais merci a vous pour la pertinence et la clarete de vos reflexions.
“Ma mère qui porte aux nues mon ‘homme parfait » m’a même demandé si nous ne risquions pas de rendre homos les petits en refusant de nous partager traditionnellement les rôles de pére et mère…”
Cela me rappelle une anecdote, un goûter entre voisin avec les enfants. Mon garçon , 3 ans à l’époque, renverse un biscuit.
Il va chercher la balayette pour ramasser tout content de faire comme les grands ( l’idée à la maison c’est quand on fait une bêtise on fait de son mieux pour réparer, bien sûr il faut repasser derrière un petit pour que ce soit bien fait et on est sûr qu’il va en mettre à côté en remettant dans la poubelle mais c’est pas grave , c’est le principe).
Et là tollé, tu as vu comme tu l’éduques, laisse faire sa grande soeur , tu vas en faire une tapette, …
J’ai répondu que c’est celui qui fait tomber qui ramasse , que tout façon c’est pas une tare d’être homo et que si il doit être homo ce n’est pas de laisser les autres prendre une balayette qui va changer quelque chose.
Et puis de toute façon il adore imiter son papa , on va pas lui enlever ce plaisir non ?!
Ah bon ce n’est pas toi qui fait le ménage ? Et mon mari de répondre , de toute façon elle ne sais même pas où se range l’aspirateur.
J’étais consternée et le pire c’est que ce sentiment était réciproque.
Karine d’Angleterre: Pour notre part nous avons des salaires et des horaires équivalents, je pense que cela facilite notre équilibre.
dola: Ouh la, c’est du lourd ton histoire ! Je crois que j’aurais eu du mal a rester polie !!!
En effet, a l’epoque ou nous etions a salaire et horaires egaux, les choses etaient beaucoup plus simples (et equilibrees).
dola: J’aime beaucoup ton idée de “celui qui casse ou salit répare ou nettoie”, même si à 3 ans c’est surtout une question de principe.
Je tenterai de l’appliquer à Bucéphal(in)e !!!
Quant à la réponse des autres, comment dire, euh, bah… non en fait, c’est tellement débile qu’il n’y a rien à dire !
Pour moi, ce principe d’éducation vise avant tout à rendre tes enfants conscients qu’il faut assumer la responsabilité de ses actes, non ?
Quel rapport avec leur orientation sexuelle ???
merci pour ce beau texte, j’aime surtout l’idée de dire que les hommes qui s’occupent des taches ménagères ne le font pas pour aider leur femme.
J’en profite pour faire moi aussi un petit éloge de mon homme qui a pour ambition d’être homme au foyer, si seulement je pouvais gagner suffisamment.
Mon homme gagne plus que moi, travaille à temps plein tandis que j’ai repris qu’à 80°/0 depuis la naissance de notre fils et il fait je pense plus que moi à la maison…
Il fait souvent des courses en rentrant du boulot, repasse son linge avant de le mettre, fait des lessives dès que le tas est trop grand, fais souvent la cuisine, la vaisselle c’est surtout lui, il pense à nettoyer les wc de temps en temps, s’occupe à fond de son fiston…
A côté de lui j’ai l’impression d’être une grosse flemmarde mais quand j’en fais la remarque, il dément et me demande si je veux pas un thé…
La dernière fois qu’il est rentré tard parce qu’il est allé boire un coup avec son pote, il est revenu avec des fleurs…
Voici bientôt 7 ans qu’on est ensemble, dont 6 de vie commune, et je me suis lassée d’attendre notre première dispute…
Avec lui la vie est simple et belle, chacun participe selon son envie du moment, mais attention ce n’est pas chacun pour soi, mais chacun pour nous. Ma seule inquiétude: est-ce que je le mérite?
Bonne journée à toutes (il faut que j’aille sortir la lessive, ;-)))
dola: ahahahahahahah impossible que je reste polie dans un tel cas!!! Mais c’est à hurler.
“J’étais consternée et le pire c’est que ce sentiment était réciproque.” effectivement c’est le pire. On a beau se raisoner en se disant que les gens élèvent leurs enfants comme il le veulent, dans pareil cas on se dit quand même que non merde nos choix sont meilleurs ;-P et c’est tout de même hach’ment plus important que petit pot ou pas non?
PS: le coup de c’est celui qui casse qui répare, j’aime beaucoup aussi. ça fait partie des trucs intelligents que je vais essayer de retenir…
Mah-Yu merci pour ce texte si limpide, si engagé, si sain. Et écrit avec une élégance qui renforce celle de ton propos.
Pas le temps de contribuer à la discussion – passionnante – mais je vous lis toutes avec intérêt. Réfléchir aux schémas qui nous ont construits tels que nous sommes, à ceux que nous reproduisons et à ceux que nous inventons me semble une pratique salutaire.
Encore merci !
Fantomette: ben tu vois, moi, je fais le ménage, le repassage, enfin, bref, toutes ces tâches rébarbatives et ennuyeuses, MAIS je passe aussi la tondeuse qui pèse 3 tonnes et grimpe péniblement le terrain très en pente. En été, ça me prend une journée entière par semaine pour tondre et passer le rotofil tout ce qui dépasse, et le soir, en général, je marche pliée en 2 tellement je suis cannée, ;-))
Alors je pourrais me dire: passe encore pour les tâches ménagères, c’est moi qui passe le plus de temps à la maison, c’est donc normal que quand il rentre, je ne lui demande pas encore de faire le ménage, mais la tondeuse, ça, c’est un truc de mec, comme la vidange …
Sauf qu’en fait, je m’en fous un peu, je n’arrive pas à raisonner en terme de “50/50” sinon ma vie de femme est trop injuste…
sophie202: oui, ça rejoint ce que disait Stéphanie (mais une autre) dans le coin des futures mamans.
On veut bien croire que toutes les mères sont de “bonnes mères”, mais transmettre des principes homophobes (ou racistes ou machistes) à ses enfants, même de manière diffuse, je pense qu’on commence à confiner à la “mauvaise mère”.
Pour moi, ce principe d’éducation vise avant tout à rendre tes enfants conscients qu’il faut assumer la responsabilité de ses actes, non ?
Deilema: Tout a fait mais…
L’expérience et aussi l’observation montrent qu’on demande moins de choses à un petit garçon qu’à une petite fille ( cf les remarques deMah-Yu: et Montaw: ) et c’est d ‘autant plus net que la fille est l’ainée.
Le maître mot est vigilence !! Tant dans le couple que dans la façon d’éduquer, il ne faut pas hésiter à se remettre en question et essayer d’être conscient de son comportement pour rectifier le tir.
dola: Tu as trouvé les bons mots: “vigilance” et “remise en question”. Ca remet les idées en place ce genre de discussions. J’adore!
Et bien merci Hélène de proposer ce sujet sur lequel toute femme est obligée de se pencher, à un moment où à un autre de sa vie !
Moi aussi, j’ai lu Badinter, et je n’adhère pas du tout ! Car elle fait exactement ce qu’elle reproche aux hommes! elle ne donne pas “le choix” aux femmes ! c’est presque une dictature ! et sous couvert de défendre la cause des femmes, je pense qu’elle ne les aide pas du tout !
Alors oui, les femmes doivent être vigilantes pour ne pas perdre des libertés difficilement acquises ! par exemple ne pas perdre le droit de pouvoir avorter si elles le désire, mais non, une femme au foyer n’est pas obligatoirement une femme soumise et perdue ! Non, une femme qui travaille n’est pas obligatoirement épanouie et “libre” !Je vous invite donc à lire ceci : http://www.marianne2.fr/Oubliez-ce-sein-madame-Badinter!_a185110.html
Pour résumer, je pense que le plus important est de respecter le “choix” de chaque femme !quel qu’il soit, à partir du moment où c’est “son” choix, et qu’elle est heureuse comme ça ! Une femme peut très bien être épanouie sans enfant ! à partir du moment où c’est son choix ! Une femme peut également être épanouie et heureuse en étant “femme au foyer”(terme devenu péjoratif s’il en est )!
Et je ne pense pas que l’on puisse servir la cause des femmes en agissant comme les hommes et en ayant les mêmes comportements qu’on leurs a reproché !! ! Ca ne fera que poser d’autres problèmes aux problèmes ! Je ne vois pas où peut être la libération de la femme en celà !!
dola: c’est vrai, la question se pose d’autant plus si c’est un garçon. Vigilance, toujours vigilance, donc !!!!
Fantomette:
“Je suis partagée entre la logique pure, c’est celui qui a le temps qui fait […] et quand il se lève à 6h et rentre à 20h épuisé il a pas le temps de passer l’aspirateur, faire la vaisselle, passer un coup dans la salle de bain et faire la cuisine puis changer le petit et le mettre au lit avant de manger, alors que moi ce temps je l’ai.”
En congé maternité, tu as le temps de t’occuper de ton enfant (c’est déjà bien dommage que seules les mères aient ce congé – non 11 jours ce n’est pas suffisant à un père pour s”occuper de son enfant pour de vrai).
Le kit “nouveau-né” n’est pas livré avec l’extension “maison”. Ce n’est pas parce que tu es toute la journée “à la maison” que tu as le temps. D’ailleurs je suis “toute la journée” à la maison et mon évier déborde de bol. CQFD.
Le père travaille-t-il plus depuis que votre enfant est né ? Il lui arrivait aussi auparavant de faire des journées de 6 h -20 h ? Mais il assumait sa part du boulot quand même. Qu’est-ce donc qui a changé ?
…
Satanée culpabilité.
…
Ma cousine a passé la moitié de son congé maternité le sein accroché à une pompe à lait. Je trouvait ça atterrant. Finalement, avec le recul de cette conversation d’aujourd’hui, je trouve que c’était mieux que de passer 2 mois accrochée à un aspirateur et un torchon de vaisselle. Peut-être même que c’était une excuse pour restée vautrée sur le canapé avec son nouveau né… Bien joué ma cousine ;-))
Deilema: Eh oui, car comme dit si bien Mah Yu, sinon ça revient “abdiquer en bloc (ses) convictions au moment d’élever ‘(ses) enfants “.
Or j’aurais tendance à dire que c’est là plus que jamais que nos convictions ont leur importance. Si on veut changer les choses et faire évoluer les mentalités , c’est le bon moment : nos enfants sont entre nos mains.
Bonjour Mah Yu, bonjour Hélène et les filles !
J’ai lu ton billet et tous les commentaires avec une extrême attention. Et il y a de la lecture aujourd’hui ! mais c’est çà qui est génial sur ce blog…
Je ne peux qu’approuver tout ce que tu as écrit. Pourquoi ? Parce que je suis moi-même la mère de deux garçons, qui ont aujourd’hui 27 et 24 ans, qui sont donc en couple, l’un avec une étudiante en biologie, l’autre avec une jeune femme qui vient de terminer des études d’architecture et d’urbanisme. Donc autant dire que mes fils ont rencontré des compagnes actives et c’est peu dire… et qu’ils ont eux-mêmes des professions assez prenantes… (vous me direz que par ces temps de chômage galopant on va pas s’en plaindre non plus hein)
Le résultat de tout cela ? le résultat de toutes ces années passées à les faire grandir, à leur inculquer le respect d’autrui quelque soit son sexe, ses origines, sa couleur, son âge, ses différences, toutes ces années à vivre sous leurs yeux auprès de leur père, “mon homme” comme on dit, mon mari, toutes ces années ont porté leurs fruits.
J’ai un mari (excusez mon impartialité) qui est formidable, je ne trouve pas d’autres mots, vois-tu Mah Yu, mon homme a été élevé par une mère, elle-même extrêmement féministe (elle a 80 ans aujourd’hui et se bat encore pour çà), mon mari a vu son propre père faire des lessives, donner des biberons, faire la cuisine, etc, etc, etc etc…etc… sans que jamais cela ne lui paraisse incongru, ou sans que jamais cela n’ait l’air “forcé”, pourquoi ? parce que dans ma belle-famille, on est comme çà, les femmes et les hommes et bien il n’y a pas de différences, d’ailleurs c’est bien simple, ma belle-mère passe son temps à me dire qu’étrangement, elle pense que ce sont les femmes qui sont supérieures quelque part aux hommes, et moi et bien je pense tout pareil.
Donc mon mari a été élevé par ces parents-là, des octogénaires aujourd’hui toujours aussi persuadés de la chose. De mon côté, c’est loin d’être pareil, j’ai toujours vu ma mère faire le ménage, les courses, élever ses enfants, regarder sa montre pour que son mari ne soit pas rentré avant elle, etc… bref la très vieille école, donc quelque part et très jeune, je me suis mise en révolte contre çà, j’ai été la fille ainée d’un couple tout à fait traditionnel (à la “papa” comme on disait), mais je n’ai pas voulu accepter la chose, et quand je voyais parfois ma mère pleurer discrètement dans son coin ou dans son eau de vaisselle (pas de machine à l’époque), je n’en pouvais plus et je me rebiffais contre son mari, mon papa.
Bien évidemment les années ont passé, ma mère me dit qu’elle a toujours été heureuse aux côtés d’un homme qui se reposait toujours entièrement sur elle, qu’elle veut que çà dure longtemps encore comme çà, ils vont fêter leur 55 ans de mariage… bref moi j’ai été élevée par des parents “à l’ancienne” et mon mari par des parents “in the move”, la différence entre les deux, ma belle-mère était prof et ma maman était couturière de son état, dans les deux cas elles travaillaient toutes les deux.
J’en viens à mes deux fils donc. Et je dois avouer que je suis fière d’eux mais tellement contente qu’ils aient et sans même que personne ne leur fasse la leçon, ne leur dise “fais pas ci fais pas çà”, et bien ils sont tout bêtement solidaires de leurs compagnes, dans tous les domaines et jamais en contradiction avec leur propre personnalité.
Est-ce d’avoir vu leur père (mon homme) cuisiner, laver, passer l’aspi, faire les courses, et tout et tout sans jamais considérer que c’était pour lui une concession ou un rabaissement pour un homme que de faire tout çà ?
Est-ce d’avoir vu ma belle-mère (leur grand-mère paternelle) combative dans son mouvement féministe ?
Est-ce juste parce qu’ils sont heureux comme çà et que ils sont encore plus heureux de participer, de faire partie intégrante de leurs jeunes couples respectifs ?
Ne peut-il y avoir sur cette terre des garçons qui soient des types bien juste comme çà, sans chercher à savoir d’où çà peut leur venir ?
Est-ce que en me révoltant devant l’attitude souvent machiste de mon propre papa, je leur ai peut-être transmis çà aussi ? Je n’ai pas fait d’effort particulier pour les élever dans ce sens-là pourtant, j’ai été moi-même tout simplement et leur père a été lui-même aussi c’est à dire une personne qui fait la cuisine, parce qu’il aime çà, qui passe l’aspi parce que c’est mieux avec que sans, qui fait les courses parce qu’il adore le shopping et les supermarchés, je ne sais pas, mais tout ce que je sais, c’est que nos deux garçons sont ainsi.
Pourtant il faut continuer tu as raison, il faut que les mères et les PERES s’inscrivent dans une logique sans faille de partage des tâches, d’égalité et de parité, il faut il faut il faut car il ne faut jamais baisser la vigilance, madame Badinter a raison dans son livre. Parce que c’est loin d’être gagné pour les générations futures, j’en ai bien peur… mais là, c’est la quinqua qui “cause” ;-)
Mais la dernière et je la gardais pour la fin, c’est quand mon fils cadet m’a dit ce week-end et devant sa copine, avec l’approbation de cette dernière, [“moi je resterais bien à la maison pendant qu’elle va bosser, je ne demande qu’à m’occuper de nos futurs enfants, les emmener au square, papoter avec les autres papas sur les bancs du parc, je rêve d’aller au supermarché quand c’est tout calme, aux heures creuses, bref, j’ai bien envie de devenir un “homme au foyer”], là par contre les bras m’en sont tombés !!! Bac +5 et des poussières pour l’entendre dire çà, tout comme si cela avait été une fille qui m’avait dit çà (il se trouve que je n’ai que deux garçons… , puis en y réfléchissant bien, je me suis dit que parfois le bonheur se nichait dans des endroits bien insoupçonnables…
Comme quoi, il y a de tout dans ce bas monde et un instant je l’ai soupçonné de vouloir rester à la maison parce qu’une fois tout le boulot terminé, ménage, courses, enfants etc… je l’ai soupçonné donc de rêver de passer une petite heure sur son ordi ou sa console… parce que mine de rien, la musculation des pouces chez les garçons, çà va être difficile à enrayer…
Et pour conclure ce comm très long (toutes mes excuses Hélène) je tiens à dire que j’adore mes parents et mes beaux-parents car en les regardant et les voyant si différents dans leur couple, je n’ai toujours vu que des gens on va dire “bien dans leurs baskets et bien dans leur couple …” c’est peut-être çà qui compte. Mais là encore, c’est uniquement mon histoire, je sais bien qu’au jour d’aujourdh’ui il ne faut pas s’arrêter et continuer la lutte car il y a dans ce monde et peut-être juste à côté de chez nous, des femmes, des jeunes femmes, des filles et des fillettes sans aucun doute encore victimes du machisme et de la mysoginie ambiante… et çà c’est INACCEPTABLE !
Mannick: ne t’excuse pas voyons, tout ça est super intéressant, j’adore cette discussion ;-)
Chez moi, ma mère fait tout le ménage, vaisselle, lessive, repassage et compagnie, alors que c’est elle qui travaille le plus. Pendant ce temps, mon père et mon frère font, au choix, jeux vidéos, informatique, sport (Environ 3 fois par semaine), activités de plein-air… Certes, mon père répare quand il faut et passe la tondeuse, wouah!
Quant à moi, j’ai été élevée dans ce contexte, mais je crois que je ne m’y ferai jamais. Je me souviens avoir souvent reproché à ma mère qu’elle ne demandait qu’à moi de pendre le linge, passer l’aspirateur et autre, et elle rétorquait que c’était parce que “mon frère était plus jeune”.
J’espère ne pas reproduire ce même schéma plus tard, et pourtant la totalité des hommes que je connais ne sont absolument pas habitués à faire une quelque tâche ménagère chez eux, bien au contraire! Est-ce parce qu’ils sont jeunes? (Une vingtaine d’années) Malheureusement, j’en doute fort, et je suis même assez étonnée de voir le nombre de commentaires montrant l’égalité hommes-femmes dans ce domaine!
Un bon point pour toutes celles qui ont un compagnon comme ça, en tout cas.
Moi je dis, pas si facile…
Je voudrais avoir la même vie que toi, mais parfois on ne fait pas ce qu’on voudrait.
Par la force des choses, je m’occupe beaucoup plus de mes enfants (deux fils) que leur père. Parce que j’ai beaucoup plus de jours de repos, parce que je sors beaucoup plus tôt du boulot, parce que j’ai des horaires et des chefs bien plus souples que lui.
Alors le soir, quand il rentre, il est tard. Le repas est prêt, les enfants douchés, la machine à laver en route. Et quand vient le moment d’étendre ce linge qui sort de la machine à laver, invariablement, c’est moi qui m’y colle. Parce que chéri est sorti tard du boulot, parce qu’il a mal au dos à force d’avoir fait des travaux dans la maison, parce que mon travail est bien moins physique que le mien…
Dur dur de luter dans ces conditions. Il est un papa attentif, mais un mari qui n’assume pas grand chose de la vie quotidienne. Mes enfants ont donc ce modèle là sous les yeux. Ils grandissent en voyant maman passer l’aspirateur et papa bricoler au garage. En même temps sans tout ce bricolage, nous n’aurions pas cette belle maison.
Quelques bastions sont tombés quand même. Je ramène plus d’argent que lui à la maison et il en est ravi. Je pars en vacances toute seule d’ici quelques jours pour décompresser.
Pour le reste, on fait comme on peut…
bibiche: bien sur que le plus important, c’est d’avoir le choix. Mais je ne suis vraiment pas certaine que la majorité des femmes au foyer ait eu ce choix. Dans la plupart des cas, cela leur a été imposé par leur conjoint, la société ou leur EDUCATION (l’idée qu’une femme est une mère qui se doit à sa progéniture). Cela me semble pernicieux de donner ce modèle aux enfants.
Mon compagnon a pris 6 mois de congé parental et j’espère que c’est cet exemple que suivra nos enfants. Mais, il et elles auront le choix!
Cette discussion est vraiment passionnante et je vous remercie toutes parce qu’elle me pousse à me poser des questions… Un peu comme Une habituée, il y a une image de couple que je n’aimerais pas nous voir devenir et je sais qu’il va falloir être vigilante…
Je ne travaille pas aujourd’hui, j’ai profité de la naissance et de notre déménagement pour quitter un boulot qui ne me plaisait plus autant. Je voudrais reprendre une activité en septembre et cela entraine des questions. Mon mari s’occupe très bien de notre fils et cela me laisse du temps pour moi le soir, les WE… Ce n’est donc pas ça qui m’inquiète mais plutôt la place que je vais pouvoir/ vouloir donner à mon travail.
J’ai peur de ne pas trouver mon équilibre entre culpabilité (de ne pas voir mon enfant aussi souvent) et épanouissement perso mais aussi entre ma carrière et celle de mon mari. L’une d’entre vous disait que les 2 salaires étaient égaux et que ça facilitait les choses… Mon mari gagne 2 fois plus que moi, est-ce que je serai assez forte pour ne pas sacrifier mon job au sien, refuser d’être celle qui s’absente dès que la crèche appelle, celle qui prend un temps partiel parce que les horaires de garde ne collent pas, etc? J’ai la trouille de me réveiller un jour en découvrant que je suis “celle qui aurait les moyens de rester à la maison mais qui préfère bosser pour s’occuper sans se donner vraiment les moyens d’avoir une chouette carrière”.
Je ne sais pas si tout ça est très clair et si j’ai raison de me faire peur. Une amie m’a dit “c’est déjà énorme que tu en aies conscience et que tu te poses la question”, j’espère donc pouvoir éviter cet écueil… Merci en tout cas d’être là!!!
A vous lire, je me rends compte que j’ai été hyper conditionnée à être une mère au foyer. Quand mon Amoureux fait la vaisselle, passe l’aspiro ou lance une machine, je me sens dépossédée de mon rôle, de mon boulot de femme à la maison, c’est comme s’il me disait, “tu es dépassée tu ne t’en sors pas ou puisque tu ne l’as pas fait il FAUT BIEN que je le fasse”… Et cela malgré, sa bonne volonté et le fait qu’au contraire, il ne veut pas ne rien avoir à faire à la maison.
Je ne remercie pas mes dresseuses…
En fait c’est marrant parce qu’il y a pas mal de chose que je retrouve dans mon quotidien (c’est chéri qui sait se servir du lave vaisselle et de la machine à laver.. Pas moi…), j’ai un travail, pas de mec mais je ne sais pas pourqoi il y a peu de femme…
Et pourtant le mot “féministe” m’agace… Je veux avoir les mêmes droits qu’un homme et je les ai, je ne veux bien sur pas de discrimination ménagère… Et pourtant je revendique la différence, je suis une femme j’ai des particularités féminines, j’aime bien cuisiner, j’aime bien avoir une maison bien rangée (arf je suis une vraie bordélique mais bon) j’aime qu’un homme me traîte différemment…
J’ai peut être une fausse idée du féminisme, mais chaque année, la journée de la femme c’est un jour qui m’agace… Je suis un être humain normal qui n’a pas besoin d’un journée pour avoir besoin de se rappeller qu’elle doit revendiquer…
Evidemment je ne crache sur toutes ces femmes qui ont du se battre pour obtenir l’égalité! Heureusement qu’elles étaient là… Et à une époque le féminisme avait une raison d’être… Pour moi, plus maintenant, il y a d’autres combats à mener, bien plus important!
Je connais des filles, élévée comme moi, ou l’on nous a bien fait comprendre que nous avions les mêmes droits que les garçon, des filles qui n’ont jamais pensé à être des femmes au foyer, qui pratique des sports de combats etc… Et qui n’osent pas demander à leur mari pour faire une sortie entre copine! Que peut faire le féminisme là dedans??? C’est d’elle même qu’elles ont perdu leur droit à la liberté! Elles se sont elles memes mises en cage!
Pour en rajouter une couche, et parce que il faut continuer à lutter: http://www.liberation.fr/vous/0101621200-les-hommes-gagnent-plus-que-les-femmes-des-le-debut-de-carriere
Mannick: merci pour ce bout de ta vie, je trouve ton témoignage émouvant et encourageant.
Fanchette: merci pour ce que tu as écrit au sujet de ta cousine. Je vois bien que tu es toujours un peu interloquée par son choix, mais on voit que ton opinion a évolué. Ayant fait la même chose qu’elle, je peux te confirmer que, pour moi en tous cas, c’était un moyen (parmi d’autres) de réellement vivre ce “congé maternité” comme un temps vraiment consacré à “materner”, et non comme des vacances supplémentaires, ou un stage de femme d’intérieur.
Delphine: je te comprends complètement, moi-même j’aimerais que mon mari n’ait plus le temps de faire ma part de boulot en plus de la sienne, parce que le chômage, cela ne lui plaît pas, et qu’il était bien plus heureux quand il bossait. Chacun fait ce qu’il peut en fonction de sa situation, et je trouve parfaitement logique que la charge de travail se répartisse harmonieusement en fonction des obligations ET DES BESOINS de chacun. Ce contre quoi je me bats, c’est l’idée selon laquelle certaines de ces obligations et de ces besoins seraient déterminés par le sexe.
Sylvie8600: en effet, tu te poses les bonnes questions, mais à mon humble avis, tu devrais te les poser sereinement, et sans la “peur” que l’on sent dans ton message. Tu es devant des choix, et tous présentent leurs avantages et leurs inconvénients, à toi de voir lesquels te correspondent le mieux, quels sont tes impératifs, quelles concessions tu es prête à faire. Et NON il n’y a pas à culpabiliser de passer moins de temps avec ton enfant.
Des tas de parents passent peu de temps avec leur enfant et parviennent à bien les élever et à construire avec eux une relation de qualité (et inversement, il y a des parents au foyer qui foirent), il ne faut pas te laisser dicter tes priorités par l’un ou l’autre idéal fantasmé de “mère idéale” ou de “femme parfaite” qui ne correspondent à personne. (car inversement, il n’y a pas de honte non plus à perdre une partie de son enthousiasme et des son ambition professionnelle en découvrant le rôle de parent).
Brèfle, je n’ai pas répondu à tout le monde, mais après tout, ce n’est pas “mon” débat, et je suis heureuse de lire ces échanges de qualité.
Hotnspicy: euh, comment dire…. faut pas :-D puisque tu sais que tu es dans l’erreur, vas-y! tu as toute la vie pour te “redresser” ;-)
Nimiel: elles sont nombreuses, les femmes que l’adjectif “féministe” agace, à cause des stéréotypes qu’il véhicule, c’est justement pour ça que j’ai eu envie de le revendiquer, pour sortir du stéréotype. Je pense, au contraire de toi, que c’est un combat pas du tout obsolète, ne serait-ce qu’en matière de recrutement, de salaires, de violence. Mais peut-être que ta situation relativement “privilégiée” t’empêche de constater cela dans ton quotidien. Ce n’est pas pour ça que cela n’existe pas.
Hotnspicy:
J’ai envie de te dire que tu n’es pas “rien” tu es mère au foyer, et il n’y a pas de honte a rester au foyer, tu ressens la même choses que tous les autres, ce sentiment d’être inutile, d’être dépassé, (on l’a tous ressenti au moins une fois non???). Et peut-etre je dis bien peut-être que ton mari, fait ce qu’il fait parce qu’il t’aime qu’il te trouve forminable, et qu’il veut te donner un coup de main. Parce que toi à ta manière tu l’aide aussi. Même si tu ne peux pas partager ses taches à son boulot.
J’ai de la peine parce que tu me donne l’impression de te sentir mal..
Je ne crois pas qu’il s’agissait de dénigrer le rôle de la mère au foyer, ou même du parent au foyer, car il n’y a aucune honte, c’est beaucoup de travail, et on peut aussi très bien s’épanouir.
Je te souhaite bon courage.
Merci Mah Yu pour cet article très intéressant et remarquablement bien écrit. (Et merci Hélène de nous permettre d’avoir ces discussions !)
Au delà de l’aspect du partage des rôles hommes/femme, ce qui me passionne est de voir comment les parents peuvent faire passer des messages involontaires à leurs enfants, des choses dont eux-mêmes ne se rendent pas compte et qui vont être intériorisés très profondément par les enfants. (Je suis impressionnée par ce discours stéréotypé auquel je n’avais jamais fait attention!)
Je soupçonne même que dans ces messages “subliminaux”, ces représentations des enfants par les parents, se cachent des clés pour la naissance ou non de la confiance en soi, de l’estime de soi. Par exemple quand je vois les parents dire de leur enfant qu’il est “feignant”, ou qu’il n’est “pas doué pour l’école”, ou d’autres choses qui enracinent l’enfant dans une conception faussée de lui-même. Certains trouvent d’ailleurs ça très pratique : puisqu’on dit d’eux qu’ils ne réussiront pas, à quoi ça sert qu’ils essaient ?! (oui, si je n’avais pas réussi médecine, je serai sûrement devenu instit’ ou profdézécoles!)
Je rêve donc du jour où les parents seront sensibles aux mots qu’ils emploient en parlant et leur enfant, et même à tout ce que peux comprendre leur enfant au delà des mots, car quelque soit l’âge, ça en comprend des choses (Haem, c’est mon côté Dolto qui ressort, scuzez moi ^^)
Mais je rêve aussi du jour où les parents (et en particulier les mères, mais ça évolue peut-être ?) arrêteront de culpabiliser quand leur enfant va mal ou quand elles ont “raté” quelque chose dans leur éducation, dans l’amour, le temps donné aux enfants… : il est toujours temps de changer les mauvaises habitudes pour peu qu’on prenne conscience des choses, et la culpabilité des parents retentit toujours de manière négative sur l’enfant, parfois plus que les erreurs initiales !
Enfin, je me permets de dire tout ça mais je n’ai pas d’enfants, je suis sûre que je ferai des erreurs aussi, que je me laisserai peut-être bien bouffer par mon homme-ado un moment avant de m’en rendre compte, que je me planterai dans l’éducation que je voudrais donner à mes enfants et que je culpabiliserai à mort… mais au moins, j’aurais essayé !
PS : A propos du même sujet, ou proche en tout cas, le site ‘mauvaises mères’ : http://www.mauvaisesmeres.fr/ me fait régulièrement mourir de rire… ainsi que http://unechambreamoi.blogspot.com/, dans la catégorie “le cerveau de la mère est-il soluble dans le lait du biberon” ^^
Marie: J’ai été voir le site “mauvaises mères”, j’étais morte de rire et j’ai transmis le lien aux copines enceintes ou déjà mamans, merci pour elles :-))))
Fan, de ce texte si bien écrit et surtout très contente d’avoir un n’amoureux qui étend le linge le matin avant de partir bosser et fais la vaisselle…. ( et moi non plus je ne repasse jamaaaaaais!!)
Djoudje trop forte!!!;)Ptdr, c’est trop ça!
Melle Narcisse j’te surkiffe, je paierais cher pour te voir passer la tondeuse et remonter le terrain en pente!!!lol:p
Sinon, plus sérieusement, je pense que cette histoire de tâches ménagères et de partage équitable de celles ci, n’est QUE la partie visible de l’Iceberg, si je puis dire…le probleme est bien plus profond ce qui implique en effet de le contrer par l’éducation de nos garçons…
Sur la forme (du post) chère Mah-Yu, je hurle de l’interieur bien entendu!!!!C’est dégueulasse d’avoir autant de bol, mais de s’en vanter c’est ignioble!!!Lol
Mais sur le fond, je dois dire que j’ai moi aussi 2 garçons et je m’efforce de rétablir la vérité régulièrement, et ce n’est pas du luxe…(alors que la politique de la maison est loin d’être celle ci, mon fils m’a un jour fait remarquer en regardant les JO que dans la vraie vie une femme ça pouvait pas gagner la médaille d’or hein maman, c’est parcque c’est à la télé??!!!)
Bon on pourrait en débattre des heures bien entendu, mais là, pas le temps!
Miss Narcisse on se capte par mail.
La Fée Néante:
Je suis d’accord avec toi la Fée Néante, il est dommage que Hotnspicy se sente dévalorisée par le fait d’être ou d’avoir été femme au foyer. Tout à l’heure dans mon comm je disais que mes garçons avaient un comportement naturellement paritaire avec leurs compagnes et je m’en réjouis.
J’ai omis de dire que pendant près de 7 ans, j’ai volontairement et de moi-même laissé mon travail de côté pour être une mère au foyer. Personne ne me l’a imposé, je l’ai choisi pour deux raisons, d’abord je dois dire que je pouvais me permettre “financièrement” de le faire, ensuite et pour moi cela a été important, j’ai tenu à rester auprès de mes enfants, l’ainé qui est arrivé en 82 puis le cadet en 86, jusqu’aux 3 ans du deuxième, je n’ai pas travaillé, enfin quand je dis pas travaillé, là c’est exagéré, s’occuper à plein temps de deux enfants jeunes c’est du travail, mais quel bonheur, de toute ma vie je ne regretterai jamais de l’avoir fait, car ce furent sept années de joie, de sérénité, pas de réveil le matin, pas de trajets, pas de bousculade… jamais au grand jamais je ne dévaloriserai le rôle de mère ou de femme au foyer, j’en suis incapable.
C’est aujourd’hui que c’est devenu la position la moins facile à tenir… c’est vrai que de nos jours les femmes qui restent à la maison sont souvent considérées comme non existantes, comme effacées, comme improductives et moi je dis que c’est la honte de penser çà !
On est dans un pays où l’on peut choisir. Au bout de ces 7 années j’ai repris le chemin du travail, parce que quelque part les enfants avaient désormais leur petit chemin à faire et qu’il était souhaitable que leur maman retourne dans le monde salarié. Mais je crois que ces années passées avec eux, ont fait d’eux justement ce qu’ils sont devenus aujourd’hui, puisque à ma reprise, mon mari s’est arrêté à son tour deux années, au moment de l’entrée en primaire… voilà, chacun fait comme il peut, comme il le sent, comme il le désire (tout cela bien entendu dans le cadre d’une situation financière qui le permette car hélas dans notre société, il est devenu difficile de se passer d’un salaire, çà je sais bien). Ce qui compte c’est que nos garçons, nos filles en tirent le meilleur, et nous aussi bien entendu.
Et puis n’oublions pas nos grands-mères, nos mères qui souvent, étaient elles, mères à la maison parce que c’était comme çà et pas autrement, nous leur devons ce que nous avons aujourd’hui parce qu’elles se sont battues pour s’en sortir, le féminisme c’est çà aussi.
Aujourd’hui je travaille oui, mais de chez moi, sur mon ordi, dans mon joli bureau à la maison et deux fois par semaine je passe au bureau, et vous savez quoi et bien je suis super bien comme çà ! Il paraitrait que c’est l’avenir le travail à domicile… et heureusement que je fais çà, parce que comme çà, quand mon homme doit être à Oxford pour son job, et bien je peux partir là-bas moi aussi, et çà me rend heureuse car c’est une belle expérience !
Nos enfants “casés”, et visiblement heureux dans les murs de notre belle capitale, je peux me retourner avec leur père sur notre vie avec eux, notre vie d’avant et me dire qu’on a bien bossé quand même !
A toutes les mères au foyer, à toutes les mères qui travaillent, à toutes celles qui cherchent un job, je dis “chapeau bas” parce qu’on est des femmes libres, et qu’on doit continuer à se serrer les coudes, je n’ai pas de fille donc, mais pour l’avenir il me semble que nous devons garder l’oeil sur nos acquis, ceux de nos mères, car j’espère que si j’ai des petites-filles un jour, elles seront vraiment libres de pouvoir faire des choix de vie.
Sorry les filles, je voulais juste dire que pour moi, ya pas de ségrégations, qu’on soit à la maison, ou au bureau ou à l ‘usine ou ailleurs, on a toutes droit à un conjoint qui nous aime, nous respecte et nous soutienne dans nos combats quels qu’ils soient ! Alors si vous avez des fils, au boulot les mummys and daddys, il va y avoir du pain sur la planche et des idées reçues à remuer ;-)
On a eu la visite il y a peu d’un professeur a l’universite et directeur d’un grand centre de recherche americain qui a donne un talk dans mon department …lors du dejeuner avec les etudiants, l’un deux lui demande ce qu’il pensent du nombre d’etudiants formes (bientot titulaire d un doctorat) vis a vis du nombre peu eleves de postes proposes… sa reponse nous enerve encore
car selon ce monsieur, le nombre de postulant diminuera car les femmes vont rester a la maison…
et oui ce monsieur a pour femme une docteur S science qui a decide de devenir femme au foyer quand elle a eu son fils (age de 13 ans auj…bref) ils pensent donc que nous (les femmes) allons faire la meme chose…
mais oui 9 ans d’etudes suivi d’un depart a l’etranger pour booster sa carriere pour enfin revenir en france et devenir femme au foyer…
le combat n’est helas pas fini….
si un jour j’ai des enfants..et un garcon en particulier il jouera a la poupee et au petites voitures non mais :)
Mah-Yu: ,La Fée Néante: et les autres copines : Ce qui me fait me sentir dévalorisée est plutôt le fait de ne pas contribuer financièrement aux frais, mon Amoureux, ce brave homme assume mes 2 enfants comme s’ils étaient les siens, je me sens donc redevable et j’essaie de compenser à mon niveau.
Cela dit, il s’agit aussi d’un choix de vie car depuis octobre j’ai repris des cours et avec les horaires de crèche, les activités du mercredi, le samedi sur 2 où les enfants sont avec moi, impossible ou presque de caser ne serait-ce qu’ un quart-temps…
Il me reste du chemin à parcourir pour faire de moi une working girl militante de la parité ménagère, c’est ma tare génétique mais je me soigne.
La vache, comment ai-je pu rester si loin de MBDF si longtemps…
Mah Yu, merci (profondément) pour ce texte, que j’ai eu bien heureusement le temps de lire (en ce moment, le temps est rare).
Je n’ai pas d’enfants, je pense en avoir, j’ai trouvé l’homme avec qui cela me semble possible, mais ce dont tu parles dans ton texte va plus loin que le “simple” sujet de la maternité. Le sujet en est le couple, et ce qui le régit et le construit. La parentalité en fait partie, même si ce n’est pas un élément incontournable.
Je me suis posé beaucoup de questions personnelles à la lecture du texte et des commentaires, parce que mon rapport au partage des tâches est très compliqué. Je suis féministe, profondément et moralement. Je suis celle du couple qui a fait carrière (mais j’avais commencé avant de le rencontrer), qui gagne le plus d’argent, qui prend le plus de liberté avec la vie commune en terme de “temps pour moi” puisque je sors en célibataire la plupart du temps (j’ai horreur des couples crampon et cela arrange bien mon ours de compagnon).
Mais, mais, mais…. devant la vie domestique, je sens bien que je fais le contraire. Enormément. Et pas forcément par la faute de mon compagnon, mais bien parce que j’étends ma volonté de maîtrise à la maison. Parce que je compense ? Parce qu’il faut que les choses soient bien faites ? Un peu des deux, je pense. Je sais profondément que je suis partagée entre la vision fondatrice de ma mère s’arrêtant de travailler pour ses enfants et sacrifiant sa vie intellectuelle à la famille (même si mon père, qui adore cuisiner, était aux fourneaux, mais ces fourneaux d’invitation qui amènent les éloges, pas ceux du quotidien qui amènent les : beurk des haricots !) et mon enfance plutôt heureuse de ce fait (et d’autres). Et le rejet même de cette vision, et par là même de l’image de mère-qui-a-écrasé-la-femme que représente ma mère…
Je m’éloigne ? Pas tant que ça, parce que le résultat est là : je fais la lessive, la cuisine, une part du ménage, je bricole, je fais les courses, face à un mec de bonne volonté à qui je laisse la vaisselle et l’aspirateur, mais qui sent bien le dragon domestique sommeiller en moi :-) Et qui sait bien qu’un jour je pourrais, à bout de nerf, éclater et lui reprocher de ne pas avoir balayé pendant mon absence.
Je regarde autour de moi, et je ne suis pas rare dans ce cas. Je n’ai pas de solution, à part la vigilance déjà citée ici, et le travail personnel qu’il faut faire pour trouver des explications au perfectionnisme et au besoin de reconnaissance qui m’anime. Et à te lire, j’admire ta capacité à lâcher du lest même si tu sais que tu pourrais faire mieux. Et je me dis que mon comportement, aujourd’hui réservé au couple, pourrait avoir des conséquences plus graves dans le futur… Est ce que je suis capable de laisser sa place à mon compagnon, dans notre vie de couple, et de parents ? Est ce qu’il aura envie de la prendre devient alors la deuxième question…
Désolée si j’ai digressé, mais tu le vois, ton texte réveille des réflexions qui vont dans tous les sens :-) (je me relis et je me trouve très bordélique mais ce n’est pas grave).
catialine: merci pour ce commentaire, je le trouve super intéressant et enrichissant (et pas du tout bordélique ;-).
Apolonia : Tu as raison, Apolonia, et j’en sais quelque chose puisque j’ai du m’arrêter moi même de travailler pour élever mon fils et ma fille qui ont aujourd’hui respectivement 22 et 25 ans ! j’ai arrêtée 13 ans de travailler !
Ce que je trouve regrettable aujourd’hui, c’est que beaucoup de femmes “obligées” d’être mère au foyer, ne considère pas ça comme un travail à plein temps ! alors que s’en est un ! et pas le moindre car la tâche n’est pas facile ! Au final, quand je vois ce qu’est devenue mon fils, je suis vraiment fière de l’avoir élevé ! c’est un jeune homme qui respecte énormément les femmes ! et rien que pour ça ! je pense que j’ai bien fait mon travail !
Alors bien sûr, je trouve qu’à salaire égal, ce devrait être plus souvent le mari qui s’arrête de travailler pour élever ces enfants ! mais là où le bas blesse c’est que, encore de nos jours, à compétences égales, un homme va gagner plus que sa femme ! et c’est là où est vraiment l’injustice ! donc dans ces conditions, quand l’un des 2 doit garder les enfants, le choix est vite fait !
En plus évidemment ! quand cette décision doit être prise, il y a quand même malgré tout cet état qui rentre en ligne de compte, et qu’on appelle “l’instinct maternel” ,qui, n’en déplaise à Mme Badinter existe bel et bien ! ce n’est pas qu’une vue de l’esprit ! cet instinct maternel, est , pour certaines femmes , pas seulement dû à une “éducation” où à une “idée”qu’une femme est une mère qui se doit à sa progéniture !!! mais c’est un profond ressentie physique et biochimique contre lequel il est bien dur de lutter ! alors que certaines femme ne ressentent pas ça, c’est possible et très respectable ! mais n’occultons pas que cet instinct maternel puisse aussi pousser les femmes à s’occuper de leurs enfants ! est-ce pour autant anti-féministe ?! vouloir allaiter son enfant, est-ce anti-féministe ? je ne crois pas ! pourtant , pendant quelques mois, la femme est effectivement la seule à pouvoir le faire ! injustice ou privilège ?! effectivement, si elle veut que son homme partage plus les tâches, elle peut décider de ne pas allaiter son enfant pour que le père puisse participer plus et donner le bib ! est ce bien raisonnable ?! Une femme peut avoir toutes les raisons du monde pour ne pas vouloir allaiter son enfant, et ces raisons seront toutes tout à fait respectables ! mais cette raison en particulier est-elle bien raisonnable ?!!!
Alors oui, les hommes doivent se bouger les fesses et partager les tâches ! oui il faut que l’on soient vigilantes et on doit continuer à se battre pour être respectées ! je suis la première à le revendiquer ! mon mari (je suis mariée depuis 33 ans)en sait quelque chose ! quand il m’a épousée, j’étais rebelle et insoumise et ce n’est pas prêt de changer ! mais je n’aime pas les étiquettes ! quelles qu’elles soient ! j’ai appris à m’en méfier ; et celle du féminisme, comme des autres ! dans le mot “féminisme”, on peut y mettre tout et n’importe quoi ! Plus que l’injustice faite aux femmes, c’est toutes les sortes d’injustices que l’on doit combattre !
Et pour parler uniquement des femmes, je vous conseille la lecture du “livre noir de la condition des femmes” dirigé par Christine Ockrent ! c’est juste incroyable et ça remet vraiment les pendules à l’heure ! malgré toutes ces injustices qui, encore à l’heure actuelle, son faites aux femmes dans notre pays ! croyez moi, nous ne sommes pas les plus à plaindre ! il y a vraiment très très pire ailleurs ! pas si loin de chez nous ! tout près !
catialine: Je trouve ça très intéressant aussi.
Je suis pour ma part plutôt bordélique et je dois vraiment faire des efforts pour la vie à deux ( lui est plutôt maniaque..).
En plus je ne suis pas du tout femme d’intérieur, je moque complètement d’avoir de la vaisselle dans l’évier et la table du petit déj’ pas débarassée quand je pars le matin. Si c’est le champ de mine de jouets dans le couloir parce ques les loulous y ont installé un zoo ( une ferme, un cirque, un chateau), je slalome , ça ne me pose aucun problème.
je n’éprouve aucune satisfaction à voir mon linge repassé et plié ( les piles de mon mari dans sa partie de placard sont parfaites, moi c’est la tour de Pise dans 2 siècles).
Bref, tout ça pour dire que si par hasard il bosse tard et n’a pas le temps de faire le ménage, ça ne me démange pas du tout de prendre le balai.
L’autre jour, on est allé au ciné avec les enfants pendant qu’il faisait le ménage…
Le seul truc qui m’intéresse et qui me donne la satisfaction de la tâche accomplie c’est la cuisine. Alors ça oui c’est ma partie.
Quand je sors seule il fait des pâtes, des nuggets ou emmène les enfants au Mac DO, ou réchauffe des restes . j’ai décidé de de laisser se débrouiller et ne rien préparer ( avant je ne faisais pas comme ça mais j’ai décidé que finalement j’avais pas à faire le repas quand je sortais). Là il a fallu que je lâche du lest et je comprends que pour le ménage ça puisse être pareil pour d’autres.
Ma belle-mère quand elle me voit m’occuper des enfants trouve qu’elle a perdu trop de temps à se prendre la tête pour le ménage, l’ordre de la maison avec les siens et pas asez joué/lu d’histoires.
Disons que sur la liste de mes priorités l’intérieur arrive tout à la fin ( après mes enfants, mon couple, mes amis, ma vie associative, mes loisirs : sport, lecture, surfer, mon job , l’ordre étant variable selon les moments), alors c’est sûr que c’est plus facile de lâcher du lest pour moi.
dola: je plussoie, se foutre éperdument du ménage et de l’état de sa maison, ça aide vachement (avoir une femme de ménage aussi, ça aide, j’avoue ;-)).
Je suis comme ça aussi, je dois dire que c’est une bénédiction et que le syndrome de la femme qui en fait plus que son mec ne m’a jamais guettée, pour cette raison.
PS : et quand je vois ma soeur qui préfère jouer avec son fils plutôt que laver le carrelage de la cuisine, je trouve qu’elle a bien raison.
Bonjour les filles et bonjour Mah Yu !
Ce texte est plein de bon sens et il n’y a pas que dans les tâches ménagères que ces inégalités peuvent transpirer. Moi je vois ça lorsqu’arrive les fêtes et que les catalogue de jouets pour les enfants font leur apparition : parmis autres poupées et bébés, on a la cuisine et le kit repassage pour les filles et l’ensemble bricolage ou PIRE ENCORE la panoplie de médecin, la fille ayant celui de l’infirmière, parce que c’est bien connu, la science c’est pour les hommes !!!
Moi ça me dérange ce genre de catalogage (et c’est le cas de le dire). Mais là ce n’est pas que la faute aux parents. La société toute entière a encore du chemin à faire.
Hélène : mais bien sûr qu’elle a raison ! il faut bien avouer que faire le ménage n’a rien de très épanouissant !
Hélène: C’est vrai qu’une femme de ménage peut être un aide précieuse. Pour l’instant on en a plus et en attendant c’est mon mari que s’en charge.
J’avais une copine dont le mari ne voulait pas “d’étrangère chez eux” mais ne faisait rien du tout. Je peux te dire qu’avec moi ça n’aurait jamais marché…
Poulettedesîles: les jouets: vaste débat ! Ces catalogues sont regardés dans tout les sens par les enfants. Pas évident de s’affranchir de ça. Même si tu fait attention avec tes mômes , il y toujours les copains d’école qui fustigent les jouets de filles etc.
Mon fils adore jouer (entre autres) avec les barbies et les princesses playmobil et faire la dinette à ce beau monde mais je peux t’assurer que quand ses copains d’école viennent, il sort son tracto-pelle et/ou son train et jamais les playmobils en jupons.
La vrai question c’est pourquoi ? Sent-il confusément qu’il sera mieux accepté ou que c’est que la société attend de lui ( à travers le “catalogage” des jouets se dit-il qu’il y des jeux auxquels il n’est pas supposé jouer ) ?
Et aussi comment agir en tant que parents ?
dola: mon neveu a trouvé la parade pour les barbies. Il appelle ça des “barbichette”, c’est tout de suite plus viril et hop ! le tour est joué ;))
dola: serais tu ma jumelle cachée? J’ai fichtrement l’impression que tu me décris moi itou je me fiche que la table du petit dej’ ne soit pas débarrassée quand je pars le matin… Y’a plein d’autre chose auxquelle j’ai décidé d’accorder du temps mais pas celle ci c’est tout…
Bravo et merci pour cette excellente mise au point ! Je suis également convaincue que l’avenir est entre les mains des mères des garçons…
sophie202: ce n’est pas du tout impossible, d’autant plus je découvre dans le coin des futures des mamans que nous avons probablement le rapprot avec la foi :-))
Bonjour à toutes!
Eh bien moi j’ai bien du mal a lui faire comprendre ce que “partage des taches” signifie.
Je suis le contraire d’une fille maniaque et organisée et en plus de cela,avec une horreur pour le nettoyage et le rangement.
J’ai toujours rever d’une vie de couple inversée: je travaille,l’homme s’occupe du reste.
Finalement,l’amour nous fait faire beaucoup de chose.
Je me resous tant bien que mal a m’occuper des differentes taches du quotidien.
J’aimerai qu’il m’aide plus,mais ce n’est pas dans ses cordes.
Sans etre un veritable macho,monsieur a grandi avec une cuillere en argent dans la bouche,veritablement assisté dans chaque pas de sa vie.
Aujourd’hui j’en paye les frais…
J’ai pourtant été jusqu’a des moments extremes en espérant qu’il reagisse mais rien a faire!
C’est a un point qu’il ne mangera pas au boulot le lendemain si je ne lui ai pas mis sa nourriture dans sa gamelle la veille.XD
Je vous assure que pour moi c’est une veritable corvée que les taches menageres!
J’estime que dans un couple,il faut tout partager. je n’ose meme pas imaginer quand nous aurons des enfants! lol
J’arrive après la bataille, mais je voulais remercier May-Yu pour son texte qui m’a pas mal fait tourner les méninges depuis quelques jours.
A l’intérieur de mon couple, je crois que le peu de tâches ménagères (on est un peu comme Dola et Hélène, c’est un peu le cadet de nos soucis) est réparti équitablement. Néanmoins, je pense que ça vient de mon manque d’intérêt particulier pour ces activités, car je sais que le garçon avec qui je vis est tout à fait capable de se mettre les doigts de pied en éventail pendant qu’une fille gère les tâches (en vacances par exemple, si on est avec un autre couple ça peut très vite devenir “mesdames font la popotte pendant que messieurs prennent l’apéro sur la terrasse” argh)
Bref, je cogite, je cogite surtout que l’envie de faire des enfants pointe son nez.
En tant que féministe convaincue et assez militante, quelles valeurs transmettre à mes enfants et comment?
J’ai vraiment adoré vous lire, merci à vous…
Je trouve le texte de Mah Yu et les commentaires super interessants, merci les filles.
la notion de partage des tâches recouvre des différences insidieuses.
J’explique : mon homme est quelqu’un qui, quand il est à la maison, va accomplir un certain nombre de tâches matérielles : vaisselle, cuisine, faire une machine, etc…
On est pas vraiment à égalité, mais il y met du sien, il faut dire que je suis partie de zéro, puisque sa mère – adorable au demeurant – a toujours tout fait pour lui, et ne lui a rien appris, sauf à être un type bien, ce qui est déjà beaucoup, mais pas tout à fait suffisant dans la vie quotidienne.
Donc, en ce qui concerne l’accomplissement des tâches matérielles, ça va.
Mais par contre, tout ce qui concerne la logistique et l’organisation (les vacances, le plombier, l’inscription à l’école, qu’est ce qu’on va manger la semaine prochaine, etc, etc…), ça repose entièrement sur mes épaules, et il n’a malheureusement jamais réussi à prendre conscience du temps et de l’énergie que cela demande…
Je crois que notre situation domestique, qui est peu ou prou la même chez les gens autour de moi – sachant que nous travaillons tous les deux, avec des responsabilités et des horaires équivalents – est le parfait reflet de la société d’aujourd’hui : la grande majorité des hommes partage les tâches “matérielles” à proprement parler, et ils sont persuadés qu’ils font beaucoup d’effort. Mais ils ne partagent pas encore la partie organisation, et gestion, qui demande elle aussi beaucoup de temps.
Mon homme, et je pense la majorité des hommes aujourd’hui, ignorent ce que c’est que d’être au boulot, en train de travailler, tout en réglant le problème de l’école qui fait grève / la machine à laver qui a lâché / la nounou qui veut être augmentée / etc, etc…
Lui, quand il travaille, il travaille, point barre.
Et moi, ce jonglage perpétuel entre la maison et le boulot, ça me fatigue, au sens propre et au sens figuré, parce que je ne débranche jamais, et ça me fatigue d’autant plus qu’il s’agit d’un travail immatériel, qui ne se voit pas, et qui donc n’est pas reconnu.
Je sais, pour en avoir discuté avec plusieurs hommes divorcés ou séparés, qu’ils n’ont jamais eu conscience de cette part de travail, avant d’y être confronté de force du fait de la séparation.
Je pense donc qu’on est loin aujourd’hui d’une égalité dans la répartition des tâches, et je suis parfaitement d’accord avec Mah Yu, ce sont principalement les mères de garçons qui pourront faire changer les choses, même si je trouve injuste de faire une fois de plus porter le poids de ce type d’éducation aux seules mères…
Moi je n’ai qu’une fille, j’essaie donc de lui apprendre qu’elle n’est pas prédéterminée à certains rôles ou comportements du fait de son sexe.
En tout les cas, il y a encore du boulot les filles !
Don’t give up the fight comme disait l’ami Bob (Marley bien sûr)
Bien vu le coup de la logistique…
j’avais lu dans libé un chiffre qui m’avait complètement soufflé, dans 90% (ou 95) des couples étudiés ce sont les femmes qui organisent toutes les vacances (choix de la destination, achat des billets, réservations, même la lecture des guides et la préparations des itinéraires). C’est clairement usant…
Un grand merci à Hélène d’avoir “réclamé” de nouveaux “ô toi lectrice” pour avoir ce témoignage de Mah Yu.
Beaucoup de vos commentaires m’ont interpellée, questionnée, chamboulée, alors que je ne vis pas en couple et que la question du partage des tâches et des enfants ne s’est pas encore posée.
catialine: Ton post m’a particulièrement touchée notamment “Je regarde autour de moi, et je ne suis pas rare dans ce cas. Je n’ai pas de solution, à part la vigilance déjà citée ici, et le travail personnel qu’il faut faire pour trouver des explications au perfectionnisme et au besoin de reconnaissance qui m’anime. Et à te lire, j’admire ta capacité à lâcher du lest même si tu sais que tu pourrais faire mieux.”
Ce fameux perfectionnisme, besoin de reconnaissance qui bouffe la vie…
Depuis que je suis ton blog Hélène (cet été), sans commenter, mais en tirant des réflexions des “ô toi lectrice” ou de tes commentaires “on s’en fout du regard des autres, il faut d’abord se faire plaisir à soi”, cela m’a permis d’avancer, d’oser et même de demander à mon frère pour Noël un bon chez MAC pour une leçon et des achats… Oui, là aussi je n’ai pas réussi à m’offrir toute seule ce cadeau mais “victoire”, j’ai réussi à proposer une idée de cadeau qui me fasse plaisir. Le chemin est en effet encore long pour moi…
Bon courage à toutes dans ce combat pour l’affirmation, l’acceptation, le partage, sans jamais se laisser étouffer / écraser par une éducation, de pseudo attentes sociétales, familiales etc.
Bon, pour un premier post, c’est assez long… ;)
Merci à toutes pour ce riche débat ! :)
Future maman d’un garçon et déjà maman d’une fille, je me pose bien sûr des tas de questions sur le sujet. Une de mes inquiétudes sur le court terme, d’ailleurs, c’est “ma fille ne va-t-elle pas régresser à l’arrivée (imminente) de son frère, qui va la détrôner de son rôle de princesse ?”
Donc les mêmes questions que les parents d’élèves de Mah-Yu: quand il s’agit d’un frère aîné… Mais c’est peut-être une question d’âge ? En maternelle, les filles sont-elles plus autonomes/maternelles que les garçons, plus “bébés” ? Sans penser qu’il y a forcément un déterminisme sexuel, je constate quand même que les filles mûrissent effectivement plus rapidement. Mais je m’aperçois que c’est peut-être à cause du conditionnement de leur maman, qui, instinctivement, les font plus se débrouiller, alors qu’elles couvent/protègent plus leurs garçons ?
Moi-même aînée avec un frère ensuite, comme toutes les fratries de ma famille (soeur aînée-petit frère chez mes 2 parents, cousins, etc), j’ai très peur que mon fils ne soit, comme les hommes de ma famille, gâté, surprotégé, adulé. Pas par moi, forcément, mais par sa grand-mère, sa tante, etc. Pourquoi ? “parce qu’il est plus jeune, il a plus de mal à l’école, et blablabla”. J’ai beaucoup souffert de tout ça enfant, moi qui étais “raisonnable, sage, bonne élève, qui aide à la maison, etc”, alors qu’on trouvait toutes les excuses à mon frère… Et pourtant, mon père participait à la cuisine, allait au marché, etc, donc loin d’être le macho typique qui se tourne les pouces…
Sur le sujet Badinter, il n’y a que bibiche: qui ait souligné un point important à mon sens : le choix. En effet, j’ai moi aussi lu son livre, et je la trouve extrémiste dans ses propos. Après tout, pour moi, allaiter était aussi, comme la cousine de je-sais-plus qui, un moyen (une excuse ?) pour rester au lit le matin, ne pas préparer à manger, me reposer, etc. Et pour le partage des tâches, notamment au tout début, il a toujours été très clair : papa changeait le rôti la nuit, allait le promener pour le rendormir si besoin, etc (alors qu’il bossait le lendemain). Moi, je me contentais de le mettre au sein en restant au lit. Pendant les première semaines, mon mari s’occupait de presque toute l’intendance, et moi “seulement” de nourrir ma fille. Mais sans l’empêcher de s’impliquer, bien au contraire, puisqu’il lui a toujours donné le bain, qu’il change ses couches plus souvent que moi, qu’il aimait me mettre dehors quand il rentrait pour passer du temps avec elle, etc.
Je trouve que Badinter ne laisse pas aux femmes qui le souhaitent le choix d’un équilibre personnel. En gros, je fais le choix d’être une “bonne mère” en allaitant, mais, pour moi, reprendre le travail après mon congé mat va de soi (même si j’ai trouvé ça très dur sur le moment, je ne me voyais pas passer plus de temps en tête-à-tête avec ma fille, pour des raisons de santé mentale !).
Bref, nous sommes plein ici à faire le choix de ci ou ça dans notre parentalité, sans pour autant faire reculer la cause des femmes, ni être soumise au patriarcat !
Et oui, c’est vrai, si j’avais une carrière plus riche, je ne ferais peut-être pas les mêmes choix, et oui, c’est vrai, la précarité (CDD) m’a incité à avoir un 2e enfant. Et alors ? ce sont des choix conscients et éclairés de ma part. Préférer pouponner que pointer à Pole-emploi, est-ce condamnable ?
D’ailleurs, mon mari aimerait bien avoir les mêmes choix, finalement. S’arrêter quelques mois pour être à la maison, faire la cuisine, jouer avec les enfants, etc. Mais comme il gagne beaucoup mieux sa vie que moi, c’est impossible. Vivre sur un salaire quand c’est le sien, passe encore. Vivre sur mon congé mat ou mon futur boulot, pas possible.
Sinon, je me retrouve bien dans le message de pal: mon mari en fait autant que moi (voire beaucoup plus en ce moment, vu mon état de baleine avancée) sur les tâches pratiques, mais pour les vacances cet été, les billets de train pour un week-end, etc, c’est moi qui m’y colle systématiquement. Idem pour déclarer la nounou, emmener ma fille chez le médecin, etc. Mais quelque part, je suis quand même plus à la maison que lui, et s’il trouve ça normal de lancer des machines quand il rentre tard, ety d’aller au marché le samedi matin, il a moins envie de se coltiner internet 2h après dîner, ce que je comprends très bien.
Mais c’est vrai que toutes ces tâches logistiques et d’organisation sont invisibles et pourtant particulièrement chronophages. J’ai toujours l’impression que j’ai des trucs à faire en retard, qu’il faut que je m’occupe de ci ou ça, etc.
Enfin, mesdames, mesdemoiselles, si ça peut vous rassurer, tout n’est pas forcément dans l’éducation de vos (futurs) maris, compagnons, etc. En effet, sur les 5 frères de leur famille, seulement mon mari et un autre font quoi que ce soit chez eux.
– Pour mon mari : tout. C’est-à-dire que selon qui y pense en premier ou qui est à la maison à ce moment-là, tout ce qui touche à notre vie commune peut-être fait également par l’un ou l’autre. Il s’occupe de notre fille tous les matins, l’habille, la nourrit, etc. et moi le soir.
– Son frère : principalement la bouffe (marché et cuisine) et pas mal les trajets des enfants (il en ont 5).
– Les 3 autres: ils ne font rien. Et quand je dis rien, c’est pathétique: au cours des dîners de famille, pas un ne lèvera ses fesses de sa chaise. Ca m’horripile. D’autant plus qu’ils ne lèvent pas non plus le petit doigt concernant leurs enfants…
Bref, je ne sais pas pourquoi ces frères sont tous si différents, peut-être parce que leurs femmes sont de meilleurs épouses que moi (lol), mais en tout cas, ils ont tous reçu la même éducation. J’aime à penser que mon mari est formidable et que c’est naturel pour lui car c’est un mec bien.
Je vous souhaite à toutes d’en trouver un pareil ! ;)
(et m’excuse pour la longueur de ce post…)
Ce qui me gène dans vos considérations par ailleurs pleines de bon sens concernant les couples, c’est la place que vous accordez (ou pas) aux enfants.
Pour moi, mettre au monde un enfant c’est une grande histoire d’amour et de responsabilité. Et d’autant plus quand l’enfant n’est pas bien avec son père, et réclame sa mère au minimum toutes les 3 h. Ma place était donc près de mon bb, même si mon compagnon était tout à fait capable de le porter, le promener, le baigner, jouer avec lui, nettoyer ses fesses.
Je n’avais donc pas envie de “prendre du temps pour moi” parce que je sentais que mon enfant avait besoin de moi. Et que ça me gâchait mon “temps pour moi”. C’est petit à petit, quand je l’ai senti prêt à se séparer de moi, et que mon compagnon était aussi prêt à assumer tout ça, que j’ai pu m’éloigner, de plus en plus souvent, et reprendre mes activités d’avant la grossesse, et d’autres encore. J’ai donc choisi de rester avec lui, puis eux 2, pour les voir grandir et m’en occuper entièrement. Parce que c’était une évidence. Que je n’ai pas fait des enfants pour les confier à d’autres dont c’est le métier et qui seraient sensés me raconter les premiers pas, les premiers mots, les exploits et les bêtises de mes bambins. Je préfère le vivre en direct. ça ne passe qu’une fois. Et c’est un sacré défi personnel, qui m’a appris davantage que plusieurs années de vie de couple et de groupe, de travaux divers et variés. Apprentissage personnel qui remue, qui fait avancer.
Pour le couple, mon optique était telle que, à peine avons-nous parlé de faire un bout de chemin ensemble, je lui disais que pour moi il fallait que chacun sache tout faire dans une maison. C’était il y a 29 ans. Alors il s’y est mis. Je n’hésite pas à laisser le bazar sciemment pour qu’il le range par exemple (pas à le mettre, hein?). Et je sais que quand je m’absente plusieurs jours il va bien s’occuper du ménage, des lessives, des enfants, de la cuisine. Pas dans le même style que moi, mais chacun sa patte.
Sinon, bien entendu, il y a des tâches préférées pour chacun : j’aime bien m’occuper de faire réparer les véhicules, de changer les ampoules et mettre des étagères ou peindre les murs, tandis qu’il fait le ménage, la cuisine et la vaisselle, le repassage.
Je trouve qu’on touche dans votre article une des limites du feminisme: ces femmes qui en foutent de moins en moins, et qui trouvent que c’est parfaitement normal. J’ai une voisine qui a eu un bebe, elle ne travaillait pas, avait une aide a domicile toute la journee et elle exigeait que ce soit son mari (qui bossait toute la journee) qui fasse les nuits. Bien sur que le feminisme est indispensable, mais je trouve paradoxal qu’il alimente ces reves d’etre traitee comme une petite princesse, avec un mari prince charmant tout a son service. Le feminisme ca ne devrait pas etre du pur egoisme sur fond de conte de fees.
Comme toujours, j’arrive un peu après la guerre mais je trouve cet article tellement intéressant que je ne peux pas m’empêcher de laisser un petit mot. Je suis ravie que certaines femmes prennent la peine de dénoncer ce sexisme tellement ordinaire qu’il en est presque invisible ( Quand j’entends certains hommes voire même femmes dire que l’égalité des sexes , on l’a, je m’arrache littéralement les cheveux ) Je suis tout à fait d’accord sur le fait que c’est l’éducation qui permettra de venir à bout du masculinisme et des clichés de genre.
En revanche, le paragraphe ” Je le dis et je le répète, je pense que l’avenir de la cause est entre les mains des mères de garçons” m’a un peu fait tiquer. On est certes amenés à faire des compromis par amour mais pourquoi une femme seraient plus sujettes “à fouler aux pieds l’éducation” féministe qu’elle a reçu qu’un homme ? Ca induit quand même l’idée que lorsqu’il y a un compromis à faire dans un couple, c’est plus aisément la femme qui le fait et/ou qu’elle ait moins de force de caractère et je trouve ca assez gênant de penser ainsi. N’oublions pas qu’il y a aussi des épouses rétrogrades qui prônent des ” tu n’as rien à faire dans ma cuisine ” ” laisse moi faire le ménage, toi tu ne sais pas comment faire ” et qu’en dehors de l’éducation reçue par les parents, l’environnement extérieur ( médias, amis, école ) jouent aussi sur la construction d’un individu. Pourquoi un homme ne finirait il pas lui aussi à se ranger à ses préjugés sexistes à force de les entendre au même titre qu’une femme qui se laisserait amadouer par amour ? D’autant que pour moi, le féminisme est un ensemble de valeurs et que renoncer à ses valeurs pour quelqu’un ne mène, à mon sens , jamais bien loin ;). Je ne doute pas selon ce témoignage que vous aimez votre compagnon et cela ne vous a pas empêché de poser dès le départ vos conditions.
A mon sens, la fin du sexisme réside dans l’éducation des garçons ET des filles. J’ose espérer que les filles ont suffisamment de force de caractère pour ne pas se résigner à ” assumer un rôle pour lequel elles ne sont pas taillées ” même pas amour. Arrêtons de creuser sans cesse un écart entre les deux sexes et de relever avec plus ou moins d’humour des différences fictives entre nous qui ne sont que des constructions sociales. Une paire de testicules ou d’ovaires ne déterminent pas qui nous sommes et encore moins si nous méritons le respect ou non ;)